La Tunisie connaît actuellement des difficultés économiques, sociales et budgétaires. Elle a sollicité de l'aide. Hier, le Parlement européen lui a répondu : l'Union lui versera 300 millions d'euros, sous la forme d'un prêt, et à des conditions qui font de cette "aide" un véritable prêt toxique. Qu'on en juge : si la Tunisie veut toucher l'intégralité de la somme, elle devra entre autres, mettre fin aux subventions aux produits de base pour les plus démunis, privatiser ses banques publiques, flexibiliser son Code du travail... Bref, les habituelles recettes austéritaires qui font des ravages y compris sur le sol de l’Union Européenne et notamment en Grèce.
La nature de cette "aide" (prêt) creusera un peu plus la dette tunisienne qui s'est déjà envolée de 20% en trois ans. Or, l'UE et ses Etats-membres portent une lourde responsabilité en la matière : la BEI est son second créancier et la France se classe en troisième position. Le remboursement de cette dette représente chaque année six fois le budget de la santé et trois fois celui de l'éducation ; la Tunisie a déjà remboursé à ses créanciers 2,5 milliards d'euros de plus que le capital prêté; et 85% des emprunts contractés par la Tunisie depuis la Révolution ont servi au remboursement de la dette.
Avec le soutien de mon groupe de la GUE-NGL et en particulier de mon collègue et ami Paul Murphy, député irlandais, j'avais donc déposé plusieurs amendements pour transformer le prêt en don et le monter à 500 millions d’euros. Ces amendements, n’ont reçu qu’un faible soutien. Le détail des votes, qui est public, est révélateur :
- l’amendement appelant à l'annulation de la dette tunisienne n’a recueilli que 43 votes positifs ;
- l’amendement condamnant les conditionnalités austéritaires du prêt n'a recueilli que 95 votes favorables, et pas un socialiste n'a cru bon de nous soutenir
- le texte final a obtenu un soutien massif, avec 488 voix pour (dont l'intégralité des Verts et des socialistes), 51 contre et 17 abstentions.
La Tunisie et les Tunisiens sauront désormais ce que valent les belles paroles et les grandes déclarations. Je continuerai à appeler à la suspension du paiement de la dette tunisienne et à l'audit de celle-ci, seul moyen de donner une chance d’accompagner la Tunisie vers la transition démocratique.
Marie-Christine Vergiat, dans son blog eurocitoyenne, le 17 avril 2014.
La nature de cette "aide" (prêt) creusera un peu plus la dette tunisienne qui s'est déjà envolée de 20% en trois ans. Or, l'UE et ses Etats-membres portent une lourde responsabilité en la matière : la BEI est son second créancier et la France se classe en troisième position. Le remboursement de cette dette représente chaque année six fois le budget de la santé et trois fois celui de l'éducation ; la Tunisie a déjà remboursé à ses créanciers 2,5 milliards d'euros de plus que le capital prêté; et 85% des emprunts contractés par la Tunisie depuis la Révolution ont servi au remboursement de la dette.
Avec le soutien de mon groupe de la GUE-NGL et en particulier de mon collègue et ami Paul Murphy, député irlandais, j'avais donc déposé plusieurs amendements pour transformer le prêt en don et le monter à 500 millions d’euros. Ces amendements, n’ont reçu qu’un faible soutien. Le détail des votes, qui est public, est révélateur :
- l’amendement appelant à l'annulation de la dette tunisienne n’a recueilli que 43 votes positifs ;
- l’amendement condamnant les conditionnalités austéritaires du prêt n'a recueilli que 95 votes favorables, et pas un socialiste n'a cru bon de nous soutenir
- le texte final a obtenu un soutien massif, avec 488 voix pour (dont l'intégralité des Verts et des socialistes), 51 contre et 17 abstentions.
La Tunisie et les Tunisiens sauront désormais ce que valent les belles paroles et les grandes déclarations. Je continuerai à appeler à la suspension du paiement de la dette tunisienne et à l'audit de celle-ci, seul moyen de donner une chance d’accompagner la Tunisie vers la transition démocratique.
Marie-Christine Vergiat, dans son blog eurocitoyenne, le 17 avril 2014.