Plus de 60 mille personnes parmi ceux ayant bénéficié des promotions et des dédommagements financiers se déclarent blessés de la Révolution alors qu’ils ne le sont pas, a indiqué Samir Dilou, ancien ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, dans une interview accordée au journal Al Joumhouria, ce mercredi. Il a souligné que «ces personnes n’ont aucun rapport ni avec la Révolution ni avec ses blessés». Il a expliqué que «certains blessés habitent dans des régions et des endroits qui n’ont pas connu les évènements de la révolution». Il a déploré que «certains aient même été invités par certaines chaînes de télévision».
Enfin, une vérité et pas des moindres, puisque venant d’abord du membre d’un parti islamiste qui était au pouvoir et du ministre qui était en charge du dossier des martyrs. Bien que trop tard, l’ancien ministre des Droits de l’Homme et de la justice transitionnelle, affirme (en espérant qu’il ne fera pas marche arrière pour nuancer ou démentir) qu’il «a regretté d’avoir accordé des promotions à plusieurs personnes qui ne les méritent pas», selon ses dires, expliquant que «cela a été fait sous couvert des blessés de la Révolution».
Il faut rappeler que ces déclarations chocs de cet avocat de formation, ancien ministre d’Ennahdha, interviennent après le tollé général soulevé par les verdicts contre l’ancien ministre de l’intérieur, Rafik Haj Kacem, et l’ancien responsable de la garde présidentielle de Ben Ali, Ali Sériati. Au moins deux d’entre eux avaient eu le courage, sans que cela ne soit repris par une certaine presse «caresse-dans-le-sens-du poil», que bon nombre de ces «martyrs», avaient été tués, lors d’actes de pillage de biens, publics et privés. Des postes de police ou de la Garde Nationale ont en effet été brûlés ou saccagés avec des agents qui s’étaient retrouvés en état de légitime défense. Des kilos d’or et d’argent ont été aussi pillés dans des recettes des Finances. Et ce ne sont là que quelques exemples.
Tout cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de «véritables» martyrs dans la révolution tunisienne. Loin s’en faut. Personne dans les 4 gouvernements de la transition (Ghannouchi, Caïed Essebssi, Jbali et Larayedh), n’a cependant eu le courage politique de définir, de façon définitive, la véritable liste des vrais martyrs de cette révolution. Tous ceux qui sont tombés, morts ou blessés, lors des affrontements avec les forces de police, de la Garde Nationale et de l’armée, se sont ainsi déclarés «Martyrs» et gare à celui qui les appellerait autrement ! On verra même, sur certains plateaux TV, des revenants de Syrie, raconter leurs crimes et parler de martyrs !
Une brèche est ensuite ouverte par Ennahdha pour compenser ses anciens militants par différents moyens, soit directement en monnaie sonnante et trébuchante, ou indirectement par l’intégration dans la fonction publique. Cette brèche ne se refermera plus. Martyrs blessés ou parents de martyrs, s’y engouffrent, directement ou indirectement. Presque tous ceux parmi ces martyrs qui ont été invités sur des plateaux TV, comme le déplore maintenant Samir Dilou, revendiquent leurs droits, directement en demandant les têtes des présumés coupables et indirectement par une compensation matérielle. Le 3ème gouvernement de transition avait commencé à indemniser les familles des "martyrs de la révolution", après la chute de Ben Ali. Ces compensations s'élèvent à 20.000 dinars par mort et 3.000 dinars par blessé, selon certaines sources. On découvrira plus tard que certains de ces «martyrs» étaient en fait de faux-martyrs. L’un d’eux aurait même été tué dans une rixe suite à une beuverie. Cela alors que des centaines bénéficiaires de la prime Amal du gouvernement Caïed Essebssi, étaient loin d’être dans le besoin.
Tout cela, pour dire quoi ? Tout cela, pour dire, qu’avant de parler de martyrs, il faudra d’abord déterminer les critères pour une telle appellation qu’on entoure d’habitude d’un halo de lumière. Il faudra, ensuite, déterminer la liste définitive des vrais martyrs, ceux qui étaient sortis pour de vraies raisons d’action militante et en exclure et même punir ceux qui ont pillé, brûlé, blessé, saccagé et parfois même tué ou blessé, au nom de la révolution !
Khaled Boumiza, African Manager du 30 avril 2014
A lire aussi:
http://www.tunisie-secret.com/Tunisie-les-martyrs-apres-le-14-janvier-2011-etaient-des-pilleurs-et-des-criminels_a867.html
Enfin, une vérité et pas des moindres, puisque venant d’abord du membre d’un parti islamiste qui était au pouvoir et du ministre qui était en charge du dossier des martyrs. Bien que trop tard, l’ancien ministre des Droits de l’Homme et de la justice transitionnelle, affirme (en espérant qu’il ne fera pas marche arrière pour nuancer ou démentir) qu’il «a regretté d’avoir accordé des promotions à plusieurs personnes qui ne les méritent pas», selon ses dires, expliquant que «cela a été fait sous couvert des blessés de la Révolution».
Il faut rappeler que ces déclarations chocs de cet avocat de formation, ancien ministre d’Ennahdha, interviennent après le tollé général soulevé par les verdicts contre l’ancien ministre de l’intérieur, Rafik Haj Kacem, et l’ancien responsable de la garde présidentielle de Ben Ali, Ali Sériati. Au moins deux d’entre eux avaient eu le courage, sans que cela ne soit repris par une certaine presse «caresse-dans-le-sens-du poil», que bon nombre de ces «martyrs», avaient été tués, lors d’actes de pillage de biens, publics et privés. Des postes de police ou de la Garde Nationale ont en effet été brûlés ou saccagés avec des agents qui s’étaient retrouvés en état de légitime défense. Des kilos d’or et d’argent ont été aussi pillés dans des recettes des Finances. Et ce ne sont là que quelques exemples.
Tout cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de «véritables» martyrs dans la révolution tunisienne. Loin s’en faut. Personne dans les 4 gouvernements de la transition (Ghannouchi, Caïed Essebssi, Jbali et Larayedh), n’a cependant eu le courage politique de définir, de façon définitive, la véritable liste des vrais martyrs de cette révolution. Tous ceux qui sont tombés, morts ou blessés, lors des affrontements avec les forces de police, de la Garde Nationale et de l’armée, se sont ainsi déclarés «Martyrs» et gare à celui qui les appellerait autrement ! On verra même, sur certains plateaux TV, des revenants de Syrie, raconter leurs crimes et parler de martyrs !
Une brèche est ensuite ouverte par Ennahdha pour compenser ses anciens militants par différents moyens, soit directement en monnaie sonnante et trébuchante, ou indirectement par l’intégration dans la fonction publique. Cette brèche ne se refermera plus. Martyrs blessés ou parents de martyrs, s’y engouffrent, directement ou indirectement. Presque tous ceux parmi ces martyrs qui ont été invités sur des plateaux TV, comme le déplore maintenant Samir Dilou, revendiquent leurs droits, directement en demandant les têtes des présumés coupables et indirectement par une compensation matérielle. Le 3ème gouvernement de transition avait commencé à indemniser les familles des "martyrs de la révolution", après la chute de Ben Ali. Ces compensations s'élèvent à 20.000 dinars par mort et 3.000 dinars par blessé, selon certaines sources. On découvrira plus tard que certains de ces «martyrs» étaient en fait de faux-martyrs. L’un d’eux aurait même été tué dans une rixe suite à une beuverie. Cela alors que des centaines bénéficiaires de la prime Amal du gouvernement Caïed Essebssi, étaient loin d’être dans le besoin.
Tout cela, pour dire quoi ? Tout cela, pour dire, qu’avant de parler de martyrs, il faudra d’abord déterminer les critères pour une telle appellation qu’on entoure d’habitude d’un halo de lumière. Il faudra, ensuite, déterminer la liste définitive des vrais martyrs, ceux qui étaient sortis pour de vraies raisons d’action militante et en exclure et même punir ceux qui ont pillé, brûlé, blessé, saccagé et parfois même tué ou blessé, au nom de la révolution !
Khaled Boumiza, African Manager du 30 avril 2014
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