Face à Ennahdha, il y avait le néant. Ettakattol qui aurait pu jouer le rôle de principal parti civil, moderniste et d’opposition, s’est fourvoyé faute d’une vison stratégique de la part de Mustapha Ben Jaafar et de son mentor Ahmed Mestiri. Leur myopie politique les a amenés à s’acoquiner avec les maîtres du moment et à perdre leur clientèle politique.
Mr Caïd Essebsi a fait la bonne lecture, a su attirer la société civile, mobiliser ses relais internationaux, impliquer les élites politiques déçues par les partis perdants de 2011. Il a agi en stratège. Il va au devant d’une victoire probable à la présidentielle.
Mr Caïd Essebsi n’est pas à son coup d’essai. En 2011, il a assumé le pouvoir en plein tempête, alors que d’autres ont quitté le navire à la première menace de mort, BCE n’a pas reculé. Sa gestion n’a pas été exempte d’erreurs, notamment économiques, de bourdes télévisuelles et de déclarations maladroites. Il a cependant mené le pays à des élections démocratiques. Qui peut le nier aujourd’hui? Qui ose remettre en cause cette vérité? Une fois les résultats connus, il a remis le pouvoir à qui de droit. Là où d’autres auraient tergiversé, louvoyé, BCE a agi en démocrate et en homme d’Etat.
Aujourd’hui à la veille de la présidentielle, nous le rassurons en lui disant qu’il est déjà rentré dans l’histoire de la Tunisie contemporaine. En l’espace de trois ans, il a réalisé une œuvre monumentale. Mettre en place un Assemblée Constituante et rééquilibrer le paysage politique tunisien resteront à jamais dans les livres d’histoire de la Tunisie.
Mr Caïd Essebsi peut faire encore mieux. Il peut figurer dans le panthéon de nos hommes et de nos femmes illustres : Kheireddine, Tahar Haddad, Mohamed Ali Hammi, Farhat Hached, Radhia Haddad, Tahar Ben Achour, Habib Bourguiba. Oui BCE peut être avec eux. Il doit continuer à être démocrate et rassembleur comme il l’a été jusqu’ici depuis trois ans. Il doit aussi impliquer les femmes, pas marginalement mais créer une rupture. Une cassure. Briser le train-train des gouvernements où les femmes servent de décor. Une par ci, un autre par là et le tour est joué. Non.
Je m’adresse à lui en lui disant, Mr Caïd Essebsi, sachez qu’elles ont été votre principale force d’appui, votre soutien dans l’opinion publique. Par les écrits, par les manifestations, par la force de conviction, dans les familles, dans la rue, dans le milieu professionnel, partout, elles vous ont soutenu, défendu. Sachez les impliquer, leur assurer la représentation nécessaire. Soyez comme Bourguiba. Montrez par les actes et non pas uniquement par le discours que vous êtes un moderniste. Assurez la parité gouvernementale. 50/50. Hommes/Femmes. On tentera de vous rouler dans la farine. Résistez. Montrez aux femmes qu’elles ont eues raison de vous soutenir.
Chokri Mamoghli, article publié le 4 novembre 2014 dans Femmes Maghrébines.com
Mr Caïd Essebsi a fait la bonne lecture, a su attirer la société civile, mobiliser ses relais internationaux, impliquer les élites politiques déçues par les partis perdants de 2011. Il a agi en stratège. Il va au devant d’une victoire probable à la présidentielle.
Mr Caïd Essebsi n’est pas à son coup d’essai. En 2011, il a assumé le pouvoir en plein tempête, alors que d’autres ont quitté le navire à la première menace de mort, BCE n’a pas reculé. Sa gestion n’a pas été exempte d’erreurs, notamment économiques, de bourdes télévisuelles et de déclarations maladroites. Il a cependant mené le pays à des élections démocratiques. Qui peut le nier aujourd’hui? Qui ose remettre en cause cette vérité? Une fois les résultats connus, il a remis le pouvoir à qui de droit. Là où d’autres auraient tergiversé, louvoyé, BCE a agi en démocrate et en homme d’Etat.
Aujourd’hui à la veille de la présidentielle, nous le rassurons en lui disant qu’il est déjà rentré dans l’histoire de la Tunisie contemporaine. En l’espace de trois ans, il a réalisé une œuvre monumentale. Mettre en place un Assemblée Constituante et rééquilibrer le paysage politique tunisien resteront à jamais dans les livres d’histoire de la Tunisie.
Mr Caïd Essebsi peut faire encore mieux. Il peut figurer dans le panthéon de nos hommes et de nos femmes illustres : Kheireddine, Tahar Haddad, Mohamed Ali Hammi, Farhat Hached, Radhia Haddad, Tahar Ben Achour, Habib Bourguiba. Oui BCE peut être avec eux. Il doit continuer à être démocrate et rassembleur comme il l’a été jusqu’ici depuis trois ans. Il doit aussi impliquer les femmes, pas marginalement mais créer une rupture. Une cassure. Briser le train-train des gouvernements où les femmes servent de décor. Une par ci, un autre par là et le tour est joué. Non.
Je m’adresse à lui en lui disant, Mr Caïd Essebsi, sachez qu’elles ont été votre principale force d’appui, votre soutien dans l’opinion publique. Par les écrits, par les manifestations, par la force de conviction, dans les familles, dans la rue, dans le milieu professionnel, partout, elles vous ont soutenu, défendu. Sachez les impliquer, leur assurer la représentation nécessaire. Soyez comme Bourguiba. Montrez par les actes et non pas uniquement par le discours que vous êtes un moderniste. Assurez la parité gouvernementale. 50/50. Hommes/Femmes. On tentera de vous rouler dans la farine. Résistez. Montrez aux femmes qu’elles ont eues raison de vous soutenir.
Chokri Mamoghli, article publié le 4 novembre 2014 dans Femmes Maghrébines.com