Béji Caïd Essebsi, l'architecte du "modèle tunisien" par lequel la Tunisie va retrouver sa personnalité et sa dignité.
Les Tunisiens ont pris l'habitude de montrer la voie aux autres pays arabes, du moins la voie de la liberté et de la modération. Trois ans après leur révolution qui renversa l'autocrate Ben Ali, amorçant la série des «printemps arabes», ils viennent de faire triompher dans les urnes les laïcs sur les islamistes d'Ennahda. Un «cap historique», ainsi salué par la France, est sans doute franchi dans une transition démocratique qui n'a pas été un long fleuve tranquille, et n'est pas encore au bout de ses peines.
Jusqu’à présent, c’était surtout Ennahdha qui faisait figure de modèle en matière « d’islamisme modéré ». Porté au pouvoir en 2011 grâce à la désunion des forces laïques, l’islam politique a échoué là comme ailleurs : mauvaise gestion de l’économie, assassinats d’opposants, laxisme coupable envers les terrorises…Du moins Ennahdha a-t-il fait la preuve de son patriotisme en s’effaçant pour permettre l’adoption d’une Constitution moderne et l’organisation d’élections libres.
Au moment de saisir leur deuxième chance, ce sont les démocrates qui ont montré l’exemple. Derrière la bannière de Béji Caïd Essebsi, vétéran de l’ère Bourguiba, une coalition laïque a été bâtie dans le seul but de faire barrage aux « barbus ». Ces derniers n’ont jamais eu qu’une majorité relative dans la société civile tunisienne, la plus éclairée du monde arabe. L’alliance des laïcs a permis de le montrer. Il se trouvera assurément des fous de Dieu pour en tirer la conclusion que l’islamisme « modéré » ne paie pas…
La Tunisie n’a pas réglé tous ses problèmes, loin s’en faut. Son économie va mal et elle a déjà fourni plus de 2500 jeunes au djihad irako-syrien. Mais quel contraste avec les autres pays de la région ! L’Algérie prostrée en attendant une relève politique. La Libye livrée à a furie des milices armées. L’Egypte repassée de l’intolérance des frères musulmans à la poigne de fer militaire…
Ce constat devrait pousser les démocraties en guerre contre l’Etat islamique à soutenir de toutes leurs forces l’expérience tunisienne : sa réussite constitue le meilleur antidote à la folie de tous les « califes ».
Philippe Géli, éditorial du Figaro du 28 octobre 2014.
Jusqu’à présent, c’était surtout Ennahdha qui faisait figure de modèle en matière « d’islamisme modéré ». Porté au pouvoir en 2011 grâce à la désunion des forces laïques, l’islam politique a échoué là comme ailleurs : mauvaise gestion de l’économie, assassinats d’opposants, laxisme coupable envers les terrorises…Du moins Ennahdha a-t-il fait la preuve de son patriotisme en s’effaçant pour permettre l’adoption d’une Constitution moderne et l’organisation d’élections libres.
Au moment de saisir leur deuxième chance, ce sont les démocrates qui ont montré l’exemple. Derrière la bannière de Béji Caïd Essebsi, vétéran de l’ère Bourguiba, une coalition laïque a été bâtie dans le seul but de faire barrage aux « barbus ». Ces derniers n’ont jamais eu qu’une majorité relative dans la société civile tunisienne, la plus éclairée du monde arabe. L’alliance des laïcs a permis de le montrer. Il se trouvera assurément des fous de Dieu pour en tirer la conclusion que l’islamisme « modéré » ne paie pas…
La Tunisie n’a pas réglé tous ses problèmes, loin s’en faut. Son économie va mal et elle a déjà fourni plus de 2500 jeunes au djihad irako-syrien. Mais quel contraste avec les autres pays de la région ! L’Algérie prostrée en attendant une relève politique. La Libye livrée à a furie des milices armées. L’Egypte repassée de l’intolérance des frères musulmans à la poigne de fer militaire…
Ce constat devrait pousser les démocraties en guerre contre l’Etat islamique à soutenir de toutes leurs forces l’expérience tunisienne : sa réussite constitue le meilleur antidote à la folie de tous les « califes ».
Philippe Géli, éditorial du Figaro du 28 octobre 2014.