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Les mercenaires d’Erdogan en Libye écrasés à Al-Watiya


7 Mai 2020

Lieu hautement stratégique depuis l’ère Khadafi, la base militaire d’Al-Watiya est située à l’ouest du pays à quelques centaines de kilomètres de Tripoli, et à seulement 27 kilomètres de la frontière tunisienne. Sous le contrôle de Khalifa Haftar depuis 2014, les Turcs et leurs mercenaires ont tenté de la reprendre, en vain. La fin politique du sbire d’Erdogan, Fayez Al-Sarraj, semble inéluctable.


Rien ne va plus entre les deux mercenaires d'Erdogan : Fayez Al-Sarraj et Fathi Bashagha.
Rien ne va plus entre les deux mercenaires d'Erdogan : Fayez Al-Sarraj et Fathi Bashagha.
Depuis le lancement de l’opération « tempête de paix », il s'agit de la troisième fois que les mercenaires du GNA (Gouvernement d’union nationale) tentent de s’emparer sans succès, de ce lieu stratégique pour les forces de l’ANL (Armée nationale libyenne) sous le haut commandement de Khalifa Haftar. L’offensive du mardi 5 mai était attendue et préparée depuis un moment. Elle a été précédée par une série de frappes aériennes au moyen des drones turcs.

Les informations relatives à la suite des combats des deux dernières nuits à Tripoli et sur la côte ouest restent parcellaires à cette heure. Tout conduit cependant à évoquer une très forte dynamique ANL exploitant les bénéfices opératifs et l’euphorie de la victoire d’Al- Watiya.

Du côté des miliciens et mercenaires du GNA, la très lourde défaite est vécue comme un traumatisme et les règlements de compte commencent à miner les rangs des mercenaires au service du Qatar et de la Turquie. Même la télévision des Frères musulmans Al-Jazeera évoque de graves erreurs conduisant à l’échec d’une attaque ayant pourtant mobilisé plus de 500 véhicules. Le misrati Fathi Bashagha tente, de son côté, de complètement se dédouaner et annonce que l’échec d’Al-Watiya est imputable à des milices hors contrôle du GNA et ne relevant pas de son autorité de ministre de l’Intérieur.

Le responsable de la propagande de l'opération « Volcan de la colère », Jalal al-Qabi, accuse quant à lui la salle d'opérations du GNA d'être pleinement responsable de la défaite. Il annonce sa démission qui fait suite à la campagne d’informations de l’ANL démontrant que ses reportages en direct ont été très utiles pour le ciblage des unités miliciennes.

Le bilan des combats s’est encore alourdi. Le GNA aux ordres d’Erdogan déplorerait plus de 60 morts et près de 250 blessés. De nombreux corps de terroristes carbonisés restent encore à relever à la périphérie de la base. Des informations faisant état de frappes air-air de chasseurs inconnus contre les drones turcs se multiplient. Certains canaux précisent que 6 drones auraient été abattus au plus fort de la bataille.

La nuit dernière, 50 miliciens qui étaient encerclés à 9 km au nord d’Al-Watiya se sont rendus à l’ANL et 15 véhicules armés ont été saisis. La poursuite des miliciens et terroristes fuyards vers le nord a permis à l’ANL de cibler de ses frappes aériennes des concentrations très visibles jusqu’à Zuwara et Zawiya. Des attroupements à Ajailat ont également été ciblés et ont occasionné de lourdes pertes miliciennes. Il y a quelques heures, un autre drone turc a été abattu par l’ANL dans la région d'Al-Aqrabiya, au sud d’Ajmail.

Certaines informations annoncent que les milices tenteraient de se reconstituer pour une offensive sur Asbî’ah à l’est d’Aziziya. Pour l’heure, on note surtout que la campagne aérienne tous azimuts de l’ANL a, sans doute, sérieusement endommagé les stocks de munitions et d’armes du grand Tripoli, qui y ont été acheminés de la Turquie notamment via le port de Sfax et les aéroports de Burma, Tozeur et Remada. Le front Misrata semble être resté calme, à l’exception de Qarabolli où l’ANL a effectué des avancées. En ce moment même, des chars, LRM BM21 et des blindés turcs ont été observés dans la colonne milicienne destinée à relancer une offensive sur Al-Watiya. Le satrape d'Istanbul n'a pas supporté la défaite qui vient de lui être infligée.

Dans un communiqué du mardi 5 mai, le sbire des Turcs, Fayez el-Sarraj, a fait savoir qu’il accepte toutes les initiatives appelant à une solution politique pour « sortir de la crise actuelle et en finir avec les divisions ». Il y a moins d’une semaine pourtant, celui qui fait office de Premier ministre du Gouvernement d'union nationale (GNA) avait refusé l’appel de son adversaire Khalifa Haftar à une trêve humanitaire durant ce mois de jeûne musulman. Son appel du 5 mai suit de quelques heures l’échec cuisant de cette nouvelle offensive contre la base d'Al-Watiya. Une défaite qui annonce la fin des Frères musulmans à Tripoli…et probablement en Tunisie.

Nouri khouaja, correspond de TS en Libye


           

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