Cela nous pendait au nez depuis un moment : la Tunisie du grand Bourguiba fourrée par le parlement européen dans une liste noire de pays scélérats accusés de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme. Autrement dit, nous venons d'être assimilés, nous autres Tunisiens, aux habitants d'une contrée improbable où Daesh et mafias font bon ménage et placés, en quelque sorte, au ban de la légalité internationale. Le leader doit se retourner dans sa tombe.
Comment en est-on arrivé là ? Depuis sept ans, l'incurie des pouvoirs publics, tous gouvernements confondus, n'a jamais été aussi patente, ni l'affaiblissement de l'Etat aussi marqué, l'impunité aussi criarde et la descente aux enfers du pays aussi abyssale.
Avec les toutes récentes données économiques ( inflation à 6,9 %, devises réduites à seulement 84 jours d'importation, extraction de phosphate et ICM à l'arrêt complet, grèves dans l'enseignement, la santé... ), la situation générale est de plus en plus préoccupante, alarmante, d'une gravité rarement vécue...et c'est peu dire.
Occupée à se chamailler dans une bataille lassante de charretiers, la classe politique, impuissante, inopérante et prise dans le tourbillon d'une cacophonie sans nom, ne semble nullement en prendre la mesure, pas plus qu'elle ne paraît décidée à réaliser le sursaut national qu'impose un état de déshérence et de déliquescence jusque-là jamais atteint.
Bonnes gens et nobles âmes, ayez pitié de ce pays, de son peuple, de son histoire, de son avenir et de son honneur avant que la poursuite de la chute de la maison Tunisie, dont personne ne veut, ne précipite tout le monde, ce qu'à Allah ne plaise, dans un abîme sans fin et sans retour. Il est des moments et des comportements suicidaires qui vous font oublier parfois que le mot optimisme existe. Et il faut avoir l'espoir chevillé au cœur autant qu'à la raison pour s'en souvenir.
Fethi Houidi, ancien ministre des Droits de l’homme, de la Communication et des Relations avec le Parlement, ancien secrétaire d’Etat à l’Information et ex Ambassadeur de Tunisie au Liban.
Comment en est-on arrivé là ? Depuis sept ans, l'incurie des pouvoirs publics, tous gouvernements confondus, n'a jamais été aussi patente, ni l'affaiblissement de l'Etat aussi marqué, l'impunité aussi criarde et la descente aux enfers du pays aussi abyssale.
Avec les toutes récentes données économiques ( inflation à 6,9 %, devises réduites à seulement 84 jours d'importation, extraction de phosphate et ICM à l'arrêt complet, grèves dans l'enseignement, la santé... ), la situation générale est de plus en plus préoccupante, alarmante, d'une gravité rarement vécue...et c'est peu dire.
Occupée à se chamailler dans une bataille lassante de charretiers, la classe politique, impuissante, inopérante et prise dans le tourbillon d'une cacophonie sans nom, ne semble nullement en prendre la mesure, pas plus qu'elle ne paraît décidée à réaliser le sursaut national qu'impose un état de déshérence et de déliquescence jusque-là jamais atteint.
Bonnes gens et nobles âmes, ayez pitié de ce pays, de son peuple, de son histoire, de son avenir et de son honneur avant que la poursuite de la chute de la maison Tunisie, dont personne ne veut, ne précipite tout le monde, ce qu'à Allah ne plaise, dans un abîme sans fin et sans retour. Il est des moments et des comportements suicidaires qui vous font oublier parfois que le mot optimisme existe. Et il faut avoir l'espoir chevillé au cœur autant qu'à la raison pour s'en souvenir.
Fethi Houidi, ancien ministre des Droits de l’homme, de la Communication et des Relations avec le Parlement, ancien secrétaire d’Etat à l’Information et ex Ambassadeur de Tunisie au Liban.