La seule vraie photo officielle de remise de prix. Ghazi Gheraïri recevant seul, au nom de l'Etat tunisien, le prix Mandela de la main de Son Excellence l'Ambassadrice du Brurundi en France, madame Christine Nina Niyonsavye.
Dans son discours d’ouverture, le président de l’Institut Mandela a déclaré que « Cette distinction vient rendre un hommage posthume au leader Habib Bourguiba pour sa vision de la paix mondiale et son action pionnière en faveur d’une Tunisie souveraine et moderne et pour la libération de l'Afrique ».
Chargé par le Président tunisien Béji Caïd Essebsi de représenter l’Etat tunisien, l’Ambassadeur de Tunisie auprès de l‘UNESCO, Ghazi Gheraïri, a lu un discours d’hommage à Bourguiba. Il a rappelé que « L'Etat tunisien moderne est là debout depuis des siècles, tel le roseau pliant parfois mais ne rompant jamais. Bourguiba en est l'un des continuateurs majeurs et le bâtisseur de sa dernière expression politique à savoir la République ».
Avant cet éloge, l’Ambassadeur tunisien a indiqué que « le trio qui se dresse là devant vous pour recevoir ce prix incarne à mes yeux de façon significative les multiples facettes et dimensions du grand Homme que vous honorez ». Le trio en question devait être lui-même, représentant de l’Etat tunisien, l’ancien Ministre et médecin personnel de Bourguiba, Amor Chedly, et l’un des membres de la famille Bourguiba. Problème de coordination ou mésentente familiale, ni Amor Chedly, qui serait pourtant à l’origine de la candidature de Bourguiba pour ce prix, ni un représentant de la famille Bourguiba n’était à la tribune pour recevoir collégialement le prix !
Selon nos informations, Amor Chedly aurait raté son avion. Quant à Meriem Laouiti, la fille d’Habib Bourguiba junior, elle était présente dans la salle mais elle aurait insisté auprès des organisateurs pour être la représentante exclusive de la famille Bourguiba, excluant ainsi de la tribune Hager, la fille de Wassila et Habib Bourguiba. C’est finalement l’Ambassadeur tunisien à l’UNESCO, Ghazi Gheraïri, qui est monté seul à la tribune pour recevoir le prix. La photo de Meriem Bourguiba et Ghazi Gheraïri recevant le prix Mandela, qui a été publiée par un site d’information tunisien, a été prise dans une antichambre du Marriott, après la fin de la cérémonie !
Si Hager Bourguiba n‘était pas désirable, un autre invité surprise était à la fois redoutable et inévitable. Non seulement il était l’un des invités d’honneur à cette cérémonie, mais il a été sollicité par le président de l’Institut Mandela pour prononcer une allocution en hommage à Bourguiba. Il s’agit du diplomate et écrivain tunisien Mezri Haddad, ancien Ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO.
Dans son discours remarquablement improvisé, le philosophe tunisien a commencé par une ironie qu’on pourrait qualifier de socratique : « Je sais que beaucoup sont surpris de me voir ici, mais je le suis à plus d’un titre : je suis membre du jury qui a décerné ce prix, je suis bourguibiste de la première heure, et je suis, comme Bourguiba, originaire de Monastir ». Citant un vers d’Ovide en latin et dans le texte, ce docteur de la Sorbonne a rappelé que Bourguiba a été bien seul à deux reprises. De 1987, date de sa destitution par Ben Ali, jusqu’à son décès en avril 2000. Et en 2011, au moment de « l’hystérie pseudo-révolutionnaire », lorsque « certaines élites comme la plèbe ont souillé la mémoire du père de l’indépendance et fondateur de la Tunisie moderne ».
A cette époque, a-t-il souligné, il n‘y avait pas grand monde pour défendre Bourguiba et surtout ses bienfaits innombrables sur la Tunisie. « Si nous sommes et vous êtes là aujourd’hui pour décerner à titre posthume à Bourguiba ce prix prestigieux, certains Tunisiens, en 2011, voulaient le juger à titre posthume » !
Après avoir cité son essai politique Carthage ne sera pas détruite, publié à Paris en 2002, et lu un extrait d’un article qu’il avait publié dans Jeune Afrique en avril 2000, comme pour rappeler que sa défense de Bourguiba remonte loin dans l’histoire, Mezri Haddad est passé du soft au hard, du discours diplomatique à la charge politique.
En regardant bien dans les yeux son successeur à l’UNESCO, Ghazi Gheraïri, représentant de Béji Caïd Essebsi dans cette cérémonie, il a stigmatisé les « frères musulmans qui, depuis 2011, ont fait main basse sur la Tunisie », et accusé l’Etat tunisien de « connivence avec les islamistes ». Sous les applaudissements de la salle, sa conclusion est tombée telle une guillotine : « C’est à la fois une abjection et une affliction que de voir la Tunisie gouvernée par les pires ennemis du fondateur de la République et les pires pourfendeurs de l’indépendance. Le plus bel hommage que l’on pourrait rendre à Bourguiba, l’acte bourguibiste par excellence que les Tunisiens attendent de leur élite politique, ce serait de libérer la Tunisie des mercenaires islamistes et de la réinscrire dans la trajectoire moderniste, souveraine et progressiste, conçue, voulue et réalisée par Bourguiba ».
Hasard du calendrier, la Tunisie vient de célébrer, le 20 mars, sa fête de l’indépendance. Une indépendance acquise grâce au « combattant suprême », au géni tacticien de Bourguiba et à l’humanisme de Mendès France. C’était il y a exactement 62 ans.
Publié avec l'aimable autorisation de Philippe Tourel d'Afrique Asie.
Chargé par le Président tunisien Béji Caïd Essebsi de représenter l’Etat tunisien, l’Ambassadeur de Tunisie auprès de l‘UNESCO, Ghazi Gheraïri, a lu un discours d’hommage à Bourguiba. Il a rappelé que « L'Etat tunisien moderne est là debout depuis des siècles, tel le roseau pliant parfois mais ne rompant jamais. Bourguiba en est l'un des continuateurs majeurs et le bâtisseur de sa dernière expression politique à savoir la République ».
Avant cet éloge, l’Ambassadeur tunisien a indiqué que « le trio qui se dresse là devant vous pour recevoir ce prix incarne à mes yeux de façon significative les multiples facettes et dimensions du grand Homme que vous honorez ». Le trio en question devait être lui-même, représentant de l’Etat tunisien, l’ancien Ministre et médecin personnel de Bourguiba, Amor Chedly, et l’un des membres de la famille Bourguiba. Problème de coordination ou mésentente familiale, ni Amor Chedly, qui serait pourtant à l’origine de la candidature de Bourguiba pour ce prix, ni un représentant de la famille Bourguiba n’était à la tribune pour recevoir collégialement le prix !
Selon nos informations, Amor Chedly aurait raté son avion. Quant à Meriem Laouiti, la fille d’Habib Bourguiba junior, elle était présente dans la salle mais elle aurait insisté auprès des organisateurs pour être la représentante exclusive de la famille Bourguiba, excluant ainsi de la tribune Hager, la fille de Wassila et Habib Bourguiba. C’est finalement l’Ambassadeur tunisien à l’UNESCO, Ghazi Gheraïri, qui est monté seul à la tribune pour recevoir le prix. La photo de Meriem Bourguiba et Ghazi Gheraïri recevant le prix Mandela, qui a été publiée par un site d’information tunisien, a été prise dans une antichambre du Marriott, après la fin de la cérémonie !
Si Hager Bourguiba n‘était pas désirable, un autre invité surprise était à la fois redoutable et inévitable. Non seulement il était l’un des invités d’honneur à cette cérémonie, mais il a été sollicité par le président de l’Institut Mandela pour prononcer une allocution en hommage à Bourguiba. Il s’agit du diplomate et écrivain tunisien Mezri Haddad, ancien Ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO.
Dans son discours remarquablement improvisé, le philosophe tunisien a commencé par une ironie qu’on pourrait qualifier de socratique : « Je sais que beaucoup sont surpris de me voir ici, mais je le suis à plus d’un titre : je suis membre du jury qui a décerné ce prix, je suis bourguibiste de la première heure, et je suis, comme Bourguiba, originaire de Monastir ». Citant un vers d’Ovide en latin et dans le texte, ce docteur de la Sorbonne a rappelé que Bourguiba a été bien seul à deux reprises. De 1987, date de sa destitution par Ben Ali, jusqu’à son décès en avril 2000. Et en 2011, au moment de « l’hystérie pseudo-révolutionnaire », lorsque « certaines élites comme la plèbe ont souillé la mémoire du père de l’indépendance et fondateur de la Tunisie moderne ».
A cette époque, a-t-il souligné, il n‘y avait pas grand monde pour défendre Bourguiba et surtout ses bienfaits innombrables sur la Tunisie. « Si nous sommes et vous êtes là aujourd’hui pour décerner à titre posthume à Bourguiba ce prix prestigieux, certains Tunisiens, en 2011, voulaient le juger à titre posthume » !
Après avoir cité son essai politique Carthage ne sera pas détruite, publié à Paris en 2002, et lu un extrait d’un article qu’il avait publié dans Jeune Afrique en avril 2000, comme pour rappeler que sa défense de Bourguiba remonte loin dans l’histoire, Mezri Haddad est passé du soft au hard, du discours diplomatique à la charge politique.
En regardant bien dans les yeux son successeur à l’UNESCO, Ghazi Gheraïri, représentant de Béji Caïd Essebsi dans cette cérémonie, il a stigmatisé les « frères musulmans qui, depuis 2011, ont fait main basse sur la Tunisie », et accusé l’Etat tunisien de « connivence avec les islamistes ». Sous les applaudissements de la salle, sa conclusion est tombée telle une guillotine : « C’est à la fois une abjection et une affliction que de voir la Tunisie gouvernée par les pires ennemis du fondateur de la République et les pires pourfendeurs de l’indépendance. Le plus bel hommage que l’on pourrait rendre à Bourguiba, l’acte bourguibiste par excellence que les Tunisiens attendent de leur élite politique, ce serait de libérer la Tunisie des mercenaires islamistes et de la réinscrire dans la trajectoire moderniste, souveraine et progressiste, conçue, voulue et réalisée par Bourguiba ».
Hasard du calendrier, la Tunisie vient de célébrer, le 20 mars, sa fête de l’indépendance. Une indépendance acquise grâce au « combattant suprême », au géni tacticien de Bourguiba et à l’humanisme de Mendès France. C’était il y a exactement 62 ans.
Publié avec l'aimable autorisation de Philippe Tourel d'Afrique Asie.
La photo usurpée, prise en cachette après la fin de la cérémonie, que Meriem Bourguiba Laouiti a envoyé à nos confrères de Leaders.