Lundi 11 janvier, à l’Assemblée nationale et au cours de la plénière consacrée au vote de confiance pour le gouvernement Habib Essid, un certain Salem Labiadh, député du minuscule « Mouvement du peuple » et qui faisait office de ministre de l’Education nationale au sein du gouvernement d’Ali Larayedh, s’en est violemment pris à Khémaïes Jhinaoui dont il conteste la désignation à la tête du ministère des Affaires étrangères. Raison invoquée : en 1996, il a été chef du bureau des intérêts tunisiens dans la capitale israélienne.
Ce député à l’islamisme refoulé et à l’arabisme figuratif et tardif s’est dit consterné par cette nomination : « Vous rendrez compte devant l’histoire d’avoir nommé cette personne » a t-il lancé au chef du gouvernement Habib Essid. Usant d’une logomachie désuète mais à laquelle certains Tunisiens imbéciles ne sont malheureusement pas insensibles, il a osé une comparaison démagogique dont seuls les Frères musulmans sont capables : « S’il y avait au sein de l’Etat israélien et sioniste un ancien nazi ou collaborateur de Vichy, est-ce qu’on lui permettrait d’en être membre ? » En d’autres termes, l’Etat tunisien sous la présidence de Ben Ali et l’Etat israélien se valent !
Dans son envolée pseudo-patriotique, Salem Labiadh a conjuré le chef du gouvernement Habib Essid, « au nom du nationalisme, de l’arabisme et de l’islam, de ne pas accepter un ministre des Affaires étrangères qui a travaillé avec cette entité sioniste…Il y a dans la fonction que vous venez de lui attribuer une humiliation de la Tunisie et une agression contre les Tunisiens ».
Ce qui est humiliant pour la Tunisie c’est que cet individu ait été ministre de l’Education nationale et qu’il soit aujourd’hui député du peuple, comme Samia Abbou et Mbarka Aouinia Brahmi (la veuve du « martyr »), qui ont été elles aussi indignées de voir Khémaïes Jhinaoui à la tête de la diplomatie tunisienne, en brandissant la réaction du sacro-saint peuple « qui bouillonne de colère ». Il est vrai qu'à l'époque, la Tunisie n'était pas à une humiliation près. L'humiliation suprême était de voir un Moncef Marzouki au palais de Carthage.
Ce ramassis d’ignares qu’un caprice de l’histoire a installé dans cette enceinte nationale ignore tout du fonctionnement d’un Etat, de la diplomatie et des relations internationales. Ils ne savent pas que l’ouverture d’un Bureau d’intérêt à Tel Aviv, en 1996, était la conséquence logique des accords d’Oslo conclus entre les Palestiniens et le Israéliens. Mieux encore, que cette décision du gouvernement tunisien n’a été prise qu’après le souhait et l’aval de Yasser Arafat, ainsi qu’à la suite d’un large consensus au sein de la Ligue des Etats Arabes. C’était à l’époque où la paix était encore possible et c’était une décision courageuse parfaitement compatible avec la vision bourguibienne de la diplomatie tunisienne.
C’est pour dire que les Palestiniens n’ont pas besoin de ces « députés » de la fin des temps pour défendre leur cause. Ils ont par contre besoin de la « vaillance » de ces députés de pacotille en d’autres circonstances et au sujet d’autres Etats dont ils sont les esclaves, à savoir la Turquie et le Qatar. Si le premier entretient, depuis 1986, des relations diplomatiques, économiques et politiques avec « l’entité sioniste » et qu’il a été le seul pays musulman à reconnaitre Israël dès 1949, le second n’a jamais fermé sa représentation diplomatique à Tel Aviv, même après l’échec des accords d’Oslo, et ce contrairement à la Tunisie.
C’est pour dire aussi que Khémaïes Jhinaoui est le ministre qu’il faut à la place qu’il faut, n’en déplaise aux hypocrites et aux arrivistes qui n’ont de compétences que les CV arrangés et d’arguments que la falsification de l’histoire et la vindicte populacière. L’actuel ministre des Affaires étrangères est l’homme qu’il faut à ce poste sensible précisément en raison de ses compétences et de son expérience reconnue par tous les diplomates tunisiens. Avocat, diplômé de sciences-politiques et de relations internationales, il a été ambassadeur de Tunisie auprès de la cour de Saint James (Londres, Royaume Uni), puis ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de la république d’Irlande avec résidence à Londres. De 2008 à 2011, il a été ambassadeur de Tunisie en Russie, avant de devenir Secrétaire d’Etat auprès du ministère des Affaires étrangères lorsque le portefeuille de ce ministère était détenu par le très médiocre Mouldi Kéfi. C’était dans le gouvernement transitoire de M.Béji Caïd Essebi et à cette époque, aucune voix ne s‘est élevée pour stigmatiser M.Khémaïes Jhinaoui. Révolution du jasmin oblige !!!
Nébil Ben Yahmed
Ce député à l’islamisme refoulé et à l’arabisme figuratif et tardif s’est dit consterné par cette nomination : « Vous rendrez compte devant l’histoire d’avoir nommé cette personne » a t-il lancé au chef du gouvernement Habib Essid. Usant d’une logomachie désuète mais à laquelle certains Tunisiens imbéciles ne sont malheureusement pas insensibles, il a osé une comparaison démagogique dont seuls les Frères musulmans sont capables : « S’il y avait au sein de l’Etat israélien et sioniste un ancien nazi ou collaborateur de Vichy, est-ce qu’on lui permettrait d’en être membre ? » En d’autres termes, l’Etat tunisien sous la présidence de Ben Ali et l’Etat israélien se valent !
Dans son envolée pseudo-patriotique, Salem Labiadh a conjuré le chef du gouvernement Habib Essid, « au nom du nationalisme, de l’arabisme et de l’islam, de ne pas accepter un ministre des Affaires étrangères qui a travaillé avec cette entité sioniste…Il y a dans la fonction que vous venez de lui attribuer une humiliation de la Tunisie et une agression contre les Tunisiens ».
Ce qui est humiliant pour la Tunisie c’est que cet individu ait été ministre de l’Education nationale et qu’il soit aujourd’hui député du peuple, comme Samia Abbou et Mbarka Aouinia Brahmi (la veuve du « martyr »), qui ont été elles aussi indignées de voir Khémaïes Jhinaoui à la tête de la diplomatie tunisienne, en brandissant la réaction du sacro-saint peuple « qui bouillonne de colère ». Il est vrai qu'à l'époque, la Tunisie n'était pas à une humiliation près. L'humiliation suprême était de voir un Moncef Marzouki au palais de Carthage.
Ce ramassis d’ignares qu’un caprice de l’histoire a installé dans cette enceinte nationale ignore tout du fonctionnement d’un Etat, de la diplomatie et des relations internationales. Ils ne savent pas que l’ouverture d’un Bureau d’intérêt à Tel Aviv, en 1996, était la conséquence logique des accords d’Oslo conclus entre les Palestiniens et le Israéliens. Mieux encore, que cette décision du gouvernement tunisien n’a été prise qu’après le souhait et l’aval de Yasser Arafat, ainsi qu’à la suite d’un large consensus au sein de la Ligue des Etats Arabes. C’était à l’époque où la paix était encore possible et c’était une décision courageuse parfaitement compatible avec la vision bourguibienne de la diplomatie tunisienne.
C’est pour dire que les Palestiniens n’ont pas besoin de ces « députés » de la fin des temps pour défendre leur cause. Ils ont par contre besoin de la « vaillance » de ces députés de pacotille en d’autres circonstances et au sujet d’autres Etats dont ils sont les esclaves, à savoir la Turquie et le Qatar. Si le premier entretient, depuis 1986, des relations diplomatiques, économiques et politiques avec « l’entité sioniste » et qu’il a été le seul pays musulman à reconnaitre Israël dès 1949, le second n’a jamais fermé sa représentation diplomatique à Tel Aviv, même après l’échec des accords d’Oslo, et ce contrairement à la Tunisie.
C’est pour dire aussi que Khémaïes Jhinaoui est le ministre qu’il faut à la place qu’il faut, n’en déplaise aux hypocrites et aux arrivistes qui n’ont de compétences que les CV arrangés et d’arguments que la falsification de l’histoire et la vindicte populacière. L’actuel ministre des Affaires étrangères est l’homme qu’il faut à ce poste sensible précisément en raison de ses compétences et de son expérience reconnue par tous les diplomates tunisiens. Avocat, diplômé de sciences-politiques et de relations internationales, il a été ambassadeur de Tunisie auprès de la cour de Saint James (Londres, Royaume Uni), puis ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de la république d’Irlande avec résidence à Londres. De 2008 à 2011, il a été ambassadeur de Tunisie en Russie, avant de devenir Secrétaire d’Etat auprès du ministère des Affaires étrangères lorsque le portefeuille de ce ministère était détenu par le très médiocre Mouldi Kéfi. C’était dans le gouvernement transitoire de M.Béji Caïd Essebi et à cette époque, aucune voix ne s‘est élevée pour stigmatiser M.Khémaïes Jhinaoui. Révolution du jasmin oblige !!!
Nébil Ben Yahmed