Par son geste intervenu en plein milieu d'une vague de viols qui secoue actuellement la Tunisie dont sont victimes les femmes et à un degré moindre les enfants, Amina, s'est fait fort de tirer la sonnette d'alarme sur le péril intégriste qui mine ce pays.
Son geste lui vaut aujourd'hui une sentence de mort, une Fatwa, décrétée par un prédicateur wahhabite local. Alors qu'elle n'a fait qu'exprimer un acte de résistance citoyenne contre l'obscurantisme qui veut faire de la barbarie telle que la définit la charia une norme de vie en société.
En aucun son geste est impudique ni symptomatique d'un quelconque trouble psychologique.
C'est un cri d'indignation et de colère contre la bondieuserie, la marchandisation du corps au nom du sacré avec l'envoi des filles mineures en Syrie et le proxénétisme d'Etat.
Elle voulait attirer l'attention de l'opinion publique mondiale sur les atteintes au droit des femmes, sur la banalisation du viol et l'impunité dont bénéficient les violeurs en Tunisie post 14 janvier 2011.
Elle sait que les actes ont plus de sens que la parole. Lucide, maîtresse de son corps et de sa pensée, en dévoilant une partie de son anatomie, elle a dévoilé le mal-être des femmes tunisiennes et l'état de dégradation de la condition féminine dans ce pays où la femme est désormais ravalée au rang de complément de l'homme, une mère porteuse, une chose que l'on doit cacher du regard de l'autre, une malédiction divine, propriété de plein droit de l'homme. Une femme aliénée et mutilée.
Au corps et à l'esprit colonisés par son maître-esclavagiste. Un champ que l'homme peut labourer à sa guise.
Un statut de la femme à l'antipode de sa vision du monde et de sa propre définition des droits de la femme. Une femme libre d'agir, de concevoir et de disposer de son corps de son plein gré.
Si la religion est sacrée, le corps humain l'est d'autant, peut-être est-ce là le sens de son message ?
Contrairement aux allégations de ses détracteurs, Amina n'a pas dérapé, elle se fait le porte-voix de la majorité des femmes tunisiennes inquiètes des perspectives très sombres qui se dessinent pour elles dès le lendemain de la chute de Ben Ali. Devenues la cible à abattre, le bouc-émissaire de tous les maux de la société tunisienne. Celles qui l'enlaidissent.
Comme si elles étaient une verrue dans ce corps social et qu'Ennhdha et qu'en l'excisant purifiera ce corps pour lui redonner vigueur et vitalité. Par son acte, Amina avec force et dignité a démontré que le vrai corps malade et agonisant n'est pas celui qu'on croit, c'est celui qu'on momifie , que l'on couvre des pieds jusqu'à la cape comme celui de leurs femmes pour les soustraire des regards de l'autre à cause des verrues qui peuplent leur corps.
Plus qu'un acte militant, c'est une révolte contre les injustices et les préjugés qui frappent la femme tunisienne.
Pour Amina, une société humaine digne de ce nom ne peut pas être bâtie aux dépens de la femme. Elle ne peut prospérer sur ses décombres, à l'image des sociétés wahhabisées dont Ennahdha veut en faire un modèle pour la Tunisie.
Ce qu'elle a affiché publiquement ce sont les deux mamelles de la vie : liberté et dignité.
Liberté; le droit pour tout être humain de vivre sans les contraintes, la soumission et les servitudes, maître de son destin et de ses choix de vie. Autonome et affranchi de pouvoir tyrannique et despotique. Non pas prisonnier d'un système politique, religieux ou familial, réduit à l'état de captif ou d'esclave.
Dignité, c'est-à-dire le droit pour toute personne au respect rattaché à ses droits humains et politiques. Un droit inaliénable dont l'esprit de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme et du Citoyen, hommes et femmes jouissant d'une égalité de droits et non pas à géométrie variable en fonction de leur identité sexuelle. Amina qui aurait aimé que tout cela soit inscrit en lettres d'or dans le préambule de la future constitution tunisienne.
Mais à son grand désarroi et celui de toutes les femmes tunisiennes, les constituants ont préféré y graver une langue et une religion qui sous-entendent avilissement, asservissement sexuel, majeure incapable, mise sous tutelle, soumission, assujettissement, inégalité, relégation, et négation des droits de la femme.
Par son geste hors du commun, elle refuse que les idéaux de la Révolution tunisienne ne soient dévoyés et pervertis par Ennahdha pour se muer en tombe pour la femme.
Amina a peur de voir toutes ses aspirations légitimes s'envoler sous la plume de constituants au service d'un ordre petit bourgeois réactionnaire , archaïque et moyenâgeux qui cherche à créer des mécanismes de dépendance de la femme vis-à-vis de l'homme.
En recourant à ce mode d'expression politique inédit en Tunisie, Amina n'a pas enfreint les tabous ou un quelconque ordre moral qui est un subterfuge pernicieux pour camoufler les dérives morales de ses partisans, elle n'a justement rien à dissimuler, c'est pourquoi elle revendique en toute dignité et liberté.
Quand on a pas les moyens pour gouverner un peuple, il reste la censure. Et de ça Amina n'en veut pas, et c'est aussi cela le sens de son combat.Tunisie-Secret.com
Salem Ben Ammar
Son geste lui vaut aujourd'hui une sentence de mort, une Fatwa, décrétée par un prédicateur wahhabite local. Alors qu'elle n'a fait qu'exprimer un acte de résistance citoyenne contre l'obscurantisme qui veut faire de la barbarie telle que la définit la charia une norme de vie en société.
En aucun son geste est impudique ni symptomatique d'un quelconque trouble psychologique.
C'est un cri d'indignation et de colère contre la bondieuserie, la marchandisation du corps au nom du sacré avec l'envoi des filles mineures en Syrie et le proxénétisme d'Etat.
Elle voulait attirer l'attention de l'opinion publique mondiale sur les atteintes au droit des femmes, sur la banalisation du viol et l'impunité dont bénéficient les violeurs en Tunisie post 14 janvier 2011.
Elle sait que les actes ont plus de sens que la parole. Lucide, maîtresse de son corps et de sa pensée, en dévoilant une partie de son anatomie, elle a dévoilé le mal-être des femmes tunisiennes et l'état de dégradation de la condition féminine dans ce pays où la femme est désormais ravalée au rang de complément de l'homme, une mère porteuse, une chose que l'on doit cacher du regard de l'autre, une malédiction divine, propriété de plein droit de l'homme. Une femme aliénée et mutilée.
Au corps et à l'esprit colonisés par son maître-esclavagiste. Un champ que l'homme peut labourer à sa guise.
Un statut de la femme à l'antipode de sa vision du monde et de sa propre définition des droits de la femme. Une femme libre d'agir, de concevoir et de disposer de son corps de son plein gré.
Si la religion est sacrée, le corps humain l'est d'autant, peut-être est-ce là le sens de son message ?
Contrairement aux allégations de ses détracteurs, Amina n'a pas dérapé, elle se fait le porte-voix de la majorité des femmes tunisiennes inquiètes des perspectives très sombres qui se dessinent pour elles dès le lendemain de la chute de Ben Ali. Devenues la cible à abattre, le bouc-émissaire de tous les maux de la société tunisienne. Celles qui l'enlaidissent.
Comme si elles étaient une verrue dans ce corps social et qu'Ennhdha et qu'en l'excisant purifiera ce corps pour lui redonner vigueur et vitalité. Par son acte, Amina avec force et dignité a démontré que le vrai corps malade et agonisant n'est pas celui qu'on croit, c'est celui qu'on momifie , que l'on couvre des pieds jusqu'à la cape comme celui de leurs femmes pour les soustraire des regards de l'autre à cause des verrues qui peuplent leur corps.
Plus qu'un acte militant, c'est une révolte contre les injustices et les préjugés qui frappent la femme tunisienne.
Pour Amina, une société humaine digne de ce nom ne peut pas être bâtie aux dépens de la femme. Elle ne peut prospérer sur ses décombres, à l'image des sociétés wahhabisées dont Ennahdha veut en faire un modèle pour la Tunisie.
Ce qu'elle a affiché publiquement ce sont les deux mamelles de la vie : liberté et dignité.
Liberté; le droit pour tout être humain de vivre sans les contraintes, la soumission et les servitudes, maître de son destin et de ses choix de vie. Autonome et affranchi de pouvoir tyrannique et despotique. Non pas prisonnier d'un système politique, religieux ou familial, réduit à l'état de captif ou d'esclave.
Dignité, c'est-à-dire le droit pour toute personne au respect rattaché à ses droits humains et politiques. Un droit inaliénable dont l'esprit de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme et du Citoyen, hommes et femmes jouissant d'une égalité de droits et non pas à géométrie variable en fonction de leur identité sexuelle. Amina qui aurait aimé que tout cela soit inscrit en lettres d'or dans le préambule de la future constitution tunisienne.
Mais à son grand désarroi et celui de toutes les femmes tunisiennes, les constituants ont préféré y graver une langue et une religion qui sous-entendent avilissement, asservissement sexuel, majeure incapable, mise sous tutelle, soumission, assujettissement, inégalité, relégation, et négation des droits de la femme.
Par son geste hors du commun, elle refuse que les idéaux de la Révolution tunisienne ne soient dévoyés et pervertis par Ennahdha pour se muer en tombe pour la femme.
Amina a peur de voir toutes ses aspirations légitimes s'envoler sous la plume de constituants au service d'un ordre petit bourgeois réactionnaire , archaïque et moyenâgeux qui cherche à créer des mécanismes de dépendance de la femme vis-à-vis de l'homme.
En recourant à ce mode d'expression politique inédit en Tunisie, Amina n'a pas enfreint les tabous ou un quelconque ordre moral qui est un subterfuge pernicieux pour camoufler les dérives morales de ses partisans, elle n'a justement rien à dissimuler, c'est pourquoi elle revendique en toute dignité et liberté.
Quand on a pas les moyens pour gouverner un peuple, il reste la censure. Et de ça Amina n'en veut pas, et c'est aussi cela le sens de son combat.Tunisie-Secret.com
Salem Ben Ammar