La victoire de Nidaa Tounes est une bonne nouvelle pour le peuple tunisien, pour les partis progressistes et pour la démocratie en général. Reste maintenant la façon d’aborder l’avenir et de reconstruire le pays.
Scénario 1, coalition sans Nahdha
Une coalition sans Ennahdha, au profit des petits partis "démocrates" laisserait une opposition parlementaire forte et engendrerait un sentiment d’exclusion pour une partie de la société. Si la constitution du gouvernement et l’exécution du programme de Nidaa Tounes semblent plus faciles dans une coalition sans Ennahdha, la réforme de l’Etat et la sécurité du pays nécessiteraient une fermeté dictatoriale qu’on pensait avoir enterrée depuis la révolution!
La tentation de remettre en état de marche les appareils grippés de l’ancien système serait plus forte et sa mise en œuvre probablement plus aisée sans pour autant garantir la relève des défis de la nouvelle Tunisie. Ce serait un pari risqué préparant probablement une nouvelle alternance dans 5 ans là où la Tunisie aurait besoin de 2 ou 3 législatures de continuité de reconstruction.
Ce scénario digne des démocraties matures serait-il bénéfique pour la Tunisie fragilisée en cette période postrévolutionnaire ? Personne de censé ne saurait le garantir en ces temps d’incertitude.
Scénario 2, coalition avec Ennahdha
Une telle coalition donnerait :
Primo, une plus grande majorité au parlement et les lois de la seconde république bénéficieraient d’un consensus plus large et seraient votées plus facilement.
Secundo, une meilleure entente entre les deux exécutifs Kasbah et Carthage.
Tertio, un Etat plus fort avec un leadership incontesté de Béji Caid Essebsi soutenu par Rached Ghannouchi, derrière lesquels les forces vives du pays se mettraient à travailler ensemble plutôt que d’alimenter des querelles internes.
Le vrai challenge de la Tunisie se caractérise par une meilleure compétitivité face à la mondialisation. Toutes oppositions internes à la Tunisie nuiraient à sa progression et seraient coûteuses en termes de sécurité, de réformes structurantes et de développement économique et social.
Pour une large coalition
La Tunisie ayant objectivement besoin d’être gouvernée dans les prochaines années avec un esprit social-démocrate, tout en laissant au secteur privé l’ouverture et la place qui devrait être la sienne en fonction de sa motricité, c’est autour d’un programme inspiré de celui de Nidaa Tounes et enrichi avec les contributions d’une coalition large pour le rendre exécutable sur les cinq prochaines années que la Tunisie diminuera ses divisions internes et avancera vite pour rattraper le temps perdu.
De même qu’il a été admirable que les élus d’Ennahdha fassent une coalition avec le CPR et Ettakatol en 2011 pour nous offrir une nouvelle constitution après 2 ans, dans laquelle ils ont refusé l’exclusion des RCDistes de la vie politique tunisienne, il serait admirable que Nidaa Tounes intègre dans sa coalition la deuxième force politique de la Nation sans exclusion des autres. Ceci nécessite bien entendu de dépasser les égos et les intérêts partisans, privilégiant l’intérêt suprême de la Nation. Seul ce dernier compte et avec la vague d’enthousiasme générée par le succès de Nidaa Tounes, ce rêve pour la Nation - et certes cauchemar pour certains conservateurs - devient permis.
Béji Caid Essebsi à Carthage et une coalition autour de Nidaa Tounes et Ennahdha dans la majorité parlementaire et le redressement rapide de la Tunisie deviendrait plus plausible et plus crédible.
Puissent ces idées alimenter les réflexions de nos stratèges et prochains gouvernants. Et en attendant, félicitations à la Tunisie nouvelle et à tous ses amis.
Moncef Achour
Scénario 1, coalition sans Nahdha
Une coalition sans Ennahdha, au profit des petits partis "démocrates" laisserait une opposition parlementaire forte et engendrerait un sentiment d’exclusion pour une partie de la société. Si la constitution du gouvernement et l’exécution du programme de Nidaa Tounes semblent plus faciles dans une coalition sans Ennahdha, la réforme de l’Etat et la sécurité du pays nécessiteraient une fermeté dictatoriale qu’on pensait avoir enterrée depuis la révolution!
La tentation de remettre en état de marche les appareils grippés de l’ancien système serait plus forte et sa mise en œuvre probablement plus aisée sans pour autant garantir la relève des défis de la nouvelle Tunisie. Ce serait un pari risqué préparant probablement une nouvelle alternance dans 5 ans là où la Tunisie aurait besoin de 2 ou 3 législatures de continuité de reconstruction.
Ce scénario digne des démocraties matures serait-il bénéfique pour la Tunisie fragilisée en cette période postrévolutionnaire ? Personne de censé ne saurait le garantir en ces temps d’incertitude.
Scénario 2, coalition avec Ennahdha
Une telle coalition donnerait :
Primo, une plus grande majorité au parlement et les lois de la seconde république bénéficieraient d’un consensus plus large et seraient votées plus facilement.
Secundo, une meilleure entente entre les deux exécutifs Kasbah et Carthage.
Tertio, un Etat plus fort avec un leadership incontesté de Béji Caid Essebsi soutenu par Rached Ghannouchi, derrière lesquels les forces vives du pays se mettraient à travailler ensemble plutôt que d’alimenter des querelles internes.
Le vrai challenge de la Tunisie se caractérise par une meilleure compétitivité face à la mondialisation. Toutes oppositions internes à la Tunisie nuiraient à sa progression et seraient coûteuses en termes de sécurité, de réformes structurantes et de développement économique et social.
Pour une large coalition
La Tunisie ayant objectivement besoin d’être gouvernée dans les prochaines années avec un esprit social-démocrate, tout en laissant au secteur privé l’ouverture et la place qui devrait être la sienne en fonction de sa motricité, c’est autour d’un programme inspiré de celui de Nidaa Tounes et enrichi avec les contributions d’une coalition large pour le rendre exécutable sur les cinq prochaines années que la Tunisie diminuera ses divisions internes et avancera vite pour rattraper le temps perdu.
De même qu’il a été admirable que les élus d’Ennahdha fassent une coalition avec le CPR et Ettakatol en 2011 pour nous offrir une nouvelle constitution après 2 ans, dans laquelle ils ont refusé l’exclusion des RCDistes de la vie politique tunisienne, il serait admirable que Nidaa Tounes intègre dans sa coalition la deuxième force politique de la Nation sans exclusion des autres. Ceci nécessite bien entendu de dépasser les égos et les intérêts partisans, privilégiant l’intérêt suprême de la Nation. Seul ce dernier compte et avec la vague d’enthousiasme générée par le succès de Nidaa Tounes, ce rêve pour la Nation - et certes cauchemar pour certains conservateurs - devient permis.
Béji Caid Essebsi à Carthage et une coalition autour de Nidaa Tounes et Ennahdha dans la majorité parlementaire et le redressement rapide de la Tunisie deviendrait plus plausible et plus crédible.
Puissent ces idées alimenter les réflexions de nos stratèges et prochains gouvernants. Et en attendant, félicitations à la Tunisie nouvelle et à tous ses amis.
Moncef Achour