Dès le coup d’Etat qataro-impérialiste du 14 janvier 2011, les islamistes sont présentés comme de bons citoyens qui ont toujours milité pour un islam éclairé et pour le respect des droits de l’homme. Ils sont présentés aussi comme les victimes d’une dictature qui les a persécuté sans aucune raison. Inversement, l'ancien régime (1956-2011) est présenté comme fasciste, islamophobe et antipatriotique. Le document que nous présentons aujourd'hui remet les pendules à l'heure et montre le véritable visage des islamistes ainsi que les raisons pour lesquelles l'ancien régime les a impitoyablement combattu.
Depuis le lancement de notre site d’information il y a un mois, cette rubrique « Archives » n’a pas été activé. Nous avons dû d’abord constituer notre stock d’archives pour une année, à raison d’un document par semaine. Nos lecteurs auront donc à découvrir, toutes les semaines, un document rare sur les responsables de l’opposition toute tendance confondue,à commencer par Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Sihem Ben Sédrine, Ahmed Néjib Chebbi...,sur les membres du RCD, sur les anciens ministres de Bourguiba et de Ben Ali, sur d’anciens journalistes ou intellectuels qui étaient favorables au régime, sur des personnalités étrangères qui ont visités la Tunisie…C’est notre devoir d’informer et le droit des Tunisiens de connaitre le passé pour ne pas se tromper dans l'avenir.
Aujourd’hui, nous commençons par cette interview d’Ali Larayedh accordée au journal Le Temps le 16 avril 1990. En la lisant, on découvre le vrai projet politique d’Ennahda dans toute sa splendeur. Ceux qui s’interrogent encore sur les véritables intentions des islamistes en Tunisie, ou qui sont encore sous l’effet de l’intoxication dont on gave les Tunisiens depuis janvier 2011, n’ont qu’à lire cette interview de celui qui est aujourd’hui à la tête du ministère de l’Intérieur ! C’est notre manière de combattre le projet théocratique et totalitaire de nos adversaires, contrairement aux manières abjectes de diffuser contre eux des vidéos pornographiques et pédophiles qui en disent long sur leurs auteurs, à savoir Kamel Eltaïef et Mohamed Ali Ganzoui.
Depuis le lancement de notre site d’information il y a un mois, cette rubrique « Archives » n’a pas été activé. Nous avons dû d’abord constituer notre stock d’archives pour une année, à raison d’un document par semaine. Nos lecteurs auront donc à découvrir, toutes les semaines, un document rare sur les responsables de l’opposition toute tendance confondue,à commencer par Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Sihem Ben Sédrine, Ahmed Néjib Chebbi...,sur les membres du RCD, sur les anciens ministres de Bourguiba et de Ben Ali, sur d’anciens journalistes ou intellectuels qui étaient favorables au régime, sur des personnalités étrangères qui ont visités la Tunisie…C’est notre devoir d’informer et le droit des Tunisiens de connaitre le passé pour ne pas se tromper dans l'avenir.
Aujourd’hui, nous commençons par cette interview d’Ali Larayedh accordée au journal Le Temps le 16 avril 1990. En la lisant, on découvre le vrai projet politique d’Ennahda dans toute sa splendeur. Ceux qui s’interrogent encore sur les véritables intentions des islamistes en Tunisie, ou qui sont encore sous l’effet de l’intoxication dont on gave les Tunisiens depuis janvier 2011, n’ont qu’à lire cette interview de celui qui est aujourd’hui à la tête du ministère de l’Intérieur ! C’est notre manière de combattre le projet théocratique et totalitaire de nos adversaires, contrairement aux manières abjectes de diffuser contre eux des vidéos pornographiques et pédophiles qui en disent long sur leurs auteurs, à savoir Kamel Eltaïef et Mohamed Ali Ganzoui.
Rappel du contexte
En avril 1990, c’était encore la lune de miel entre le régime de Ben Ali et la secte de Ghannouchi. La démocratie était réelle et la liberté d’expression permise à tous, encore pour quelques mois. Sous les pressions américaines, les islamistes devaient être considérés comme des partenaires politiques incontournables et même comme les principaux bénéficiaires du coup d’Etat du 7 novembre 1987 par lequel Ben Ali devait partager le pouvoir avec les islamistes. Sous la pression de l’opinion publique tunisienne, de la société civile et d’un parti destourien encore puissant, Ben Ali a rompu ce contrat avec l’administration américaine pour s’allier à l’opposition de gauche et aux forces progressistes et féministes du pays.
Avec une Algérie en ébullition et un FIS dopé à bloc, le contexte régional était favorable aux islamistes tunisiens, qui étaient frustrés de voir leurs frères du FIS si proches du pouvoir, conformément à une stratégie américaine sous influence saoudienne. 1990 est l’année où le FIS, lors des élections locales, remporte 953 communes sur 1539 et 39 wilayas sur 48. Les islamistes tunisiens croient que l’heure de leur règne est arrivée et accroissent par conséquent leurs pressions sur le régime de Ben Ali. Quelques mois après cette interview d’Ali Larayedh, le 26 décembre 1991, le FIS obtient 188 sièges sur 231 aux élections législatives.
Avec le réveil patriotique de l’armée algérienne, la donne va changer. Le bras de fer entre le FIS d’une part, le FLN et l’armée de l’autre, est engagé. Conscient du projet américain dans la région, François Mitterrand soutient discrètement le pouvoir algérien. Le 29 juin 1992, Mohamed Boudiaf est assassiné à Annaba. C’est l’occasion pour le régime tunisien d’accélérer la marginalisation des islamistes qui va bientôt se transformer en éradication. Galvanisés par l’appui américain, les islamistes vont jouer le tout pour le tout : actions de violence dont nous avons déjà parlé et tentatives d’assassinat de Ben Ali. Ce dernier, qui n’avait de toute façon pas l’intention d’établir une véritable démocratie, profite de l’occasion pour se débarrasser d’un mouvement islamiste qui avait changé de nom (Ennahda) mais pas d’idéologie ni de projet politique. Ce projet, le voici décrit par Ali Larayedh, alors numéro 1 d’Ennahda, puisque Rached Ghannouchi avait déjà « courageusement » choisi de s’enfuir pour souffler, à partir de l’étranger, sur les braises qui devaient bruler les militants islamistes restés en Tunisie.
Le projet d’Ennahda selon Ali Larayedh
« L’islam constitue pour nous la référence pour tous nos problèmes socio-économiques », tel est le principe de base islamiste qu’affirme Ali Larayedh. Etes-vous pour la fermeture des bars, lui demande le journaliste de Tunis Hebdo ? Réponse : «Oui, un pays musulman ne doit ni vendre, ni encourager la consommation d’alcool. Les savants de l’islam détermineront si les touristes étrangers peuvent consommer de l’alcool dans un pays musulmans ». Etes-vous pour la fermeture des hôtels ? Réponse : « Oui, progressivement, pour nous orienter vers l’agriculture et l’industrie ». Que pensez-vous du statut de la femme ? Réponse : « D’abord, qu’on ne vienne pas nous dire que ce statut est sans faille. Il a besoin d’être revu et discuté par des sociologues, des savants de l’islam, des juristes. Ensuite, on verra ses avantages et ses inconvénients ». Etes-vous pour la liberté de la femme ? Réponse : « Comme principe oui, mais il faut le voir dans la dimension familiale » ! Une femme peut-elle avoir un passeport et voyager seule ? Réponse : « Les juges et les savants de l’islam détermineront les conditions » ! Et si les juges et les savants de l’islam sont contre ces droits ? Réponse : « On appliquera alors l’islam dont on cherche d’ailleurs souvent à souiller l’image ». Croyez-vous que le port du voile est obligatoire ? Réponse : « Oui, toutefois les femmes qui ne le portent pas sont des musulmanes qui commettent des péchés…Nous sommes pour une conduite saine ». Etes-vous contre le planning familial ? Réponse : « Oui, je suis contre le planning familial ». Que pensez-vous des incidents en Algérie dont les auteurs semblent être des intégristes ? Réponse : « Il s’agit d’une campagne orchestrée par les médias tunisiens visant à porter préjudice à notre mouvement…Le Front islamiste algérien fait d’excellentes choses dont les médias tunisiens ne parlent pas… ». Ci-dessous, l’intégralité de l’interview. A chaque lecteur de se faire sa propre opinion.
Lilia Ben Rejeb
En avril 1990, c’était encore la lune de miel entre le régime de Ben Ali et la secte de Ghannouchi. La démocratie était réelle et la liberté d’expression permise à tous, encore pour quelques mois. Sous les pressions américaines, les islamistes devaient être considérés comme des partenaires politiques incontournables et même comme les principaux bénéficiaires du coup d’Etat du 7 novembre 1987 par lequel Ben Ali devait partager le pouvoir avec les islamistes. Sous la pression de l’opinion publique tunisienne, de la société civile et d’un parti destourien encore puissant, Ben Ali a rompu ce contrat avec l’administration américaine pour s’allier à l’opposition de gauche et aux forces progressistes et féministes du pays.
Avec une Algérie en ébullition et un FIS dopé à bloc, le contexte régional était favorable aux islamistes tunisiens, qui étaient frustrés de voir leurs frères du FIS si proches du pouvoir, conformément à une stratégie américaine sous influence saoudienne. 1990 est l’année où le FIS, lors des élections locales, remporte 953 communes sur 1539 et 39 wilayas sur 48. Les islamistes tunisiens croient que l’heure de leur règne est arrivée et accroissent par conséquent leurs pressions sur le régime de Ben Ali. Quelques mois après cette interview d’Ali Larayedh, le 26 décembre 1991, le FIS obtient 188 sièges sur 231 aux élections législatives.
Avec le réveil patriotique de l’armée algérienne, la donne va changer. Le bras de fer entre le FIS d’une part, le FLN et l’armée de l’autre, est engagé. Conscient du projet américain dans la région, François Mitterrand soutient discrètement le pouvoir algérien. Le 29 juin 1992, Mohamed Boudiaf est assassiné à Annaba. C’est l’occasion pour le régime tunisien d’accélérer la marginalisation des islamistes qui va bientôt se transformer en éradication. Galvanisés par l’appui américain, les islamistes vont jouer le tout pour le tout : actions de violence dont nous avons déjà parlé et tentatives d’assassinat de Ben Ali. Ce dernier, qui n’avait de toute façon pas l’intention d’établir une véritable démocratie, profite de l’occasion pour se débarrasser d’un mouvement islamiste qui avait changé de nom (Ennahda) mais pas d’idéologie ni de projet politique. Ce projet, le voici décrit par Ali Larayedh, alors numéro 1 d’Ennahda, puisque Rached Ghannouchi avait déjà « courageusement » choisi de s’enfuir pour souffler, à partir de l’étranger, sur les braises qui devaient bruler les militants islamistes restés en Tunisie.
Le projet d’Ennahda selon Ali Larayedh
« L’islam constitue pour nous la référence pour tous nos problèmes socio-économiques », tel est le principe de base islamiste qu’affirme Ali Larayedh. Etes-vous pour la fermeture des bars, lui demande le journaliste de Tunis Hebdo ? Réponse : «Oui, un pays musulman ne doit ni vendre, ni encourager la consommation d’alcool. Les savants de l’islam détermineront si les touristes étrangers peuvent consommer de l’alcool dans un pays musulmans ». Etes-vous pour la fermeture des hôtels ? Réponse : « Oui, progressivement, pour nous orienter vers l’agriculture et l’industrie ». Que pensez-vous du statut de la femme ? Réponse : « D’abord, qu’on ne vienne pas nous dire que ce statut est sans faille. Il a besoin d’être revu et discuté par des sociologues, des savants de l’islam, des juristes. Ensuite, on verra ses avantages et ses inconvénients ». Etes-vous pour la liberté de la femme ? Réponse : « Comme principe oui, mais il faut le voir dans la dimension familiale » ! Une femme peut-elle avoir un passeport et voyager seule ? Réponse : « Les juges et les savants de l’islam détermineront les conditions » ! Et si les juges et les savants de l’islam sont contre ces droits ? Réponse : « On appliquera alors l’islam dont on cherche d’ailleurs souvent à souiller l’image ». Croyez-vous que le port du voile est obligatoire ? Réponse : « Oui, toutefois les femmes qui ne le portent pas sont des musulmanes qui commettent des péchés…Nous sommes pour une conduite saine ». Etes-vous contre le planning familial ? Réponse : « Oui, je suis contre le planning familial ». Que pensez-vous des incidents en Algérie dont les auteurs semblent être des intégristes ? Réponse : « Il s’agit d’une campagne orchestrée par les médias tunisiens visant à porter préjudice à notre mouvement…Le Front islamiste algérien fait d’excellentes choses dont les médias tunisiens ne parlent pas… ». Ci-dessous, l’intégralité de l’interview. A chaque lecteur de se faire sa propre opinion.
Lilia Ben Rejeb
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