A la cour d’appel de Paris, accompagné de son avocat Me Éric Bourlion, le cyber-djihadiste Nabil Amdouni s’est présenté le 29 février dernier pour demander l’allégement de sa peine de première instance : huit ans de prison ferme, assortis d’une interdiction définitive du territoire français à la fin de sa peine. « En Tunisie, je n’ai plus personne », a déclaré Nabil Amdouni, vraisemblablement ignorant que, grâce à lui et aux cybers-collabos qui ont fait la « révolution du jasmin », la Tunisie était devenue depuis 2011 la Mecque du cyber-dijihadisme et le premier pays exportateur de main d’œuvre terroriste dans le monde.
« Il y a autre chose à faire que la prison pour mon client », a plaidé son avocat français pour lequel expulser son client inoffensif « vers la Tunisie est contre notre intérêt, car après quatre années de déradicalisation en maison d'arrêt, on pourrait espérer un retour sur investissement » !
Comme la plupart des cybers-collabos tunisiens, Nabil Andoumi, a raté ses études universitaires. Après un baccalauréat littéraire et une année de droit en Tunisie, il est parti en France en 2003, où il est devenu maçon dans la ville de Toulon. En 2007, il a cofondé le site djihadiste « Choumoukh al-islam », qu’il administre puis en prend la direction pour en faire la principale plateforme de la section communication d’Al-Qaïda.
Lors de l’audience, le tribunal parisien a longuement décrit ce site subversif qui était, autour des années 2010 et 2011, l’un des plus « grands forums djihadistes du monde ». Grâce à son système de messagerie privée cryptée (le logiciel Moudjahidines secrets d’Al Qaeda), il représentait un moyen pour différents groupes terroristes de communiquer entre eux et vers l’extérieur, en publiant revendications et communiqués, ainsi qu’un lieu d’échanges et de transmission d’informations sensibles notamment pour préparer des opérations terroristes.
Notre cyber-djihadiste, Nabil Amdouni a par ailleursreconnu avoir facilité le départ au Yémen de deux jeunes recrues, pris connaissance d’un projet d’attentat en Espagne, transféré de l’argent à l’organisation djihadiste Fatah al-islam, envoyé des informations sensibles sur des infrastructures françaises à la demande de hauts dirigeants d’Al Qaeda, envisagé de partir faire le djihad en Afghanistan.
Son côté révolutionnaire tunisien, ayant activement contribué à la chute de Ben Ali, n’a pas été abordé, ni en ce lundi 29 février 2016, ni lors de son procès en mai 2015, à l’issu duquel il a été condamné à huit ans de prison assortie d'une interdiction définitive du territoire français. Avoir lutté pour la démocratie et les droits de l’homme en Tunisie n’est pas un crime. Ce serait plutôt une fierté pour laquelle il mériterait le prix Nobel, à l’instar de l’intégriste yéménite Tawakkol Karman !
Avant son arrestation, en juin 2012, à Toulon, par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, services secrets français), Nabil Amdouni vivait « entre deux mondes ». D’un côté, le monde réel, avec sa femme et ses enfants. Ils avaient acheté un petit appartement en Tunisie « pour préparer leur avenir ». De l’autre, la vie virtuelle sur le site. Lorsque la présidente du tribunal l’interroge sur la transmission de données permettant d’atteindre une cible : il répond en toute simplicité, « Pour moi, c’était un travail dont je ne voyais même pas le résultat. »
Dans son réquisitoire, le procureur a demandé aux juges de confirmer la peine de première instance, en l’alourdissant d’une période de sûreté de deux tiers. La décision du tribunal sera rendue le 5 avril prochain.
Lilia Ben Rejeb
Lien vidéo de la déclaration à l’AFP de Maître Éric Bourlion :
http://www.dailymotion.com/video/x2pasoe
« Il y a autre chose à faire que la prison pour mon client », a plaidé son avocat français pour lequel expulser son client inoffensif « vers la Tunisie est contre notre intérêt, car après quatre années de déradicalisation en maison d'arrêt, on pourrait espérer un retour sur investissement » !
Comme la plupart des cybers-collabos tunisiens, Nabil Andoumi, a raté ses études universitaires. Après un baccalauréat littéraire et une année de droit en Tunisie, il est parti en France en 2003, où il est devenu maçon dans la ville de Toulon. En 2007, il a cofondé le site djihadiste « Choumoukh al-islam », qu’il administre puis en prend la direction pour en faire la principale plateforme de la section communication d’Al-Qaïda.
Lors de l’audience, le tribunal parisien a longuement décrit ce site subversif qui était, autour des années 2010 et 2011, l’un des plus « grands forums djihadistes du monde ». Grâce à son système de messagerie privée cryptée (le logiciel Moudjahidines secrets d’Al Qaeda), il représentait un moyen pour différents groupes terroristes de communiquer entre eux et vers l’extérieur, en publiant revendications et communiqués, ainsi qu’un lieu d’échanges et de transmission d’informations sensibles notamment pour préparer des opérations terroristes.
Notre cyber-djihadiste, Nabil Amdouni a par ailleursreconnu avoir facilité le départ au Yémen de deux jeunes recrues, pris connaissance d’un projet d’attentat en Espagne, transféré de l’argent à l’organisation djihadiste Fatah al-islam, envoyé des informations sensibles sur des infrastructures françaises à la demande de hauts dirigeants d’Al Qaeda, envisagé de partir faire le djihad en Afghanistan.
Son côté révolutionnaire tunisien, ayant activement contribué à la chute de Ben Ali, n’a pas été abordé, ni en ce lundi 29 février 2016, ni lors de son procès en mai 2015, à l’issu duquel il a été condamné à huit ans de prison assortie d'une interdiction définitive du territoire français. Avoir lutté pour la démocratie et les droits de l’homme en Tunisie n’est pas un crime. Ce serait plutôt une fierté pour laquelle il mériterait le prix Nobel, à l’instar de l’intégriste yéménite Tawakkol Karman !
Avant son arrestation, en juin 2012, à Toulon, par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, services secrets français), Nabil Amdouni vivait « entre deux mondes ». D’un côté, le monde réel, avec sa femme et ses enfants. Ils avaient acheté un petit appartement en Tunisie « pour préparer leur avenir ». De l’autre, la vie virtuelle sur le site. Lorsque la présidente du tribunal l’interroge sur la transmission de données permettant d’atteindre une cible : il répond en toute simplicité, « Pour moi, c’était un travail dont je ne voyais même pas le résultat. »
Dans son réquisitoire, le procureur a demandé aux juges de confirmer la peine de première instance, en l’alourdissant d’une période de sûreté de deux tiers. La décision du tribunal sera rendue le 5 avril prochain.
Lilia Ben Rejeb
Lien vidéo de la déclaration à l’AFP de Maître Éric Bourlion :
http://www.dailymotion.com/video/x2pasoe