Cette affaire d’escroquerie dure, en effet, depuis 1994, c’est-à-dire à l’époque où la Justice tunisienne était aux ordres des mafieux et où certains magistrats et avocats ne jugeaient pas et ne plaidaient pas selon leur éthique et leur déontologie, mais selon leurs intérêts bassement financiers.
On avait cru que cette époque était révolue, que l’ère de la corruption et de l’iniquité était une page définitivement tournée. Mais les escrocs ont la vie longue et certains juges ont vite retrouvé leurs vieilles habitudes : chassez le naturel et il revient au galop !
Rappel des faits
Sa maison à la Soukra était le seul bien qui lui restait. Rachid Azouz, ex-commandant de l’armée de l’Air et ingénieur, avait tout perdu en 1986 : son bureau d’étude, ses terrains, ses voitures… Raison de cette descente aux enfers, un acte d’une rare bravoure et loyauté : l’évasion de Mohamed Mzali, le 3 septembre 1986, dont Rachid Azouz a été le stratège et l’exécutant, lorsque l’ancien Premier ministre disgracié par Bourguiba n’avait plus un seul ami.
Rachid Azouz a dû s’exiler en France pour échapper à la prison. Mais son frère (Ahmed Azouz, avocat), son neveu (Zied Azouz) et son propre fils, Nizar Azouz, n’ont pas eu cette chance. Dès le 6 septembre 1986, ils ont été arrêtés et Nizar Azouz a subi la torture pour dénoncer son père. Condamné à 6 mois de prison, ce dernier qui avait à l’époque à peine 20 ans, n’a été libéré qu’en mars 1987.
Avec l’arrivée de Ben Ali au pouvoir, en novembre 1987, Rachid Azouz décide de rompre l’exil et retourne en Tunisie en espérant récupérer ses biens et se remettre au travail. Une fois de plus, Rachid Azouz va en pâtir du pourrissement des relations entre son ami Mohamed Mzali et Ben Ali. Non seulement, il ne récupérera aucun des biens qui lui a été arbitrairement retiré, mais il ne pourra même pas retrouver son activité professionnelle, l’agrément de réouverture de son bureau d’étude lui ayant été refusé. Rachid Azouz aurait pu tout avoir s’il avait accepté de vendre sa villa de la Soukra à Belhassen Trabelsi !
Endetté auprès de la BIAT, sa maison étant sous hypothèque, sans ressources, Rachid Azouz finit par vendre sa maison à un certain Hachemi Lahdhiri, un avocat proche du pouvoir et surtout des Trabelsi, ce que Rachid Azouz ignorait. A cette époque (1993), cette propriété de 5000 m2, avec une superficie couverte de 742 m2, était estimée à 950 000 dinars. Rachid Azouz la brade à 400 000 dinars, à condition que l’acquéreur règle le reliquat de crédit de Rachid Azouz auprès de la BIAT, 50 000 dinars environ, portés à 170 000 avec les pénalités de retards de paiements. C’est explicitement mentionné dans le contrat de vente en date du 19 août 1994.
Fort du soutien dont il bénéficiait auprès des Trabelsi et au sein de la magistrature, Hachemi Lahdhiri ne payera pas le montant convenu à la BIAT, et sur les 400 000 dinars qu’il devait à Rachid Azouz, il ne versera que la modique somme de 130 000 dinars. C’est à ce prix que cet avocat à la réputation sulfureuse s’offrira une propriété estimé à 950 000 dinars.
Imbroglio politico-judiciaire
Ayant rapidement pris conscience qu’il s’est fait escroquer, Rachid Azouz a demandé, dès 1995, la résiliation du contrat de vente et la restitution de son bien, conformément aux dispositions de l’article 273 du Code des Obligations et Contrats. Ce n’est qu’en 2004 qu’il a obtenu gain de cause par le jugement No 33352, en date du 4 mars 2004, prononcé par le tribunal de première instance de Tunis.
Couvert par Moncef Trabelsi et la cohorte de juges qui étaient à ses ordres, Hachemi Lahdhiri s’est pourvu en appel et, par l’arrêté No 1969 daté du 18 mai 2005, la Cour d’Appel a débouté Rachid Azouz, enfreignant ainsi la loi (articles 242 et 273 du Code des Obligations et Contrats), et méprisant les engagements contractuels, les faits avérés et l’équité la plus élémentaire.
Comment a-t-il pu bénéficier d’un tel jugement ? La juge qui a prononcé ce verdict s’appelle Samira Gabsi, et elle a été « réquisitionnée » pour remplacer pendant une semaine un autre juge incorruptible et connu pour son courage, spécialement dans le but de prononcer un verdict favorable à Hachemi Lahdhiri et déboutant Rachid Azouz (Arrêt de la Cour d’Appel No 18969, en date du 18 mai 2005), invalidant ainsi le jugement No 33352, en date du 4 mars 2004, prononcé par le tribunal de première instance de Tunis. Le jour de l’audience, surpris par le changement d’un juge par un autre, l’avocat de Rachid Azouz, Maître Béchir Kantouche, a demandé le renvoie mais Samira Gabsi lui a refusé cette demande élémentaire, et pour cause !
On rappellera par ailleurs qu’en mai 2010, dans l’affaire 111/7605/2010, qui regroupait a priori cinq plaintes pour escroquerie et falsification de documents, qui ont été déposées par cinq personnes, ainsi que Rachid Azouz, Hachemi Lahdhiri a été condamné à deux ans de prison ferme (voir lien ci-dessous). Hachemi Lahdhiri n’effectuera bien évidemment jamais sa peine !
Ce n’est que tardivement, c’est-à-dire le 27 janvier 2014, que Hachemi Lahdhiri a finalement consenti à payer les 170 000 dinars à la BIAT. Ainsi, Hachemi Lahdhiri a attendu 20 ans avant d’honorer les termes de son contrat avec Rachid Azouz, à savoir le paiement des 170 000 dinars réclamés par la BIAT. Mais il laisse sur le dos de sa victime (Rachid Azouz) une ardoise de 350 000 dinars, représentants les agios et les intérêts cumulés sur une période de 20 ans, une dette que Rachid Azouz n’a pas à supporter.
Toujours en septembre 2014, pour ajouter à l’injustice l’avanie, Hachemi Lahdhiri a fait une requête auprès du procureur de la République sous le prétexte mensonger que Nizar Azouz (le fils de Rachid Azouz) a violé son domicile et l’a agressé chez lui à la Soukra. La brigade criminelle a alors convoqué Nizar Azouz, Rachid Azouz et Béchir Kantouche. Le but de cette manœuvre digne d’un mafieux était de mettre la pression sur tout le monde et particulièrement sur le père. Manque de chance pour cet escroc pourtant chevronné, Nizar Azouz n’était pas sur le sol tunisien à ce moment là, ce que la police des frontières a pu aisément confirmer.
La Cassation finira t-elle par réparer cette injustice criante ?
De 2005 à 2014, le dossier a disparu comme par enchantement ! Après avoir été lésé par une juge corrompue (Samira Gabsi), Rachid Azouz ne baisse pas les bras et se pourvoit en appel. Mais à nouveau, notre escroc corrompt la juge chargée de trancher cette affaire en lui offrant une somme alléchante. On ne révèlera pas pour le moment le nom de cette juge corrompue, on se contente seulement de dire qu’il s’agit de la sœur d’un ancien procureur de la république. En empochant cette somme d’argent, cette juge ne pouvait que se prononcer en faveur de son corrupteur. C’est ainsi que Hachemi Lahdhiri gagne tous ses procès, et pas seulement dans l’affaire l’opposant à Rachid Azouz.
Réussira t-il dans cet ultime recours devant la cour de Cassation ? Nous avons posé la question à Rachid Azouz et nous avons été surpris par sa réponse : « Comme dans tous les métiers, il y a toujours quelques brebis galeuses. La quasi-majorité des magistrats sont des gens honnêtes et intègres. J’ai donc confiance en la Justice ».
Nous saurons dans les jours qui viennent si Rachid Azouz a raison d’accorder une telle confiance à une Justice qui l’a dépouillée de tous ses biens depuis 1986 et qui a continué à protéger les escrocs rien que parce qu’ils ont les moyens de soudoyer certains magistrats corrompus et parce qu’ils savent jouer de leur influence au sein de parti au pouvoir : Nidaa Tounes.
Lotfi Khélil
Article en date du 20 mai 2013 :
http://www.tunisie-secret.com/Hachemi-Lahdhiri-grand-escroc-de-Tunisie-et-membre-de-Nidaa-Tounes%C2%A0_a971.html
Article en date du 10 août 2014 :
http://www.tunisie-secret.com/De-Moncef-Trabelsi-a-BCE-Affaire-Hachemi-Lahdhiri-Rachid-Azouz-suite-et-pas-fin_a995.html
On avait cru que cette époque était révolue, que l’ère de la corruption et de l’iniquité était une page définitivement tournée. Mais les escrocs ont la vie longue et certains juges ont vite retrouvé leurs vieilles habitudes : chassez le naturel et il revient au galop !
Rappel des faits
Sa maison à la Soukra était le seul bien qui lui restait. Rachid Azouz, ex-commandant de l’armée de l’Air et ingénieur, avait tout perdu en 1986 : son bureau d’étude, ses terrains, ses voitures… Raison de cette descente aux enfers, un acte d’une rare bravoure et loyauté : l’évasion de Mohamed Mzali, le 3 septembre 1986, dont Rachid Azouz a été le stratège et l’exécutant, lorsque l’ancien Premier ministre disgracié par Bourguiba n’avait plus un seul ami.
Rachid Azouz a dû s’exiler en France pour échapper à la prison. Mais son frère (Ahmed Azouz, avocat), son neveu (Zied Azouz) et son propre fils, Nizar Azouz, n’ont pas eu cette chance. Dès le 6 septembre 1986, ils ont été arrêtés et Nizar Azouz a subi la torture pour dénoncer son père. Condamné à 6 mois de prison, ce dernier qui avait à l’époque à peine 20 ans, n’a été libéré qu’en mars 1987.
Avec l’arrivée de Ben Ali au pouvoir, en novembre 1987, Rachid Azouz décide de rompre l’exil et retourne en Tunisie en espérant récupérer ses biens et se remettre au travail. Une fois de plus, Rachid Azouz va en pâtir du pourrissement des relations entre son ami Mohamed Mzali et Ben Ali. Non seulement, il ne récupérera aucun des biens qui lui a été arbitrairement retiré, mais il ne pourra même pas retrouver son activité professionnelle, l’agrément de réouverture de son bureau d’étude lui ayant été refusé. Rachid Azouz aurait pu tout avoir s’il avait accepté de vendre sa villa de la Soukra à Belhassen Trabelsi !
Endetté auprès de la BIAT, sa maison étant sous hypothèque, sans ressources, Rachid Azouz finit par vendre sa maison à un certain Hachemi Lahdhiri, un avocat proche du pouvoir et surtout des Trabelsi, ce que Rachid Azouz ignorait. A cette époque (1993), cette propriété de 5000 m2, avec une superficie couverte de 742 m2, était estimée à 950 000 dinars. Rachid Azouz la brade à 400 000 dinars, à condition que l’acquéreur règle le reliquat de crédit de Rachid Azouz auprès de la BIAT, 50 000 dinars environ, portés à 170 000 avec les pénalités de retards de paiements. C’est explicitement mentionné dans le contrat de vente en date du 19 août 1994.
Fort du soutien dont il bénéficiait auprès des Trabelsi et au sein de la magistrature, Hachemi Lahdhiri ne payera pas le montant convenu à la BIAT, et sur les 400 000 dinars qu’il devait à Rachid Azouz, il ne versera que la modique somme de 130 000 dinars. C’est à ce prix que cet avocat à la réputation sulfureuse s’offrira une propriété estimé à 950 000 dinars.
Imbroglio politico-judiciaire
Ayant rapidement pris conscience qu’il s’est fait escroquer, Rachid Azouz a demandé, dès 1995, la résiliation du contrat de vente et la restitution de son bien, conformément aux dispositions de l’article 273 du Code des Obligations et Contrats. Ce n’est qu’en 2004 qu’il a obtenu gain de cause par le jugement No 33352, en date du 4 mars 2004, prononcé par le tribunal de première instance de Tunis.
Couvert par Moncef Trabelsi et la cohorte de juges qui étaient à ses ordres, Hachemi Lahdhiri s’est pourvu en appel et, par l’arrêté No 1969 daté du 18 mai 2005, la Cour d’Appel a débouté Rachid Azouz, enfreignant ainsi la loi (articles 242 et 273 du Code des Obligations et Contrats), et méprisant les engagements contractuels, les faits avérés et l’équité la plus élémentaire.
Comment a-t-il pu bénéficier d’un tel jugement ? La juge qui a prononcé ce verdict s’appelle Samira Gabsi, et elle a été « réquisitionnée » pour remplacer pendant une semaine un autre juge incorruptible et connu pour son courage, spécialement dans le but de prononcer un verdict favorable à Hachemi Lahdhiri et déboutant Rachid Azouz (Arrêt de la Cour d’Appel No 18969, en date du 18 mai 2005), invalidant ainsi le jugement No 33352, en date du 4 mars 2004, prononcé par le tribunal de première instance de Tunis. Le jour de l’audience, surpris par le changement d’un juge par un autre, l’avocat de Rachid Azouz, Maître Béchir Kantouche, a demandé le renvoie mais Samira Gabsi lui a refusé cette demande élémentaire, et pour cause !
On rappellera par ailleurs qu’en mai 2010, dans l’affaire 111/7605/2010, qui regroupait a priori cinq plaintes pour escroquerie et falsification de documents, qui ont été déposées par cinq personnes, ainsi que Rachid Azouz, Hachemi Lahdhiri a été condamné à deux ans de prison ferme (voir lien ci-dessous). Hachemi Lahdhiri n’effectuera bien évidemment jamais sa peine !
Ce n’est que tardivement, c’est-à-dire le 27 janvier 2014, que Hachemi Lahdhiri a finalement consenti à payer les 170 000 dinars à la BIAT. Ainsi, Hachemi Lahdhiri a attendu 20 ans avant d’honorer les termes de son contrat avec Rachid Azouz, à savoir le paiement des 170 000 dinars réclamés par la BIAT. Mais il laisse sur le dos de sa victime (Rachid Azouz) une ardoise de 350 000 dinars, représentants les agios et les intérêts cumulés sur une période de 20 ans, une dette que Rachid Azouz n’a pas à supporter.
Toujours en septembre 2014, pour ajouter à l’injustice l’avanie, Hachemi Lahdhiri a fait une requête auprès du procureur de la République sous le prétexte mensonger que Nizar Azouz (le fils de Rachid Azouz) a violé son domicile et l’a agressé chez lui à la Soukra. La brigade criminelle a alors convoqué Nizar Azouz, Rachid Azouz et Béchir Kantouche. Le but de cette manœuvre digne d’un mafieux était de mettre la pression sur tout le monde et particulièrement sur le père. Manque de chance pour cet escroc pourtant chevronné, Nizar Azouz n’était pas sur le sol tunisien à ce moment là, ce que la police des frontières a pu aisément confirmer.
La Cassation finira t-elle par réparer cette injustice criante ?
De 2005 à 2014, le dossier a disparu comme par enchantement ! Après avoir été lésé par une juge corrompue (Samira Gabsi), Rachid Azouz ne baisse pas les bras et se pourvoit en appel. Mais à nouveau, notre escroc corrompt la juge chargée de trancher cette affaire en lui offrant une somme alléchante. On ne révèlera pas pour le moment le nom de cette juge corrompue, on se contente seulement de dire qu’il s’agit de la sœur d’un ancien procureur de la république. En empochant cette somme d’argent, cette juge ne pouvait que se prononcer en faveur de son corrupteur. C’est ainsi que Hachemi Lahdhiri gagne tous ses procès, et pas seulement dans l’affaire l’opposant à Rachid Azouz.
Réussira t-il dans cet ultime recours devant la cour de Cassation ? Nous avons posé la question à Rachid Azouz et nous avons été surpris par sa réponse : « Comme dans tous les métiers, il y a toujours quelques brebis galeuses. La quasi-majorité des magistrats sont des gens honnêtes et intègres. J’ai donc confiance en la Justice ».
Nous saurons dans les jours qui viennent si Rachid Azouz a raison d’accorder une telle confiance à une Justice qui l’a dépouillée de tous ses biens depuis 1986 et qui a continué à protéger les escrocs rien que parce qu’ils ont les moyens de soudoyer certains magistrats corrompus et parce qu’ils savent jouer de leur influence au sein de parti au pouvoir : Nidaa Tounes.
Lotfi Khélil
Article en date du 20 mai 2013 :
http://www.tunisie-secret.com/Hachemi-Lahdhiri-grand-escroc-de-Tunisie-et-membre-de-Nidaa-Tounes%C2%A0_a971.html
Article en date du 10 août 2014 :
http://www.tunisie-secret.com/De-Moncef-Trabelsi-a-BCE-Affaire-Hachemi-Lahdhiri-Rachid-Azouz-suite-et-pas-fin_a995.html