Taïeb Baccouche et Béji Caïd Essebsi, ou le bras de fer entre un despote qui n'est plus éclairé et un éclairé qui n'est pas suffisamment despote !
Les six pages ci-jointes datent du 4 décembre 2013. Ses signataires, tous de hauts dirigeant de Nidaa Tounes, notamment Hédi Benzarti, Lazhar Akremi, Mondher Belhadj Ali, Hédi Ghodbani, Mohamed Ali Nasri, l’adressent à Béji Caïd Essebsi, en attendant de lui de prendre des mesures nécessaires et urgentes pour consolider le fonctionnement démocratique du parti, ou plutôt pour le mettre en place, puisqu’il n’a pas l’air d’exister.
Selon les signataires, « Une fois le minimum requis de la gouvernance démocratique disparu, certaines personnes porteuses d’une culture de médisance et d’allégeance, alors qu’elles n’ont ni expérience, ni compétence, ni rayonnement, étaient contentes d’avoir dominé le parti, et que toute personne qui refuserait de se plier aux exigences de quelqu’un qui tient son pouvoir organisationnel, financier et politique du président du parti, doit être sanctionnée et exclue…Cela a été ouvertement dit à plusieurs membres du comité exécutif élargi…. »
Les auteurs de ce documents précisent que « L’absence des institutions, de la transparence et de l’esprit démocratique dans la direction de Nidaa Tounes a eu des conséquences sur le moral de ses dirigeants, de ses cadres et de ses représentants régionaux…Cette démoralisation augmente tous les jours, par les manœuvres du cercle restreint autour du président du parti, consistant à remonter les coordinateurs régionaux contre certains dirigeants du parti… »
D’où, pour eux, « La revendication d’organiser un premier congrès du parti », qui « était une occasion pour décoller et provoquer une nouvelle dynamique d’adhésion et de financement du parti… » Plutôt que l’allégeance et la personnalisation, un tel congrès nous aurait permis au moins d’élire les bureaux locaux », indiquent les signataires de ce document.
Inquiets et alertés, ces derniers ajoutent que « le recul dans les derniers sondages nous interpellent pour réfléchir à une représentativité démocratique et de cesser la pratique de la désignation, en prenant un certain nombre de mesures sans lesquelles Nidaa Tounes s’arrêtera de croitre pour devenir une force politique et sociale réelle. Pis encore, l’avenir pourrait révéler des divisions et des dislocations, en cas de crises ou d’événements imprévus ».
Cette dernière hypothèse s’avère exacte, aujourd’hui que Nidaa Tounes ressemble de plus en plus à un bateau ivre, même si le marin suprême tient toujours la barre ! Mais jusqu’à quand ?
Pour éviter le tourbillon que Nidaa Tounes subit aujourd’hui de plein fouet, à la grande satisfaction d’Ennahda et de certaines autres formations politiques concurrentes, les signataires du document avaient formulé quatre demandes à l’attention de Béji Caïd Essebsi :
Premièrement, « La restructuration de la direction du parti de façon démocratique. Cela consisterait à élire 25, parmi les membres du comité exécutif, afin qu’ils deviennent un bureau politique… »
Deuxièmement, « Nommer un directeur administratif et financier pour organiser l’administration du parti et répondre à ses besoins quotidiens, en dehors des influences et des divergences politiques »
Troisièmement, « Elire des comités spécialisées dans l’organisation, l’orientation et la formation, ainsi qu’en matière d’élection… »
Quatrièmement, « Tenir le premier congrès constitutif du parti »
A quelques semaines des élections, la question de l’adoption de ces mesures ne se pose plus et elle est même anachronique. Trop court et bien trop risqué pour un parti déjà en campagne électorale et dont les lieutenants et caporaux se livrent une bataille acharnée et suicidaire pour figurer sur les têtes de listes. La question qui s’impose est en revanche la suivante : à l’exception de Taïeb Baccouche, qui reste chevillé à ses convictions et à sa volonté de glasnost et de perestroïka, qu’en est-il des autres responsables de Nidaa Tounes, dont les signataires de ce document ?
Autre interrogation essentielle, Béji Caïd Essebsi est-il déjà usé par un pouvoir qu’il n’a pas encore conquis et surtout désabusé par un conglomérat de courtisans, qui se sont d’ores et déjà partagés les futurs portefeuilles ministériels, les futures ambassades, les futurs places au sein du parlement, et même les futurs postes de jardiniers, de chauffeurs et de cuisiniers pour leurs propres courtisans ?
Nebil Ben Yahmed
Pour lire le document arabe original :
Selon les signataires, « Une fois le minimum requis de la gouvernance démocratique disparu, certaines personnes porteuses d’une culture de médisance et d’allégeance, alors qu’elles n’ont ni expérience, ni compétence, ni rayonnement, étaient contentes d’avoir dominé le parti, et que toute personne qui refuserait de se plier aux exigences de quelqu’un qui tient son pouvoir organisationnel, financier et politique du président du parti, doit être sanctionnée et exclue…Cela a été ouvertement dit à plusieurs membres du comité exécutif élargi…. »
Les auteurs de ce documents précisent que « L’absence des institutions, de la transparence et de l’esprit démocratique dans la direction de Nidaa Tounes a eu des conséquences sur le moral de ses dirigeants, de ses cadres et de ses représentants régionaux…Cette démoralisation augmente tous les jours, par les manœuvres du cercle restreint autour du président du parti, consistant à remonter les coordinateurs régionaux contre certains dirigeants du parti… »
D’où, pour eux, « La revendication d’organiser un premier congrès du parti », qui « était une occasion pour décoller et provoquer une nouvelle dynamique d’adhésion et de financement du parti… » Plutôt que l’allégeance et la personnalisation, un tel congrès nous aurait permis au moins d’élire les bureaux locaux », indiquent les signataires de ce document.
Inquiets et alertés, ces derniers ajoutent que « le recul dans les derniers sondages nous interpellent pour réfléchir à une représentativité démocratique et de cesser la pratique de la désignation, en prenant un certain nombre de mesures sans lesquelles Nidaa Tounes s’arrêtera de croitre pour devenir une force politique et sociale réelle. Pis encore, l’avenir pourrait révéler des divisions et des dislocations, en cas de crises ou d’événements imprévus ».
Cette dernière hypothèse s’avère exacte, aujourd’hui que Nidaa Tounes ressemble de plus en plus à un bateau ivre, même si le marin suprême tient toujours la barre ! Mais jusqu’à quand ?
Pour éviter le tourbillon que Nidaa Tounes subit aujourd’hui de plein fouet, à la grande satisfaction d’Ennahda et de certaines autres formations politiques concurrentes, les signataires du document avaient formulé quatre demandes à l’attention de Béji Caïd Essebsi :
Premièrement, « La restructuration de la direction du parti de façon démocratique. Cela consisterait à élire 25, parmi les membres du comité exécutif, afin qu’ils deviennent un bureau politique… »
Deuxièmement, « Nommer un directeur administratif et financier pour organiser l’administration du parti et répondre à ses besoins quotidiens, en dehors des influences et des divergences politiques »
Troisièmement, « Elire des comités spécialisées dans l’organisation, l’orientation et la formation, ainsi qu’en matière d’élection… »
Quatrièmement, « Tenir le premier congrès constitutif du parti »
A quelques semaines des élections, la question de l’adoption de ces mesures ne se pose plus et elle est même anachronique. Trop court et bien trop risqué pour un parti déjà en campagne électorale et dont les lieutenants et caporaux se livrent une bataille acharnée et suicidaire pour figurer sur les têtes de listes. La question qui s’impose est en revanche la suivante : à l’exception de Taïeb Baccouche, qui reste chevillé à ses convictions et à sa volonté de glasnost et de perestroïka, qu’en est-il des autres responsables de Nidaa Tounes, dont les signataires de ce document ?
Autre interrogation essentielle, Béji Caïd Essebsi est-il déjà usé par un pouvoir qu’il n’a pas encore conquis et surtout désabusé par un conglomérat de courtisans, qui se sont d’ores et déjà partagés les futurs portefeuilles ministériels, les futures ambassades, les futurs places au sein du parlement, et même les futurs postes de jardiniers, de chauffeurs et de cuisiniers pour leurs propres courtisans ?
Nebil Ben Yahmed
Pour lire le document arabe original :