Béji Caïd Essebsi recevant le Satrape Turc en décembre 2017.
Grace à Abir Moussi et au PDL, l’examen par le Parlement de deux projets de loi concernant des accords avec la Turquie et le Qatar -prévu durant la plénière du 29 et 30 avril courant- a été reporté à une date ultérieure. La Députée destourienne a réussi à mobiliser la société civile et les réseaux sociaux pour faire reporter cette affaire d’une extrême gravité et qui constitue, pour ceux qui en sont responsables, un crime de Haute trahison. Dans cet article, nous allons nous concentrer uniquement sur le cas de la Turquie ; pour ce qui est du Qatar, nous savons qu’elle est chez elle en Tunisie depuis que les patriotes en ont été expulsés en 2011.
Qu’en disent les médias tunisiens de ces accords ?
« Le premier projet de loi concerne l’approbation de l’accord de l’encouragement et de la protection mutuelle des investissements entre la Tunisie et la Turquie. Cet accord conclu entre les deux pays le 27 décembre 2017 s’inscrit dans le cadre de la révision du premier accord établi le 29 mai 1991, tenant compte du développement des relations entre les deux pays et de la conjoncture internationale, notamment sur le plan commercial et de l’investissement. Il a pour objectif d’impulser le rythme du partenariat économique entre la Tunisie et la Turquie, en attirant les investissements turcs en Tunisie, tout en encourageant les Tunisiens à investir en Turquie.
Parmi les nouvelles dispositions de l’accord, l’amendement de la définition de l’investissement en fixant les caractéristiques et les activités concernées, l’ajout de la définition de l’investisseur, ainsi que le principe de la liberté du transfert d’argent sans retard après l’achèvement de tous les engagements fiscaux, tout en déterminant les catégories de transfert, à l’instar du capital initial, les sommes supplémentaires permettant de préserver l’investissement ou de l’augmenter, les revenus… »
Que stipulent réellement les accords commerciaux turco-tunisiens ?
De ces accords turco-tunisiens, tout le monde en parle, approuve ou s’indigne, mais rares en connaissent le contenu et surtout les implications. Comme les médias tunisiens sont ou bien médiocres, ou bien sous perfusion islamistes, les Tunisiens ignorent tout de ces accords. TS les a consultés et voici ce qui en ressort essentiellement.
Primo et ce qui nous semble le plus grave, cet accord permet à « l’investisseur » Turc de devenir propriétaire en Tunisie. Propriétaire de son usine ou de son commerce, propriétaire de maison et propriétaire même de terres agricoles, ce qui est inédit dans l’histoire de la Tunisie depuis son indépendance.
Secundo, l’affairiste Turc a exactement les mêmes avantages et les mêmes droits que le citoyen tunisien. Droit à des prêts bancaires, droit à une subvention de l’Etat à hauteur de 30% sur le montant global d’un projet, droit à certaines exonérations fiscales. A la limité, l’affairiste Turc peut arriver en Tunisie sans argent, il peut obtenir un prêt d’une banque tunisienne, et bénéficier d’une aide étatique de 30%.
Tertio, l’affairiste Turc a le droit de transférer en Turquie ou ailleurs l’ensemble de ses gains, sans autorisation préalable de la Banque centrale. En somme, sans le moindre risque financier, le Turc peut devenir en Tunisie un « investisseur », gagner beaucoup d’argent, dont pas un dinar ne restera au pays de la « révolution du jasmin ». Détail important : en cas de conflit, les tribunaux tunisiens ne sont pas habilités à les juger, cette compétence juridictionnelle étant exclusivement attribuée à un arbitrage étranger !
Qui sont les traîtres qui ont sacrifié les intérêts tunisiens et bradé la souveraineté du pays ?
Ce serait commode pour nous de faire comme la plupart de ceux qui ont été offusqué et indigné par cette affaire, c’est-à-dire taper exclusivement sur les islamistes. TS dénonce et s’attaque régulièrement aux Frères musulmans locaux pour ne pas les épargner ici. La vérité qui dérange et que certains bourgeois Tunisiens ne veulent pas entendre c’est que dans cette affaire, comme dans beaucoup d’autres plus graves encore, les islamistes avaient des complices de la « haute société » et des politiciens opportunistes et serviles. Voulu par les mercenaires de la Turquie et du Qatar, à savoir Rached Ghannouchi et sa secte, ces accords commerciaux qui remontent au 27 décembre 2017, n’auraient jamais pu s’établir sans l’aval du président de la République de l’époque, Béji Caïd Essebsi, et sans le gouvernement Youssef Chahed qui les a d’ailleurs ratifiés et dont l’islamiste Zied Laâdhari était membre (ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale). C’est de là que vient la véritable Trahison, étant donné qu’un Frère musulman est par définition même un traître, qui ne croit ni aux intérêts du peuple ni même à l’existence de la patrie en tant que telle. On rappelle au passage que ces accords de la Honte ont été signés à l’occasion de la visite officielle en Tunisie du Frère musulman Erdogan, les 26 et 27 décembre 2017 (voir ci-dessous le lien de notre article à l’époque).
Outre le président de la République et le chef du gouvernement de l’époque, deux autres organisations dites nationales assument une grande part de responsabilité : l’UTICA et l’UGTT. Voici un extrait de la littérature de l’UTICA à l’époque : « Le membre du bureau exécutif de la Centrale patronale a rappelé que la nouvelle loi sur l’investissement permet, également, à l’investisseur étranger de posséder son entreprise à hauteur de 100%, ce qui est de nature à encourager l’investisseur étranger à réaliser ses projets en Tunisie. Slim Ghorbal a fait savoir que la partie turque qui a rencontré, mercredi, ses homologues tunisiennes lors du Forum d’affaires tuniso-turc, organisé à l’occasion de la visite d’Etat d’Erdogan en Tunisie, examinera cette proposition comme il en sera le cas pour les différents intervenants en Tunisie, ce sujet devant être étudié au niveau du Conseil de la coopération stratégique tuniso-turque qui se tiendra en 2018…
Les échanges commerciaux sous l’ère Ben Ali
Les Turcs n’ont pas attendu ces accords commerciaux pour inonder les marchés officiels et parallèles tunisiens de leurs pacotilles : textile de contrefaçon, médicaments génériques, produits alimentaires, cigarettes…En novembre 2017, soit un mois avant la signature des accords turco-tunisiens, les exportations tunisiennes vers la Turquie étaient estimées à 379 millions de dinars contre plus de 2 milliards de dinars pour les importations, soit un solde largement déficitaire de 1.66 MD pour la Tunisie.
Les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Turquie étaient auparavant régis par des accords bilatéraux de libre-échange, notamment ceux du 15 juillet 1992 et du 25 novembre 2004. Ce dernier avait été conclu par une haute compétence et une grande valeur patriotique, Mondher Zenaïdi, à l’époque ministre du Commerce et de l’Artisanat. Par sa rigueur juridique et son exigence économique, cet accord profitait beaucoup plus à la Tunisie qu’à la Turquie. En 2010, il y avait un équilibre entre les importations de produits turcs en Tunisie et les exportations de produits tunisiens en Turquie. C’est toute la différence entre une République souveraine et une Suzeraineté dirigée, depuis 2011, par des traîtres et des mercenaires.
Karim Zmerli
A consulter dans nos archives :
https://www.tunisie-secret.com/Le-calife-Erdogan-chez-le-Dey-de-Tunis_a1750.html
Qu’en disent les médias tunisiens de ces accords ?
« Le premier projet de loi concerne l’approbation de l’accord de l’encouragement et de la protection mutuelle des investissements entre la Tunisie et la Turquie. Cet accord conclu entre les deux pays le 27 décembre 2017 s’inscrit dans le cadre de la révision du premier accord établi le 29 mai 1991, tenant compte du développement des relations entre les deux pays et de la conjoncture internationale, notamment sur le plan commercial et de l’investissement. Il a pour objectif d’impulser le rythme du partenariat économique entre la Tunisie et la Turquie, en attirant les investissements turcs en Tunisie, tout en encourageant les Tunisiens à investir en Turquie.
Parmi les nouvelles dispositions de l’accord, l’amendement de la définition de l’investissement en fixant les caractéristiques et les activités concernées, l’ajout de la définition de l’investisseur, ainsi que le principe de la liberté du transfert d’argent sans retard après l’achèvement de tous les engagements fiscaux, tout en déterminant les catégories de transfert, à l’instar du capital initial, les sommes supplémentaires permettant de préserver l’investissement ou de l’augmenter, les revenus… »
Que stipulent réellement les accords commerciaux turco-tunisiens ?
De ces accords turco-tunisiens, tout le monde en parle, approuve ou s’indigne, mais rares en connaissent le contenu et surtout les implications. Comme les médias tunisiens sont ou bien médiocres, ou bien sous perfusion islamistes, les Tunisiens ignorent tout de ces accords. TS les a consultés et voici ce qui en ressort essentiellement.
Primo et ce qui nous semble le plus grave, cet accord permet à « l’investisseur » Turc de devenir propriétaire en Tunisie. Propriétaire de son usine ou de son commerce, propriétaire de maison et propriétaire même de terres agricoles, ce qui est inédit dans l’histoire de la Tunisie depuis son indépendance.
Secundo, l’affairiste Turc a exactement les mêmes avantages et les mêmes droits que le citoyen tunisien. Droit à des prêts bancaires, droit à une subvention de l’Etat à hauteur de 30% sur le montant global d’un projet, droit à certaines exonérations fiscales. A la limité, l’affairiste Turc peut arriver en Tunisie sans argent, il peut obtenir un prêt d’une banque tunisienne, et bénéficier d’une aide étatique de 30%.
Tertio, l’affairiste Turc a le droit de transférer en Turquie ou ailleurs l’ensemble de ses gains, sans autorisation préalable de la Banque centrale. En somme, sans le moindre risque financier, le Turc peut devenir en Tunisie un « investisseur », gagner beaucoup d’argent, dont pas un dinar ne restera au pays de la « révolution du jasmin ». Détail important : en cas de conflit, les tribunaux tunisiens ne sont pas habilités à les juger, cette compétence juridictionnelle étant exclusivement attribuée à un arbitrage étranger !
Qui sont les traîtres qui ont sacrifié les intérêts tunisiens et bradé la souveraineté du pays ?
Ce serait commode pour nous de faire comme la plupart de ceux qui ont été offusqué et indigné par cette affaire, c’est-à-dire taper exclusivement sur les islamistes. TS dénonce et s’attaque régulièrement aux Frères musulmans locaux pour ne pas les épargner ici. La vérité qui dérange et que certains bourgeois Tunisiens ne veulent pas entendre c’est que dans cette affaire, comme dans beaucoup d’autres plus graves encore, les islamistes avaient des complices de la « haute société » et des politiciens opportunistes et serviles. Voulu par les mercenaires de la Turquie et du Qatar, à savoir Rached Ghannouchi et sa secte, ces accords commerciaux qui remontent au 27 décembre 2017, n’auraient jamais pu s’établir sans l’aval du président de la République de l’époque, Béji Caïd Essebsi, et sans le gouvernement Youssef Chahed qui les a d’ailleurs ratifiés et dont l’islamiste Zied Laâdhari était membre (ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale). C’est de là que vient la véritable Trahison, étant donné qu’un Frère musulman est par définition même un traître, qui ne croit ni aux intérêts du peuple ni même à l’existence de la patrie en tant que telle. On rappelle au passage que ces accords de la Honte ont été signés à l’occasion de la visite officielle en Tunisie du Frère musulman Erdogan, les 26 et 27 décembre 2017 (voir ci-dessous le lien de notre article à l’époque).
Outre le président de la République et le chef du gouvernement de l’époque, deux autres organisations dites nationales assument une grande part de responsabilité : l’UTICA et l’UGTT. Voici un extrait de la littérature de l’UTICA à l’époque : « Le membre du bureau exécutif de la Centrale patronale a rappelé que la nouvelle loi sur l’investissement permet, également, à l’investisseur étranger de posséder son entreprise à hauteur de 100%, ce qui est de nature à encourager l’investisseur étranger à réaliser ses projets en Tunisie. Slim Ghorbal a fait savoir que la partie turque qui a rencontré, mercredi, ses homologues tunisiennes lors du Forum d’affaires tuniso-turc, organisé à l’occasion de la visite d’Etat d’Erdogan en Tunisie, examinera cette proposition comme il en sera le cas pour les différents intervenants en Tunisie, ce sujet devant être étudié au niveau du Conseil de la coopération stratégique tuniso-turque qui se tiendra en 2018…
Les échanges commerciaux sous l’ère Ben Ali
Les Turcs n’ont pas attendu ces accords commerciaux pour inonder les marchés officiels et parallèles tunisiens de leurs pacotilles : textile de contrefaçon, médicaments génériques, produits alimentaires, cigarettes…En novembre 2017, soit un mois avant la signature des accords turco-tunisiens, les exportations tunisiennes vers la Turquie étaient estimées à 379 millions de dinars contre plus de 2 milliards de dinars pour les importations, soit un solde largement déficitaire de 1.66 MD pour la Tunisie.
Les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Turquie étaient auparavant régis par des accords bilatéraux de libre-échange, notamment ceux du 15 juillet 1992 et du 25 novembre 2004. Ce dernier avait été conclu par une haute compétence et une grande valeur patriotique, Mondher Zenaïdi, à l’époque ministre du Commerce et de l’Artisanat. Par sa rigueur juridique et son exigence économique, cet accord profitait beaucoup plus à la Tunisie qu’à la Turquie. En 2010, il y avait un équilibre entre les importations de produits turcs en Tunisie et les exportations de produits tunisiens en Turquie. C’est toute la différence entre une République souveraine et une Suzeraineté dirigée, depuis 2011, par des traîtres et des mercenaires.
Karim Zmerli
A consulter dans nos archives :
https://www.tunisie-secret.com/Le-calife-Erdogan-chez-le-Dey-de-Tunis_a1750.html