Après 30 années d’interdiction, le parti Ennahdha, légalisé en 2011, par Fouad Mebazaa et le premier ministre Mohamed Ghannouchi, sous la contrainte (ne l’oublions pas), a été propulsé sur la scène politique tunisienne par une « révolution » ayant eu pour conséquence politique la dissolution du RCD, le parti-Etat.
Le vide ainsi crée par la désagrégation du RCD a été vite occupé par Ennahdha, organisation internationale sectaire, structurée et fortunée. Aussi, pour légitimer son existence et sa soudaine réapparition, après plus de trente années d’éclipse, sur une scène politique tunisienne infantilisée par des décennies de marginalisation, Ennahdha a sciemment entrainé dans son sillage, en 2011, Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar, un parti sur lequel reposait, légitimement, les espoirs des tunisiens pour protéger leur modèle de société en proie à toutes les convoitises de la part de l’international des Frères musulmans appuyés par les pouvoirs américains, qataris et autres saoudiens.
Cette première phase d’ancrage politique établie, Ennahdha a manœuvré afin que les députés de l’ANC, constitutionnalistes au départ, se transforment en parlementaires en s’octroyant le droit de légiférer sur des sujets fondamentaux constituant le socle de la République et du modèle de société que la Tunisie a instauré depuis 1959.
Ainsi, Ennahdha a déclenché, à l’ANC, au travers des débats sur la religion, l’éducation, la femme, etc.. une remise en question de l’identité tunisienne et de son modèle de société. Même si la nouvelle constitution paraît intégrer les vecteurs d’une Tunisie poursuivant son enracinement dans la modernité, il n’en n’est pas moins que la révision sociétale initiée par Ennahdha durant ces trois dernières années, a permis un ancrage effectif et réel de ce parti dans la dans la conscience collective des tunisiens, et ce, seulement après trois années d’existence légale en Tunisie. Un ancrage mental qu’un parti idéologique comme le front populaire n’a pu réaliser durant des décennies.
Ennahdha n’est plus en marge de l’histoire de la Tunisie, elle a légitimé aujourd’hui son combat politique d’antan, destructeur de l’Etat tunisien, en épousant la forme d’un acteur principal de la construction de la démocratie en Tunisie avec en prime, pour l’histoire, Ali Larayedh signataire de la nouvelle constitution. D’une légalité forcée et une légitimité transitionnelle indécise entre 2011 et 2014, les élections législatives du 26 octobre 2014 on consacré durablement la « légitimité » de l’idéologie religieuse du parti Ennahdha comme un des vecteurs du modèle de société de la Tunisie.
Il n’est plus permis de remettre en cause l’Islam politique en Tunisie. C’est la raison pour laquelle Ennahdha sort aujourd’hui victorieuse de ces élections, en attendant de voir si la greffe de l’islam politique a pris ou sera refoulée par les générations futures.
Hichem El Phil
Le vide ainsi crée par la désagrégation du RCD a été vite occupé par Ennahdha, organisation internationale sectaire, structurée et fortunée. Aussi, pour légitimer son existence et sa soudaine réapparition, après plus de trente années d’éclipse, sur une scène politique tunisienne infantilisée par des décennies de marginalisation, Ennahdha a sciemment entrainé dans son sillage, en 2011, Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar, un parti sur lequel reposait, légitimement, les espoirs des tunisiens pour protéger leur modèle de société en proie à toutes les convoitises de la part de l’international des Frères musulmans appuyés par les pouvoirs américains, qataris et autres saoudiens.
Cette première phase d’ancrage politique établie, Ennahdha a manœuvré afin que les députés de l’ANC, constitutionnalistes au départ, se transforment en parlementaires en s’octroyant le droit de légiférer sur des sujets fondamentaux constituant le socle de la République et du modèle de société que la Tunisie a instauré depuis 1959.
Ainsi, Ennahdha a déclenché, à l’ANC, au travers des débats sur la religion, l’éducation, la femme, etc.. une remise en question de l’identité tunisienne et de son modèle de société. Même si la nouvelle constitution paraît intégrer les vecteurs d’une Tunisie poursuivant son enracinement dans la modernité, il n’en n’est pas moins que la révision sociétale initiée par Ennahdha durant ces trois dernières années, a permis un ancrage effectif et réel de ce parti dans la dans la conscience collective des tunisiens, et ce, seulement après trois années d’existence légale en Tunisie. Un ancrage mental qu’un parti idéologique comme le front populaire n’a pu réaliser durant des décennies.
Ennahdha n’est plus en marge de l’histoire de la Tunisie, elle a légitimé aujourd’hui son combat politique d’antan, destructeur de l’Etat tunisien, en épousant la forme d’un acteur principal de la construction de la démocratie en Tunisie avec en prime, pour l’histoire, Ali Larayedh signataire de la nouvelle constitution. D’une légalité forcée et une légitimité transitionnelle indécise entre 2011 et 2014, les élections législatives du 26 octobre 2014 on consacré durablement la « légitimité » de l’idéologie religieuse du parti Ennahdha comme un des vecteurs du modèle de société de la Tunisie.
Il n’est plus permis de remettre en cause l’Islam politique en Tunisie. C’est la raison pour laquelle Ennahdha sort aujourd’hui victorieuse de ces élections, en attendant de voir si la greffe de l’islam politique a pris ou sera refoulée par les générations futures.
Hichem El Phil