Houcine Abassi, secrétaire général de l'UGTT, avec Moncef Marzouki, représentant des intérêts qataris en Tunisie.
Selon l’un de ses conseillers qui a retourné sa veste depuis, Moncef Marzouki lorgnait le prix Nobel de la paix dès 2011, avant même que Rached Ghannouchi et le roitelet du Qatar Hamad Bin Khalifa, ne le propulsent à la tête d’une Tunisie humiliée, désossée et occupée. Toujours selon ce conseiller qui a été témoin des caprices de son ex maître, Marzouki aurait piqué une crise de jalousie à l’annonce de la candidature de Lina Ben Mhenni au prix Nobel de la paix en 2011. Cette année là, le prix Nobel ira à l’activiste de la secte des Frères musulmans, la yéménite Tawakkol Karaman. Géopolitique américaine oblige !
Profitant des moyens et de la fonction présidentielle, l’usurpateur de Carthage reviendra à la charge en 2012 avec un « dossier en bêton » et la certitude que le comité Nobel ne pourra pas lui refuser cette consécration tant espérée. Cette année là, il y avait parmi les candidats l'ex-président américain Bill Clinton, l’ex-chef du gouvernement d’Ukraine Loulia Timochenko, le médecin congolais Denis Mukwege, les dissidents cubains Oswaldo Paya et Yoani Sanchez, ou encore l'ONG russe Memorial et sa responsable Svetlana Gannouchkina, une « militante » des « droits de l’homme » en Russie.
Malheureusement pour lui, l’affaire Baghdadi Mahmoudi est passée par là. Comme l’avaient écrit à l’époque nos confrères de Kapitalis, « Avec l’extradition de Baghdadi Mahmoudi, le président Moncef Marzouki peut dire adieu au Prix Nobel de la Paix pour lequel son nom était listé. Son image, ainsi que celle de la Tunisie, a été grandement ternie par cet acte…Car cet acte a été condamné par toutes les organisations internationales de défense des droits de l’homme ». Le mercenaire du Qatar avait beau démentir son implication dans l’extradition de Baghdadi Mahmoudi, rien n’y fit. Moncef Marzouki était parfaitement au courant et c’est avec son aval implicite que l’ancien premier ministre libyen a été livré à ses tortionnaires.
Les mégalomanes ne renoncent jamais à leurs fins. Dès février 2014, dans le secret le plus total, un cabinet d’avocats londoniens a pris le dossier en main et s’est engagé à « mettre toutes les chances du côté du président tunisien », dont les atouts sont « le parcours de défenseurs des droits de l’homme » et la « gestion du processus révolutionnaire en Tunisie ». 10% des honoraires de ce cabinet ont été acheminé vers Londres par la valise diplomatique et le reste aurait été pris en charge par l’émirat du Qatar à la suite d’une mission confidentielle effectuée par Imed Daïmi à Doha.
L’usurpateur de Carthage savait pourtant, en février 2011, que l’UGTT était déjà candidate au prix Nobel de la paix. L’initiative d’inscrire la centrale syndicale sur la liste des candidats n’était d’ailleurs pas une idée des responsables de l’UGTT, qui sont plutôt occupés par le partage du gâteau tunisien et les micmacs politiciens, mais une démarche militante de quatre présidents d’universités tunisiennes (Carthage,Tunis, Manouba et Jendouba), principalement de Lassaad el-Asmi, président de l’université de Carthage, et de Hassen Bacha, président de l’université de Jendouba. A la mi-avril 2014, le comité Nobel a officiellement accepté la candidature de l’UGTT.
C’est à la suite de cette initiative des quatre universités tunisiennes, et par l’intermédiaire d’un honorable universitaire tunisien en France qu’un comité de soutien à la candidature de l’UGTT a été constitué en juillet 2014, avec à sa tête Bertrand Delanoë, l’ancien maire de Paris. Très rapidement, ce comité a reçu la caution de plusieurs personnalités, notamment Jean Daniel, écrivain et journaliste français, Elisabeth Guigou, députée Française, Anne Hidalgo, maire de Paris, Fadela Amara, ancienne ministre et militante féministe française, Yamina Benguigui, ancienne ministre et réalisatrice française, les acteurs Pierre Arditi, Michel Boujnah, Charles Berling, Bruno Solo et l’humoriste Anne Roumanoff, Jean-Loup Salzman, président de l’université Paris-XIII, Naïma Sanhadji, militante marocaine des droits de l’Homme, Pierre Bergé, président de la fondation Yves Saint Laurent, le réalisateur Serge Moati, Sami Kannan, maire de Genève, Raffaella Bolini militante associative italienne et l’écrivain égyptien Alaâ Al-Aswany.
Plutôt que de soutenir la candidature de l’UGTT, bien parti pour obtenir ce prix Nobel de la paix, ce qui aurait été une bonne chose pour l’image de la Tunisie, Moncef Marzouki et les mafieux qui constituent son cabinet ont tout fait pour la torpiller. Contacts des personnalités qui constituent le comité de soutien à la candidature de l’UGTT pour les convaincre de soutenir plutôt l’imposteur des droits de l’homme, harcèlement « diplomatique » d’un certain nombre de chefs d’Etat (Afrique du Sud, Maroc, Turquie, Côte d’Ivoire…) pour qu’ils cautionnent la candidature tunisienne, c’est-à-dire marzoukienne, au nom du « printemps arabe », lobbying auprès du Parlement norvégien, puisque c’est lui qui nomme le comité chargé de choisir les lauréats du prix Nobel de la paix…
Jeudi 9 octobre 2014, la télévision publique norvégienne NRK titrait sur son site internet, "Un syndicat tunisien pourrait damer le pion à Malala". Pas moins de 278 individus et organisations étaient en lice pour l’obtention de ce prix, un record. Toujours selon la télévision NRK, « la démocratisation de la Tunisie après la chute du régime Ben Ali est le seul épisode du Printemps arabe ayant connu une issue positive et le Nobel pourrait aller à des acteurs du processus, tels que le syndicat UGTT et/ou le président Moncef Marzouki ».
Sur le site de RFI, Grégory Tervel notait de son côté que « Les outsiders pourraient venir de Tunisie : un prix au président Moncef Marzouki et à la centrale syndicale UGTT, serait une manière d’encourager le monde arabe à suivre l’exemple tunisien de démocratisation ».
C’est pour dire que les chances de l’UGTT étaient bien réelles si la candidature de la centrale syndicale n’était pas parasitée par le candidat écran du Qatar. C’est finalement à l’Inde et au Pakistan qu’a été décerné le prix Nobel de la paix, plus exactement au duo de militants, l'Indien Kailash Satyarthi et la Pakistanaise Malala Yousafzai, la jeune fille qui a osé défier les Taliban en prônant l’éducation contre le fanatisme.
Tant mieux pour ces deux candidats qui ont beaucoup de mérite, et tant pis pour l’UGTT. Quant à Moncef Marzouki, il peut encore postuler au prix Hamad de la Trahison, aux côtés de l’irakien Ahmed Chalabi, du syrien Burhan Ghalioun, du palestinien Khaled Mechaal et, bien évidemment, du qatari Hamad Bin Jassim.
Karim Zmerli
Profitant des moyens et de la fonction présidentielle, l’usurpateur de Carthage reviendra à la charge en 2012 avec un « dossier en bêton » et la certitude que le comité Nobel ne pourra pas lui refuser cette consécration tant espérée. Cette année là, il y avait parmi les candidats l'ex-président américain Bill Clinton, l’ex-chef du gouvernement d’Ukraine Loulia Timochenko, le médecin congolais Denis Mukwege, les dissidents cubains Oswaldo Paya et Yoani Sanchez, ou encore l'ONG russe Memorial et sa responsable Svetlana Gannouchkina, une « militante » des « droits de l’homme » en Russie.
Malheureusement pour lui, l’affaire Baghdadi Mahmoudi est passée par là. Comme l’avaient écrit à l’époque nos confrères de Kapitalis, « Avec l’extradition de Baghdadi Mahmoudi, le président Moncef Marzouki peut dire adieu au Prix Nobel de la Paix pour lequel son nom était listé. Son image, ainsi que celle de la Tunisie, a été grandement ternie par cet acte…Car cet acte a été condamné par toutes les organisations internationales de défense des droits de l’homme ». Le mercenaire du Qatar avait beau démentir son implication dans l’extradition de Baghdadi Mahmoudi, rien n’y fit. Moncef Marzouki était parfaitement au courant et c’est avec son aval implicite que l’ancien premier ministre libyen a été livré à ses tortionnaires.
Les mégalomanes ne renoncent jamais à leurs fins. Dès février 2014, dans le secret le plus total, un cabinet d’avocats londoniens a pris le dossier en main et s’est engagé à « mettre toutes les chances du côté du président tunisien », dont les atouts sont « le parcours de défenseurs des droits de l’homme » et la « gestion du processus révolutionnaire en Tunisie ». 10% des honoraires de ce cabinet ont été acheminé vers Londres par la valise diplomatique et le reste aurait été pris en charge par l’émirat du Qatar à la suite d’une mission confidentielle effectuée par Imed Daïmi à Doha.
L’usurpateur de Carthage savait pourtant, en février 2011, que l’UGTT était déjà candidate au prix Nobel de la paix. L’initiative d’inscrire la centrale syndicale sur la liste des candidats n’était d’ailleurs pas une idée des responsables de l’UGTT, qui sont plutôt occupés par le partage du gâteau tunisien et les micmacs politiciens, mais une démarche militante de quatre présidents d’universités tunisiennes (Carthage,Tunis, Manouba et Jendouba), principalement de Lassaad el-Asmi, président de l’université de Carthage, et de Hassen Bacha, président de l’université de Jendouba. A la mi-avril 2014, le comité Nobel a officiellement accepté la candidature de l’UGTT.
C’est à la suite de cette initiative des quatre universités tunisiennes, et par l’intermédiaire d’un honorable universitaire tunisien en France qu’un comité de soutien à la candidature de l’UGTT a été constitué en juillet 2014, avec à sa tête Bertrand Delanoë, l’ancien maire de Paris. Très rapidement, ce comité a reçu la caution de plusieurs personnalités, notamment Jean Daniel, écrivain et journaliste français, Elisabeth Guigou, députée Française, Anne Hidalgo, maire de Paris, Fadela Amara, ancienne ministre et militante féministe française, Yamina Benguigui, ancienne ministre et réalisatrice française, les acteurs Pierre Arditi, Michel Boujnah, Charles Berling, Bruno Solo et l’humoriste Anne Roumanoff, Jean-Loup Salzman, président de l’université Paris-XIII, Naïma Sanhadji, militante marocaine des droits de l’Homme, Pierre Bergé, président de la fondation Yves Saint Laurent, le réalisateur Serge Moati, Sami Kannan, maire de Genève, Raffaella Bolini militante associative italienne et l’écrivain égyptien Alaâ Al-Aswany.
Plutôt que de soutenir la candidature de l’UGTT, bien parti pour obtenir ce prix Nobel de la paix, ce qui aurait été une bonne chose pour l’image de la Tunisie, Moncef Marzouki et les mafieux qui constituent son cabinet ont tout fait pour la torpiller. Contacts des personnalités qui constituent le comité de soutien à la candidature de l’UGTT pour les convaincre de soutenir plutôt l’imposteur des droits de l’homme, harcèlement « diplomatique » d’un certain nombre de chefs d’Etat (Afrique du Sud, Maroc, Turquie, Côte d’Ivoire…) pour qu’ils cautionnent la candidature tunisienne, c’est-à-dire marzoukienne, au nom du « printemps arabe », lobbying auprès du Parlement norvégien, puisque c’est lui qui nomme le comité chargé de choisir les lauréats du prix Nobel de la paix…
Jeudi 9 octobre 2014, la télévision publique norvégienne NRK titrait sur son site internet, "Un syndicat tunisien pourrait damer le pion à Malala". Pas moins de 278 individus et organisations étaient en lice pour l’obtention de ce prix, un record. Toujours selon la télévision NRK, « la démocratisation de la Tunisie après la chute du régime Ben Ali est le seul épisode du Printemps arabe ayant connu une issue positive et le Nobel pourrait aller à des acteurs du processus, tels que le syndicat UGTT et/ou le président Moncef Marzouki ».
Sur le site de RFI, Grégory Tervel notait de son côté que « Les outsiders pourraient venir de Tunisie : un prix au président Moncef Marzouki et à la centrale syndicale UGTT, serait une manière d’encourager le monde arabe à suivre l’exemple tunisien de démocratisation ».
C’est pour dire que les chances de l’UGTT étaient bien réelles si la candidature de la centrale syndicale n’était pas parasitée par le candidat écran du Qatar. C’est finalement à l’Inde et au Pakistan qu’a été décerné le prix Nobel de la paix, plus exactement au duo de militants, l'Indien Kailash Satyarthi et la Pakistanaise Malala Yousafzai, la jeune fille qui a osé défier les Taliban en prônant l’éducation contre le fanatisme.
Tant mieux pour ces deux candidats qui ont beaucoup de mérite, et tant pis pour l’UGTT. Quant à Moncef Marzouki, il peut encore postuler au prix Hamad de la Trahison, aux côtés de l’irakien Ahmed Chalabi, du syrien Burhan Ghalioun, du palestinien Khaled Mechaal et, bien évidemment, du qatari Hamad Bin Jassim.
Karim Zmerli