Tunisie : Rafik Belhadj Kacem n’était pas un bourreau mais une victime


2 Janvier 2014

Un ancien ministre de Ben Ali en prison, et un ancien terroriste de Ben Laden en liberté. Il s’agit de Rafik Belhadj Kacem et de Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh que les Américains viennent d’arrêter à Misrata. C’est sous les ordres du même éphémère ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, que l’un a été jeté en prison et que l’autre a été libéré. Rien que ce rapprochement entre un haut cadre de l’Etat tunisien, qui a consacré sa vie au service de son pays, et un haut criminel d’Al-Qaïda, qui a consacré sa vie au service du terrorisme, permet aujourd’hui aux Tunisiens de réaliser combien la « révolution » qu’on leur a fait faire était une conspiration islamo-atlantiste, dont les objectifs étaient la destruction de l’Etat-Nation, l’implosion du monde arabe et le retour du colonialisme.


C’est le 1er février 2011 que Rafik Belhadj Kacem a été conduit à la prison de la caserne militaire d’El-Aouina. L’ordre a été donné par cet ancien magistrat corrompu, devenu ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, sous la pression de son amie « intime »Sihem Ben Sedrine et d’un ramassis de droit-de-l’hommistes, 5ème colonne de l’impérialisme mondial. Ces mêmes individus qui ont, depuis des années, vendu leur âme à certaines puissances occidentales contre argent, ont persuadé Farhat Rajhi de libérer ce qui restait en prison de la racaille islamo-terroristes : celui que Ben Laden a baptisé Abou Iyadh, les criminels qui ont mené l’action terroriste de Soliman et les impliqués dans l’attentat contre la synagogue de Griba à Djerba, en 2002. C’est tout ce qui restait dans les prisons de Ben Ali, dont les rapports d’Amnesty International disaient qu’elles étaient archi-pleines de « prisonniers politiques » !

L’arrestation et la détention de Rafik Belhadj Kacem se sont passées sans le moindre caractère légal et sans aucun mandat de la magistrature ni de la justice militaire qui étaient aux ordres du général félon, Rachid Ammar. Le soir même de cette arrestation, Farhat Rajhi déclarait sur une télévision tunisienne qu’il avait donné l’ordre de mise aux arrêts parce qu’il le soupçonnait d’être à l’origine des relations tendues entre ce ministre parachuté par les comploteurs et les fonctionnaires et cadres du ministère de l’Intérieur. Cette arrestation arbitraire s’est donc effectuée avec une coordination entre le ministère de l’Intérieur, celui de la Défense et le chef du gouvernement, Mohamed Ghannouchi.

Ce n’est que le 3 février 2011que le doyen des juges d’instruction a procédé à l’audition de Rafik Belhadj Kacem, sous l’inculpation de meurtre prémédité et de tentative de meurtre, à son encontre et à l’encontre de Ben Ali, « ainsi que de toute autre personne dont les investigations découvriront l’implication dans les actes de meurtre survenus lors des événements qui eurent lieu au cours de la période entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011 ». A la suite de cette audience fortement influencée et intimidée par la désinformation des cybers-collabos américains (facebook, Al-Jazeera, France24…), le doyen des juges d’instruction a émis un mandat de dépôt contre Rafik Belhadj Kacem, sans la moindre preuve matérielle.

Deux vérités, aujourd’hui connues de tous, doivent être rappelées. Primo, le soir du 11 janvier 2011, Rafik Belhadj Kacem n’était plus ministre de l’Intérieur. Celui qui lui a succédé dans la matinée du 12 janvier 2011 est Ahmed Friaa. Or, c’est dans la période comprise entre le 12 et le 14 janvier 2011 qu’il y a eu 43 morts par balles, dans le périmètre territorial relevant de la compétence du tribunal militaire permanent de Tunis. Secundo, selon le rapport même de la commission Bouderbala, il n’y a eu aucun mort dans le dit périmètre, dans la période du 17 décembre 2010 jusqu’au 12 janvier 2011, période à laquelle Rafik Belhadj Kacem était en fonction au ministère de l’Intérieur.

Il est par conséquent clair qu’avant même le départ de Ben Ali, Rafik Belhadj Kacem était désigné comme le bouc-émissaire parfait, la victime expiatoire de ce qu’on n’appelait pas encore la « révolution du jasmin ». Avec la complicité passive de Mohamed Ghannouchi, Ben Ali comptait tout mettre sur le dos de son ministre de l’Intérieur, et il l’avait publiquement annoncé dans son discours du 13 janvier 2011, par cette phrase : « Ils auront des comptes à rendre » !

Malgré son innocence manifeste et l’absence de toute preuve, Rafik Belhadj Kacem a été condamné à 37 ans de prison, par les tribunaux militaires de première instance de Tunis (15 ans), du Kef (12 ans) et de Sfax (10 ans), pour les mêmes faits, ce qui constitue une infraction flagrante aux principes du Code pénal selon lesquels on ne peut pas juger deux fois une personne pour les mêmes faits. C’est dans le code pénal de tous les pays civilisés.

Quelques voix honorables tunisiennes et arabes se sont élevées contre ces procès politiques menés pour perpétuer le mythe d’une « révolution » qui n’a été qu’un complot contre la Tunisie et pour satisfaire aussi les familles des « martyrs » dont la plupart étaient des voyous qui ont attaqués les forces de l’ordre et ont pillés des biens privés et publics. Sans parler des éléments étrangers et des cellules dormantes d’Al-Qaïda qui ont tiré sur certains manifestants pour exciter encore plus la foule et rendre ainsi impossible tout retour au calme. Parmi ces voix, Violette Daguerre, la présidente de la Commission arabe des droits de l’homme, qui a une fois de plus, le 4 décembre dernier, sur une radio tunisienne, taxé la justice tunisienne, la civile comme la militaire, de « non-sincère » et de « justice sous instruction » ! Elle a ajouté que « si les juridictions tunisiennes sont incapables d’assumer les jugements à prononcer concernant l’innocence de ces personnalités par peur des représailles des familles des victimes, il importe de recourir à des juridictions internationales ».

Comme nous avons été les premiers à l’écrire (voir le lien ci-dessous), Rafik Belhadj Kacem n’était pas un bourreau mais une victime. Il a cherché de façon loyale et patriotique à préserver l’ordre, le respect des lois, la protection des personnes et des biens et la sécurité du pays en général, comme l’exige son devoir et sa vocation en tant que ministre de l’Intérieur. Le maintenir en prison après une parodie de justice et des procès iniques et politiques, c’est une manière de garder l’omerta sur tous les secrets qui dérangent les pseudo-révolutionnaires et leurs commanditaires étrangers. Le fait qu’il ait été arrêté la semaine où Abou Iyadh, le terroriste d’Al-Qaïda et l’ex agent de la CIA en Afghanistan, ait été libéré indique bien de quel malheur, de quelle trahison, de quelle conspiration la « révolution du jasmin » était porteuse.

Karim Zmerli

 L’ex-ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem, innocenté par les témoins, condamné par la justice militaire  - 19/04/2013
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