Missionné par ses nouveaux maîtres, Soufiane Ben Hamida voulait comme d’habitude livrer ses cibles désignées à la vindicte populaire (voir vidéo ci-dessous). Mais cette foi-ci, il est tombé sur un os dur : Chafik Jarraya, un homme d’affaire qui n’a pas la langue dans sa poche. On peut penser de lui ce que l’on veut, mais Jarraya ne se laisse pas marcher sur les pieds, ni intimider. Particulièrement lorsque les attaques viennent d’individus qui devraient balayer devant leur propre porte avant de juger les autres.
Dans le dernier show politique de Hamza Belloumi, il était question de Chafik Jarraya et de ses rapports avec Nida Tounes. Mais très vite, l’émission a tournée aux accusations gratuites et au procès d’intention. Muni de documents tirés du Rapport Abdelfattah Amor et de transcriptions d’écoutes téléphoniques tuniso-libyennes, « Madame » Soufiane Ben Hamida a commencé par les anciennes relations entre l’homme d’affaire et les Trabelsi. Il est passé ensuite à l’origine de la fortune de Chafik Jarraya avant de terminer son réquisitoire calomnieux par des accusations impliquant l’homme d’affaire dans des « opérations terroristes ». Il s’agirait précisément de ces échanges téléphoniques entre Chafik Jarraya et certains proches d’Abdelhakim Belhadj, interceptés par le ministère de l’Intérieur. Les initiés ont compris que la révélation d’un document du ministère de l’Intérieur, diffusé sur internet, s’inscrit dans la guerre que se livre les deux principaux clans au sein de Nida Tounes : celui de Hafedh Caïd Essebsi, Abderraouf Kamassi, Nebil Karoui… et celui de Lazhar Akrémi, Mohsen Marzouk…
Hamza Belloumi a fait semblant de ramener son « analyste » au vrai débat et même Samia Abbou a fini par lâcher, « Ce n’est pas notre sujet ». C’est alors que Chafik Jarraya s’est déchaîné contre ce « mercenaire de Kamel Eltaïef, dont le passé au service du régime est connu ». « Tu n’es qu’un larbin au service de tes nouveaux maîtres et je suis mille fois plus honnête que toi », a-t-il répondu à un Soufiane Ben Hamida qui a fini par perdre la voix féminine, après avoir essayé de rétorquer : « Moi, je suis pour la souveraineté de la Tunisie » !
Soufiane Ben Hamida, un ras d’ambassade, qui travaillait autrefois pour le Koweït e et le Qatar, qui défend la souveraineté du pays ! On croit rêver ! Cet individu est, en effet, très mal placé pour parler de souveraineté tunisienne.
Après avoir échoué dans ses études à l’Ecole normale supérieure de Sousse, Soufiane Ben Hamida a été recruté par le bureau tunisien de l’agence de presse soviétique Novosti, qui était à l’époque dirigé par celui qui deviendra l’agent No1 du Qatar, Mohamed Krichène. Grace à ce dernier, Ben Hamida est passé de Novosti à Kuna, l’agence de presse du Koweït. Au chômage à la suite de l’invasion du Koweït par l’Irak, Soufiane Ben Hamida s’est mis au service de Mohamed-Ali Ganzoui, l’homme fort du ministère de l’Intérieur à l’époque de la chasse aux islamistes et des plus graves atteintes aux droits de l’homme (1991-1995). C’est le syndicaliste Mohamed Trabelsi qui avait présenté Ben Hamida à Mohamed-Ali Ganzoui.
Complexé d’être sans diplômes supérieurs, Abdelwahab Abdallah le fait inscrire à l’IPSI (Institut de Presse et des Sciences de l’Information), dans un cycle court spécialement conçu pour les journalistes en exercice. Dès lors, il devient l’un des hommes d’Abdelwahab Abdallah, le puissant conseiller de Ben Ali, chargé de l’information, plus exactement de la propagande. Payé par l’ATCE, sa mission va consister à informer le pouvoir des activités de l’AJT (Association des Journalistes Tunisiens), devenue par la suite le SNJT (Syndicat National des Journalistes Tunisiens). De façon discrète, jouant de son statut « d’indépendant », le rôle de Soufiane Ben Hamida sera déterminant dans la mise au pas du SNJT (voir ci-dessous les articles de Nawaat ). Sa dernière mission au service du régime a été sa participation en mai 2010, à Cadix (Espagne), au congrès de la FIJ (Fédération internationale des Journalistes), où il a défendu, selon la feuille de route d’Abdelwahab Abdallah, les « acquis de la presse tunisienne » !
Dès le 15 janvier 2011, sentant le vent tourner, Soufiane Ben Hamida devient l’un des plus violents critiques de la « dictature de Ben Ali » et le principal pourfendeur des hommes du régime. Sa première victime a été Abdelwahab Abdallah, auquel il doit tout, y compris son domicile, ainsi qu’un crédit de 300 000 dinars qu’il n’a toujours pas remboursé. L’une de ses premières apparitions sur Nessma TV a été lors d’une émission dont Jean Daniel a été l’invité d’honneur (21 janvier 2011). Venu saluer la « révolution du jasmin », Jean Daniel ne s’est pas privé de culpabiliser les intellectuels et les journalistes tunisiens qui avaient soutenu « le Tyran sanguinaire de Bagdad, Saddam Hussein ». Soufiane Ben Hamida, l’ex-agent du Koweït en Tunisie, avait alors répondu qu’il était l’un des rares à stigmatiser Saddam Hussein en 1991 et à défendre le principe de l’intervention américaine en Irak, en 2003, ce qui est parfaitement exact.
Dans un article publié (puis supprimé) dans LePost.fr et repris par Welid Naffati, le 22 février 2011 sous le titre de « Opportunisme dégage ! 20 des plus beaux retours de veste de la Tunisie de l’après Ben Ali », on y lit que « Soufiane Ben Hamida, membre du faux bureau exécutif de l’association des journalistes imposé par le régime. A joué un rôle dans le bâillonnement de la presse tunisienne lors des années 2000 ». C’est cette association des journalistes tunisiens dont Soufiane Ben Hamida était membre du bureau exécutif, qui a décerné à Ben Ali la Palme d’or (Al-Arich al-Dhahabi) pour le « rôle qu’il a joué dans la libéralisation de la presse tunisienne et l’encouragement à la liberté d’expression » !
Soufiane Ben Hamida, alias « Madame Ben Hamida » en raison de son élocution efféminée, devrait balayer devant sa porte avant de s’en prendre aux « hommes de l’ancien régime », dont il a été l’un des agents les plus pernicieux. Avec tous ses défauts, Chafik Jarraya a au moins le courage de reconnaître son passé d’homme d’affaire au sein d’un régime qui était certes corrompu et autoritaire, mais qui n’a jamais bradé la Souveraineté de la Tunisie, dont se targue aujourd’hui Madame Soufiane Ben Hamida.
Nebil Ben Yahmed
A consulter dans les archives de Nawaat :
http://nawaat.org/portail/2009/08/16/syndicat-national-des-journalistes-tunisiens-chronique-dune-conspiration-programmee/
http://nawaat.org/portail/2007/06/18/y-a-t-il-des-independants-dans-le-bureau-de-lajt/
Dans le dernier show politique de Hamza Belloumi, il était question de Chafik Jarraya et de ses rapports avec Nida Tounes. Mais très vite, l’émission a tournée aux accusations gratuites et au procès d’intention. Muni de documents tirés du Rapport Abdelfattah Amor et de transcriptions d’écoutes téléphoniques tuniso-libyennes, « Madame » Soufiane Ben Hamida a commencé par les anciennes relations entre l’homme d’affaire et les Trabelsi. Il est passé ensuite à l’origine de la fortune de Chafik Jarraya avant de terminer son réquisitoire calomnieux par des accusations impliquant l’homme d’affaire dans des « opérations terroristes ». Il s’agirait précisément de ces échanges téléphoniques entre Chafik Jarraya et certains proches d’Abdelhakim Belhadj, interceptés par le ministère de l’Intérieur. Les initiés ont compris que la révélation d’un document du ministère de l’Intérieur, diffusé sur internet, s’inscrit dans la guerre que se livre les deux principaux clans au sein de Nida Tounes : celui de Hafedh Caïd Essebsi, Abderraouf Kamassi, Nebil Karoui… et celui de Lazhar Akrémi, Mohsen Marzouk…
Hamza Belloumi a fait semblant de ramener son « analyste » au vrai débat et même Samia Abbou a fini par lâcher, « Ce n’est pas notre sujet ». C’est alors que Chafik Jarraya s’est déchaîné contre ce « mercenaire de Kamel Eltaïef, dont le passé au service du régime est connu ». « Tu n’es qu’un larbin au service de tes nouveaux maîtres et je suis mille fois plus honnête que toi », a-t-il répondu à un Soufiane Ben Hamida qui a fini par perdre la voix féminine, après avoir essayé de rétorquer : « Moi, je suis pour la souveraineté de la Tunisie » !
Soufiane Ben Hamida, un ras d’ambassade, qui travaillait autrefois pour le Koweït e et le Qatar, qui défend la souveraineté du pays ! On croit rêver ! Cet individu est, en effet, très mal placé pour parler de souveraineté tunisienne.
Après avoir échoué dans ses études à l’Ecole normale supérieure de Sousse, Soufiane Ben Hamida a été recruté par le bureau tunisien de l’agence de presse soviétique Novosti, qui était à l’époque dirigé par celui qui deviendra l’agent No1 du Qatar, Mohamed Krichène. Grace à ce dernier, Ben Hamida est passé de Novosti à Kuna, l’agence de presse du Koweït. Au chômage à la suite de l’invasion du Koweït par l’Irak, Soufiane Ben Hamida s’est mis au service de Mohamed-Ali Ganzoui, l’homme fort du ministère de l’Intérieur à l’époque de la chasse aux islamistes et des plus graves atteintes aux droits de l’homme (1991-1995). C’est le syndicaliste Mohamed Trabelsi qui avait présenté Ben Hamida à Mohamed-Ali Ganzoui.
Complexé d’être sans diplômes supérieurs, Abdelwahab Abdallah le fait inscrire à l’IPSI (Institut de Presse et des Sciences de l’Information), dans un cycle court spécialement conçu pour les journalistes en exercice. Dès lors, il devient l’un des hommes d’Abdelwahab Abdallah, le puissant conseiller de Ben Ali, chargé de l’information, plus exactement de la propagande. Payé par l’ATCE, sa mission va consister à informer le pouvoir des activités de l’AJT (Association des Journalistes Tunisiens), devenue par la suite le SNJT (Syndicat National des Journalistes Tunisiens). De façon discrète, jouant de son statut « d’indépendant », le rôle de Soufiane Ben Hamida sera déterminant dans la mise au pas du SNJT (voir ci-dessous les articles de Nawaat ). Sa dernière mission au service du régime a été sa participation en mai 2010, à Cadix (Espagne), au congrès de la FIJ (Fédération internationale des Journalistes), où il a défendu, selon la feuille de route d’Abdelwahab Abdallah, les « acquis de la presse tunisienne » !
Dès le 15 janvier 2011, sentant le vent tourner, Soufiane Ben Hamida devient l’un des plus violents critiques de la « dictature de Ben Ali » et le principal pourfendeur des hommes du régime. Sa première victime a été Abdelwahab Abdallah, auquel il doit tout, y compris son domicile, ainsi qu’un crédit de 300 000 dinars qu’il n’a toujours pas remboursé. L’une de ses premières apparitions sur Nessma TV a été lors d’une émission dont Jean Daniel a été l’invité d’honneur (21 janvier 2011). Venu saluer la « révolution du jasmin », Jean Daniel ne s’est pas privé de culpabiliser les intellectuels et les journalistes tunisiens qui avaient soutenu « le Tyran sanguinaire de Bagdad, Saddam Hussein ». Soufiane Ben Hamida, l’ex-agent du Koweït en Tunisie, avait alors répondu qu’il était l’un des rares à stigmatiser Saddam Hussein en 1991 et à défendre le principe de l’intervention américaine en Irak, en 2003, ce qui est parfaitement exact.
Dans un article publié (puis supprimé) dans LePost.fr et repris par Welid Naffati, le 22 février 2011 sous le titre de « Opportunisme dégage ! 20 des plus beaux retours de veste de la Tunisie de l’après Ben Ali », on y lit que « Soufiane Ben Hamida, membre du faux bureau exécutif de l’association des journalistes imposé par le régime. A joué un rôle dans le bâillonnement de la presse tunisienne lors des années 2000 ». C’est cette association des journalistes tunisiens dont Soufiane Ben Hamida était membre du bureau exécutif, qui a décerné à Ben Ali la Palme d’or (Al-Arich al-Dhahabi) pour le « rôle qu’il a joué dans la libéralisation de la presse tunisienne et l’encouragement à la liberté d’expression » !
Soufiane Ben Hamida, alias « Madame Ben Hamida » en raison de son élocution efféminée, devrait balayer devant sa porte avant de s’en prendre aux « hommes de l’ancien régime », dont il a été l’un des agents les plus pernicieux. Avec tous ses défauts, Chafik Jarraya a au moins le courage de reconnaître son passé d’homme d’affaire au sein d’un régime qui était certes corrompu et autoritaire, mais qui n’a jamais bradé la Souveraineté de la Tunisie, dont se targue aujourd’hui Madame Soufiane Ben Hamida.
Nebil Ben Yahmed
A consulter dans les archives de Nawaat :
http://nawaat.org/portail/2009/08/16/syndicat-national-des-journalistes-tunisiens-chronique-dune-conspiration-programmee/
http://nawaat.org/portail/2007/06/18/y-a-t-il-des-independants-dans-le-bureau-de-lajt/