Dans ce salon présidentiel où s’est déroulée cette interview (voir vidéo ci-dessous), juste derrière le journaliste de BFM-TV, on remarque un trophée représentant le chiffre 7 avec au-dessus une forme circulaire. Intrigué par cet objet qui orne ce salon, Tunisie-Secret a voulu en savoir plus. Nous avons donc mené notre enquête et le résultat est accablant : nos informateurs, y compris au palais, nous ont affirmé que cette statue est à cet emplacement depuis des années et qu’il s’agit d’un cadeau offert par le ministère de la Culture avec cette inscription gravée : « A Monsieur le Président de la République, Zine Al-Abidine Ben Ali, l’artisan du changement historique » ! Que la forme circulaire au-dessus du 7 représente en réalité un disque, puisque l’événement immortalisé par ce trophée était a priori un festival de la chanson. Ce sont les seul éléments qui étaient en notre possession avant de mener notre enquête. Voici ce qu’elle révèle.
En effet, il s’agissait de la neuvième édition du festival de la chanson tunisienne, qui a été organisé en 1996 par le ministère de la Culture. La statue en question a couté très cher et elle a été fabriquée en France. Et pour cause : elle a été réalisée (moulage) par la Fonderie d’Art Landowski, nom du célèbre sculpteur figuratif et fondeur Paul-Maximilien Landowski. C’est dans cette Fonderie familiale qu’ont été réalisé les 7 d’Or, les Molières et même certains Oscars de films ou chansons américains. Quant au sculpteur de ce trophée, il s’agit du non moins célèbre Edgar Morineau, celui qui a crée pratiquement tous les disques d’or en France. On est pour le moins surpris que les tunisiens aient fait appel à une Fonderie et à un sculpteur aussi renommés et onéreux. Tunisie-Secret a alors voulu en savoir encore plus.
Nous nous sommes rendus à la Fonderie d’Art Landowski où nous avons découvert le mystère. Ce trophée n’a pas été commandé et payé par le ministère tunisien de la Culture, mais par un richissime homme d’affaire franco-tunisien dont nous préserverons ici l’anonymat. Nous avons appris que ça lui a couté à l’époque 3 millions de francs (450 000 euros), c’est-à-dire 900 000 dinars, pour les six trophées ; car il y a eu six, en effet. Cette année-là (1996), le 1er prix a été attribué à la chanteuse Dorsaf el-Hamdani. Le second prix à été attribué à Saber Rebaï, et le troisième prix, à Chokri Bouzayane. L’homme d’affaire franco-tunisien a gardé pour lui un exemplaire. Un autre a été conservé par la Fonderie Landowski dont nous avons pris la photo ci-jointe. Quant au sixième, c’est celui qu’on voit dans le salon du palais et qui a été offert à Ben Ali par le ministre de la Culture en 1996, M. Salah Bakkari.
Voilà donc l’histoire de ce trophée que Moncef Marzouki a gardé au palais de Carthage et qui représente le symbole même de l’ancien régime que ce président provisoire est « entrain d’enterrer ». Compte tenu de la valeur, pas symbolique mais financière de cette œuvre d’art, Marzouki devrait enlever ce trophée du palais et le remettre au salon d’exposition et de vente des montres, des costumes, des cravates, des chaussettes, des slips de Ben Ali, ainsi que des bijoux de Leila Trabelsi qu’elle a probablement reçu comme cadeaux des princesses du Golfe à l’époque où elle trônait sur la Tunisie. Cette œuvre d’art estimée aujourd’hui par les amateurs d’art et les collectionneurs entre 500 000 et 800 000 euros, compte tenu de la signature d’Edgar Morineau et de Landowski, et qui pèse 11 Kg de bronze véritable patiné à l’ancienne, selon les Fonderies Landowski, pourrait être vendue aux enchères et l’argent pourrait servir à renflouer les caisses d’un Etat qui a fait faillite en deux ans. A moins de consacrer cet argent à la construction de la grande mosquée Ghannouchi dans sa ville natale, ou à la reconstruction du mausolée de Sidi Bousaïd, récemment dévasté par les flammes de l’obscurantisme. Ou, ce qui serait encore mieux, de l’offrir à la sainte Mannoubia Bouazizi, la mère du premier « martyr » de la révolution du jasmin, qui mérite bien un mausolée.
Tunisie-Secret.com
Karim Zmerli avec la collaboration N.B
En effet, il s’agissait de la neuvième édition du festival de la chanson tunisienne, qui a été organisé en 1996 par le ministère de la Culture. La statue en question a couté très cher et elle a été fabriquée en France. Et pour cause : elle a été réalisée (moulage) par la Fonderie d’Art Landowski, nom du célèbre sculpteur figuratif et fondeur Paul-Maximilien Landowski. C’est dans cette Fonderie familiale qu’ont été réalisé les 7 d’Or, les Molières et même certains Oscars de films ou chansons américains. Quant au sculpteur de ce trophée, il s’agit du non moins célèbre Edgar Morineau, celui qui a crée pratiquement tous les disques d’or en France. On est pour le moins surpris que les tunisiens aient fait appel à une Fonderie et à un sculpteur aussi renommés et onéreux. Tunisie-Secret a alors voulu en savoir encore plus.
Nous nous sommes rendus à la Fonderie d’Art Landowski où nous avons découvert le mystère. Ce trophée n’a pas été commandé et payé par le ministère tunisien de la Culture, mais par un richissime homme d’affaire franco-tunisien dont nous préserverons ici l’anonymat. Nous avons appris que ça lui a couté à l’époque 3 millions de francs (450 000 euros), c’est-à-dire 900 000 dinars, pour les six trophées ; car il y a eu six, en effet. Cette année-là (1996), le 1er prix a été attribué à la chanteuse Dorsaf el-Hamdani. Le second prix à été attribué à Saber Rebaï, et le troisième prix, à Chokri Bouzayane. L’homme d’affaire franco-tunisien a gardé pour lui un exemplaire. Un autre a été conservé par la Fonderie Landowski dont nous avons pris la photo ci-jointe. Quant au sixième, c’est celui qu’on voit dans le salon du palais et qui a été offert à Ben Ali par le ministre de la Culture en 1996, M. Salah Bakkari.
Voilà donc l’histoire de ce trophée que Moncef Marzouki a gardé au palais de Carthage et qui représente le symbole même de l’ancien régime que ce président provisoire est « entrain d’enterrer ». Compte tenu de la valeur, pas symbolique mais financière de cette œuvre d’art, Marzouki devrait enlever ce trophée du palais et le remettre au salon d’exposition et de vente des montres, des costumes, des cravates, des chaussettes, des slips de Ben Ali, ainsi que des bijoux de Leila Trabelsi qu’elle a probablement reçu comme cadeaux des princesses du Golfe à l’époque où elle trônait sur la Tunisie. Cette œuvre d’art estimée aujourd’hui par les amateurs d’art et les collectionneurs entre 500 000 et 800 000 euros, compte tenu de la signature d’Edgar Morineau et de Landowski, et qui pèse 11 Kg de bronze véritable patiné à l’ancienne, selon les Fonderies Landowski, pourrait être vendue aux enchères et l’argent pourrait servir à renflouer les caisses d’un Etat qui a fait faillite en deux ans. A moins de consacrer cet argent à la construction de la grande mosquée Ghannouchi dans sa ville natale, ou à la reconstruction du mausolée de Sidi Bousaïd, récemment dévasté par les flammes de l’obscurantisme. Ou, ce qui serait encore mieux, de l’offrir à la sainte Mannoubia Bouazizi, la mère du premier « martyr » de la révolution du jasmin, qui mérite bien un mausolée.
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Karim Zmerli avec la collaboration N.B