C’est en mai 2011 que l’aventure de Tunisie-Secret a commencé comme un simple blog. Des mois durant, du mieux que nous avons pu, nous avons essayé d’informer sans déformer, de critiquer sans blesser, d’admirer sans flatter ; nous avons défendu ceux et celles qui étaient pour certains confrères des « indéfendables », et critiqué ceux qui étaient pour d’autres des « intouchables ». Ce n’était guère par goût de la différence, mais par amour de la liberté et par passion de la Justice.
Lorsque nous avons lancé notre blog tunisie-secret.over-blog.com, en mai 2011, nous étions loin de penser que nous allions avoir un tel succès à peine dix mois plus tard. Nous n’étions que quatre et, en toute sincérité, notre expérience journalistique était rudimentaire. Deux juristes, des copains de fac, un ingénieur franco-tunisien, et un jeune étudiant en sciences-po. Quatre personnes réunies autour de la même cause : une Tunisie libre, avec un régime démocratique, moderniste et en adéquation avec l’humanisme universel.
De cette Tunisie, nous avons cru et rêvé lorsque Ben Ali est tombé le 14 janvier 2011. Comme beaucoup d’autres tunisiens, nous étions d’autant plus fiers d’appartenir au premier pays du printemps arabe, que nous y avions, chacun de son côté, modestement contribué sur le Net. Mais très vite, nous avons été habités par le doute, puis le doute s’est transformé en conviction, puis la conviction s’est mue en colère. D’abord par rapport à notre propre pays, où la révolution de la Dignité a pris un tournant nettement réactionnaire et islamiste, amorçant un déclin sans fin. Ensuite, par rapport au malheur qui a frappé la Libye, l’Egypte, le Yémen et la Syrie. Nous avons alors doublement culpabilisé : d’avoir été instrumentalisé pour détruire notre propre pays, et d’avoir été à l’origine de l’invasion colonialiste de la Libye, de la soumission de l’Egypte aux Frères musulmans, et de la guerre par procuration en Syrie.
Dès lors, nous nous sommes juré de tout mettre en œuvre pour dévoiler l’imposture de ce qu’on a appelé la « révolution du jasmin » et déconstruire le mythe du « printemps arabe », qui a d’ailleurs très vitre tourné à l’hiver islamiste. Qu’on se le dise tout de suite, nous ne sommes pas un journal neutre. La neutralité n’existe dans aucun journal et dans aucun pays du monde. Si ce n’est pas le pouvoir d’un groupe politique, ou l’influence d’un lobby quelconque, c’est le pouvoir de l’argent qui détermine la ligne éditoriale d’un journal. Nous ne sommes pas neutres car l’obscurantisme islamiste est notre ennemi, la démocratie notre modèle, le respect des droits de l’homme et l’humanisme, les idéaux que nous défendons.
Le passage d’un blog à un site d’information s’est fait le 30 octobre 2012. Ce jour-là, à 6h30 du matin, nous avons lancé notre journal online, après deux jours de travail sans arrêt et jusqu’à l’aube, à faire toutes les vérifications éditoriales et tous les tests informatiques. Deux journées infernales qui couronnaient plusieurs semaines de patient labeur. La construction de ce site que nous avons dédié à la mémoire de tous les journalistes du monde morts dans l’exercice de leur fonction, nous a en effet demandé trois mois. On savait que les Tunisiens étaient des champions en informatique et nous avons pu le constater en voyant K.J, K.Z et R.B.B travailler. Ce sont les premiers que nous voudrions féliciter et remercier, puisqu’ils étaient, comme toute l’équipe de Tunisie-Secret, des bénévoles.
Le succès de Tunisie-Secret a été immédiat. Notre journal online se démarquait des autres confrères tunisiens par sa liberté totale et non négociable, par son autonomie financière, par la qualité de ses analyses et par la véracité de ses investigations. Donner la voix aux sans voix, traquer les manipulateurs et combattre la désinformation, telle était notre mission première. Et cela nous a attiré beaucoup d’amis et de fidèles lecteurs, mais suscité aussi la jalousie de certains et l’adversité d’autres. Ils se sont ligués pour faire terre la voix des sans voix et détruire le seul journal online tunisien qui était à contre-courant. A contre-courant de la « révolution du jasmin », du « printemps arabe », de « l’islamisme modéré », du droit-de-l’hommisme, de la glorification des cyber-collabos, du lynchage des anciens du régime tunisiens, de la sanctification des nouveaux maitres de la Tunisie, de la destruction colonialiste et impérialiste de la Libye, de l’invasion barbare et atlantiste de la Syrie, de la tentative d’exporter le « printemps arabe » en Algérie, de la servilité à l’égard du Qatar… Et dans tous ces combats, nous avons résisté aux menaces et à la tentation de l’argent, ce qui fait de Tunisie-Secret le seul journal online tunisien résolument indépendant.
Face à notre détermination, nos ennemis n’avaient plus d’autres choix que de nous anéantir. Nous avons dû faire face à des cyber-attaques quotidiennes. Celle du 17 janvier 2014 a été fatale. Elle n’était pas habituelle ni anodine. Elle n’émanait pas d’un amateur ou d’un professionnel malveillant, mais d’une officine qui a les moyens techniques et technologiques d’un Etat ! Totalement détruit, nous avons mis trois mois pour reconstruire entièrement le site de Tunisie-Secret. Mais ces trois mois nous ont aussi permis de marquer une pose pour réfléchir et établir un bilan autocritique.
A la suite d’âpres négociations, Mezri Haddad a accepté de prendre, pour un temps, la direction de notre journal online. Comme nous l’avons déjà écrit, cette direction de Tunisie-Secret, nous la lui avions proposé à deux reprises mais en vain. Il l’avait refusé par manque de temps et aussi par désapprobation d’un certain nombre d’articles concernant des personnes ou des partis politiques tunisiens. Mais avec cette nouvelle situation où Tunisie-Secret était réellement menacée de disparition, Mezri Haddad a accepté d’en prendre provisoirement la direction. Il a posé ses conditions et ses lignes rouges que nous avons acceptées. Les fondateurs de Tunisie-Secret peuvent dire aujourd’hui que c’est à lui et à lui seul que notre journal online doit sa survie.
Son devoir accompli, Mezri Haddad nous a fait part il y a une semaine de sa décision de s’éclipser, ce qui était convenu dès son arrivée en février 2014. Il passe la main à un grand journaliste et écrivain français dont nous révélerons le nom dans les prochains jours. Il laisse ainsi Tunisie-Secret entre de bonnes mains, avec une feuille de route claire et parfaitement réalisable, ainsi qu’un projet global d’innovation et de développement conçu par Mezri Haddad. Dans les semaines qui viennent, trois sites annexes vont ainsi se constituer : « Maghreb-Secret », « Orient-Secret » et « France-Secret ». Des versions arabes seront également lancées pour nos lecteurs arabophones du Maghreb et du Proche-Orient. L’ancienne équipe rédactionnelle reste bien évidement en place et elle sera renforcée par de nouveaux jeunes talents tunisiens.
C’est au combat de la vérité contre le mensonge, du dévouement contre la trahison, des Lumières contre l’obscurantisme, de la démocratie contre la théocratie, de la liberté contre la servitude, de la modernité contre l’archaïsme, du patriotisme contre le charlatanisme, de l’humanisme universel contre le totalitarisme vert, de l’islam éclairé contre l’islamisme ténébreux, de l’altérité ouverte contre l’identité fermée, du dialogue des cultures contre le choc des civilisations, que Tunisie-Secret va désormais se consacrer.
Fidèles lecteurs de Tunisie-Secret, vous avez déjà compris que le retrait de Mezri Haddad et la restructuration et les changements en cours n’affecteront nullement notre ligne éditoriale. Nous continuerons donc à dénoncer l'impérialisme, le néocolonialisme, l’intégrisme, le terrorisme, l’islamophobie, l’antisémitisme ; et à défendre la liberté d’expression, l’humanisme universel, les droits de l’homme, la justice sociale, la démocratie réelle, la souveraineté des peuples et surtout l'information sans concession dont nous avons fait notre emblème.
Nous voulons exprimer à Mezri Haddad notre profonde reconnaissance d’avoir consacré beaucoup de son temps et mobilisé beaucoup de ses amis tunisiens, arabes et français pour sauver Tunisie-Secret de la disparition. Nous voulons aussi lui réitérer toute notre estime pour sa fidélité, son courage et son total désintérêt. Il aurait pu s’approprier notre journal online et en faire un outil de combat ou de business pour lui-même. Sa mission accomplie, il a choisi de remettre Tunisie-Secret entre les mains de ses créateurs, qui vont pouvoir continuer leur aventure sous la direction d’un journaliste qui a quarante ans d'expérience et une parfaite connaissance du Machrek et du Maghreb.
NBY, pour Tunisie-Secret
Lorsque nous avons lancé notre blog tunisie-secret.over-blog.com, en mai 2011, nous étions loin de penser que nous allions avoir un tel succès à peine dix mois plus tard. Nous n’étions que quatre et, en toute sincérité, notre expérience journalistique était rudimentaire. Deux juristes, des copains de fac, un ingénieur franco-tunisien, et un jeune étudiant en sciences-po. Quatre personnes réunies autour de la même cause : une Tunisie libre, avec un régime démocratique, moderniste et en adéquation avec l’humanisme universel.
De cette Tunisie, nous avons cru et rêvé lorsque Ben Ali est tombé le 14 janvier 2011. Comme beaucoup d’autres tunisiens, nous étions d’autant plus fiers d’appartenir au premier pays du printemps arabe, que nous y avions, chacun de son côté, modestement contribué sur le Net. Mais très vite, nous avons été habités par le doute, puis le doute s’est transformé en conviction, puis la conviction s’est mue en colère. D’abord par rapport à notre propre pays, où la révolution de la Dignité a pris un tournant nettement réactionnaire et islamiste, amorçant un déclin sans fin. Ensuite, par rapport au malheur qui a frappé la Libye, l’Egypte, le Yémen et la Syrie. Nous avons alors doublement culpabilisé : d’avoir été instrumentalisé pour détruire notre propre pays, et d’avoir été à l’origine de l’invasion colonialiste de la Libye, de la soumission de l’Egypte aux Frères musulmans, et de la guerre par procuration en Syrie.
Dès lors, nous nous sommes juré de tout mettre en œuvre pour dévoiler l’imposture de ce qu’on a appelé la « révolution du jasmin » et déconstruire le mythe du « printemps arabe », qui a d’ailleurs très vitre tourné à l’hiver islamiste. Qu’on se le dise tout de suite, nous ne sommes pas un journal neutre. La neutralité n’existe dans aucun journal et dans aucun pays du monde. Si ce n’est pas le pouvoir d’un groupe politique, ou l’influence d’un lobby quelconque, c’est le pouvoir de l’argent qui détermine la ligne éditoriale d’un journal. Nous ne sommes pas neutres car l’obscurantisme islamiste est notre ennemi, la démocratie notre modèle, le respect des droits de l’homme et l’humanisme, les idéaux que nous défendons.
Le passage d’un blog à un site d’information s’est fait le 30 octobre 2012. Ce jour-là, à 6h30 du matin, nous avons lancé notre journal online, après deux jours de travail sans arrêt et jusqu’à l’aube, à faire toutes les vérifications éditoriales et tous les tests informatiques. Deux journées infernales qui couronnaient plusieurs semaines de patient labeur. La construction de ce site que nous avons dédié à la mémoire de tous les journalistes du monde morts dans l’exercice de leur fonction, nous a en effet demandé trois mois. On savait que les Tunisiens étaient des champions en informatique et nous avons pu le constater en voyant K.J, K.Z et R.B.B travailler. Ce sont les premiers que nous voudrions féliciter et remercier, puisqu’ils étaient, comme toute l’équipe de Tunisie-Secret, des bénévoles.
Le succès de Tunisie-Secret a été immédiat. Notre journal online se démarquait des autres confrères tunisiens par sa liberté totale et non négociable, par son autonomie financière, par la qualité de ses analyses et par la véracité de ses investigations. Donner la voix aux sans voix, traquer les manipulateurs et combattre la désinformation, telle était notre mission première. Et cela nous a attiré beaucoup d’amis et de fidèles lecteurs, mais suscité aussi la jalousie de certains et l’adversité d’autres. Ils se sont ligués pour faire terre la voix des sans voix et détruire le seul journal online tunisien qui était à contre-courant. A contre-courant de la « révolution du jasmin », du « printemps arabe », de « l’islamisme modéré », du droit-de-l’hommisme, de la glorification des cyber-collabos, du lynchage des anciens du régime tunisiens, de la sanctification des nouveaux maitres de la Tunisie, de la destruction colonialiste et impérialiste de la Libye, de l’invasion barbare et atlantiste de la Syrie, de la tentative d’exporter le « printemps arabe » en Algérie, de la servilité à l’égard du Qatar… Et dans tous ces combats, nous avons résisté aux menaces et à la tentation de l’argent, ce qui fait de Tunisie-Secret le seul journal online tunisien résolument indépendant.
Face à notre détermination, nos ennemis n’avaient plus d’autres choix que de nous anéantir. Nous avons dû faire face à des cyber-attaques quotidiennes. Celle du 17 janvier 2014 a été fatale. Elle n’était pas habituelle ni anodine. Elle n’émanait pas d’un amateur ou d’un professionnel malveillant, mais d’une officine qui a les moyens techniques et technologiques d’un Etat ! Totalement détruit, nous avons mis trois mois pour reconstruire entièrement le site de Tunisie-Secret. Mais ces trois mois nous ont aussi permis de marquer une pose pour réfléchir et établir un bilan autocritique.
A la suite d’âpres négociations, Mezri Haddad a accepté de prendre, pour un temps, la direction de notre journal online. Comme nous l’avons déjà écrit, cette direction de Tunisie-Secret, nous la lui avions proposé à deux reprises mais en vain. Il l’avait refusé par manque de temps et aussi par désapprobation d’un certain nombre d’articles concernant des personnes ou des partis politiques tunisiens. Mais avec cette nouvelle situation où Tunisie-Secret était réellement menacée de disparition, Mezri Haddad a accepté d’en prendre provisoirement la direction. Il a posé ses conditions et ses lignes rouges que nous avons acceptées. Les fondateurs de Tunisie-Secret peuvent dire aujourd’hui que c’est à lui et à lui seul que notre journal online doit sa survie.
Son devoir accompli, Mezri Haddad nous a fait part il y a une semaine de sa décision de s’éclipser, ce qui était convenu dès son arrivée en février 2014. Il passe la main à un grand journaliste et écrivain français dont nous révélerons le nom dans les prochains jours. Il laisse ainsi Tunisie-Secret entre de bonnes mains, avec une feuille de route claire et parfaitement réalisable, ainsi qu’un projet global d’innovation et de développement conçu par Mezri Haddad. Dans les semaines qui viennent, trois sites annexes vont ainsi se constituer : « Maghreb-Secret », « Orient-Secret » et « France-Secret ». Des versions arabes seront également lancées pour nos lecteurs arabophones du Maghreb et du Proche-Orient. L’ancienne équipe rédactionnelle reste bien évidement en place et elle sera renforcée par de nouveaux jeunes talents tunisiens.
C’est au combat de la vérité contre le mensonge, du dévouement contre la trahison, des Lumières contre l’obscurantisme, de la démocratie contre la théocratie, de la liberté contre la servitude, de la modernité contre l’archaïsme, du patriotisme contre le charlatanisme, de l’humanisme universel contre le totalitarisme vert, de l’islam éclairé contre l’islamisme ténébreux, de l’altérité ouverte contre l’identité fermée, du dialogue des cultures contre le choc des civilisations, que Tunisie-Secret va désormais se consacrer.
Fidèles lecteurs de Tunisie-Secret, vous avez déjà compris que le retrait de Mezri Haddad et la restructuration et les changements en cours n’affecteront nullement notre ligne éditoriale. Nous continuerons donc à dénoncer l'impérialisme, le néocolonialisme, l’intégrisme, le terrorisme, l’islamophobie, l’antisémitisme ; et à défendre la liberté d’expression, l’humanisme universel, les droits de l’homme, la justice sociale, la démocratie réelle, la souveraineté des peuples et surtout l'information sans concession dont nous avons fait notre emblème.
Nous voulons exprimer à Mezri Haddad notre profonde reconnaissance d’avoir consacré beaucoup de son temps et mobilisé beaucoup de ses amis tunisiens, arabes et français pour sauver Tunisie-Secret de la disparition. Nous voulons aussi lui réitérer toute notre estime pour sa fidélité, son courage et son total désintérêt. Il aurait pu s’approprier notre journal online et en faire un outil de combat ou de business pour lui-même. Sa mission accomplie, il a choisi de remettre Tunisie-Secret entre les mains de ses créateurs, qui vont pouvoir continuer leur aventure sous la direction d’un journaliste qui a quarante ans d'expérience et une parfaite connaissance du Machrek et du Maghreb.
NBY, pour Tunisie-Secret