Je voudrais rappeler à votre mémoire de journalistes consciencieux, l’affaire Cactus Prod. Tout le monde en a parlé, y allant de ses commentaires malsains, sans toujours connaître, ni les tenants ni les aboutissants. Sami Fehri est en liberté et mène ses activités sans aucun empêchement. Pourtant, il est loin de tous reproches. Rappel.
D’abord cet extrait de Wikipedia : Après la révolution de 2011, Sami Fehri est interrogé par la justice au sujet de son association avec Belhassen Trabelsi qui a permis à sa société de production d'avoir la mainmise totale sur le paysage médiatique tunisien[]. Tous ses biens et avoirs sont confisqués et sa société est placée sous administration judiciaire. Il déclare, en août 2012, qu'il est disposé à indemniser tous ceux qui auront établi que son partenariat avec Trabelsi dans la société Cactus leur a porté préjudice [].
Le 24 août 2012, un mandat de dépôt est émis à son encontre.[] D'après la chambre d'accusation de la cour d'appel de Tunis, il est accusé d'usage illicite des ressources de l'Établissement de la télévision tunisienne.[] Fehri affirme en direct sur Express FM qu'il a subi des pressions de la part du gouvernement, en particulier du ministre Lotfi Zitoun, pour suspendre la diffusion de l'émission « La Logique politique ». Ce dernier dément catégoriquement toute intervention au correspondant de Libération à Tunis. Fehri déclare vouloir se rendre en prison de son propre gré avant de réapparaître le 29 août dans une vidéo diffusée sur Internet où il indique « qu’il est sur la paille et sans le sou et a même dû demander de l'aide à ses amis pour nourrir et subvenir aux besoins de sa famille ». Selon son avocate, ce dernier se rend aux autorités le lendemain. À la suite d'une ordonnance de la cour de cassation, prise le 28 novembre 2012, le producteur reste en prison, le ministère de la Justice expliquant que la cassation n'a pas concerné le mandat de dépôt. Il est finalement libéré de la prison de Mornaguia le 11 septembre 2013.
La justice, pour ce qu’il en reste et pour l'exemple qu'elle a donné, devrait porter le nom « d’injustice ». Vous n’êtes pas sans ignorer que ce sont les syndicats qui ont porté plainte sans preuve contre les PDG de la Télévision tunisienne pour mauvaise gestion des crédits. Ennahdha, toujours elle, n’a pas fait de détail. Animé d’une rancune tenace envers tous ceux qui représentaient de près ou de loin, l’ancien régime, le 3 janvier 2013 les islamistes ont ordonné un mandat de dépôt à l’encontre des 5 derniers PDG. La riposte s’est organisée en Tunisie d’abord puis en Europe ensuite.
Le président Hollande a été informé de la situation, de même que Laurent Fabius au ministère des affaires étrangère. Ont également été sollicités, Claude Bartolone, le président de l’assemblée Nationale (né en Tunisie), Jean-Pierre Bel, président du Sénat, les ambassades des US à Paris et à Tunis, l’ambassade de France à Tunisie. Pour terminer, le parlement européen a été sollicité pour appliquer des mesures de rétorsion, en refusant d’accorder les aides qu’étaient venus réclamer Ben Jafaar et Hamadi Jebali.
Les droit de l’homme à Genève n’ont bien sur pas été oublié, en la personne de Madame Navanethem Pillay, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, ainsi que le Bureau du Haut-Commissariat. Pour conclure, une pétition a été lancée sur Avaas pour demander la libération des 5 PDG.
Ce fut chose faire, mi juillet 2013. Ben Ammou, ce Nadhaoui, professeur de droit irréprochable ayant déclaré quelques jours auparavant, avoir été interrogé sur ce sujet par plusieurs diplomates, a annoncé qu’ils allaient être libérés.
Le 2 octobre 2014, le problème n’est toujours pas réglé pour autant. Ces PDG, hauts fonctionnaires de l’état tunisien, donc protégés, se sont vus privés de passeports et de leurs droits de libre circulation. De ce fait, ces experts ne peuvent travailler et sont privés de tout revenu, exception faite des retraités. Certains, ayant des enfants étudiants à l’étranger, n’ont pu subvenir aux créances, permettant à leurs enfants de poursuivre leur cursus universitaire.
Pardonnez moi de ne pas pouvoir en dire plus, Je ne veux pas fausser un jugement en indisposant les juges chargés de cette affaire purement politique, et sans trahir celui ou ceux que je connais personnellement. Plusieurs fois les procès ont été repoussés et le prochain me semble t-il devrait avoir lieu dans peu de temps. Il en est qui ne sont pas corrompus, j’en suis convaincu. C’est pour cela, que je ne veux pas faire de ségrégation partisane. Je m’attache au cas des 5 PDG, pas à celui d’un seul.
Tout le monde s’accorde pour dire que le plus grand gagnant de la révolution du 14 janvier est la presse qui, en retrouvant la parole, ose désormais défier les pouvoirs en place. Ce serait bien de le montrer et de prendre comme moi cette affaire à cœur en la remettant à l’ordre du jour, un an plus tard. En cette période d’élection et de discours politiques qui ne disent pas grand chose, c’est l’occasion ou jamais de faire avancer le débat sur la démocratie et sur le rôle de la justice dans une société de droits.
Je vous remercie, bien humblement.
Fouad Béchir
PS : j'ai l'intension d'alerter d'autres journaux, pour être certain d'en sensibiliser au moins un. Je sais que ce n'est pas gagné d'avance.
D’abord cet extrait de Wikipedia : Après la révolution de 2011, Sami Fehri est interrogé par la justice au sujet de son association avec Belhassen Trabelsi qui a permis à sa société de production d'avoir la mainmise totale sur le paysage médiatique tunisien[]. Tous ses biens et avoirs sont confisqués et sa société est placée sous administration judiciaire. Il déclare, en août 2012, qu'il est disposé à indemniser tous ceux qui auront établi que son partenariat avec Trabelsi dans la société Cactus leur a porté préjudice [].
Le 24 août 2012, un mandat de dépôt est émis à son encontre.[] D'après la chambre d'accusation de la cour d'appel de Tunis, il est accusé d'usage illicite des ressources de l'Établissement de la télévision tunisienne.[] Fehri affirme en direct sur Express FM qu'il a subi des pressions de la part du gouvernement, en particulier du ministre Lotfi Zitoun, pour suspendre la diffusion de l'émission « La Logique politique ». Ce dernier dément catégoriquement toute intervention au correspondant de Libération à Tunis. Fehri déclare vouloir se rendre en prison de son propre gré avant de réapparaître le 29 août dans une vidéo diffusée sur Internet où il indique « qu’il est sur la paille et sans le sou et a même dû demander de l'aide à ses amis pour nourrir et subvenir aux besoins de sa famille ». Selon son avocate, ce dernier se rend aux autorités le lendemain. À la suite d'une ordonnance de la cour de cassation, prise le 28 novembre 2012, le producteur reste en prison, le ministère de la Justice expliquant que la cassation n'a pas concerné le mandat de dépôt. Il est finalement libéré de la prison de Mornaguia le 11 septembre 2013.
La justice, pour ce qu’il en reste et pour l'exemple qu'elle a donné, devrait porter le nom « d’injustice ». Vous n’êtes pas sans ignorer que ce sont les syndicats qui ont porté plainte sans preuve contre les PDG de la Télévision tunisienne pour mauvaise gestion des crédits. Ennahdha, toujours elle, n’a pas fait de détail. Animé d’une rancune tenace envers tous ceux qui représentaient de près ou de loin, l’ancien régime, le 3 janvier 2013 les islamistes ont ordonné un mandat de dépôt à l’encontre des 5 derniers PDG. La riposte s’est organisée en Tunisie d’abord puis en Europe ensuite.
Le président Hollande a été informé de la situation, de même que Laurent Fabius au ministère des affaires étrangère. Ont également été sollicités, Claude Bartolone, le président de l’assemblée Nationale (né en Tunisie), Jean-Pierre Bel, président du Sénat, les ambassades des US à Paris et à Tunis, l’ambassade de France à Tunisie. Pour terminer, le parlement européen a été sollicité pour appliquer des mesures de rétorsion, en refusant d’accorder les aides qu’étaient venus réclamer Ben Jafaar et Hamadi Jebali.
Les droit de l’homme à Genève n’ont bien sur pas été oublié, en la personne de Madame Navanethem Pillay, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, ainsi que le Bureau du Haut-Commissariat. Pour conclure, une pétition a été lancée sur Avaas pour demander la libération des 5 PDG.
Ce fut chose faire, mi juillet 2013. Ben Ammou, ce Nadhaoui, professeur de droit irréprochable ayant déclaré quelques jours auparavant, avoir été interrogé sur ce sujet par plusieurs diplomates, a annoncé qu’ils allaient être libérés.
Le 2 octobre 2014, le problème n’est toujours pas réglé pour autant. Ces PDG, hauts fonctionnaires de l’état tunisien, donc protégés, se sont vus privés de passeports et de leurs droits de libre circulation. De ce fait, ces experts ne peuvent travailler et sont privés de tout revenu, exception faite des retraités. Certains, ayant des enfants étudiants à l’étranger, n’ont pu subvenir aux créances, permettant à leurs enfants de poursuivre leur cursus universitaire.
Pardonnez moi de ne pas pouvoir en dire plus, Je ne veux pas fausser un jugement en indisposant les juges chargés de cette affaire purement politique, et sans trahir celui ou ceux que je connais personnellement. Plusieurs fois les procès ont été repoussés et le prochain me semble t-il devrait avoir lieu dans peu de temps. Il en est qui ne sont pas corrompus, j’en suis convaincu. C’est pour cela, que je ne veux pas faire de ségrégation partisane. Je m’attache au cas des 5 PDG, pas à celui d’un seul.
Tout le monde s’accorde pour dire que le plus grand gagnant de la révolution du 14 janvier est la presse qui, en retrouvant la parole, ose désormais défier les pouvoirs en place. Ce serait bien de le montrer et de prendre comme moi cette affaire à cœur en la remettant à l’ordre du jour, un an plus tard. En cette période d’élection et de discours politiques qui ne disent pas grand chose, c’est l’occasion ou jamais de faire avancer le débat sur la démocratie et sur le rôle de la justice dans une société de droits.
Je vous remercie, bien humblement.
Fouad Béchir
PS : j'ai l'intension d'alerter d'autres journaux, pour être certain d'en sensibiliser au moins un. Je sais que ce n'est pas gagné d'avance.