Le poste frontalier de Ras Jédir est devenu une passoire par où transitent des marchandises de contrebande, toutes les drogues dures et des armes. Mais personne ne s’attendait à revoir l’un des snipers étrangers qui a été déjà arrêté en janvier 2011 et qui a été libéré par le général Rachid Ammar, sous les ordres du chef de la CIA en Tunisie.
Nous tenons cette information d’un responsable sécuritaire, qui la tient lui-même d’un haut cadre au ministère de l’Intérieur. L’affaire remonte à quelques semaines, lorsque la police des frontières à Ras Jédir a arrêté quatre individus suspects, dont au moins un tunisien et deux de type européen. Se présentant comme des bénévoles travaillant pour une ONG humanitaire, ils venaient de Tripoli et prétendaient fuir la situation devenue dangereuse en Libye. Le tunisien s’est présenté comme leur chauffeur et le véhicule de marque Peugeot était immatriculé en Tunisie.
De simple vérification de papier, les choses ont tourné en arrestation. Les quatre individus ont été transférés à Gabès et le lendemain, à Tunis. Selon notre informateur, les seuls qui ont été maintenu en prison sont le chauffeur tunisien et l’un des « européens » se présentant comme médecin. Celui-ci a été confondu par ses empruntes digitales, déjà répertoriées dans un fichier spéciale du ministère de l’Intérieur.
Et pour cause, l’individu en question, la cinquantaine, portant un passeport suédois, a été identifié comme étant le même individu qui a été arrêté en janvier 2011, avec quatre autres personnes venues « chasser le sanglier » en pleine « révolution » tunisienne (voir vidéo ci-dessous). A l’époque, cet individu portait un passeport Sud-Africain. Pour l’avoir écrit plusieurs fois, nous savons que ces individus étaient des mercenaires-snipers, travaillant pour les services américains ou qataris, ou les deux. On ne l’a jamais su puisqu’ils ont été libérés par le général Rachid Ammar à peine 24h après leur arrestation à Tunis.
Cette arrestation avait été confirmée à l’époque sur la chaîne de TV nationale par un officier de l’armée tunisienne. Peu de temps après, la radio publique suédoise « révélait » que ces personnes sont des touristes « venus dans le cadre d’un voyage de groupe organisé pour la chasse du sanglier. Ils séjournaient en Tunisie depuis plus d’une semaine et allaient rejoindre leur hôtel au centre-ville en taxi, lorsqu’ils ont été interceptés par les citoyens et les forces de l’ordre ».
Comme l’avait constaté à l’époque un journaliste français, Olivier Piot, travaillant pour Le Monde Diplomatique, ces snipers étrangers ont réussi à quitter le territoire tunisien à partir de l’aéroport de Tunis-Carthage dans la matinée du 17 janvier 2011, et non pas le 13 comme cela a été écrit par erreur ou par désinformation. On avait alors parlé de quatre Allemands et d’un Français, mais en réalité, il y avait trois Allemands, un Français et un Sud-Africain, précisément celui qui vient d’être arrêté à Ras Jédir !
Tout porte à croire donc que ce mercenaire est resté actif. Et pour cause : après avoir participé à l’assassinat des manifestants de Thala, Kasserine et Douz, qu’on avait collé à la police de Ben Ali, il a pu échapper à la justice tunisienne ; il sait donc que même en cas d’arrestation, il ne risquait rien.
On se souvient tous de la célèbre phrase de Béji Caïd Essebsi, « Si quelqu’un attrape un sniper, qu’il me l’apporte » ! Nous sommes en mesure de lui dire aujourd’hui avec certitude, et nos confrères peuvent enquêter sur place, qu’il y a un dangereux sniper-mercenaire actuellement détenu à Tunis.
Même si l’on peut bien s’en douter, qu’importe ce qu’il faisait en Libye et ce qu’il est revenu faire en Tunisie. La Justice tunisienne doit l’interroger sur les crimes qu’il a commis en janvier 2011, qu'on avait collé à la police de Ben Ali, et sur les conditions de sa sortie de l’aéroport Tunis-Carthage, le 17 janvier 2011. Justice doit être faite et la vérité doit être dite aux Tunisiens quatre années après le coup d’Etat déguisé du 14 janvier 2011.
Karim Zmerli
Nous tenons cette information d’un responsable sécuritaire, qui la tient lui-même d’un haut cadre au ministère de l’Intérieur. L’affaire remonte à quelques semaines, lorsque la police des frontières à Ras Jédir a arrêté quatre individus suspects, dont au moins un tunisien et deux de type européen. Se présentant comme des bénévoles travaillant pour une ONG humanitaire, ils venaient de Tripoli et prétendaient fuir la situation devenue dangereuse en Libye. Le tunisien s’est présenté comme leur chauffeur et le véhicule de marque Peugeot était immatriculé en Tunisie.
De simple vérification de papier, les choses ont tourné en arrestation. Les quatre individus ont été transférés à Gabès et le lendemain, à Tunis. Selon notre informateur, les seuls qui ont été maintenu en prison sont le chauffeur tunisien et l’un des « européens » se présentant comme médecin. Celui-ci a été confondu par ses empruntes digitales, déjà répertoriées dans un fichier spéciale du ministère de l’Intérieur.
Et pour cause, l’individu en question, la cinquantaine, portant un passeport suédois, a été identifié comme étant le même individu qui a été arrêté en janvier 2011, avec quatre autres personnes venues « chasser le sanglier » en pleine « révolution » tunisienne (voir vidéo ci-dessous). A l’époque, cet individu portait un passeport Sud-Africain. Pour l’avoir écrit plusieurs fois, nous savons que ces individus étaient des mercenaires-snipers, travaillant pour les services américains ou qataris, ou les deux. On ne l’a jamais su puisqu’ils ont été libérés par le général Rachid Ammar à peine 24h après leur arrestation à Tunis.
Cette arrestation avait été confirmée à l’époque sur la chaîne de TV nationale par un officier de l’armée tunisienne. Peu de temps après, la radio publique suédoise « révélait » que ces personnes sont des touristes « venus dans le cadre d’un voyage de groupe organisé pour la chasse du sanglier. Ils séjournaient en Tunisie depuis plus d’une semaine et allaient rejoindre leur hôtel au centre-ville en taxi, lorsqu’ils ont été interceptés par les citoyens et les forces de l’ordre ».
Comme l’avait constaté à l’époque un journaliste français, Olivier Piot, travaillant pour Le Monde Diplomatique, ces snipers étrangers ont réussi à quitter le territoire tunisien à partir de l’aéroport de Tunis-Carthage dans la matinée du 17 janvier 2011, et non pas le 13 comme cela a été écrit par erreur ou par désinformation. On avait alors parlé de quatre Allemands et d’un Français, mais en réalité, il y avait trois Allemands, un Français et un Sud-Africain, précisément celui qui vient d’être arrêté à Ras Jédir !
Tout porte à croire donc que ce mercenaire est resté actif. Et pour cause : après avoir participé à l’assassinat des manifestants de Thala, Kasserine et Douz, qu’on avait collé à la police de Ben Ali, il a pu échapper à la justice tunisienne ; il sait donc que même en cas d’arrestation, il ne risquait rien.
On se souvient tous de la célèbre phrase de Béji Caïd Essebsi, « Si quelqu’un attrape un sniper, qu’il me l’apporte » ! Nous sommes en mesure de lui dire aujourd’hui avec certitude, et nos confrères peuvent enquêter sur place, qu’il y a un dangereux sniper-mercenaire actuellement détenu à Tunis.
Même si l’on peut bien s’en douter, qu’importe ce qu’il faisait en Libye et ce qu’il est revenu faire en Tunisie. La Justice tunisienne doit l’interroger sur les crimes qu’il a commis en janvier 2011, qu'on avait collé à la police de Ben Ali, et sur les conditions de sa sortie de l’aéroport Tunis-Carthage, le 17 janvier 2011. Justice doit être faite et la vérité doit être dite aux Tunisiens quatre années après le coup d’Etat déguisé du 14 janvier 2011.
Karim Zmerli