Deux ans après le déclenchement de ce qui a été communément appelé le « printemps arabe », on commence à mieux saisir les tenants et aboutissants de cette prétendue révolution arabe, qui a mis en place des islamistes obscurantistes et par dessus le marché, incompétents en la personne de Ghanouchi en Tunisie et Morsi en Égypte avec l'aval des États unis et un financement saoudo-qatari.
On assiste depuis cette triste date à la mise en cause des acquis - chèrement acquis en Tunisie, petit pays à petits moyens financiers mais à grande capacité humaine - à la destruction méthodique des fondements historiques de ce pays qui a toujours connu et pratiqué un islam largement contextualisé et par conséquent ouvert et tolérant. On a depuis remplacé des régimes certes anti-démocratiques mais modernes et laïques, par des nouveaux despotes des temps modernes, jouant le rôle de petit « caniche » bien domestiqué , prêt à servir les intérêts étrangers, auxquels ils sont largement inféodés.
Certains répliqueraient en disant que c'est une conspiration conduite par des personnes au solde des anciens régimes. La vérité est que, le peuple soi-disant libéré, regrette amèrement le temps de l'ancien régime ; une partie va même jusqu'à réclamer aujourd'hui son retour, rejetant en bloc Ennahda et son amateurisme politique, doublée d'une incompétence de tous les instants.
Quels sont les dessous du jeu de ces princes du désert, frappés du saut du ridicule et de l'ignorance des qualités du peuple tunisien, qui commence à s'organiser contre cette conspiration islamo-capitaliste qui tient depuis la Tunisie en otage ?
En effet, tout est parti des attaques terroristes contre les États-Unis et l'invasion d'Afghanistan qui en a suivi, puisque les Américains ont alors changé de stratégie en se rapprochant des différents courants islamistes, rompant ainsi avec une position affichée jusqu'à là, considérant les islamistes comme un danger et des ennemis à combattre.
On assiste depuis à un renversement des valeurs et une modification en profondeur de la stratégie politique des États-Unis, qui vont utiliser tous les islamistes repentis et disons modérés, comme les nouveaux gardiens des intérêts américains dans le monde arabe.
L'outil de cette nouvelle alliance américano-islamiste - loin d'être une alliance contre nature – a consisté à la mise en avant du refrain habituel dans ce type de situation, la construction de la démocratie et l'instauration des droits humains dans ces pays, il est vrai longtemps bafoués mais avec la caution et le soutien de cette même Amérique, de ses « pantins » européens et les pays arabes du Golfe. L'installation de ces nouvelles dictatures obscurantistes et rétrogrades, obéit à certaines conditions sine qua non imposées par les Etats-Unis:
1) accepter la mainmise américaine sur les ressources énergétiques du monde arabe notamment le pétrole ;
2) Imposer l’État israélien comme la seule puissance régionale au détriment des droits historiques légitimes du peuple palestinien martyr ;
3) arrêter définitivement toute attaque et actions terroristes contre les États-Unis et leurs intérêts dans le monde ;
Seulement, chacun sait que les droits de l'Homme sont le dernier des soucis ou plutôt le dernier « avatar » pour reprendre l'expression du généticien « Axel Kahn » de la mission civilisatrice des anciennes puissances coloniales et des néocolonialistes d'aujourd'hui.
Pour s'en convaincre, il suffit de consulter un livre référence sur ce programme diabolique des États unis, il s'agit de l'ouvrage réalisé par Robert Dreyfus portant le titre combien évocateur de « Devil’s Game. How the United States Helped Unleash Fundamentalist Islam » paru en novembre 2005. Ces pays libérés sont en effet confrontés aujourd'hui à l'influence grandissante du wahhabisme, considéré comme une forme extrême de l'islamisme politique, instrumentalisée par les Etats-Unis, comme le rappelle excellemment l'auteur. Ce programme va être tout simplement accéléré par le président démocrate Obama dès son accession au pouvoir à la tête des États-Unis. Il faut rappeler pour information que le président Obama, né d'un père kényan musulman, a grandit dans un environnement musulman et avec un beau père musulman d'origine indonésienne, connaît bien ce type d'islam plutôt fermé et tourné vers la communautarisme et le repli identitaire, qui contraste avec l'islam de la grande majorité de la nation arabo-musulmane et notamment au Maghreb, je veux parler d'un islam largement contextualisé, tolérant, ouvert sur son environnement régional et international, ce qui est le cas en Tunisie.
Il faut dire qu'avec l'arrivée d'Obama à la maison blanche, les islamistes ne pouvaient espérer meilleure allié pour amorcer enfin leur conquête tant attendu du pouvoir dans le monde arabe, après tant d'année de marginalisation et de répression. Les islamistes cependant se trompent lourdement et commettent presque un péché impardonnable que de se laisser tenter par une puissance étrangère généralement islamophobe, ne cherchant qu’à assurer et pérenniser ses intérêts et ceux de ses alliées. En somme cette nouvelle génération de dictateurs au solde de l'étranger n'a pas encore réalisé à quel point les États-Unis pouvaient être l'ennemi de la démocratie et de la liberté des peuples quand ses intérêts vitaux pourraient être en cause. Je pense avec conviction que la stratégie des États unis vise à affaiblir l'islam et les musulmans en utilisant le seul vrai poison qu'il aient trouvé à ce jour, celui des islamistes et qui semble faire effet.
C'est dans le cadre de cette diabolique et machiavélique stratégie que s'inscrit le rôle moteur des États unis dans le monde arabe après les très controversés « printemps arabes ». En d'autres termes, les États unis d'Obama sont passés d'une hostilité certaine envers les courants et les différentes organisations islamistes dans le monde, dont une grande partie était inscrite dans une liste combien exhaustive des mouvements terroristes, à celle d'un allié presque stratégique des frères musulmans et leurs acolytes tunisiens. C'est le petit Etat du Qatar qui, est chargé de mettre en pratique cette stratégie si dangereuse, portant en elle les germes d'une déstabilisation lourde de conséquences pour ses pays, déjà confrontés à des défis socio-économiques majeurs.
C'est le cas de la Tunisie aujourd'hui, puisque c'est le premier pays qui a connu cette grande supercherie appelée « printemps tunisien », qui n'est autre chose qu'une énorme escroquerie, rendue possible par une collusion d'intérêts qui dépassent de très loin le peuple tunisien qui n'a rien vu venir hier, mais qui ouvre désormais les yeux. Il commence à nommer les choses par leur nom, à savoir qu'on est bien face à une conspiration impérialo-islamiste, dont il commence aujourd'hui à saisir les véritables dangers. Sinon comment expliquer le soutien quasi spontané qu'ont apporté les principales monarchies du Golfe à la prétendue insurrection tunisienne? Comment expliquer également le soutien militaro financier qu'apportent le Qatar et l’Arabie saoudite aux soi-disant combattants de la liberté en Syrie, qui sont en train de mettre en péril la stabilité de ce pays et celle de la région toute entière avec la caution américaine et européenne, au nom des droits de l'homme et de la démocratie?
Qui sera le pays suivant ? Certainement l'Iran, le Liban et l'Algérie pour ainsi terminer le travail par l'instauration d'un califat couvrant tous les pays ainsi libérés.
L'implication de Doha dans la politique intérieure tunisienne est totale depuis le départ de l'ancien président Ben Ali, en mettant tout son poids financier dans la balance pour faire gagner Ennahda aux premières élections tunisiennes qui n'étaient pas si transparentes que l'on veut bien le croire, si l'on considère que ce pays a signé un chèque estimé à 300 millions de dollars au parti islamiste Ennahda pour lui permettre de récolter un maximum de voix et faire basculer les élections en sa faveur. Ce n'est ici que la partie visible de l'iceberg, des accords secrets seraient également conclus avec les islamistes tunisiens, une sorte de trésor de guerre pour gouverner la Tunisie depuis Doha, avec un effet sur l'ensemble des Etats de ce printemps arabe.
La Syrie, Etat sous attaques de mercenaires…
Le comble, c'est que la Tunisie est devenue aujourd'hui, une base arrière de l'islamisme djihadiste, des dizaines de jeunes désœuvrés, embrigadés, entraînés, partent se battre en Syrie au nom du grand Djihad, moyennant une promesse financière de toucher une somme d'argent conséquente. Ces jeunes ne reviennent jamais, puisque ceux qui tombent se font brûler sur place pour ne laisser aucune preuve de présence de mercenaires du Djihad. Après une période d'embrigadement, ces jeunes partent à la frontière turque où ils sont lâchés sur le théâtre d'un conflit dont ils ne comprennent strictement rien, tout juste qu'ils sont là pour se battre, pour faire triompher l'étendard de l'Islam.
En effet ce petit royaume du désert ne veut pas perdre la face et ne recule devant rien pour faire chuter le régime de Bachar Al Assad, conscient qu'il est aujourd’hui très impliqué dans ces prétendus printemps arabes. Doha n'a d'autres choix que de réaliser cette stratégie machiavélique islamo-américaine. Le très regretté Chokri Bel Aid ne s'est pas trompé quand il a parlé de complot américano-israélien, notamment la veille de sa mort, visant à mettre la main mise sur le monde arabo-musulman en désignant à sa tête des gouvernements islamistes, incompétents, en somme des amateurs de la politique.
Pour un appel au peuple et au pouvoir algérien …
La Tunisie est aujourd'hui otage du Qatar, je pense par conséquent qu'il nous sera difficile d'échapper à ce complot ourdi, tant que les islamistes d'Ennahda restent au pouvoir. Ennahda est en effet redevable au Qatar, puisque ce mouvement ne doit sa victoire qu'aux aides financières versées par Doha, lui permettant d'acheter des voix. Ce pourquoi j'invite nos amis algériens qui sont certainement la prochaine cible de cette grande manipulation, à investir en Tunisie pour faire échouer ce plan, il y va de l'avenir et de la sécurité de l'Algérie. En effet l'Algérie est aujourd'hui en excédent de plus de 250 milliards, il serait possible par conséquent à ce grand pays frère de sauver la Tunisie de ce complot et de se sauver elle même. Investir quelques 3 milliards pour reconstruire la Tunisie, notamment par la construction de l'autoroute reliant le nord au sud longtemps marginalisé et continue de l'être aujourd'hui deux ans après la révolte tunisienne. L'Algérie peut être le meilleur rempart contre l'islamisme wahhabite rampant qui menace la stabilité de notre chère région maghrébine et arabe. La preuve la plus évidente est cette dernière décision du Qatar d'accorder un prêt à la Tunisie de 5 milliards à un taux faramineux de 3,5% d'intérêt, soit le taux le plus élevé sur le marché financier international, plus fort que ce que le FMI peut proposer, alors que le Japon proposait la même somme pour un taux dérisoire de 0,5%.
Le Qatar, Etat terroriste ?
Ce n'est plus un tabou de dire que ce petit émirat est impliqué lourdement dans le financement du terrorisme islamiste notamment aujourd'hui en Syrie et au Mali .Cette vérité on risque pas de la découvrir dans la presse tunisienne aujourd'hui aux ordres des princes zélés du Qatar, c'est un article d'un journal algérien « la Nouvelle république » qui met clairement en avant le rôle détestable de ce pays présent sur tous les fronts. Il a été publié le 28 janvier 2013, reprenant un article publié en France par le « Canard Enchaîne » datant du juin 2012 intitulé, « notre ami du Qatar, finance les islamistes au Mali ». Ce pays finance en effet les frères musulmans Égyptiens, Tunisiens et les différents djihadistes en Syrie, après qu'il a terminé sa basse besogne en soutenant financièrement et sans compter les rebelles libyens soutenus par les forces de l'Otan, parvenant ainsi à chasser le colonel Mouammar Ghadafi après avoir aidé à son arrestation et son exécution sommaire dans des conditions de pure barbarie indigne de l'islam et des musulmans.
Le rôle du Qatar, dépasse l'Afrique du nord, son objectif est de s'imposer en tant qu'acteur incontournable en Afrique de l'Ouest de par sa longue présence au Mali. Ce pays ainsi que ses voisins, offrent en effet, des intérêts conséquents notamment par leurs richesses en matières premières qui demandent beaucoup d'investissement et d'infrastructures pour les exploiter. Or on sait que le Qatar qui s'est spécialisé depuis peu dans la proposition de ce type de prestation, ne manquerait pas de proposer son savoir faire, se faisant, Doha chercherait à asseoir son emprise sur le continent. La réussite de ce jeu démoniaque du moins pour le moment en Tunisie et en Libye, a donné des ailes à cet émirat insignifiant sur la carte du monde, moyennant une politique de désinformation, via son outil de propagande, la chaîne « Al Djazera », qui se contente d'être aux ordres, oubliant au passage, les principes les plus élémentaires de la déontologie journalistique.
La Tunisie constitue une infime partie, d'un vaste projet de mainmise sur les pays qui ne rentrent pas dans la ligne wahhabite de l'Arabie saoudite et du Qatar, et qui chemin faisant, cherchent à se prémunir d'un prétendu danger venant de l'axe Iran, Syrie, Hezbollah. La vérité c'est qu'ils cherchent surtout à ne pas sombrer dans ce printemps arabe et d'êtres les prochaines cibles des peuples de cette région, volontairement maintenus dans l'ignorance la plus totale par une politique connue de rachat de la paix sociale par la distribution de la manne pétrolière et gazière.
Je crois fermement que le temps est venu en effet de faire face comme un seul homme à ce projet destructeur qui joue avec la stabilité du continent, transformant la Tunisie, la Libye et l’Égypte en otage de l'impérialisme islamo capitaliste. Il vise aujourd’hui la Syrie, demain l'Algérie, le Liban, l'Iran et la liste est loin d'être exhaustive. N'oublions pas ce proverbe algérien qui dit que « ce sont des trous creusés par des rats qui font tomber le cheval »
*
Oui ! La Tunisie vit aujourd'hui une étape sensible de sa longue existence, elle est à un tournant de son histoire si riche, je reste néanmoins confiant dans l'avenir de la Tunisie forte de ses capacités humaines, de la tolérance et de l'intelligence légendaires de son peuple.
Un pays qui a donné naissance à la première constitution moderne dans un pays arabo-musulman, organisant le pouvoir politique mise en place le 26 avril 1861 par Mohammed Sadock Bey, après la proclamation du Pacte fondamental en 1857, un mouvement d'idées qui a longtemps inspiré les générations suivantes de Destouriens qui n’ont cessé de revendiquer une constitution dans les premières années du XXe siècle jusqu’à l’Assemblée nationale constituante après l’indépendance. Un pays qui a connu une entrée fracassante dans la modernité sous l'ère d'Ahmed Bey ( 1837-1855).
Un pays qui s'est distingué par son originalité, celle d'avoir aboli l'esclavage le 23 janvier 1846 soit deux ans avant la France (27 avril 1848).
Un pays, patrie de grands réformateurs courageux tel Kheireddine Pacha qui expliquait dès 1868 - je cite - « l'avenir de la civilisation islamique est lié à sa modernisation ».
Un pays, celui de Cheikh Mohamed Snoussi qui prônait dès 1897, la promotion de l'éducation des filles, ou encore d’Abdelkader Thâalbi, qui plaidait pour la suppression du hijab, que Bourguiba avait qualifié de « misérable torchon ».
Un pays de Mohamed Bayram, de Tahar Haddad, figures de proue du réformisme tunisien moderne.
Un pays qui s'est distingué par un ensemble de lois révolutionnaires largement en avance sur leur temps, je veux parler du CSP «Code de statut personnel » donnant de larges droits à la femme tunisienne, comme le consentement obligatoire au mariage, la création d’une procédure de divorce et l’abolition de la polygamie ou encore le droit à la double avortement médical et social dès 1969, soit 5 ans avant l'octroi de ce même droit aux femmes françaises… Ce pays ne peut sombrer dans l'irrationnel.
Je veux croire que la Tunisie restera à jamais debout devant les complots et les stratégies de déstabilisation.Tunisie-Secret.com
M. KAPSA
(*) M. KAPSA est le pseudonyme d’un universitaire franco-tunisien, spécialistes des questions de géostratégie – Nous le remercions pour cette contribution et cet appel courageux.
On assiste depuis cette triste date à la mise en cause des acquis - chèrement acquis en Tunisie, petit pays à petits moyens financiers mais à grande capacité humaine - à la destruction méthodique des fondements historiques de ce pays qui a toujours connu et pratiqué un islam largement contextualisé et par conséquent ouvert et tolérant. On a depuis remplacé des régimes certes anti-démocratiques mais modernes et laïques, par des nouveaux despotes des temps modernes, jouant le rôle de petit « caniche » bien domestiqué , prêt à servir les intérêts étrangers, auxquels ils sont largement inféodés.
Certains répliqueraient en disant que c'est une conspiration conduite par des personnes au solde des anciens régimes. La vérité est que, le peuple soi-disant libéré, regrette amèrement le temps de l'ancien régime ; une partie va même jusqu'à réclamer aujourd'hui son retour, rejetant en bloc Ennahda et son amateurisme politique, doublée d'une incompétence de tous les instants.
Quels sont les dessous du jeu de ces princes du désert, frappés du saut du ridicule et de l'ignorance des qualités du peuple tunisien, qui commence à s'organiser contre cette conspiration islamo-capitaliste qui tient depuis la Tunisie en otage ?
En effet, tout est parti des attaques terroristes contre les États-Unis et l'invasion d'Afghanistan qui en a suivi, puisque les Américains ont alors changé de stratégie en se rapprochant des différents courants islamistes, rompant ainsi avec une position affichée jusqu'à là, considérant les islamistes comme un danger et des ennemis à combattre.
On assiste depuis à un renversement des valeurs et une modification en profondeur de la stratégie politique des États-Unis, qui vont utiliser tous les islamistes repentis et disons modérés, comme les nouveaux gardiens des intérêts américains dans le monde arabe.
L'outil de cette nouvelle alliance américano-islamiste - loin d'être une alliance contre nature – a consisté à la mise en avant du refrain habituel dans ce type de situation, la construction de la démocratie et l'instauration des droits humains dans ces pays, il est vrai longtemps bafoués mais avec la caution et le soutien de cette même Amérique, de ses « pantins » européens et les pays arabes du Golfe. L'installation de ces nouvelles dictatures obscurantistes et rétrogrades, obéit à certaines conditions sine qua non imposées par les Etats-Unis:
1) accepter la mainmise américaine sur les ressources énergétiques du monde arabe notamment le pétrole ;
2) Imposer l’État israélien comme la seule puissance régionale au détriment des droits historiques légitimes du peuple palestinien martyr ;
3) arrêter définitivement toute attaque et actions terroristes contre les États-Unis et leurs intérêts dans le monde ;
Seulement, chacun sait que les droits de l'Homme sont le dernier des soucis ou plutôt le dernier « avatar » pour reprendre l'expression du généticien « Axel Kahn » de la mission civilisatrice des anciennes puissances coloniales et des néocolonialistes d'aujourd'hui.
Pour s'en convaincre, il suffit de consulter un livre référence sur ce programme diabolique des États unis, il s'agit de l'ouvrage réalisé par Robert Dreyfus portant le titre combien évocateur de « Devil’s Game. How the United States Helped Unleash Fundamentalist Islam » paru en novembre 2005. Ces pays libérés sont en effet confrontés aujourd'hui à l'influence grandissante du wahhabisme, considéré comme une forme extrême de l'islamisme politique, instrumentalisée par les Etats-Unis, comme le rappelle excellemment l'auteur. Ce programme va être tout simplement accéléré par le président démocrate Obama dès son accession au pouvoir à la tête des États-Unis. Il faut rappeler pour information que le président Obama, né d'un père kényan musulman, a grandit dans un environnement musulman et avec un beau père musulman d'origine indonésienne, connaît bien ce type d'islam plutôt fermé et tourné vers la communautarisme et le repli identitaire, qui contraste avec l'islam de la grande majorité de la nation arabo-musulmane et notamment au Maghreb, je veux parler d'un islam largement contextualisé, tolérant, ouvert sur son environnement régional et international, ce qui est le cas en Tunisie.
Il faut dire qu'avec l'arrivée d'Obama à la maison blanche, les islamistes ne pouvaient espérer meilleure allié pour amorcer enfin leur conquête tant attendu du pouvoir dans le monde arabe, après tant d'année de marginalisation et de répression. Les islamistes cependant se trompent lourdement et commettent presque un péché impardonnable que de se laisser tenter par une puissance étrangère généralement islamophobe, ne cherchant qu’à assurer et pérenniser ses intérêts et ceux de ses alliées. En somme cette nouvelle génération de dictateurs au solde de l'étranger n'a pas encore réalisé à quel point les États-Unis pouvaient être l'ennemi de la démocratie et de la liberté des peuples quand ses intérêts vitaux pourraient être en cause. Je pense avec conviction que la stratégie des États unis vise à affaiblir l'islam et les musulmans en utilisant le seul vrai poison qu'il aient trouvé à ce jour, celui des islamistes et qui semble faire effet.
C'est dans le cadre de cette diabolique et machiavélique stratégie que s'inscrit le rôle moteur des États unis dans le monde arabe après les très controversés « printemps arabes ». En d'autres termes, les États unis d'Obama sont passés d'une hostilité certaine envers les courants et les différentes organisations islamistes dans le monde, dont une grande partie était inscrite dans une liste combien exhaustive des mouvements terroristes, à celle d'un allié presque stratégique des frères musulmans et leurs acolytes tunisiens. C'est le petit Etat du Qatar qui, est chargé de mettre en pratique cette stratégie si dangereuse, portant en elle les germes d'une déstabilisation lourde de conséquences pour ses pays, déjà confrontés à des défis socio-économiques majeurs.
C'est le cas de la Tunisie aujourd'hui, puisque c'est le premier pays qui a connu cette grande supercherie appelée « printemps tunisien », qui n'est autre chose qu'une énorme escroquerie, rendue possible par une collusion d'intérêts qui dépassent de très loin le peuple tunisien qui n'a rien vu venir hier, mais qui ouvre désormais les yeux. Il commence à nommer les choses par leur nom, à savoir qu'on est bien face à une conspiration impérialo-islamiste, dont il commence aujourd'hui à saisir les véritables dangers. Sinon comment expliquer le soutien quasi spontané qu'ont apporté les principales monarchies du Golfe à la prétendue insurrection tunisienne? Comment expliquer également le soutien militaro financier qu'apportent le Qatar et l’Arabie saoudite aux soi-disant combattants de la liberté en Syrie, qui sont en train de mettre en péril la stabilité de ce pays et celle de la région toute entière avec la caution américaine et européenne, au nom des droits de l'homme et de la démocratie?
Qui sera le pays suivant ? Certainement l'Iran, le Liban et l'Algérie pour ainsi terminer le travail par l'instauration d'un califat couvrant tous les pays ainsi libérés.
L'implication de Doha dans la politique intérieure tunisienne est totale depuis le départ de l'ancien président Ben Ali, en mettant tout son poids financier dans la balance pour faire gagner Ennahda aux premières élections tunisiennes qui n'étaient pas si transparentes que l'on veut bien le croire, si l'on considère que ce pays a signé un chèque estimé à 300 millions de dollars au parti islamiste Ennahda pour lui permettre de récolter un maximum de voix et faire basculer les élections en sa faveur. Ce n'est ici que la partie visible de l'iceberg, des accords secrets seraient également conclus avec les islamistes tunisiens, une sorte de trésor de guerre pour gouverner la Tunisie depuis Doha, avec un effet sur l'ensemble des Etats de ce printemps arabe.
La Syrie, Etat sous attaques de mercenaires…
Le comble, c'est que la Tunisie est devenue aujourd'hui, une base arrière de l'islamisme djihadiste, des dizaines de jeunes désœuvrés, embrigadés, entraînés, partent se battre en Syrie au nom du grand Djihad, moyennant une promesse financière de toucher une somme d'argent conséquente. Ces jeunes ne reviennent jamais, puisque ceux qui tombent se font brûler sur place pour ne laisser aucune preuve de présence de mercenaires du Djihad. Après une période d'embrigadement, ces jeunes partent à la frontière turque où ils sont lâchés sur le théâtre d'un conflit dont ils ne comprennent strictement rien, tout juste qu'ils sont là pour se battre, pour faire triompher l'étendard de l'Islam.
En effet ce petit royaume du désert ne veut pas perdre la face et ne recule devant rien pour faire chuter le régime de Bachar Al Assad, conscient qu'il est aujourd’hui très impliqué dans ces prétendus printemps arabes. Doha n'a d'autres choix que de réaliser cette stratégie machiavélique islamo-américaine. Le très regretté Chokri Bel Aid ne s'est pas trompé quand il a parlé de complot américano-israélien, notamment la veille de sa mort, visant à mettre la main mise sur le monde arabo-musulman en désignant à sa tête des gouvernements islamistes, incompétents, en somme des amateurs de la politique.
Pour un appel au peuple et au pouvoir algérien …
La Tunisie est aujourd'hui otage du Qatar, je pense par conséquent qu'il nous sera difficile d'échapper à ce complot ourdi, tant que les islamistes d'Ennahda restent au pouvoir. Ennahda est en effet redevable au Qatar, puisque ce mouvement ne doit sa victoire qu'aux aides financières versées par Doha, lui permettant d'acheter des voix. Ce pourquoi j'invite nos amis algériens qui sont certainement la prochaine cible de cette grande manipulation, à investir en Tunisie pour faire échouer ce plan, il y va de l'avenir et de la sécurité de l'Algérie. En effet l'Algérie est aujourd'hui en excédent de plus de 250 milliards, il serait possible par conséquent à ce grand pays frère de sauver la Tunisie de ce complot et de se sauver elle même. Investir quelques 3 milliards pour reconstruire la Tunisie, notamment par la construction de l'autoroute reliant le nord au sud longtemps marginalisé et continue de l'être aujourd'hui deux ans après la révolte tunisienne. L'Algérie peut être le meilleur rempart contre l'islamisme wahhabite rampant qui menace la stabilité de notre chère région maghrébine et arabe. La preuve la plus évidente est cette dernière décision du Qatar d'accorder un prêt à la Tunisie de 5 milliards à un taux faramineux de 3,5% d'intérêt, soit le taux le plus élevé sur le marché financier international, plus fort que ce que le FMI peut proposer, alors que le Japon proposait la même somme pour un taux dérisoire de 0,5%.
Le Qatar, Etat terroriste ?
Ce n'est plus un tabou de dire que ce petit émirat est impliqué lourdement dans le financement du terrorisme islamiste notamment aujourd'hui en Syrie et au Mali .Cette vérité on risque pas de la découvrir dans la presse tunisienne aujourd'hui aux ordres des princes zélés du Qatar, c'est un article d'un journal algérien « la Nouvelle république » qui met clairement en avant le rôle détestable de ce pays présent sur tous les fronts. Il a été publié le 28 janvier 2013, reprenant un article publié en France par le « Canard Enchaîne » datant du juin 2012 intitulé, « notre ami du Qatar, finance les islamistes au Mali ». Ce pays finance en effet les frères musulmans Égyptiens, Tunisiens et les différents djihadistes en Syrie, après qu'il a terminé sa basse besogne en soutenant financièrement et sans compter les rebelles libyens soutenus par les forces de l'Otan, parvenant ainsi à chasser le colonel Mouammar Ghadafi après avoir aidé à son arrestation et son exécution sommaire dans des conditions de pure barbarie indigne de l'islam et des musulmans.
Le rôle du Qatar, dépasse l'Afrique du nord, son objectif est de s'imposer en tant qu'acteur incontournable en Afrique de l'Ouest de par sa longue présence au Mali. Ce pays ainsi que ses voisins, offrent en effet, des intérêts conséquents notamment par leurs richesses en matières premières qui demandent beaucoup d'investissement et d'infrastructures pour les exploiter. Or on sait que le Qatar qui s'est spécialisé depuis peu dans la proposition de ce type de prestation, ne manquerait pas de proposer son savoir faire, se faisant, Doha chercherait à asseoir son emprise sur le continent. La réussite de ce jeu démoniaque du moins pour le moment en Tunisie et en Libye, a donné des ailes à cet émirat insignifiant sur la carte du monde, moyennant une politique de désinformation, via son outil de propagande, la chaîne « Al Djazera », qui se contente d'être aux ordres, oubliant au passage, les principes les plus élémentaires de la déontologie journalistique.
La Tunisie constitue une infime partie, d'un vaste projet de mainmise sur les pays qui ne rentrent pas dans la ligne wahhabite de l'Arabie saoudite et du Qatar, et qui chemin faisant, cherchent à se prémunir d'un prétendu danger venant de l'axe Iran, Syrie, Hezbollah. La vérité c'est qu'ils cherchent surtout à ne pas sombrer dans ce printemps arabe et d'êtres les prochaines cibles des peuples de cette région, volontairement maintenus dans l'ignorance la plus totale par une politique connue de rachat de la paix sociale par la distribution de la manne pétrolière et gazière.
Je crois fermement que le temps est venu en effet de faire face comme un seul homme à ce projet destructeur qui joue avec la stabilité du continent, transformant la Tunisie, la Libye et l’Égypte en otage de l'impérialisme islamo capitaliste. Il vise aujourd’hui la Syrie, demain l'Algérie, le Liban, l'Iran et la liste est loin d'être exhaustive. N'oublions pas ce proverbe algérien qui dit que « ce sont des trous creusés par des rats qui font tomber le cheval »
*
Oui ! La Tunisie vit aujourd'hui une étape sensible de sa longue existence, elle est à un tournant de son histoire si riche, je reste néanmoins confiant dans l'avenir de la Tunisie forte de ses capacités humaines, de la tolérance et de l'intelligence légendaires de son peuple.
Un pays qui a donné naissance à la première constitution moderne dans un pays arabo-musulman, organisant le pouvoir politique mise en place le 26 avril 1861 par Mohammed Sadock Bey, après la proclamation du Pacte fondamental en 1857, un mouvement d'idées qui a longtemps inspiré les générations suivantes de Destouriens qui n’ont cessé de revendiquer une constitution dans les premières années du XXe siècle jusqu’à l’Assemblée nationale constituante après l’indépendance. Un pays qui a connu une entrée fracassante dans la modernité sous l'ère d'Ahmed Bey ( 1837-1855).
Un pays qui s'est distingué par son originalité, celle d'avoir aboli l'esclavage le 23 janvier 1846 soit deux ans avant la France (27 avril 1848).
Un pays, patrie de grands réformateurs courageux tel Kheireddine Pacha qui expliquait dès 1868 - je cite - « l'avenir de la civilisation islamique est lié à sa modernisation ».
Un pays, celui de Cheikh Mohamed Snoussi qui prônait dès 1897, la promotion de l'éducation des filles, ou encore d’Abdelkader Thâalbi, qui plaidait pour la suppression du hijab, que Bourguiba avait qualifié de « misérable torchon ».
Un pays de Mohamed Bayram, de Tahar Haddad, figures de proue du réformisme tunisien moderne.
Un pays qui s'est distingué par un ensemble de lois révolutionnaires largement en avance sur leur temps, je veux parler du CSP «Code de statut personnel » donnant de larges droits à la femme tunisienne, comme le consentement obligatoire au mariage, la création d’une procédure de divorce et l’abolition de la polygamie ou encore le droit à la double avortement médical et social dès 1969, soit 5 ans avant l'octroi de ce même droit aux femmes françaises… Ce pays ne peut sombrer dans l'irrationnel.
Je veux croire que la Tunisie restera à jamais debout devant les complots et les stratégies de déstabilisation.Tunisie-Secret.com
M. KAPSA
(*) M. KAPSA est le pseudonyme d’un universitaire franco-tunisien, spécialistes des questions de géostratégie – Nous le remercions pour cette contribution et cet appel courageux.