Nadhir Hamada, ancien ministre de l'Environnement et du Développement Durable, arbitrairement maintenu en prison par des juges de l'ancien régime, qui ont bien des crimes à se reprocher.
Arbitrairement arrêté le 17 Mai 2012 et abusivement détenu depuis, malgré le verdict de la Cour de Cassation, l’ancien ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Nadhir Hamada, a écopé de trois mandats de dépôts dans trois affaires qui portent pourtant sur les mêmes « faits » ! Il est ainsi l’un des derniers prisonniers politiques, illégalement maintenu en détention préventive et sans jugement, au mépris des règles de justice nationales les plus élémentaires et des conventions internationales ratifiées par la Tunisie.
Sa détention est, en effet, considérée comme arbitraire et illégale eu égard aux violations des droits fondamentaux de la liberté humaine et au non-respect des lois (nationales et internationales) notamment les articles 85 et 199 du Code des procédures pénales, la loi 75/2008 du 11 Décembre 2008, l’article 29 de la Nouvelle Constitution Tunisienne ainsi que les dispositions des articles 9, 10 et 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et les dispositions des articles 9 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Trois mandats de dépôts pour les mêmes « faits » !
Un premier mandant, émis le 17 Mai 2012 (affaire numéro : 22962/6), relatif à la gestion du ministère de l’environnement et des institutions sous tutelle, bien que ces dernières bénéficient de par la loi de l’autonomie financière et de l’indépendance administrative. Dans le cadre de cette affaire, les accusations impliquaient plusieurs personnes, dont les différents PDG des institutions sous la tutelle du ministère en question. Ce qui est flagrant et dénote une mauvaise foi manifeste, c’est que parmi tous les accusés, visés dans cette affaire, seul Nadhir Hamada est arrêté depuis deux ans, alors que certains des PDG, bien qu’ils soient accusés, sont non seulement en liberté, mais encore à la tête des institutions dont ils sont censés avoir mal géré les fonds ! Situation grotesque qui a été l’occasion, pour certains, de détruire et même de fabriquer de toutes pièces des « preuves » qui les innocentent et accusent exclusivement l’ancien ministre.
En application de l’article 85 du code des procédures pénales qui prévoit la limitation de la durée de détention préventive en droit tunisien à 14 mois, Nadhir Hamada est considéré en détention abusive dans le cadre de cette affaire depuis 10 mois et aurait du être libéré depuis le 10 juillet 2013, selon la décision même de la Cour de Cassation No 7422, en date du 5 mars 2014.
La cour de cassation de Tunis avait, en effet, décidé, le 5 mars 2014, le renvoi du dossier de l’affaire de l’ancien ministre de l’Environnement et du Développement durable (2004 à 2011) à une nouvelle chambre de mise en accusation, déclarant explicitement que M. Hamada est «en état de libération obligatoire» depuis le 10 juillet 2013. Après deux interminables mois de « réflexion », la cour d'Appel de Tunis a décidé de passer outre cette décision de cassation, en maintenant pour la seconde fois M.Hamada en prison, ce qui fait de la personne qui a pris cette décision le 22 avril 2014, non guère un juge honnête au service d’une Justice indépendante, mais un malfrat aux ordres de certains lobby mafieux, comme au bon vieux temps de la justice trabelsienne !
Un deuxième mandat, émis le 25 Décembre 2012 (affaire numéro : 21118/3), dans une affaire concernant l’utilisation des fonds présidentiels n° 3 et 5, dont les travaux des experts mandatés par le juge d’instruction ont abouti à la conclusion selon laquelle Nadhir Hamada n’a rien touché au titre de ces fonds, dans le cadre de ses fonctions à la tête du ministère.
Toutefois et à la surprise des avocats et même de certains juges, les « experts » ont dévié de la mission qui leur a été confiée par le juge d’instruction pour inclure, outre l’audit de l’utilisation des fonds présidentiels n° 3 et 5, l’audit de la gestion du ministère de l’Environnement et de toutes les institutions sous sa tutelle, ce qui correspond exactement au sujet de l’affaire qui a fait l’objet du premier mandat émis à l’encontre de Nadhir Hamada. Le mandat de dépôt relatif à cette affaire a finalement été annulé par le tribunal de Tunis en date du 7 Mars 2014, après 14 mois de détention arbitraire.
Un troisième mandat, émis le 13 Mai 2013 (affaire numéro : 25124/15), au sujet d’une sombre affaire portant sur la gestion d’une institution sous tutelle du ministère de l’Environnement et du Développement Durable et jouissant de l’indépendance financière et administrative.
La tournure de cette affaire est frappante à plus d’un titre, puisqu’elle porte sur une institution qui a déjà fait l’objet d’accusation dans le cadre des deux premiers mandats. En outre, son déclenchement est survenu suite à une plainte déposée par la ministre de l’Environnement du gouvernement de la troïka à l’encontre du DG de l’institution concernée. Lors de son audience, en décembre 2012, ce dernier a reconnu les « faits » qui lui sont reprochés, cependant, et comme dernier refuge, il les a attribués à Nadhir Hamada, sous le prétexte fallacieux d’avoir reçu des instructions dans ce sens. Après ce mensonge pour sauver sa peau, il s’est engagé à apporter la preuve des dites instructions. Ces instructions n’ont jamais existé et aucune preuve n’a pu être présentée par l’accusé principal, à savoir cet ancien DG.
Le 13 Mai 2013, soit cinq mois après l’audition de l’accusé principal (le DG en question), qui n’a toujours pas apporté la moindre preuve de l’inculpation de M.Hamada, le juge d’instruction a convoqué l’ancien ministre pour un interrogatoire et a émis à son encontre un troisième mandat de dépôt. Comme justification de ce troisième mandat, le juge s’est appuyé sur le témoignage du principal suspect ! Finalement, ce n’est que cinq mois plus tard (en octobre 2013), que l’ancien DG a été arrêté après une confrontation entre lui et Nadhir Hamada.
Après un acharnement politico-judiciaire sans précèdent, c’est la Cour d’Appel de Tunis qui décidera finalement de l’annulation de ce mandat en date du 02 Avril 2014, après plus de 11 mois de détention arbitraire.
Mépris des lois et atteintes graves aux Droits-de-l’homme
Au nom du « peuple veut » et de certains règlements de comptes, plusieurs chefs d‘accusations ont été lancés contre Nadhir Hamada après le coup d’Etat du 14 janvier 2011. En définitive, ce qu’on reproche à M.Hamada c’est d’avoir été ministre de l’Environnement et du Développement Durable. En d’autres termes, d’avoir mis ses hautes compétences au service de son pays ! Ces procès iniques et politiques présentent de graves violations des droits de l’homme et un mépris total des lois.
1. La vengeance par la dégradation physique et psychologique
Nadhir Hamada, âgé de plus de 66 ans, a subi plusieurs interventions chirurgicales et présente plusieurs maladies chroniques qui évoluent depuis de nombreuses années. Depuis plusieurs mois, au grand désespoir de sa famille, son état de santé ne cesse de décliner. Malgré cette situation nécessitant un suivi rigoureux, selon son médecin traitant, M.Hamada est resté souvent sans traitement, ce qui a fini par causer une détérioration grave de son état de santé qui l’a amené, le 10 janvier 2014, à être admis à l’hôpital après plusieurs semaines de report d’hospitalisation !
Au bout de 24 mois de combat judiciaire et d’acharnement à son encontre, Nadhir Hamada accuse une grave détérioration de son état de santé de part le déséquilibre accentué de ses maladies chroniques mal suivies et soumises aux différentes pressions. Basses vengeances, acharnement et condamnation à mort à petit feu d’un homme qui a loyalement servi son pays et qui était bien loin du trafic d’influence et de la corruption dont on accuse l’ancien régime et qui sont incomparables avec les agissements mafieux de la troïka.
2. On arrête, ensuite on accuse !
Le point commun de tous les mandats de dépôts émis à l’encontre de M. Hamada, c’est leur violation flagrante de la présomption d’innocence. En effet, les mandats de dépôt ont été émis dès la première comparution devant le juge d’instructions, d’une façon hâtive, en l’absence de toute preuve probante et dans une atmosphère de vengeance sociale entretenue par certaines télévisions dites nationales.
A ce titre et alors même que les accusations concernent des infractions financières complexes nécessitant un examen minutieux par des experts en comptabilité publique et que par conséquent aucune personne poursuivie ne peut être désignée comme coupable avant la communication des conclusions de l’expertise, Nadhir Hamada s’est vu, à chaque fois, arrêté avant même qu’aucune expertise financière ne soit réalisée. Il fallait bien des boucs émissaires pour satisfaire les basses vengeances.
Lorsqu’on constate que pour le second mandat, l’expertise a innocenté M. Hamada, après 14 mois de détention abusive, on peut aisément réaliser qu’il a été détenu sans même que la désignation du délit, tributaire des conclusions des expertises menées au sein du ministère, soit effective. Pour preuve, la date de début de l’expertise pour le premier mandat remonte au mois d’août 2012, alors que Nadhir Hamada est détenu depuis mai 2012, soit quatre mois après l’arrestation.
Il en va de même pour l’affaire faisant l’objet du troisième mandat : le juge d’instruction n’a ordonné la réalisation d’une expertise que six mois après l’arrestation de M. Hamada. Ce qui est encore plus scandaleux dans les procès intentés contre M.Hamada, c’est qu’à la suite de son arrestation, le dossier est systématiquement gelé par certains juges et aucune investigation sérieuse n’est effectuée dans le but de le faire avancer : interrogatoires et confrontations tardives, pas de relance des experts pour obtenir leur rapport, non respect de la procédure…
3. Plusieurs accusés et un seul « coupable » !
Dans le cadre de la première affaire portant sur la gestion du ministère de l’Environnement ainsi que toutes les institutions sous tutelles, seul Nadhir Hamada est arrêté, malgré que le nombre des accusés a dépassé les six, outre l’ancien président de la République et tous les PDG des institutions, ainsi que certains de la famille Trabelsi), ce qui démontre que la détention n’a pas été fondée sur des faits établis à son encontre mais en sa qualité d’ancien ministre.
On signalera par ailleurs que pour la plupart des PDG, bien qu’accusés de détournement de fonds dans le cadre de cette affaire, ont continué jusqu’à présent (pour certains) à occuper les mêmes postes en toute quiétude, leur donnant ainsi la possibilité de dissimuler voire de détruire des documents les compromettant afin d’accabler l’ancien ministre, qui, pendant ce temps, est arbitrairement détenu, privé de toute liberté, y compris celle de prouver son innocence.
4. Violation flagrante des délais de détention
Nadhir Hamada a été détenu illégalement et bien au-delà des délais légaux de détention tels que prévus par le Code pénal et garantis par la Constitution. Malgré les demandes de mise en liberté, largement étayées et justifiées, qui ont été déposées par la défense, elles ont toutes été systématiquement rejetées aussi bien par le juge d’instruction que par la chambre de mise en accusation. Les juges d’instruction n’ont jamais observé les dispositions de l’article 14 du Code pénal et 40 de la loi n°52/2001 du 14 mai 2001, un abus de pouvoir qui caractérise ces juges formés à l’école bénalienne !
De plus, dans le cadre de l’affaire objet du troisième mandat de dépôt, la défense avait fait appel du refus de la demande de libération par le juge d’instruction, la chambre d’accusation (statuant sur l’appel de la défense), qui se réunit habituellement tous les mercredis, s’est réunie exceptionnellement le lundi, sans que cela n‘ait auparavant été consigné sur le registre des audiences. Pris au dépourvu, les avocats de M. Hamada n’ont pas pu soumettre les documents de défense, ce qui a conduit au refus de la demande de libération et la privation des droits de la défense. Celle-ci a systématiquement eu recours à la Cour de cassation qui, dans sa décision, on peut lire cette incongruité : « l’appel contre le refus de libération est irrecevable en cassation » ! Une première dans cette justice post-révolutionnaire !
5. Fractionnement illégal des procès pour plus de dispersion
Les nombreux chefs d’accusations à l’encontre de l’ancien ministre de l’Environnement et du Développement Durable ont été démesurément amplifiés. D’une part, divers faits ont été cités à plusieurs reprises dans différentes affaires (et ont faits l’objet de plusieurs mandats d’arrêts) en violation de la loi nationale et universelle qui dispose qu’« Une personne ne doit pas être jugée deux fois pour les mêmes faits ». D’autre part, certains dossiers ont fait l’objet de fractionnement de façon à multiplier les procès, pour faire durer la détention.
6. Des experts sans compétence, au service de juges sans honneur
Dans le cadre des trois affaires mentionnées, les experts désignés par les juges d’instruction, n’ont pas l’expertise suffisante dans la comptabilité publique, malgré que les faits reprochés à Nadhir Hamada soient tous relatifs à la gestion administrative et financière du ministère et des institutions sous tutelle.
Pour mesurer combien ces « experts » sont étrangers à la maîtrise des bases élémentaires de la comptabilité publique, il suffit de constater leurs conclusions qui sont en contradiction totale avec les dispositions du code de la comptabilité publique. En effet, les « experts » judiciaires ont considéré les projets réalisés par le ministère de l’Environnement (réalisation des parcs publics, combat de la pollution et des déchets, amélioration de la qualité de la vie à l’intérieur et à l’extérieur des villes, gestion des dépôts de déchets…) comme une dilapidation de l’argent publique et ont désigné le ministre comme responsable.
Ce qui est complètement aberrant vu que le code de la comptabilité publique définit de façon spécifique le rôle de chacun au sein des établissements publics ; à ce titre et suivant ce code, aucune dépense publique ne peut être exécutée que si elle est inscrite dans le budget de l’Etat et que les services financiers de l’administration ne l’approuvent. La dépense publique doit être approuvée par le contrôleur des dépenses, qui relève du premier ministère et ne peut donc être payée que si elle est agrée par le comptable publique relevant du ministère des finances, comme le stipule le code en question.
Ces « experts » incompétents, à moins qu’ils soient aux ordres de certains, ignorent-ils que la gestion de l’argent publique ne peut s’effectuer que sous la supervision, le contrôle et sous la responsabilité du ministère des finances et celle du premier ministère, à travers leurs contrôleurs respectifs, et conformément aux budgets de l’Etat tel que prévus par la loi des finances, discutée et approuvée par la chambre des députés ?
Il est par conséquent clair que le ministre de l’Environnement, comme tous les autres ministres, n’a aucun droit ni la moindre possibilité de gérer l’argent du ministère sans l‘accord préalable du représentant du premier ministère (contrôleur de dépenses) et celui du ministère des finances (comptable public), désignés tous les deux par la loi comme étant responsables du contrôle de la bonne gestion des fonds publics (article 136 du code de la comptabilité publique). A en croire ces « experts » incompétents ou malintentionnés, Nadhir Hamada est « devenu » à la fois ministre, directeur général des institutions sous tutelle, contrôleur des dépenses, comptable publique, directeur administratif et financier…
Le parcours exemplaire de Nadhir Hamada
C’était l’époque où les ministres et les hauts commis de l’Etat devaient leurs postes à leurs diplômes et à leurs compétences, et non pas au nombre d’années qu’ils ont passés en prison pour complot contre la sécurité de la Tunisie et terrorisme, ou pour le nombre d’années qu’ils ont passés en « exil », en tant que mercenaires de pays étrangers.
Titulaire d’un diplôme d’ingénierie civile, d’un diplôme d’ingénieur du génie sanitaire, et d’un doctorat en génie de l’environnement délivré par l’université de Lille en France, Nadhir Hamada a débuté sa carrière professionnelle en tant que professeur enseignant à l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Tunis (E.N.I.T) et à l’école d’agriculture de Medjaz el Bab. C’est en 1992 qu’il a été promu ingénieur général de l’administration. Il a occupé diverses hautes fonctions dont successivement: chef de service, sous-directeur des collectivités locales au ministère de l’intérieur et directeur général par intérim (1976-1983), directeur général de l’aide à l’habitat au ministère de l’Equipement et de l’Habitat (1983-1989), président directeur général de la société de promotion des logements sociaux SPROLS (1989-1993), président directeur général de l’office des Logements des magistrats (1994-1997), président directeur général des ciments artificiels de Tunisie, la C.A.T (1998-1999), président directeur général de la société de Transport par Pipelines au Sahara TRAPSA, Elf Tunisie (1999-2003), Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, chargé de l’environnement (2003-2004), Ministre de l’Environnement et du Développement Durable (2004-2011).
Outre ses fonctions au sein de l’administration publique, Nadhir Hamada a pris part à de nombreuses manifestations scientifiques et associatives. Rapporteur de la conférence sur l’éducation relative à l’environnement (UNESCO, Tbilissi 1982), il a aussi participé au plan d'action sur la Méditerranée mis en place par l'université de Yale (États-Unis, 1986) et a été chargé de mission par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et la science (ALECSO) en 1986 afin d'évaluer l'état de l'environnement dans le monde arabe.
Elu consécutivement en 2006, 2007 et 2008, il a assuré la présidence du groupe des conseils de ministres arabes de l'Environnement. Il a également présidé, en 2007, le groupe des pays africains dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l'Environnement. Président de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (O.S.S) de 2003 à 2010, il a représenté la Tunisie durant sept années consécutives avec mérite et a reçu –entre autres- le prix sur la mobilisation de l’eau (Système aquifère du Sahara Septentrional).
L’OSS est passé par des moments très difficiles et c’est grâce à la gestion rationnelle et la clairvoyance de Nadhir Hamada que l’OSS a pu surmonter les difficultés de 2010 et reprendre le chemin de la confiance des bailleurs de fonds (GEF etc…). La présidence de l’OSS menée par la Tunisie aura ainsi duré plus de sept ans, avant de s’achever en 2011, après le coup d’Etat du 14 janvier 2011, au profit de l’Algérie ! A l’instar des centaines d’entreprises étrangères qui ont délocalisé au Maroc !
Ce que la Tunisie doit à ce ministre compétent, patriote et intègre
Ingénieur et docteur, Nadhir Hamada a contribué avec ardeur et patriotisme au développement réel de son pays et au progrès de sa nation. Depuis son poste de ministre, il a su saisir les opportunités internationales pour mettre au point divers projets à grands potentiels et établir d’excellentes relations avec les bailleurs de fonds tels que le GEF (Global Environment Facility), le CBD (Convention on Biological Diversity), UNCCD (United Nations Convention to Combat Desertification).
Sous son égide, plusieurs programmes environnementaux avaient vu le jour. Malgré la culture d’une population étrangère au respect de l’environnement et du développement durable, le ministère dirigé par Nadhir Hamada a fait de ces considérations et du bien-être du citoyen ses priorités. Au cœur de ses préoccupations, le ministère s’était efficacement attaqué aux problèmes liés à l’assainissement, à la gestion et au recyclage des déchets, à la qualité de l’air, à la lutte contre la prolifération des moustiques, des mauvaises odeurs, des matières plastiques…autant de bienfaits et de réalisations dont les Tunisiens sont bien loin aujourd’hui et dont il est utile de rappeler ici les actions concrètes.
- La création de l’Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGed) en Aout 2005.
- La création de la première banque de gènes africaine et arabe pour la préservation de l’héritage génétique de la flore en 2007.
- La réalisation de multiples parcs urbains à l’échelle de la République depuis 2004 (Tunis, Zaghouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Siliana, Tataouine, Djerba, Monastir, Bizerte…). Notant qu’entre 2008 et 2010, 33 parcs urbains ont été réalisés et mis à la disposition des collectivités locales.
- L’amélioration de l’indice de surface verte par tête d’habitant dans les villes de 7.7 m2 par habitant en 2003 à plus de 16.8 m2 en 2010, progression équitablement constatée dans les différents gouvernorats.
- La mise en place de 40 nouvelles stations d’épuration permettant d’améliorer le taux de raccordement au réseau d’assainissement à plus de 86 %.
- L’augmentation du taux de maîtrise de la gestion des déchets à 90% grâce à la réalisation de 19 décharges contrôlées munies de 56 centres de transfert des déchets.
- La réalisation d’un grand centre pour le retraitement des déchets industriels et des déchets sanitaires avec la contribution de l’Allemagne. Diverses études scientifiques ont également été menées en vue de la diminution de la pollution industrielle (Phosphogypse dans la zone de Gabès, SIAPE).
- La promotion de l’énergie propre à travers de multiples coopérations internationales, notamment en matière d’installation de parcs Eoliens (Al-Alia, Bizerte), de panneaux photovoltaïques, l’usage des déchets organiques à l’instar de la Bio méthanisation comme source d’énergie (Bio fuel au niveau du marché de gros de Tunis).
- L’instauration du système public de collecte et de retraitement des huiles lubrifiantes usagées "Eco-Zit" en 2004.
- La mobilisation de nombreux dons auprès d’organismes internationaux tels que le Fonds Mondial pour l’Environnement (GEF), le fonds coréen, l’AFD, le PNUD, KFW, l’Union Européenne ainsi que d’autres pays. Ces fonds ont contribué au financement de plusieurs projets ayant notamment pour buts: l’éradication des décharges sauvages, la valorisation des déchets, la bonification des taux d’intérêt, Taparoura, Siape (golfe de Gabès), la diminution de la pollution industrielle des mines de Gafsa et de Metlaoui, ainsi que le traitement de la pollution du lac de Bizerte, de la région de Siamet et de la région environnante à l’usine de cellulose et de papier à Kasserine.
- Les emplois verts et l‘économie verte ont eu une place prépondérante dans l’activité du ministère de l’environnement sous M. Hamada, ce qui a permis la création de plus de 15 000 emplois directs au profit des jeunes diplômés dans le cadre des programmes de collecte des déchets plastiques dans les villes, les plages, etc, sans compter les emplois indirects créés grâce à une idée innovante qui consiste à collecter les bouteilles en plastique et à les vendre au centre de recyclage au prix affiché pour le kilo de plastique. Le « Réseau des amis de l’environnement, CHEB », lancé sous l’initiative personnelle de M. Hamada, s’inscrit dans la lignée des programmes de collecte des déchets en plastique. Ce programme a notamment permis la création de 300 petites et moyennes entreprises gérées par de jeunes diplômés qui n’avaient pas réussi à intégrer le marché du travail.
- L’introduction de la Tunisie sur le marché du Carbone, marché initié dans le cadre du protocole de KYOTO, et la vente de la première tranche de quota CO2 à la banque mondiale à partir des décharges contrôlées, ce qui a permis d’éradiquer les décharges sauvages.
- L’instauration des systèmes de valorisation des eaux usées au niveau du secteur agricole à travers la création de périmètres irrigués par les eaux préalablement traitées (arbres fruitiers, céréaliculture, pâturages..).
- Le lancement du programme de valorisation des déchets utilisés pour la production de BIOGAZ lui-même servant à la génération d’électricité (marché de gros de Tunis).
- L’initiation aux techniques de recharge de la nappe phréatique par le recours aux eaux usées traitées dans les régions du Cap bon et du Sahel.
- Diverses grandes études dont celles relatives aux études d’impact sur le port en eau profonde d’Enfidha, Aéroport d’Enfidha, zone logistique et zone touristique d’Enfidha afin d’estimer les conséquences des nouvelles installations sur le littoral.
- L’étude et la mise en place de l’immense station d’épuration El Attar présentant un émissaire en mer long de 8 kilomètres dans une profondeur de plus de 30 m et un débit de 345.000 m3 par jour.
- La réalisation d’études d’impact en rapport avec les changements climatiques sur l’agriculture et les mesures d’adaptation face aux éventuelles mutations.
- La réalisation d’études d’impact des effets des changements climatiques sur le littoral et l’identification des mesures de préservation des côtes tunisiennes…
Avec les constructions anarchiques et les déchets qui s’accumulent partout, y compris dans la capitale, l’état actuel de l’environnement atteste incontestablement des efforts fournis par Nadhir Hamada pour assurer les meilleures conditions de vie à ses concitoyens. Rien qu’en 2008, la Tunisie avait un indice de performance environnementale (EPI) de 78.1 points sur une échelle plafonnée à 100 points, et était classée 59ème pays le plus écologique dans le monde. En 2012, la Tunisie a été déclassée vers au 99ème rang mondial, avec un EPI d’à peine 46.6 points sur 100. On notera que ce classement, fait sur la base du calcul de l’EPI (Environnemental Performance Index), est réalisé par un ensemble d’organisations et d’institutions de renom telles que l’Université de Yale, l’Université de Columbia, en collaboration avec le Forum économique mondial et le centre de commission européenne de recherche, la FAO, le World Ressources Institute, etc. Tous les efforts fournis sur le plan environnemental durant les années 2003 – 2010 avaient valu à la Tunisie sa place de leader des pays africains, arabes et méditerranéens.
De ces performances, nous en sommes bien loin aujourd’hui, après la « gouvernance » incompétente et corrompue de la troïka, qui a transformé le pays en poubelle géante et en déchetterie à ciel ouvert. Ainsi, les hautes compétences du pays et ses cadres intègres et patriotes sont en prison, alors que ceux qui ont détruit en trois ans les acquis de plus d'un semi-siècle de dur labeur, qui ont pillé les caisses de l'Etat et ruiné l'économie du pays, sont en liberté et continuent à manoeuvrer dans l'ombre pour que certains juges, corrompus comme eux, maintiennent un ministre au patriotisme et à la compétence duquel ils n'arrivent pas à la cheville.
Nebil Ben Yahmed
A lire aussi : http://www.businessnews.com.tn/nadhir-hamada-ancien-ministre-de-lenvironnement-maintenu-en-detention,520,45949,3
Sa détention est, en effet, considérée comme arbitraire et illégale eu égard aux violations des droits fondamentaux de la liberté humaine et au non-respect des lois (nationales et internationales) notamment les articles 85 et 199 du Code des procédures pénales, la loi 75/2008 du 11 Décembre 2008, l’article 29 de la Nouvelle Constitution Tunisienne ainsi que les dispositions des articles 9, 10 et 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et les dispositions des articles 9 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Trois mandats de dépôts pour les mêmes « faits » !
Un premier mandant, émis le 17 Mai 2012 (affaire numéro : 22962/6), relatif à la gestion du ministère de l’environnement et des institutions sous tutelle, bien que ces dernières bénéficient de par la loi de l’autonomie financière et de l’indépendance administrative. Dans le cadre de cette affaire, les accusations impliquaient plusieurs personnes, dont les différents PDG des institutions sous la tutelle du ministère en question. Ce qui est flagrant et dénote une mauvaise foi manifeste, c’est que parmi tous les accusés, visés dans cette affaire, seul Nadhir Hamada est arrêté depuis deux ans, alors que certains des PDG, bien qu’ils soient accusés, sont non seulement en liberté, mais encore à la tête des institutions dont ils sont censés avoir mal géré les fonds ! Situation grotesque qui a été l’occasion, pour certains, de détruire et même de fabriquer de toutes pièces des « preuves » qui les innocentent et accusent exclusivement l’ancien ministre.
En application de l’article 85 du code des procédures pénales qui prévoit la limitation de la durée de détention préventive en droit tunisien à 14 mois, Nadhir Hamada est considéré en détention abusive dans le cadre de cette affaire depuis 10 mois et aurait du être libéré depuis le 10 juillet 2013, selon la décision même de la Cour de Cassation No 7422, en date du 5 mars 2014.
La cour de cassation de Tunis avait, en effet, décidé, le 5 mars 2014, le renvoi du dossier de l’affaire de l’ancien ministre de l’Environnement et du Développement durable (2004 à 2011) à une nouvelle chambre de mise en accusation, déclarant explicitement que M. Hamada est «en état de libération obligatoire» depuis le 10 juillet 2013. Après deux interminables mois de « réflexion », la cour d'Appel de Tunis a décidé de passer outre cette décision de cassation, en maintenant pour la seconde fois M.Hamada en prison, ce qui fait de la personne qui a pris cette décision le 22 avril 2014, non guère un juge honnête au service d’une Justice indépendante, mais un malfrat aux ordres de certains lobby mafieux, comme au bon vieux temps de la justice trabelsienne !
Un deuxième mandat, émis le 25 Décembre 2012 (affaire numéro : 21118/3), dans une affaire concernant l’utilisation des fonds présidentiels n° 3 et 5, dont les travaux des experts mandatés par le juge d’instruction ont abouti à la conclusion selon laquelle Nadhir Hamada n’a rien touché au titre de ces fonds, dans le cadre de ses fonctions à la tête du ministère.
Toutefois et à la surprise des avocats et même de certains juges, les « experts » ont dévié de la mission qui leur a été confiée par le juge d’instruction pour inclure, outre l’audit de l’utilisation des fonds présidentiels n° 3 et 5, l’audit de la gestion du ministère de l’Environnement et de toutes les institutions sous sa tutelle, ce qui correspond exactement au sujet de l’affaire qui a fait l’objet du premier mandat émis à l’encontre de Nadhir Hamada. Le mandat de dépôt relatif à cette affaire a finalement été annulé par le tribunal de Tunis en date du 7 Mars 2014, après 14 mois de détention arbitraire.
Un troisième mandat, émis le 13 Mai 2013 (affaire numéro : 25124/15), au sujet d’une sombre affaire portant sur la gestion d’une institution sous tutelle du ministère de l’Environnement et du Développement Durable et jouissant de l’indépendance financière et administrative.
La tournure de cette affaire est frappante à plus d’un titre, puisqu’elle porte sur une institution qui a déjà fait l’objet d’accusation dans le cadre des deux premiers mandats. En outre, son déclenchement est survenu suite à une plainte déposée par la ministre de l’Environnement du gouvernement de la troïka à l’encontre du DG de l’institution concernée. Lors de son audience, en décembre 2012, ce dernier a reconnu les « faits » qui lui sont reprochés, cependant, et comme dernier refuge, il les a attribués à Nadhir Hamada, sous le prétexte fallacieux d’avoir reçu des instructions dans ce sens. Après ce mensonge pour sauver sa peau, il s’est engagé à apporter la preuve des dites instructions. Ces instructions n’ont jamais existé et aucune preuve n’a pu être présentée par l’accusé principal, à savoir cet ancien DG.
Le 13 Mai 2013, soit cinq mois après l’audition de l’accusé principal (le DG en question), qui n’a toujours pas apporté la moindre preuve de l’inculpation de M.Hamada, le juge d’instruction a convoqué l’ancien ministre pour un interrogatoire et a émis à son encontre un troisième mandat de dépôt. Comme justification de ce troisième mandat, le juge s’est appuyé sur le témoignage du principal suspect ! Finalement, ce n’est que cinq mois plus tard (en octobre 2013), que l’ancien DG a été arrêté après une confrontation entre lui et Nadhir Hamada.
Après un acharnement politico-judiciaire sans précèdent, c’est la Cour d’Appel de Tunis qui décidera finalement de l’annulation de ce mandat en date du 02 Avril 2014, après plus de 11 mois de détention arbitraire.
Mépris des lois et atteintes graves aux Droits-de-l’homme
Au nom du « peuple veut » et de certains règlements de comptes, plusieurs chefs d‘accusations ont été lancés contre Nadhir Hamada après le coup d’Etat du 14 janvier 2011. En définitive, ce qu’on reproche à M.Hamada c’est d’avoir été ministre de l’Environnement et du Développement Durable. En d’autres termes, d’avoir mis ses hautes compétences au service de son pays ! Ces procès iniques et politiques présentent de graves violations des droits de l’homme et un mépris total des lois.
1. La vengeance par la dégradation physique et psychologique
Nadhir Hamada, âgé de plus de 66 ans, a subi plusieurs interventions chirurgicales et présente plusieurs maladies chroniques qui évoluent depuis de nombreuses années. Depuis plusieurs mois, au grand désespoir de sa famille, son état de santé ne cesse de décliner. Malgré cette situation nécessitant un suivi rigoureux, selon son médecin traitant, M.Hamada est resté souvent sans traitement, ce qui a fini par causer une détérioration grave de son état de santé qui l’a amené, le 10 janvier 2014, à être admis à l’hôpital après plusieurs semaines de report d’hospitalisation !
Au bout de 24 mois de combat judiciaire et d’acharnement à son encontre, Nadhir Hamada accuse une grave détérioration de son état de santé de part le déséquilibre accentué de ses maladies chroniques mal suivies et soumises aux différentes pressions. Basses vengeances, acharnement et condamnation à mort à petit feu d’un homme qui a loyalement servi son pays et qui était bien loin du trafic d’influence et de la corruption dont on accuse l’ancien régime et qui sont incomparables avec les agissements mafieux de la troïka.
2. On arrête, ensuite on accuse !
Le point commun de tous les mandats de dépôts émis à l’encontre de M. Hamada, c’est leur violation flagrante de la présomption d’innocence. En effet, les mandats de dépôt ont été émis dès la première comparution devant le juge d’instructions, d’une façon hâtive, en l’absence de toute preuve probante et dans une atmosphère de vengeance sociale entretenue par certaines télévisions dites nationales.
A ce titre et alors même que les accusations concernent des infractions financières complexes nécessitant un examen minutieux par des experts en comptabilité publique et que par conséquent aucune personne poursuivie ne peut être désignée comme coupable avant la communication des conclusions de l’expertise, Nadhir Hamada s’est vu, à chaque fois, arrêté avant même qu’aucune expertise financière ne soit réalisée. Il fallait bien des boucs émissaires pour satisfaire les basses vengeances.
Lorsqu’on constate que pour le second mandat, l’expertise a innocenté M. Hamada, après 14 mois de détention abusive, on peut aisément réaliser qu’il a été détenu sans même que la désignation du délit, tributaire des conclusions des expertises menées au sein du ministère, soit effective. Pour preuve, la date de début de l’expertise pour le premier mandat remonte au mois d’août 2012, alors que Nadhir Hamada est détenu depuis mai 2012, soit quatre mois après l’arrestation.
Il en va de même pour l’affaire faisant l’objet du troisième mandat : le juge d’instruction n’a ordonné la réalisation d’une expertise que six mois après l’arrestation de M. Hamada. Ce qui est encore plus scandaleux dans les procès intentés contre M.Hamada, c’est qu’à la suite de son arrestation, le dossier est systématiquement gelé par certains juges et aucune investigation sérieuse n’est effectuée dans le but de le faire avancer : interrogatoires et confrontations tardives, pas de relance des experts pour obtenir leur rapport, non respect de la procédure…
3. Plusieurs accusés et un seul « coupable » !
Dans le cadre de la première affaire portant sur la gestion du ministère de l’Environnement ainsi que toutes les institutions sous tutelles, seul Nadhir Hamada est arrêté, malgré que le nombre des accusés a dépassé les six, outre l’ancien président de la République et tous les PDG des institutions, ainsi que certains de la famille Trabelsi), ce qui démontre que la détention n’a pas été fondée sur des faits établis à son encontre mais en sa qualité d’ancien ministre.
On signalera par ailleurs que pour la plupart des PDG, bien qu’accusés de détournement de fonds dans le cadre de cette affaire, ont continué jusqu’à présent (pour certains) à occuper les mêmes postes en toute quiétude, leur donnant ainsi la possibilité de dissimuler voire de détruire des documents les compromettant afin d’accabler l’ancien ministre, qui, pendant ce temps, est arbitrairement détenu, privé de toute liberté, y compris celle de prouver son innocence.
4. Violation flagrante des délais de détention
Nadhir Hamada a été détenu illégalement et bien au-delà des délais légaux de détention tels que prévus par le Code pénal et garantis par la Constitution. Malgré les demandes de mise en liberté, largement étayées et justifiées, qui ont été déposées par la défense, elles ont toutes été systématiquement rejetées aussi bien par le juge d’instruction que par la chambre de mise en accusation. Les juges d’instruction n’ont jamais observé les dispositions de l’article 14 du Code pénal et 40 de la loi n°52/2001 du 14 mai 2001, un abus de pouvoir qui caractérise ces juges formés à l’école bénalienne !
De plus, dans le cadre de l’affaire objet du troisième mandat de dépôt, la défense avait fait appel du refus de la demande de libération par le juge d’instruction, la chambre d’accusation (statuant sur l’appel de la défense), qui se réunit habituellement tous les mercredis, s’est réunie exceptionnellement le lundi, sans que cela n‘ait auparavant été consigné sur le registre des audiences. Pris au dépourvu, les avocats de M. Hamada n’ont pas pu soumettre les documents de défense, ce qui a conduit au refus de la demande de libération et la privation des droits de la défense. Celle-ci a systématiquement eu recours à la Cour de cassation qui, dans sa décision, on peut lire cette incongruité : « l’appel contre le refus de libération est irrecevable en cassation » ! Une première dans cette justice post-révolutionnaire !
5. Fractionnement illégal des procès pour plus de dispersion
Les nombreux chefs d’accusations à l’encontre de l’ancien ministre de l’Environnement et du Développement Durable ont été démesurément amplifiés. D’une part, divers faits ont été cités à plusieurs reprises dans différentes affaires (et ont faits l’objet de plusieurs mandats d’arrêts) en violation de la loi nationale et universelle qui dispose qu’« Une personne ne doit pas être jugée deux fois pour les mêmes faits ». D’autre part, certains dossiers ont fait l’objet de fractionnement de façon à multiplier les procès, pour faire durer la détention.
6. Des experts sans compétence, au service de juges sans honneur
Dans le cadre des trois affaires mentionnées, les experts désignés par les juges d’instruction, n’ont pas l’expertise suffisante dans la comptabilité publique, malgré que les faits reprochés à Nadhir Hamada soient tous relatifs à la gestion administrative et financière du ministère et des institutions sous tutelle.
Pour mesurer combien ces « experts » sont étrangers à la maîtrise des bases élémentaires de la comptabilité publique, il suffit de constater leurs conclusions qui sont en contradiction totale avec les dispositions du code de la comptabilité publique. En effet, les « experts » judiciaires ont considéré les projets réalisés par le ministère de l’Environnement (réalisation des parcs publics, combat de la pollution et des déchets, amélioration de la qualité de la vie à l’intérieur et à l’extérieur des villes, gestion des dépôts de déchets…) comme une dilapidation de l’argent publique et ont désigné le ministre comme responsable.
Ce qui est complètement aberrant vu que le code de la comptabilité publique définit de façon spécifique le rôle de chacun au sein des établissements publics ; à ce titre et suivant ce code, aucune dépense publique ne peut être exécutée que si elle est inscrite dans le budget de l’Etat et que les services financiers de l’administration ne l’approuvent. La dépense publique doit être approuvée par le contrôleur des dépenses, qui relève du premier ministère et ne peut donc être payée que si elle est agrée par le comptable publique relevant du ministère des finances, comme le stipule le code en question.
Ces « experts » incompétents, à moins qu’ils soient aux ordres de certains, ignorent-ils que la gestion de l’argent publique ne peut s’effectuer que sous la supervision, le contrôle et sous la responsabilité du ministère des finances et celle du premier ministère, à travers leurs contrôleurs respectifs, et conformément aux budgets de l’Etat tel que prévus par la loi des finances, discutée et approuvée par la chambre des députés ?
Il est par conséquent clair que le ministre de l’Environnement, comme tous les autres ministres, n’a aucun droit ni la moindre possibilité de gérer l’argent du ministère sans l‘accord préalable du représentant du premier ministère (contrôleur de dépenses) et celui du ministère des finances (comptable public), désignés tous les deux par la loi comme étant responsables du contrôle de la bonne gestion des fonds publics (article 136 du code de la comptabilité publique). A en croire ces « experts » incompétents ou malintentionnés, Nadhir Hamada est « devenu » à la fois ministre, directeur général des institutions sous tutelle, contrôleur des dépenses, comptable publique, directeur administratif et financier…
Le parcours exemplaire de Nadhir Hamada
C’était l’époque où les ministres et les hauts commis de l’Etat devaient leurs postes à leurs diplômes et à leurs compétences, et non pas au nombre d’années qu’ils ont passés en prison pour complot contre la sécurité de la Tunisie et terrorisme, ou pour le nombre d’années qu’ils ont passés en « exil », en tant que mercenaires de pays étrangers.
Titulaire d’un diplôme d’ingénierie civile, d’un diplôme d’ingénieur du génie sanitaire, et d’un doctorat en génie de l’environnement délivré par l’université de Lille en France, Nadhir Hamada a débuté sa carrière professionnelle en tant que professeur enseignant à l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Tunis (E.N.I.T) et à l’école d’agriculture de Medjaz el Bab. C’est en 1992 qu’il a été promu ingénieur général de l’administration. Il a occupé diverses hautes fonctions dont successivement: chef de service, sous-directeur des collectivités locales au ministère de l’intérieur et directeur général par intérim (1976-1983), directeur général de l’aide à l’habitat au ministère de l’Equipement et de l’Habitat (1983-1989), président directeur général de la société de promotion des logements sociaux SPROLS (1989-1993), président directeur général de l’office des Logements des magistrats (1994-1997), président directeur général des ciments artificiels de Tunisie, la C.A.T (1998-1999), président directeur général de la société de Transport par Pipelines au Sahara TRAPSA, Elf Tunisie (1999-2003), Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, chargé de l’environnement (2003-2004), Ministre de l’Environnement et du Développement Durable (2004-2011).
Outre ses fonctions au sein de l’administration publique, Nadhir Hamada a pris part à de nombreuses manifestations scientifiques et associatives. Rapporteur de la conférence sur l’éducation relative à l’environnement (UNESCO, Tbilissi 1982), il a aussi participé au plan d'action sur la Méditerranée mis en place par l'université de Yale (États-Unis, 1986) et a été chargé de mission par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et la science (ALECSO) en 1986 afin d'évaluer l'état de l'environnement dans le monde arabe.
Elu consécutivement en 2006, 2007 et 2008, il a assuré la présidence du groupe des conseils de ministres arabes de l'Environnement. Il a également présidé, en 2007, le groupe des pays africains dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l'Environnement. Président de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (O.S.S) de 2003 à 2010, il a représenté la Tunisie durant sept années consécutives avec mérite et a reçu –entre autres- le prix sur la mobilisation de l’eau (Système aquifère du Sahara Septentrional).
L’OSS est passé par des moments très difficiles et c’est grâce à la gestion rationnelle et la clairvoyance de Nadhir Hamada que l’OSS a pu surmonter les difficultés de 2010 et reprendre le chemin de la confiance des bailleurs de fonds (GEF etc…). La présidence de l’OSS menée par la Tunisie aura ainsi duré plus de sept ans, avant de s’achever en 2011, après le coup d’Etat du 14 janvier 2011, au profit de l’Algérie ! A l’instar des centaines d’entreprises étrangères qui ont délocalisé au Maroc !
Ce que la Tunisie doit à ce ministre compétent, patriote et intègre
Ingénieur et docteur, Nadhir Hamada a contribué avec ardeur et patriotisme au développement réel de son pays et au progrès de sa nation. Depuis son poste de ministre, il a su saisir les opportunités internationales pour mettre au point divers projets à grands potentiels et établir d’excellentes relations avec les bailleurs de fonds tels que le GEF (Global Environment Facility), le CBD (Convention on Biological Diversity), UNCCD (United Nations Convention to Combat Desertification).
Sous son égide, plusieurs programmes environnementaux avaient vu le jour. Malgré la culture d’une population étrangère au respect de l’environnement et du développement durable, le ministère dirigé par Nadhir Hamada a fait de ces considérations et du bien-être du citoyen ses priorités. Au cœur de ses préoccupations, le ministère s’était efficacement attaqué aux problèmes liés à l’assainissement, à la gestion et au recyclage des déchets, à la qualité de l’air, à la lutte contre la prolifération des moustiques, des mauvaises odeurs, des matières plastiques…autant de bienfaits et de réalisations dont les Tunisiens sont bien loin aujourd’hui et dont il est utile de rappeler ici les actions concrètes.
- La création de l’Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGed) en Aout 2005.
- La création de la première banque de gènes africaine et arabe pour la préservation de l’héritage génétique de la flore en 2007.
- La réalisation de multiples parcs urbains à l’échelle de la République depuis 2004 (Tunis, Zaghouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Siliana, Tataouine, Djerba, Monastir, Bizerte…). Notant qu’entre 2008 et 2010, 33 parcs urbains ont été réalisés et mis à la disposition des collectivités locales.
- L’amélioration de l’indice de surface verte par tête d’habitant dans les villes de 7.7 m2 par habitant en 2003 à plus de 16.8 m2 en 2010, progression équitablement constatée dans les différents gouvernorats.
- La mise en place de 40 nouvelles stations d’épuration permettant d’améliorer le taux de raccordement au réseau d’assainissement à plus de 86 %.
- L’augmentation du taux de maîtrise de la gestion des déchets à 90% grâce à la réalisation de 19 décharges contrôlées munies de 56 centres de transfert des déchets.
- La réalisation d’un grand centre pour le retraitement des déchets industriels et des déchets sanitaires avec la contribution de l’Allemagne. Diverses études scientifiques ont également été menées en vue de la diminution de la pollution industrielle (Phosphogypse dans la zone de Gabès, SIAPE).
- La promotion de l’énergie propre à travers de multiples coopérations internationales, notamment en matière d’installation de parcs Eoliens (Al-Alia, Bizerte), de panneaux photovoltaïques, l’usage des déchets organiques à l’instar de la Bio méthanisation comme source d’énergie (Bio fuel au niveau du marché de gros de Tunis).
- L’instauration du système public de collecte et de retraitement des huiles lubrifiantes usagées "Eco-Zit" en 2004.
- La mobilisation de nombreux dons auprès d’organismes internationaux tels que le Fonds Mondial pour l’Environnement (GEF), le fonds coréen, l’AFD, le PNUD, KFW, l’Union Européenne ainsi que d’autres pays. Ces fonds ont contribué au financement de plusieurs projets ayant notamment pour buts: l’éradication des décharges sauvages, la valorisation des déchets, la bonification des taux d’intérêt, Taparoura, Siape (golfe de Gabès), la diminution de la pollution industrielle des mines de Gafsa et de Metlaoui, ainsi que le traitement de la pollution du lac de Bizerte, de la région de Siamet et de la région environnante à l’usine de cellulose et de papier à Kasserine.
- Les emplois verts et l‘économie verte ont eu une place prépondérante dans l’activité du ministère de l’environnement sous M. Hamada, ce qui a permis la création de plus de 15 000 emplois directs au profit des jeunes diplômés dans le cadre des programmes de collecte des déchets plastiques dans les villes, les plages, etc, sans compter les emplois indirects créés grâce à une idée innovante qui consiste à collecter les bouteilles en plastique et à les vendre au centre de recyclage au prix affiché pour le kilo de plastique. Le « Réseau des amis de l’environnement, CHEB », lancé sous l’initiative personnelle de M. Hamada, s’inscrit dans la lignée des programmes de collecte des déchets en plastique. Ce programme a notamment permis la création de 300 petites et moyennes entreprises gérées par de jeunes diplômés qui n’avaient pas réussi à intégrer le marché du travail.
- L’introduction de la Tunisie sur le marché du Carbone, marché initié dans le cadre du protocole de KYOTO, et la vente de la première tranche de quota CO2 à la banque mondiale à partir des décharges contrôlées, ce qui a permis d’éradiquer les décharges sauvages.
- L’instauration des systèmes de valorisation des eaux usées au niveau du secteur agricole à travers la création de périmètres irrigués par les eaux préalablement traitées (arbres fruitiers, céréaliculture, pâturages..).
- Le lancement du programme de valorisation des déchets utilisés pour la production de BIOGAZ lui-même servant à la génération d’électricité (marché de gros de Tunis).
- L’initiation aux techniques de recharge de la nappe phréatique par le recours aux eaux usées traitées dans les régions du Cap bon et du Sahel.
- Diverses grandes études dont celles relatives aux études d’impact sur le port en eau profonde d’Enfidha, Aéroport d’Enfidha, zone logistique et zone touristique d’Enfidha afin d’estimer les conséquences des nouvelles installations sur le littoral.
- L’étude et la mise en place de l’immense station d’épuration El Attar présentant un émissaire en mer long de 8 kilomètres dans une profondeur de plus de 30 m et un débit de 345.000 m3 par jour.
- La réalisation d’études d’impact en rapport avec les changements climatiques sur l’agriculture et les mesures d’adaptation face aux éventuelles mutations.
- La réalisation d’études d’impact des effets des changements climatiques sur le littoral et l’identification des mesures de préservation des côtes tunisiennes…
Avec les constructions anarchiques et les déchets qui s’accumulent partout, y compris dans la capitale, l’état actuel de l’environnement atteste incontestablement des efforts fournis par Nadhir Hamada pour assurer les meilleures conditions de vie à ses concitoyens. Rien qu’en 2008, la Tunisie avait un indice de performance environnementale (EPI) de 78.1 points sur une échelle plafonnée à 100 points, et était classée 59ème pays le plus écologique dans le monde. En 2012, la Tunisie a été déclassée vers au 99ème rang mondial, avec un EPI d’à peine 46.6 points sur 100. On notera que ce classement, fait sur la base du calcul de l’EPI (Environnemental Performance Index), est réalisé par un ensemble d’organisations et d’institutions de renom telles que l’Université de Yale, l’Université de Columbia, en collaboration avec le Forum économique mondial et le centre de commission européenne de recherche, la FAO, le World Ressources Institute, etc. Tous les efforts fournis sur le plan environnemental durant les années 2003 – 2010 avaient valu à la Tunisie sa place de leader des pays africains, arabes et méditerranéens.
De ces performances, nous en sommes bien loin aujourd’hui, après la « gouvernance » incompétente et corrompue de la troïka, qui a transformé le pays en poubelle géante et en déchetterie à ciel ouvert. Ainsi, les hautes compétences du pays et ses cadres intègres et patriotes sont en prison, alors que ceux qui ont détruit en trois ans les acquis de plus d'un semi-siècle de dur labeur, qui ont pillé les caisses de l'Etat et ruiné l'économie du pays, sont en liberté et continuent à manoeuvrer dans l'ombre pour que certains juges, corrompus comme eux, maintiennent un ministre au patriotisme et à la compétence duquel ils n'arrivent pas à la cheville.
Nebil Ben Yahmed
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