Photo du quartet du "dialogue national" avec le premier ministre canadian Philippe Couillard, le 16 mai 2016 au Québec.
Lorsqu’en octobre 2015, certains lobbies du comité norvégien ont décidé d’attribuer au quartet le prix Nobel de la paix, c’était pour eux et pour les Etats qui sont derrière l’ultime tentative de persuader les Arabes en général et les Tunisiens en particulier que le « printemps arabe » n’était pas ce projet de Grand-Moyen-Orient visant à détruire tous les Etats-nations et à semer le chaos chez les musulmans, mais un véritable soulèvement des peuples contre leurs « dictateurs ». En d’autres termes, que les Tunisiens ont eu raison de détruire leur propre pays et de contaminer le reste du monde arabe par leur supposée révolution populaire. Pour le comité Nobel, il était essentiel de faire avaler aux Tunisiens cette dernière pilule qui flatte leur ego et de perpétuer ce mythe pour que les autres peuples, syrien, libyen, égyptien, algérien, yéménite…ne renoncent jamais à l’autodestruction et à la diabolisation de leurs élites nationalistes.
Avec l’échec de ce plan impérialiste et atlantiste en Syrie, et le retour sur la scène internationale de la Russie, les donnes politiques et géopolitiques ont changé. Les mêmes journaux qui exaltaient le « printemps tunisien », flattaient l’islamisme « modéré » et félicitaient les Tunisiens de leur prix Nobel titrent aujourd’hui, « La Tunisie, ce vivier du terrorisme international » (Le Figaro du 23 décembre 2016), « Tunisie, risque de somalisation » (RTBF, 25 décembre 2016), « En Tunisie, dans la couveuse salafiste » (Le Point du 3 décembre 2016)…
Pour ceux qui connaissent si bien les turpitudes et le machiavélisme des occidentaux, ce changement dans la terminologie médiatique annonce un revirement à 190°. Nous allons lire dans les semaines qui viennent des « analyses » et des « enquêtes » qui prouvent que les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne et la Belgique n’ont aucune responsabilité dans la prolifération du terrorisme international et qu’ils ont été induit en erreur par le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie et la Tunisie, les quatre principaux pays qui sont aujourd’hui sur le banc des accusés.
Le 17 juin 2013, le journal syrien « Al-Watan » révélait que la Syrie a constitué des dossiers à charge contre ces quatre pays et qu’elle va les porter devant le Conseil de Sécurité de l’ONU et devant la Cour pénale internationale pénal (CPI), à ne pas confondre avec le Tribunal pénal international. Avec toutes les preuves cumulées depuis, et particulièrement après la libération d’Alep-Est, sur les nationalités des djihadistes et sur l’origine de leur armement, le gouvernement syrien s’apprête, par le biais du Venezuela –la Syrie n’ayant pas ratifié le Statut de la CPI- à entamer cette démarche auprès des Nations-Unies.
N’ayant pas été non plus signataires du statut de la CPI, le Qatar, la Turquie et l’Arabie Saoudite ne risquent pas grand chose pour le moment. Ce qui n’est pas le cas de la Tunisie qui, dans l’euphorie de la « révolution du jasmin », a ratifié, le 24 juin 2011, son adhésion à la Cour pénale internationale. Cette ratification expose les plus hauts gouvernants tunisiens, de 2011 à 2014, à des poursuites pénales devant cette juridiction internationale, pour « crimes de guerres », voir « crimes contre l’humanité » qui ont été commis « par des ressortissants des États membre ou sur le territoire des États parties » (selon les statuts de la CPI).
Principales personnalités concernées pour « incitation au terrorisme » ou « connivence implicite ou explicite » ou « nonchalance » avec des réseaux djihadistes, Rached Ghannouchi, Béji Caïd Essebsi (pour la période de transition où il a été chef de gouvernement), Moncef Marzouki, Hamadi Jebali, Ali Larayedh, Mehdi Jomaa et Habib Essid. Leur responsabilité morale et politique concernerait tout aussi bien les « combattants » Tunisiens expédiés en Syrie et qui sont près de 9000 individus, que les terroristes également Tunisiens qui ont commis des actions terroristes en Europe.
La démarche syro-vénézuélienne discrètement appuyée par la Russie a d’autant plus de chance d’aboutir que la Cour pénale internationale, discréditée et de plus en plus mal vue en raison de sa justice à géométrie variable, a besoin d’une affaire retentissante pour redorer son blason et booster sa légitimité.
Nebil Ben Yahmed
Avec l’échec de ce plan impérialiste et atlantiste en Syrie, et le retour sur la scène internationale de la Russie, les donnes politiques et géopolitiques ont changé. Les mêmes journaux qui exaltaient le « printemps tunisien », flattaient l’islamisme « modéré » et félicitaient les Tunisiens de leur prix Nobel titrent aujourd’hui, « La Tunisie, ce vivier du terrorisme international » (Le Figaro du 23 décembre 2016), « Tunisie, risque de somalisation » (RTBF, 25 décembre 2016), « En Tunisie, dans la couveuse salafiste » (Le Point du 3 décembre 2016)…
Pour ceux qui connaissent si bien les turpitudes et le machiavélisme des occidentaux, ce changement dans la terminologie médiatique annonce un revirement à 190°. Nous allons lire dans les semaines qui viennent des « analyses » et des « enquêtes » qui prouvent que les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne et la Belgique n’ont aucune responsabilité dans la prolifération du terrorisme international et qu’ils ont été induit en erreur par le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie et la Tunisie, les quatre principaux pays qui sont aujourd’hui sur le banc des accusés.
Le 17 juin 2013, le journal syrien « Al-Watan » révélait que la Syrie a constitué des dossiers à charge contre ces quatre pays et qu’elle va les porter devant le Conseil de Sécurité de l’ONU et devant la Cour pénale internationale pénal (CPI), à ne pas confondre avec le Tribunal pénal international. Avec toutes les preuves cumulées depuis, et particulièrement après la libération d’Alep-Est, sur les nationalités des djihadistes et sur l’origine de leur armement, le gouvernement syrien s’apprête, par le biais du Venezuela –la Syrie n’ayant pas ratifié le Statut de la CPI- à entamer cette démarche auprès des Nations-Unies.
N’ayant pas été non plus signataires du statut de la CPI, le Qatar, la Turquie et l’Arabie Saoudite ne risquent pas grand chose pour le moment. Ce qui n’est pas le cas de la Tunisie qui, dans l’euphorie de la « révolution du jasmin », a ratifié, le 24 juin 2011, son adhésion à la Cour pénale internationale. Cette ratification expose les plus hauts gouvernants tunisiens, de 2011 à 2014, à des poursuites pénales devant cette juridiction internationale, pour « crimes de guerres », voir « crimes contre l’humanité » qui ont été commis « par des ressortissants des États membre ou sur le territoire des États parties » (selon les statuts de la CPI).
Principales personnalités concernées pour « incitation au terrorisme » ou « connivence implicite ou explicite » ou « nonchalance » avec des réseaux djihadistes, Rached Ghannouchi, Béji Caïd Essebsi (pour la période de transition où il a été chef de gouvernement), Moncef Marzouki, Hamadi Jebali, Ali Larayedh, Mehdi Jomaa et Habib Essid. Leur responsabilité morale et politique concernerait tout aussi bien les « combattants » Tunisiens expédiés en Syrie et qui sont près de 9000 individus, que les terroristes également Tunisiens qui ont commis des actions terroristes en Europe.
La démarche syro-vénézuélienne discrètement appuyée par la Russie a d’autant plus de chance d’aboutir que la Cour pénale internationale, discréditée et de plus en plus mal vue en raison de sa justice à géométrie variable, a besoin d’une affaire retentissante pour redorer son blason et booster sa légitimité.
Nebil Ben Yahmed