Déjà en octobre 2005, au bout de deux jours d’émeutes dans les banlieues françaises, le ministère de l’Intérieur, qui était alors dirigé par Nicolas Sarkozy, adressait une lettre à l’ensemble des télévisions publiques et privées pour leur demander de ne plus diffuser les vidéos que les casseurs et les incendiaires postaient sur Internet. Argument avancé : cela dopait les jeunes qui se regardaient le soir à la télévision, et provoquait un effet de compétition et d’émulation entre les bandes rivales. La consigne a été immédiatement mise à exécution par l’ensemble des télévisions françaises et même par la presse écrite. Au diable la liberté d’expression, Raison d’Etat oblige !
Cette foi-ci, en réaction aux événements de Gaza, ce n’est pas uniquement la censure et l’autocensure qui ont été appliquées, mais le droit « constitutionnel » de manifester, auquel on a tout simplement tordu le coup, au nom de la paix civile et pour éviter les troubles à l’ordre public ! Plus « démocratique » encore, plusieurs sites qui relayaient les événements tragiques de Gaza par des articles de la presse internationale et par des vidéos choquantes, ou de plateformes de réseaux sociaux dont les manifestants se servaient pour communiquer et s’organiser, ont été bloqué, sans que cela ne provoque l’indignation de Google, YouTube, Dailymotion, Facebook et Twitter, ou la colère des organisations des droits de l’homme, notamment de Reporters sans frontières !
En Tunisie, tout était parti de l’immolation d’une crapule alcoolique, Mohamed Bouazizi, transformée en « honnête citoyen, bac + quatre », par les cybercollabos, notamment Sofiane Chourabi et Lina Ben Mhenni, déplacés à Sidi Bouzid pour donner à ce fait divers une dimension tragique et « historique ». Tout de suite après, des milliers de fausses pages facebook et de compte Twitters ont été crées, d’autres, moyennant trucages et boostages, sont passées du jour au lendemain de quelques dizaines de fans à quelques milliers !
La mise en branle de cette machine n’était pas suffisante. Par le biais d’OTPOR et de Telecomix, des logiciels haute performance ont été livrés aux cybercollabos, des proxys ont été utilisés pour contourner la censure. A partir du 2 janvier 2011, le groupe Anonymous, qui est discrètement manipulé par certains services de renseignement américains tout comme le groupe Wikileaks, lance « l’Opération Tunisia », en bloquant une dizaine de sites sensibles, dont celui de la Présidence de la république, du gouvernement, du ministère de l’Industrie et de l’Agence tunisienne d’internet (ATI). Ces agents de l’étranger et nos cybercollabos locaux rendent ainsi ces sites indisponibles au moyen d’une attaque par « déni de service distribué ». Autrement dit, une Dos (Denial-of-Service) attack consiste à rendre indisponible un service informatique (souvent un serveur Web, comme dans le cas des attaques lancées par Anonymous) en le surchargeant de requêtes spécifiques. Cette attaque est distribuée (DDos : Distributed Denial-of-Service), c'est-à-dire que l’attaque est lancée simultanément d’une multitude d’ordinateurs différents, soit en prenant de façon criminelle le contrôle d’une multitude d’ordinateurs différents, soit en comptant, comme dans le cas des attaques d’Anonymous, sur la participation de nombreux autres internautes.
Ne restaient plus que les mass-médias pour que l’auto-immolation d’un clochard mette un si beau pays à feu et à sang. Dès lors où certaines télévisions françaises ont parlé la « révolution de la jeunesse », les Tunisiens y ont cru. Manipulables et jamais libérés du complexe du colonisé, beaucoup de Tunisiens sont sensibles aux flatteries de l’homme occidental et tout particulièrement de l’ex-colonisateur. La chaîne et le site Web d’Al Jazeera et de France 24, très actifs et réactifs lors de la pseodo-révolution, ont beaucoup recouru aux « informations », aux vidéos amateurs, et aux faux témoignages diffusés en ligne. Chacun y allait de sa vidéo et de son commentaire. Le petit facebookeur ou blogueur qui se consacrait à la « science » du football, à « l’analyse » du rap, à la drague des filles et à la séduction des homosexuels est devenu un grand révolutionnaire ! On ne veillait plus fumer un joint en draguant les filles et les garçons, mais pour partager les intox et drainer les manifestants.
Et à propos de manifestants, si François Hollande a interdit la manifestation pro-palestinienne à Paris, en janvier 2011, les manifestants Tunisiens n’avaient pas besoin de l’autorisation de Ben Ali pour sortir aboyer « Dégage ». Ils avaient l’aval de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis, la Fatwa de Qaradaoui, et, pour motiver les moutons, ils avaient la couverture d’Al-Jazeera et de France 24. C’est ainsi qu’une émeute de gueux, excités par des cybercollabos, se transforme en « révolution » de bourgeois. Et c’est parce que c’est ainsi que Barbès ou Sarcelles ne seront jamais des Sidi Bouzid !
Nebil Ben Yahmed
Cette foi-ci, en réaction aux événements de Gaza, ce n’est pas uniquement la censure et l’autocensure qui ont été appliquées, mais le droit « constitutionnel » de manifester, auquel on a tout simplement tordu le coup, au nom de la paix civile et pour éviter les troubles à l’ordre public ! Plus « démocratique » encore, plusieurs sites qui relayaient les événements tragiques de Gaza par des articles de la presse internationale et par des vidéos choquantes, ou de plateformes de réseaux sociaux dont les manifestants se servaient pour communiquer et s’organiser, ont été bloqué, sans que cela ne provoque l’indignation de Google, YouTube, Dailymotion, Facebook et Twitter, ou la colère des organisations des droits de l’homme, notamment de Reporters sans frontières !
En Tunisie, tout était parti de l’immolation d’une crapule alcoolique, Mohamed Bouazizi, transformée en « honnête citoyen, bac + quatre », par les cybercollabos, notamment Sofiane Chourabi et Lina Ben Mhenni, déplacés à Sidi Bouzid pour donner à ce fait divers une dimension tragique et « historique ». Tout de suite après, des milliers de fausses pages facebook et de compte Twitters ont été crées, d’autres, moyennant trucages et boostages, sont passées du jour au lendemain de quelques dizaines de fans à quelques milliers !
La mise en branle de cette machine n’était pas suffisante. Par le biais d’OTPOR et de Telecomix, des logiciels haute performance ont été livrés aux cybercollabos, des proxys ont été utilisés pour contourner la censure. A partir du 2 janvier 2011, le groupe Anonymous, qui est discrètement manipulé par certains services de renseignement américains tout comme le groupe Wikileaks, lance « l’Opération Tunisia », en bloquant une dizaine de sites sensibles, dont celui de la Présidence de la république, du gouvernement, du ministère de l’Industrie et de l’Agence tunisienne d’internet (ATI). Ces agents de l’étranger et nos cybercollabos locaux rendent ainsi ces sites indisponibles au moyen d’une attaque par « déni de service distribué ». Autrement dit, une Dos (Denial-of-Service) attack consiste à rendre indisponible un service informatique (souvent un serveur Web, comme dans le cas des attaques lancées par Anonymous) en le surchargeant de requêtes spécifiques. Cette attaque est distribuée (DDos : Distributed Denial-of-Service), c'est-à-dire que l’attaque est lancée simultanément d’une multitude d’ordinateurs différents, soit en prenant de façon criminelle le contrôle d’une multitude d’ordinateurs différents, soit en comptant, comme dans le cas des attaques d’Anonymous, sur la participation de nombreux autres internautes.
Ne restaient plus que les mass-médias pour que l’auto-immolation d’un clochard mette un si beau pays à feu et à sang. Dès lors où certaines télévisions françaises ont parlé la « révolution de la jeunesse », les Tunisiens y ont cru. Manipulables et jamais libérés du complexe du colonisé, beaucoup de Tunisiens sont sensibles aux flatteries de l’homme occidental et tout particulièrement de l’ex-colonisateur. La chaîne et le site Web d’Al Jazeera et de France 24, très actifs et réactifs lors de la pseodo-révolution, ont beaucoup recouru aux « informations », aux vidéos amateurs, et aux faux témoignages diffusés en ligne. Chacun y allait de sa vidéo et de son commentaire. Le petit facebookeur ou blogueur qui se consacrait à la « science » du football, à « l’analyse » du rap, à la drague des filles et à la séduction des homosexuels est devenu un grand révolutionnaire ! On ne veillait plus fumer un joint en draguant les filles et les garçons, mais pour partager les intox et drainer les manifestants.
Et à propos de manifestants, si François Hollande a interdit la manifestation pro-palestinienne à Paris, en janvier 2011, les manifestants Tunisiens n’avaient pas besoin de l’autorisation de Ben Ali pour sortir aboyer « Dégage ». Ils avaient l’aval de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis, la Fatwa de Qaradaoui, et, pour motiver les moutons, ils avaient la couverture d’Al-Jazeera et de France 24. C’est ainsi qu’une émeute de gueux, excités par des cybercollabos, se transforme en « révolution » de bourgeois. Et c’est parce que c’est ainsi que Barbès ou Sarcelles ne seront jamais des Sidi Bouzid !
Nebil Ben Yahmed