Dans l’heure qui a suivi la décision du Parlement européen d’inscrire la Tunisie sur la liste noire des pays « susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme », Yousse Chahed a annoncé le limogeage de Chedly Ayari (85 ans) et son replacement par Marouen Abassi (58 ans). C’était sans compter avec le véritable parrain de la Tunisie islamo-mafieuse, le Frère musulman, Rached Ghannouchi !
Le problème, c’est la constitution !
En prenant cette décision inévitable et tardive à certain égard, le chef du gouvernement ne faisait qu'appliquer l'article 78 de la Constitution selon lequel « Le Président de la République se charge par voie de décrets présidentiels de nommer le gouverneur de la Banque centrale sur proposition du Chef du gouvernement et après approbation de la majorité absolue des présents à l’Assemblée des représentants du peuple. Il est mis fin à ses fonctions suivant la même procédure ou à la demande du tiers des membres de l'Assemblée des représentants du peuple et l’approbation de la majorité absolue des membres de l’Assemblée ».
Tout le problème est là, et cela fait partie des nombreuses incongruités et multiples paradoxes d’une constitution dictée par ceux qui venaient alors de faire tomber la Tunisie pour inaugurer le sinistre cycle du « printemps arabe ». En effet, la décision de Youssef Chahed reste sans conséquence tant qu’elle ne sera pas validée par l’Assemblée dite des représentants du peuple (ARP), qui vient d’ailleurs de s’enrichir d’un député daéchien, Yassine Ayari.
Sa mission : couvrir le régime islamo-mafieux
Béji Caïd Essebsi et son poulain Youssef Chahed, qui étaient d’ailleurs parfaitement au courant des intentions européennes, vont devoir donc attendre la confirmation ou l’infirmation du limogeage de Chedly Ayari, par l’ARP, dont la réunion est prévue le jeudi 15 février. Chedly Ayari et son protecteur Rached Ghannouchi connaissent évidemment cette faille constitutionnelle, et sauf retournement de dernière minute, l’ARP va probablement maintenir Chedly Ayari à son poste jusqu’à la fin de son mandat, le 24 juillet 2018. Cela va dépendre de la fermeté de Béji Caïd Essebsi à l’égard de son complice et allié, Rached Ghanouchi.
Rappelons que Chedly Ayari doit son poste à Moncef Marzouki et Rached Ghhanouchi. C’est le 24 juillet 2012 que l’Assemblée constituante (ANC) a validé sa nomination par 97 voix pour et 89 contre. Au service du principal Etat, le Qatar, qui soutient le terrorisme islamiste dans le monde, Ghannouchi et Marzouki ne pouvaient pas espérer meilleur complice que Chedly Ayari, en remplacement de Mustapha Kamel Nabli ! Et pour cause : patron de la Banque Arabe de Développement Economique de l’Afrique (BADEA) de 1975 à 1987, Chedly Ayari n’avait quitté cette institution bancaire qu’en 1987, sous la pression de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis et du Koweït, à l’époque principaux actionnaires de la BADEA, et à la suite de présomptions de corruption et de détournements de fonds : 98 millions de dollars se seraient évaporés (voir ci-dessous, lien de notre article du 10 août 2016). C’est Bourguiba, pourtant diminué et très âgé, qui lui avait ordonné de se démettre et de rentrer à Tunis illico.
Partira, partira pas ?
Dans l’hypothèse où Chedly Ayari conserve son poste, les députés d’Ennahdha ne diront évidemment pas qu’ils n’ont pas envie que la Banque centrale, principale lessiveuse de leurs argents sales, échappent à leur contrôle. Ils diront plutôt que c’est dans l’intérêt du pays, d’autant plus que la Tunisie s’apprête à émettre le mois prochain (mars) un emprunt obligatoire (un de plus !) sur le marché international d’une valeur d’1 milliard de dollar. Or, pour l’opération marketing de cette ultime quémande en vue d’éviter la faillite économique, Chedly Ayari et Ridha Chalghoum, ministre des Finances, devaient se rendre à Paris, Berlin et Londres.
A moins de retarder cette opération, comme le laisse présager l’économiste Ezzeddine Saïdane, ce qui impliquera « des conséquences graves sur les réserves en devises de la Tunisie et sur ses capacités à rembourser ses dettes ».
Nabil Ben Yahmed
A consulter dans nos archives :
https://www.tunisie-secret.com/Chedly-Ayari-l-incorrigible-escroc-de-la-BADEA-depouille-la-BCT_a1641.html
Le problème, c’est la constitution !
En prenant cette décision inévitable et tardive à certain égard, le chef du gouvernement ne faisait qu'appliquer l'article 78 de la Constitution selon lequel « Le Président de la République se charge par voie de décrets présidentiels de nommer le gouverneur de la Banque centrale sur proposition du Chef du gouvernement et après approbation de la majorité absolue des présents à l’Assemblée des représentants du peuple. Il est mis fin à ses fonctions suivant la même procédure ou à la demande du tiers des membres de l'Assemblée des représentants du peuple et l’approbation de la majorité absolue des membres de l’Assemblée ».
Tout le problème est là, et cela fait partie des nombreuses incongruités et multiples paradoxes d’une constitution dictée par ceux qui venaient alors de faire tomber la Tunisie pour inaugurer le sinistre cycle du « printemps arabe ». En effet, la décision de Youssef Chahed reste sans conséquence tant qu’elle ne sera pas validée par l’Assemblée dite des représentants du peuple (ARP), qui vient d’ailleurs de s’enrichir d’un député daéchien, Yassine Ayari.
Sa mission : couvrir le régime islamo-mafieux
Béji Caïd Essebsi et son poulain Youssef Chahed, qui étaient d’ailleurs parfaitement au courant des intentions européennes, vont devoir donc attendre la confirmation ou l’infirmation du limogeage de Chedly Ayari, par l’ARP, dont la réunion est prévue le jeudi 15 février. Chedly Ayari et son protecteur Rached Ghannouchi connaissent évidemment cette faille constitutionnelle, et sauf retournement de dernière minute, l’ARP va probablement maintenir Chedly Ayari à son poste jusqu’à la fin de son mandat, le 24 juillet 2018. Cela va dépendre de la fermeté de Béji Caïd Essebsi à l’égard de son complice et allié, Rached Ghanouchi.
Rappelons que Chedly Ayari doit son poste à Moncef Marzouki et Rached Ghhanouchi. C’est le 24 juillet 2012 que l’Assemblée constituante (ANC) a validé sa nomination par 97 voix pour et 89 contre. Au service du principal Etat, le Qatar, qui soutient le terrorisme islamiste dans le monde, Ghannouchi et Marzouki ne pouvaient pas espérer meilleur complice que Chedly Ayari, en remplacement de Mustapha Kamel Nabli ! Et pour cause : patron de la Banque Arabe de Développement Economique de l’Afrique (BADEA) de 1975 à 1987, Chedly Ayari n’avait quitté cette institution bancaire qu’en 1987, sous la pression de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis et du Koweït, à l’époque principaux actionnaires de la BADEA, et à la suite de présomptions de corruption et de détournements de fonds : 98 millions de dollars se seraient évaporés (voir ci-dessous, lien de notre article du 10 août 2016). C’est Bourguiba, pourtant diminué et très âgé, qui lui avait ordonné de se démettre et de rentrer à Tunis illico.
Partira, partira pas ?
Dans l’hypothèse où Chedly Ayari conserve son poste, les députés d’Ennahdha ne diront évidemment pas qu’ils n’ont pas envie que la Banque centrale, principale lessiveuse de leurs argents sales, échappent à leur contrôle. Ils diront plutôt que c’est dans l’intérêt du pays, d’autant plus que la Tunisie s’apprête à émettre le mois prochain (mars) un emprunt obligatoire (un de plus !) sur le marché international d’une valeur d’1 milliard de dollar. Or, pour l’opération marketing de cette ultime quémande en vue d’éviter la faillite économique, Chedly Ayari et Ridha Chalghoum, ministre des Finances, devaient se rendre à Paris, Berlin et Londres.
A moins de retarder cette opération, comme le laisse présager l’économiste Ezzeddine Saïdane, ce qui impliquera « des conséquences graves sur les réserves en devises de la Tunisie et sur ses capacités à rembourser ses dettes ».
Nabil Ben Yahmed
A consulter dans nos archives :
https://www.tunisie-secret.com/Chedly-Ayari-l-incorrigible-escroc-de-la-BADEA-depouille-la-BCT_a1641.html