Comme Tarek (Mohamed) Bouazizi, c'était "un jeune diplômé au chômage" qui s'est révolté contre la "dictature de Ben Ali" avant de prendre le large vers Lampedusa.
Après avoir commis et revendiqué par vidéo son abominable crime, et se sentant traqué par toutes les polices européennes, Anis Amri s’est replié sur Milan via les territoires français. Selon nos informations sécuritaires, un réseau islamiste local (italien) devait le mettre à l’abri quelques jours en attendant que quelqu’un vienne le chercher et le ramener en Tunisie par voie maritime. Anis Amri voulait ainsi prendre le même chemin qui l’avait ramené des côtes tunisiennes en 2011, lorsque « les jeunes diplômés au chômage », selon la propagande occidentale, affluaient vers Lampedusa après avoir mis la Tunisie à feu et à sang. Anis Amri était déjà en 2011 un criminel qui avait fait de la prison pour vol et violence. En Italie, il avait été condamné à trois ans de prison pour avoir mis le feu dans une école.
La personne chargée de le rapatrier en Tunisie est son propre neveu, qui a été arrêté vendredi dernier à Oueslatia mais qui n’a pas tout dit aux enquêteurs. Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, le neveu du terroriste de Berlin « a avoué qu'il était en contact avec son oncle à travers l'application cryptée Telegram pour échapper à la surveillance policière", et que son oncle lui avait "envoyé d’importantes sommes d'argent" par voie postale sous une fausse identité « pour l'aider à le rejoindre en Allemagne » où il était l’émir d'un groupe djihadiste basé en Allemagne et connu comme la brigade "Abou al-Walaa".
Faux, l’argent envoyé au neveu devait servir à payer les passeurs pour ramener le « valeureux combattant de l’islam » en Tunisie, où il aurait été bien plus en sécurité qu’en Italie ou ailleurs en Europe. Dans une interview à CNN, tout en assurant que son fils n’a jamais été un terroriste et qu’elle exige « la vérité et une compensation pour le sang de son fils», la mère du terroriste a d’ailleurs involontairement reconnue qu’Anis Amri « voulait rentrer au pays ».
Sous Ben Ali, ce terroriste aurait tout fait pour éviter de remettre les pieds en Tunisie, mais pas sous le régime des Frères musulmans auxquels Béji Caïd Essebsi sert à la fois de caution morale et de vitrine républicaine. Depuis 2011, la loi antiterroriste a été vidée de sa substance et remplacée par une autre, pas du tout dissuasive pour les candidats au djihad, ce qui expliquerait le nombre effarant de terroristes Tunisiens en Syrie, en Irak et en Europe.
Maintenant que les Occidentaux ont appris à leurs dépens la duplicité et la compromission du régime tunisien, les autorités essayent de dissiper la suspicion qui pèse sur eux et de lever le « malentendu » entre Tunis et Berlin. Angela Merkel, qui avait elle aussi fait preuve de naïveté en accueillant des milliers de « réfugiés politiques », a reproché aux Tunisiens leur nonchalance et promis qu’une centaine d’indésirables en Allemagne seront bientôt expulsés en Tunisie.
Sept mois avant le passage à l’acte d’Anis Amri, les autorités tunisiennes avaient en effet ignoré la demande allemande d’authentifier l’identité de cet individu pour pouvoir l’expulser vers son pays d’origine. Mais les Allemands, comme les Européens en général, ignorent que la consigne donnée à tous les consulats tunisiens dans le monde est de nier systématiquement qu’un sans papier soit de nationalité tunisienne.
D’où la précipitation des autorités tunisiennes dans l’annonce de l’arrestation du neveu d’Anis Amri à Oueslatia et de deux autres terroristes islamistes également liés à Anis Amri, qui ont été arrêtés vendredi à Fouchana, non loin de Tunis. Comme par hasard, deux autres terroristes impliqués dans le carnage du musée du Bardo et de Sousse ont été extradé du Niger et du Soudan.
Après avoir tué 13 personnes à Berlin (certains médias oublient le pauvre chauffeur routier Polonais), Anis Amri n’a finalement pas pu rejoindre son pays d’origine, qui est devenu « le vivier du terrorisme mondial », pour reprendre le titre du Figaro qui a offusqué ceux-là même qui célébraient la chute de l'Etat tunisien le 14 janvier 2011. Anis Amri a été abattu à Milan par deux courageux policiers italiens. Qu’en sera-t-il des 10000 terroristes Tunisiens expédiés en Syrie par les Frères musulmans et dont près d’un millier a déjà infiltré les pays européens ?
Lilia Ben Rejeb
La personne chargée de le rapatrier en Tunisie est son propre neveu, qui a été arrêté vendredi dernier à Oueslatia mais qui n’a pas tout dit aux enquêteurs. Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, le neveu du terroriste de Berlin « a avoué qu'il était en contact avec son oncle à travers l'application cryptée Telegram pour échapper à la surveillance policière", et que son oncle lui avait "envoyé d’importantes sommes d'argent" par voie postale sous une fausse identité « pour l'aider à le rejoindre en Allemagne » où il était l’émir d'un groupe djihadiste basé en Allemagne et connu comme la brigade "Abou al-Walaa".
Faux, l’argent envoyé au neveu devait servir à payer les passeurs pour ramener le « valeureux combattant de l’islam » en Tunisie, où il aurait été bien plus en sécurité qu’en Italie ou ailleurs en Europe. Dans une interview à CNN, tout en assurant que son fils n’a jamais été un terroriste et qu’elle exige « la vérité et une compensation pour le sang de son fils», la mère du terroriste a d’ailleurs involontairement reconnue qu’Anis Amri « voulait rentrer au pays ».
Sous Ben Ali, ce terroriste aurait tout fait pour éviter de remettre les pieds en Tunisie, mais pas sous le régime des Frères musulmans auxquels Béji Caïd Essebsi sert à la fois de caution morale et de vitrine républicaine. Depuis 2011, la loi antiterroriste a été vidée de sa substance et remplacée par une autre, pas du tout dissuasive pour les candidats au djihad, ce qui expliquerait le nombre effarant de terroristes Tunisiens en Syrie, en Irak et en Europe.
Maintenant que les Occidentaux ont appris à leurs dépens la duplicité et la compromission du régime tunisien, les autorités essayent de dissiper la suspicion qui pèse sur eux et de lever le « malentendu » entre Tunis et Berlin. Angela Merkel, qui avait elle aussi fait preuve de naïveté en accueillant des milliers de « réfugiés politiques », a reproché aux Tunisiens leur nonchalance et promis qu’une centaine d’indésirables en Allemagne seront bientôt expulsés en Tunisie.
Sept mois avant le passage à l’acte d’Anis Amri, les autorités tunisiennes avaient en effet ignoré la demande allemande d’authentifier l’identité de cet individu pour pouvoir l’expulser vers son pays d’origine. Mais les Allemands, comme les Européens en général, ignorent que la consigne donnée à tous les consulats tunisiens dans le monde est de nier systématiquement qu’un sans papier soit de nationalité tunisienne.
D’où la précipitation des autorités tunisiennes dans l’annonce de l’arrestation du neveu d’Anis Amri à Oueslatia et de deux autres terroristes islamistes également liés à Anis Amri, qui ont été arrêtés vendredi à Fouchana, non loin de Tunis. Comme par hasard, deux autres terroristes impliqués dans le carnage du musée du Bardo et de Sousse ont été extradé du Niger et du Soudan.
Après avoir tué 13 personnes à Berlin (certains médias oublient le pauvre chauffeur routier Polonais), Anis Amri n’a finalement pas pu rejoindre son pays d’origine, qui est devenu « le vivier du terrorisme mondial », pour reprendre le titre du Figaro qui a offusqué ceux-là même qui célébraient la chute de l'Etat tunisien le 14 janvier 2011. Anis Amri a été abattu à Milan par deux courageux policiers italiens. Qu’en sera-t-il des 10000 terroristes Tunisiens expédiés en Syrie par les Frères musulmans et dont près d’un millier a déjà infiltré les pays européens ?
Lilia Ben Rejeb