C’est sur la base d’une communication par Skype que nous avons eu avec un avocat Américain et ami de Ridha Grira, que nous publions le présent article. N.S, nous dit détenir des documents « extrêmement graves » pour ceux qui ont décidé de mettre en prison l’ancien ministre de la Défense et qui continuent à manœuvrer pour le maintenir en incarcération malgré son état de santé très inquiétant.
Le lundi 17 juin 2013, le juge de la chambre 13 (une chambre qui n’existait pas du temps de Ben Ali, qui a été crée il y a environ un an et qui est, jusqu’à ce jour, sous le contrôle exclusif de Noureddine Bhiri), a refusé la demande de libération de Ridha Grira dans l’une des quatre affaires pour lesquelles il a été arbitrairement arrêté.
Ce qui attire l’attention dans cette histoire est que la demande en libération déposée par son avocat, Maitre Hassen Ghodbani, devait être examinée par la chambre 22. Seulement voilà, et contre toute attente, la demande a été examinée par la chambre 13. Même le procureur général de la République, qui était en charge du dossier, n’a pas été pas informé par ce changement soudain. En effet, dans une note qui accompagnait la demande en libération et dont Tunisie-Secret a pu obtenir une copie, on voyait clairement le procureur général de la République s’adresser au juge de la chambre 22, lui donnant un avis « TRES favorable » concernant la requête en libération de l’ancien ministre de la Défense. C’est cette décision qui a mis le feu aux poudres compte tenu de l’état de santé extrêmement préoccupant de Ridha Grira, auquel une grande militante des droits de l’homme, Madame Violette Daguerre, présidente de la Commission Arabe des droits de l’Homme, a pu rendre visite en mars 2013. Après avoir rencontrée Ridha Grira dans sa prison une seconde fois, le 6 juin 2013, elle a décidé d’écrire, le 18 juin 2013, une lettre à Moncef Marzouki, dont elle fut l’une des meilleurs amis en France, et dans laquelle elle a demandé la libération de l’ancien ministre de la Défense (voir sa lettre ci-dessous).
L’ami avocat américain de Ridha Grira a par ailleurs confié à Tunisie Secret qu’il « est en possession de plusieurs documents et enregistrements très sensibles, qui lui ont été remis en main propre par son client et ami Ridha Grira avant son arrestation, documents en relation avec la journée du 14 janvier 2011 ». Notamment les fameuses conversations téléphoniques qui ont eu lieu entre le Président Ben Ali et Ridha Grira, dont Tunisie-Secret a déjà été le premier site d’information à publier la transcription intégrale.
Ridha Grira avait à l’époque demandé à son ami américain de garder dans le plus grand secret ces informations et de ne « les dévoiler que dans le cas où il serait inquiété, ou qu’on veuille lui faire porter le chapeau en tant qu’ancien Ministre de la Défense Nationale », nous a confié N.S. Ces documents prouveraient l’implication d’un « bon nombre d’hommes d’affaires et de hauts responsables de la garde présidentielle ainsi que de la sécurité nationale dans le coup d’Etat avorté grâce à Ridha Grira », le soir même du 14 janvier 2011.
L’avocat américain a précisé que son ami et client, en sa qualité d’Homme d’Etat, ne tenait pas à rendre publique ce genre d’informations jugées très délicates et qui peuvent porter atteinte à la sécurité de l’Etat tant que le pays serait instable. Cependant, nous confie Monsieur N.S, et au vu de la dégradation de l’état de santé de Ridha Grira, il (N.S) a décidé de rende publique ces informations dans les prochains jours pour « sauver la vie d’un homme qui ne mérite pas ce sort et qui a évité à la Tunisie le pire ». Il nous a précisé que « de toute façon, son client n’a plus rien à perdre et qu’il ne tolère plus la tournure qu’a pris son arrestation depuis le 20 septembre 2011 », et qu’il est déterminé à mettre fin à cette mascarade politico-judiciaire.
En effet, l’avocat de Ridha Grira a affirmé que son client est victime d’un complot qui ne vise pas uniquement sa personne mais toute la Tunisie. Selon N.S, Ridha Grira est toujours maintenu en état d’arrestation dans le but de cacher aux Tunisiens la vérité sur ce qui s’est réellement passé entre le mois d’aout 2011 et le 14 janvier 2011, insistant sur le fait que son client , et avec l’aide des États-majors de l’armée et de quelques hauts cadres de la Sureté Nationale, ont dirigé à eux seuls le pays après le départ du président Ben Ali et ce jusqu’au 27 janvier 2011, date à laquelle M. Grira a été démit de ses fonctions sur ordre de l’ancien premier ministre Mohamed Ghannouchi pour des fins personnelles et non pas sous la pression de Kasbah 1, comme cela a été rapporté à l’époque.
L’avocat américain a précisé que Ridha Grira a décidé de « fermer la porte définitivement devant un retour éventuel du président Ben Ali en se basant sur des rapports que lui transmettaient les renseignements militaires et les services spéciaux », rapports qualifiés par N.S de « très inquiétants ». Ridha Grira avait compris que le Président Ben Ali était « fini » et que son retour plongerait la Tunisie dans une guerre civile « entre ceux qui sont restés fidèles au régime et au président Ben Ali d’une part et ceux qui avaient préparé le coup d’Etat d’autre part ».
L’avocat américain a en outre souligné que son client, ainsi que les Etat Majors qui travaillaient sous ses commandes à l’instar du Général Ammar et le Général Chabir, ont agi durant cette période en tant que vrais patriotes, mettant ainsi de côté toutes les tentations et évitant le pire à la Tunisie.
Selon nos propres sources, Ridha Grira a été arrêté sur ordre de l’ancien Premier Ministre Béji Caïd Essebsi non pas pour des affaires liées à son passage au Ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, mais plutôt pour avoir déjoué un coup d’Etat finement ficelé de l’intérieur par des personnes qui étaient « très proches du Président Ben Ali », en collaboration avec des hommes d’affaires et quelques services étrangers. Selon les dernières informations reçues par Tunisie-Secret, M.Beji Caïd Essebsi se défend d’avoir été en quoique ce soit responsable de l’arrestation de Ridha Grira. « Ce n’est pas moi mais Rachid Ammar, qui a été très contrarié par les déclarations de Grira au sujet des snipers », aurait récemment confié Béji Caïd Essebsi.
Pour vérifier l’authenticité de nos révélations, Tunisie Secret a contacté un proche de Ridha Grira. Ce dernier s’est contenté de nous rappeler le rôle joué par Grira le jour du 14 janvier 2011 tout en affirmant que l’avocat américain « détient des documents importants », sans affirmer ni infirmer les propos de l’avocat en question. Il nous a précisé que N.S est en relation avec d’autres avocats assignés par des amis à Ridha Grira, « qu’il connait depuis qu'il était étudiant en France et avec qui il a entretenu de très bonnes relations », tout en soulignant que ces avocats « œuvrent dans le cadre des lois tunisiennes et dans le respect le plus total de la justice tunisienne ». Il a terminé son propos en nous disant que « la famille de Ridha Grira s’exprimera en temps et moment voulu, qu’elle poursuivra en justice tous ceux qui ont fomenté cette kabbale contre Ridha Grira et qu’elle laissera par la suite l’histoire juger par elle-même ».
Karim Zmerli
La lettre de Madame Violette Daguerre
"Monsieur Le Président,
En vous écrivant ce courrier, Monsieur le Président, j’ai été motivée par votre sensibilité connue aux sujets qui touchent aux droits de l’homme, vous qui faites partie de ceux qui ont consacré leur vie à la promotion des droits de l’homme, dans le monde arabe en général, et particulièrement en Tunisie. Et la révolution en Tunisie, qui vous a porté à la présidence, a provoqué un changement dans la nature de la gouvernance et a consacré la voie de la démocratisation et les valeurs des droits de l'homme.
Comme vous le savez, parmi les répercussions de l'ère post-révolution, l’arrestation de personnalités qui ont servi l'Etat pendant la période précédant la révolution. Parmi ces personnalités figure M. Ridha Grira qui a été emprisonné dans l'attente de son procès sur la base d’accusations qui lui ont été attribuées. Cependant, ce qui s'est passé et n'était pas prévu, est le fait qu’il soit atteint d’une maladie incurable. Disons que sa maladie s'est aggravée au point de le mettre dans une situation très difficile, que j’ai eu l’occasion moi-même de constater lorsque je lui ai rendu visite à la prison de la Mornaguia.
Monsieur le Président,
Il est clair que la loi de l'organisation provisoire des pouvoirs vous donne le droit d'exercer une grâce lorsque la situation l’exige. Et le cas de M. Grira, qui souffre d'une aggravation de sa maladie dans des conditions de détention, fait partie des cas qui permettent au chef de l'Etat d’intervenir avec tout son poids. Ceci est dans le cadre de la consécration des principes humanitaires, qui prônent la miséricorde lorsqu’un détenu est atteint d’une maladie grave lui faisant perdre ses sens ou sa personnalité pénale. L'homme, quelles que soient ses crimes, ne peut plus être considéré comme responsable lorsqu’il devient dans un état faisant craindre le désespoir.
Monsieur le Président,
Alors qu’on vous présente cette demande en tant qu’association dont vous étiez un cadre très actif, nous sollicitons auprès de votre excellence un geste généreux de la part d’un militant des droits de l’Homme, au dessus de tout, afin de venir en aide à un homme dont la maladie l’a pratiquement anéanti. Et vous savez plus que quiconque que les droits de l'homme dans leur concept global et complet veulent que nul être humain ne doit supporter l’insupportable. Et que la première et la dernière obsession de l’homme est sa dignité quelque soit sa situation, qu’il soit en liberté ou en prison, ou de manière plus générale pendant sa vie ou après sa mort. Car la peine, quel que soit son origine, sa cause et ses raisons, n'est pas un remède, mais ne doit servir qu’à la réforme, la justice et l'équité.
Ainsi, nous vous prions, Monsieur le Président, 1 – d’activer la loi d'amnistie spéciale, 2 - de prendre connaissance de tous les faits concernant l’état de santé de M. Ridha Grira, 3 - et de délivrer une amnistie spéciale à M. Grira en raison de son état de santé. Ceci serait considéré comme une attitude noble de votre part et une réelle consécration de la globalité des droits de l'homme et de leur universalité.
Je vous remercie infiniment, Monsieur le Président, pour votre attention à ma lettre. J’ai grand espoir que ma demande aura un accueil favorable dans les meilleurs délais possibles, avec mes vœux de succès dans vos fonctions au service de votre pays".
Violette Daguerre, le 18 juin 2013.
Maya Jribi appelle à la libération de Ridha Grira pour raisons de santé
Le lundi 17 juin 2013, le juge de la chambre 13 (une chambre qui n’existait pas du temps de Ben Ali, qui a été crée il y a environ un an et qui est, jusqu’à ce jour, sous le contrôle exclusif de Noureddine Bhiri), a refusé la demande de libération de Ridha Grira dans l’une des quatre affaires pour lesquelles il a été arbitrairement arrêté.
Ce qui attire l’attention dans cette histoire est que la demande en libération déposée par son avocat, Maitre Hassen Ghodbani, devait être examinée par la chambre 22. Seulement voilà, et contre toute attente, la demande a été examinée par la chambre 13. Même le procureur général de la République, qui était en charge du dossier, n’a pas été pas informé par ce changement soudain. En effet, dans une note qui accompagnait la demande en libération et dont Tunisie-Secret a pu obtenir une copie, on voyait clairement le procureur général de la République s’adresser au juge de la chambre 22, lui donnant un avis « TRES favorable » concernant la requête en libération de l’ancien ministre de la Défense. C’est cette décision qui a mis le feu aux poudres compte tenu de l’état de santé extrêmement préoccupant de Ridha Grira, auquel une grande militante des droits de l’homme, Madame Violette Daguerre, présidente de la Commission Arabe des droits de l’Homme, a pu rendre visite en mars 2013. Après avoir rencontrée Ridha Grira dans sa prison une seconde fois, le 6 juin 2013, elle a décidé d’écrire, le 18 juin 2013, une lettre à Moncef Marzouki, dont elle fut l’une des meilleurs amis en France, et dans laquelle elle a demandé la libération de l’ancien ministre de la Défense (voir sa lettre ci-dessous).
L’ami avocat américain de Ridha Grira a par ailleurs confié à Tunisie Secret qu’il « est en possession de plusieurs documents et enregistrements très sensibles, qui lui ont été remis en main propre par son client et ami Ridha Grira avant son arrestation, documents en relation avec la journée du 14 janvier 2011 ». Notamment les fameuses conversations téléphoniques qui ont eu lieu entre le Président Ben Ali et Ridha Grira, dont Tunisie-Secret a déjà été le premier site d’information à publier la transcription intégrale.
Ridha Grira avait à l’époque demandé à son ami américain de garder dans le plus grand secret ces informations et de ne « les dévoiler que dans le cas où il serait inquiété, ou qu’on veuille lui faire porter le chapeau en tant qu’ancien Ministre de la Défense Nationale », nous a confié N.S. Ces documents prouveraient l’implication d’un « bon nombre d’hommes d’affaires et de hauts responsables de la garde présidentielle ainsi que de la sécurité nationale dans le coup d’Etat avorté grâce à Ridha Grira », le soir même du 14 janvier 2011.
L’avocat américain a précisé que son ami et client, en sa qualité d’Homme d’Etat, ne tenait pas à rendre publique ce genre d’informations jugées très délicates et qui peuvent porter atteinte à la sécurité de l’Etat tant que le pays serait instable. Cependant, nous confie Monsieur N.S, et au vu de la dégradation de l’état de santé de Ridha Grira, il (N.S) a décidé de rende publique ces informations dans les prochains jours pour « sauver la vie d’un homme qui ne mérite pas ce sort et qui a évité à la Tunisie le pire ». Il nous a précisé que « de toute façon, son client n’a plus rien à perdre et qu’il ne tolère plus la tournure qu’a pris son arrestation depuis le 20 septembre 2011 », et qu’il est déterminé à mettre fin à cette mascarade politico-judiciaire.
En effet, l’avocat de Ridha Grira a affirmé que son client est victime d’un complot qui ne vise pas uniquement sa personne mais toute la Tunisie. Selon N.S, Ridha Grira est toujours maintenu en état d’arrestation dans le but de cacher aux Tunisiens la vérité sur ce qui s’est réellement passé entre le mois d’aout 2011 et le 14 janvier 2011, insistant sur le fait que son client , et avec l’aide des États-majors de l’armée et de quelques hauts cadres de la Sureté Nationale, ont dirigé à eux seuls le pays après le départ du président Ben Ali et ce jusqu’au 27 janvier 2011, date à laquelle M. Grira a été démit de ses fonctions sur ordre de l’ancien premier ministre Mohamed Ghannouchi pour des fins personnelles et non pas sous la pression de Kasbah 1, comme cela a été rapporté à l’époque.
L’avocat américain a précisé que Ridha Grira a décidé de « fermer la porte définitivement devant un retour éventuel du président Ben Ali en se basant sur des rapports que lui transmettaient les renseignements militaires et les services spéciaux », rapports qualifiés par N.S de « très inquiétants ». Ridha Grira avait compris que le Président Ben Ali était « fini » et que son retour plongerait la Tunisie dans une guerre civile « entre ceux qui sont restés fidèles au régime et au président Ben Ali d’une part et ceux qui avaient préparé le coup d’Etat d’autre part ».
L’avocat américain a en outre souligné que son client, ainsi que les Etat Majors qui travaillaient sous ses commandes à l’instar du Général Ammar et le Général Chabir, ont agi durant cette période en tant que vrais patriotes, mettant ainsi de côté toutes les tentations et évitant le pire à la Tunisie.
Selon nos propres sources, Ridha Grira a été arrêté sur ordre de l’ancien Premier Ministre Béji Caïd Essebsi non pas pour des affaires liées à son passage au Ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, mais plutôt pour avoir déjoué un coup d’Etat finement ficelé de l’intérieur par des personnes qui étaient « très proches du Président Ben Ali », en collaboration avec des hommes d’affaires et quelques services étrangers. Selon les dernières informations reçues par Tunisie-Secret, M.Beji Caïd Essebsi se défend d’avoir été en quoique ce soit responsable de l’arrestation de Ridha Grira. « Ce n’est pas moi mais Rachid Ammar, qui a été très contrarié par les déclarations de Grira au sujet des snipers », aurait récemment confié Béji Caïd Essebsi.
Pour vérifier l’authenticité de nos révélations, Tunisie Secret a contacté un proche de Ridha Grira. Ce dernier s’est contenté de nous rappeler le rôle joué par Grira le jour du 14 janvier 2011 tout en affirmant que l’avocat américain « détient des documents importants », sans affirmer ni infirmer les propos de l’avocat en question. Il nous a précisé que N.S est en relation avec d’autres avocats assignés par des amis à Ridha Grira, « qu’il connait depuis qu'il était étudiant en France et avec qui il a entretenu de très bonnes relations », tout en soulignant que ces avocats « œuvrent dans le cadre des lois tunisiennes et dans le respect le plus total de la justice tunisienne ». Il a terminé son propos en nous disant que « la famille de Ridha Grira s’exprimera en temps et moment voulu, qu’elle poursuivra en justice tous ceux qui ont fomenté cette kabbale contre Ridha Grira et qu’elle laissera par la suite l’histoire juger par elle-même ».
Karim Zmerli
La lettre de Madame Violette Daguerre
"Monsieur Le Président,
En vous écrivant ce courrier, Monsieur le Président, j’ai été motivée par votre sensibilité connue aux sujets qui touchent aux droits de l’homme, vous qui faites partie de ceux qui ont consacré leur vie à la promotion des droits de l’homme, dans le monde arabe en général, et particulièrement en Tunisie. Et la révolution en Tunisie, qui vous a porté à la présidence, a provoqué un changement dans la nature de la gouvernance et a consacré la voie de la démocratisation et les valeurs des droits de l'homme.
Comme vous le savez, parmi les répercussions de l'ère post-révolution, l’arrestation de personnalités qui ont servi l'Etat pendant la période précédant la révolution. Parmi ces personnalités figure M. Ridha Grira qui a été emprisonné dans l'attente de son procès sur la base d’accusations qui lui ont été attribuées. Cependant, ce qui s'est passé et n'était pas prévu, est le fait qu’il soit atteint d’une maladie incurable. Disons que sa maladie s'est aggravée au point de le mettre dans une situation très difficile, que j’ai eu l’occasion moi-même de constater lorsque je lui ai rendu visite à la prison de la Mornaguia.
Monsieur le Président,
Il est clair que la loi de l'organisation provisoire des pouvoirs vous donne le droit d'exercer une grâce lorsque la situation l’exige. Et le cas de M. Grira, qui souffre d'une aggravation de sa maladie dans des conditions de détention, fait partie des cas qui permettent au chef de l'Etat d’intervenir avec tout son poids. Ceci est dans le cadre de la consécration des principes humanitaires, qui prônent la miséricorde lorsqu’un détenu est atteint d’une maladie grave lui faisant perdre ses sens ou sa personnalité pénale. L'homme, quelles que soient ses crimes, ne peut plus être considéré comme responsable lorsqu’il devient dans un état faisant craindre le désespoir.
Monsieur le Président,
Alors qu’on vous présente cette demande en tant qu’association dont vous étiez un cadre très actif, nous sollicitons auprès de votre excellence un geste généreux de la part d’un militant des droits de l’Homme, au dessus de tout, afin de venir en aide à un homme dont la maladie l’a pratiquement anéanti. Et vous savez plus que quiconque que les droits de l'homme dans leur concept global et complet veulent que nul être humain ne doit supporter l’insupportable. Et que la première et la dernière obsession de l’homme est sa dignité quelque soit sa situation, qu’il soit en liberté ou en prison, ou de manière plus générale pendant sa vie ou après sa mort. Car la peine, quel que soit son origine, sa cause et ses raisons, n'est pas un remède, mais ne doit servir qu’à la réforme, la justice et l'équité.
Ainsi, nous vous prions, Monsieur le Président, 1 – d’activer la loi d'amnistie spéciale, 2 - de prendre connaissance de tous les faits concernant l’état de santé de M. Ridha Grira, 3 - et de délivrer une amnistie spéciale à M. Grira en raison de son état de santé. Ceci serait considéré comme une attitude noble de votre part et une réelle consécration de la globalité des droits de l'homme et de leur universalité.
Je vous remercie infiniment, Monsieur le Président, pour votre attention à ma lettre. J’ai grand espoir que ma demande aura un accueil favorable dans les meilleurs délais possibles, avec mes vœux de succès dans vos fonctions au service de votre pays".
Violette Daguerre, le 18 juin 2013.
Maya Jribi appelle à la libération de Ridha Grira pour raisons de santé