En septembre dernier, à l’occasion de la visite de Christine Lagarde en Tunisie, le gouvernement avait annoncé avoir demandé au Fonds Monétaire International un nouveau plan d'aide, seul moyen pour éviter au pays la faillite économique.
Le montant de ce « plan d’aide », qui est en réalité un crédit de plus, devait être au moins équivalent à la précédente ligne de crédit, soit 1,7 milliard de dollars (1,55 milliards d'euros), avait déclaré, il y a dix jours, Chedly Ayari, qui fait office de Gouverneur de la Banque Centrale. Accordée en 2013, cette ligne de crédit exprimait la générosité du FMI de « soutenir la transition politique » après la « révolution du jasmin » qui a libéré la Tunisie de son indépendance !
Selon Robert Blotevogel, le futur « plan d’aide » que la mission du FMI qu’il conduit et qui est actuellement en visite en Tunisie, discute avec les autorités locales s'étalera sur quatre ans. Il a précisé que le conseil d'administration du FMI se prononcera sur sa validation le 22 avril prochain. Autrement dit, pas d’argent si ce gouvernement fantoche n’exécute pas nos ordres.
L’on attend donc de ce gouvernement de revoir son plan de développement 2016-2020, pour « bâtir une croissance inclusive », selon les termes du jeune Robert Blotevogel, qui est très soucieux de l’avenir des Tunisiens. Dans cette interview accordée à l’AFP, il a en effet précisé que « la croissance qui s'annonce en 2016 ne répond pas aux aspirations du peuple tunisien. Elle n'est pas suffisamment forte (...) pour résorber le chômage », qui est passé de 270 000 en 2010 à 1 million aujourd’hui.
Parce que le FMI est une institution charitable et à but humanitaire, son représentant, M.Blotevogel, a ajouté que le gouvernement tunisien doit « modifier sa politique budgétaire pour relancer l'économie et faire que la croissance touche les plus vulnérables, et aussi les régions défavorisées ». Le FMI qui se fait des soucis pour les plus vulnérables !
Toujours selon Robert Blotevogel, la hausse « importante de la masse salariale » depuis 2011 s'est faite au détriment de l'investissement public. Ce qui est parfaitement exacte et imputable aux fameux technocrates qui sont venus de France et de Navarre pour sauver l’économie d’un pays qui se portait nettement mieux que les économies grecque, portugaise et même espagnole, pour ne citer que ces trois pays européens. Cette masse salariale pléthorique est imputable aux différents gouvernements qui se sont relayés depuis 2011 et dont l'incompétence et la corruption ont conduit au désastre social et économique actuel.
Pour le jeune Robert Blotevogel, « Il faudrait renverser cette tendance. (...) L'idée serait vraiment de bâtir les bases pour une croissance inclusive et refaire le modèle de développement de la Tunisie » !
Cette déclaration du représentant du FMI en Tunisie a fait rire l’un des meilleurs économistes du pays, Taoufik Baccar. L’ancien ministre et Gouverneur de la Banque Centrale à l’époque où la Tunisie était souveraine sous la présidence de Ben Ali, a ironisé sur sa page facebook, s’adressant à un connaisseur :
« Sadok, cela me fait rigoler et également tout le monde, y compris ton institution le FMI qui est à la recherche de cet introuvable modèle de développement. Comme tu le sais, le FMI savoure une revanche sur la Tunisie qui s'est affranchie de la tutelle de cette institution depuis le remboursement anticipé du prêt stand by en 1991. Entre 1991 et 2010, la Tunisie n'a pas emprunté un seul dollar de cette institution et s'en est tenu à des échanges de points de vue (…) au titre de l'article 4 des revues qui ont toujours mis en vigueur la pertinence de la démarche tunisienne. Tu étais témoin des discussions qui ont eu lieu dans le cadre de ces revues et grâce à toi et à la compétence des cadres tunisiens, c'est toujours la position de la Tunisie qui a prévalu. Maintenant que la Tunisie est en position de faiblesse, les experts du FMI font ce qu'ils veulent. Ils sont désormais en territoire conquis. Au fait, j'ai toujours pensé que le FMI, bien qu'homogène en apparence, est traversé par différents courants de pensée et les experts ont une marge de liberté dans les analyses et les décisions surtout lorsqu'il s'agit de petits pays comme la Tunisie ».
Taoufik Baccar a tout dit sur ce pays qui est tombé bien plus bas que terre depuis le coup d’Etat du 14 janvier 2011. Il a tout résumé sur la Tunisie d’hier et celle d’aujourd’hui. Quant à celle de demain, mieux vaut ne pas y penser.
Nebil Ben Yahmed
Le montant de ce « plan d’aide », qui est en réalité un crédit de plus, devait être au moins équivalent à la précédente ligne de crédit, soit 1,7 milliard de dollars (1,55 milliards d'euros), avait déclaré, il y a dix jours, Chedly Ayari, qui fait office de Gouverneur de la Banque Centrale. Accordée en 2013, cette ligne de crédit exprimait la générosité du FMI de « soutenir la transition politique » après la « révolution du jasmin » qui a libéré la Tunisie de son indépendance !
Selon Robert Blotevogel, le futur « plan d’aide » que la mission du FMI qu’il conduit et qui est actuellement en visite en Tunisie, discute avec les autorités locales s'étalera sur quatre ans. Il a précisé que le conseil d'administration du FMI se prononcera sur sa validation le 22 avril prochain. Autrement dit, pas d’argent si ce gouvernement fantoche n’exécute pas nos ordres.
L’on attend donc de ce gouvernement de revoir son plan de développement 2016-2020, pour « bâtir une croissance inclusive », selon les termes du jeune Robert Blotevogel, qui est très soucieux de l’avenir des Tunisiens. Dans cette interview accordée à l’AFP, il a en effet précisé que « la croissance qui s'annonce en 2016 ne répond pas aux aspirations du peuple tunisien. Elle n'est pas suffisamment forte (...) pour résorber le chômage », qui est passé de 270 000 en 2010 à 1 million aujourd’hui.
Parce que le FMI est une institution charitable et à but humanitaire, son représentant, M.Blotevogel, a ajouté que le gouvernement tunisien doit « modifier sa politique budgétaire pour relancer l'économie et faire que la croissance touche les plus vulnérables, et aussi les régions défavorisées ». Le FMI qui se fait des soucis pour les plus vulnérables !
Toujours selon Robert Blotevogel, la hausse « importante de la masse salariale » depuis 2011 s'est faite au détriment de l'investissement public. Ce qui est parfaitement exacte et imputable aux fameux technocrates qui sont venus de France et de Navarre pour sauver l’économie d’un pays qui se portait nettement mieux que les économies grecque, portugaise et même espagnole, pour ne citer que ces trois pays européens. Cette masse salariale pléthorique est imputable aux différents gouvernements qui se sont relayés depuis 2011 et dont l'incompétence et la corruption ont conduit au désastre social et économique actuel.
Pour le jeune Robert Blotevogel, « Il faudrait renverser cette tendance. (...) L'idée serait vraiment de bâtir les bases pour une croissance inclusive et refaire le modèle de développement de la Tunisie » !
Cette déclaration du représentant du FMI en Tunisie a fait rire l’un des meilleurs économistes du pays, Taoufik Baccar. L’ancien ministre et Gouverneur de la Banque Centrale à l’époque où la Tunisie était souveraine sous la présidence de Ben Ali, a ironisé sur sa page facebook, s’adressant à un connaisseur :
« Sadok, cela me fait rigoler et également tout le monde, y compris ton institution le FMI qui est à la recherche de cet introuvable modèle de développement. Comme tu le sais, le FMI savoure une revanche sur la Tunisie qui s'est affranchie de la tutelle de cette institution depuis le remboursement anticipé du prêt stand by en 1991. Entre 1991 et 2010, la Tunisie n'a pas emprunté un seul dollar de cette institution et s'en est tenu à des échanges de points de vue (…) au titre de l'article 4 des revues qui ont toujours mis en vigueur la pertinence de la démarche tunisienne. Tu étais témoin des discussions qui ont eu lieu dans le cadre de ces revues et grâce à toi et à la compétence des cadres tunisiens, c'est toujours la position de la Tunisie qui a prévalu. Maintenant que la Tunisie est en position de faiblesse, les experts du FMI font ce qu'ils veulent. Ils sont désormais en territoire conquis. Au fait, j'ai toujours pensé que le FMI, bien qu'homogène en apparence, est traversé par différents courants de pensée et les experts ont une marge de liberté dans les analyses et les décisions surtout lorsqu'il s'agit de petits pays comme la Tunisie ».
Taoufik Baccar a tout dit sur ce pays qui est tombé bien plus bas que terre depuis le coup d’Etat du 14 janvier 2011. Il a tout résumé sur la Tunisie d’hier et celle d’aujourd’hui. Quant à celle de demain, mieux vaut ne pas y penser.
Nebil Ben Yahmed