Comme souvent, notre journal a provoqué un mini séisme dans les milieux politiciens et financiers tunisiens. Il s’agit de l’enquête de Karim Zmerli, « Politique et magouilles, où va l’argent des Tunisiens ?». Au lendemain de sa publication, notre confrère d’Express FM, Tarek Mrad a reçu le directeur de la CDC, Jamel Belhaj, dans son excellente émission Eco Mag. Tout le monde a évidemment pris le soin de taire le nom de Tunisie-Secret et celui de Karim Zmerli –c’est très dangereux au pays de la liberté d’expression- mais Tarek Mrad a eu le professionnalisme et l’audace de poser les questions qui gênent. C’est-à-dire les questions de fond sur les magouilles des Fonds.
Le directeur de la CDC a joué la transparence. C’est pas tôt ! Sous l’ancien régime, Jamel Belhaj (Abdallah) était pourtant un haut cadre brillant et rigoureux. Il était directeur général du ministère des Finances, lorsque celui-ci était dirigé par des ministres hautement qualifiés et patriotes. Après la « révolution » dite du jasmin, il est devenu le directeur de cabinet de Jalloul Ayed, ex banquier devenu ministre des Finances dans le gouvernement de Béji Caïd Essebsi.
Jamel Belhaj a d’abord expliqué la « vraie mission » de la CDC, en revoyant à la baisse sa vocation. Pour lui, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) « doit assurer trois missions principales à savoir, le soutien de l’investissement dans les régions intérieures du pays et de l’infrastructure, le soutien des PME et la modernisation du marché financier ». Sous l‘insistance de Tarek Mrad qui lui rappelait qu’au départ (2011), la CDC devait justement s’occuper principalement des PME et non pas de City Car et Best Lease. Il lui a rappelé la déclaration de Jalloul Ayed, qui avait annoncé à l’époque la création d’un « Fonds générationnel » pour aider les jeunes entrepreneurs à créer leurs propres entreprises, puisqu’ils ne peuvent pas facilement accéder à des crédits bancaires.
Jamel Belhaj a eu l’honnêteté, ou la maladresse, d’avouer que l’argent qui devait alimenter ce « Fonds générationnel » est allé combler le déficit budgétaire ! Selon nos informations, ce fonds n’a d’ailleurs jamais vu le jour. Il a aussi insinué que la CDC n’est pas une banque philanthropique pour les futures petites et moyennes entreprises.
Au sujet des 15 à 20 millions d’euros investis dans le fonds nouvellement crée « Swicorp Syaha Limited », Jamel Belhaj a répondu que c’est pour la remise à niveau du secteur touristique et, plus intéressant encore, que c’est un choix qui a été fait sur la base d’une étude qui a été réalisée par la Banque mondiale !
Dernière perle dans cette interview, la disparition des 1,6 milliard de dollars obtenus de la vente de Tunisie Télécom, entreprise prospère, dont le directeur général à l’époque de Ben Ali était Montassar Ouali. Jamel Belhaj a déclaré qu’il ne reste plus un centime, sans préciser où est parti tout cet argent. Sans doute pour colmater les troues dans le budget de l’Etat, ou comme placement sans risque sur un fonds sans transparence !
Toutes ces affaires douteuses doivent être tirées au clair, et c’est à la Banque centrale et à la Cour des Comptes de dire aux Tunisiens, qu’Elyès Fakhfakh s’apprête à étrangler et à appauvrir avec sa loi des finances 2014, dictée par la Banque mondiale, de leur dire où est parti leur argent ?
Nebil Ben Yahmed
Le directeur de la CDC a joué la transparence. C’est pas tôt ! Sous l’ancien régime, Jamel Belhaj (Abdallah) était pourtant un haut cadre brillant et rigoureux. Il était directeur général du ministère des Finances, lorsque celui-ci était dirigé par des ministres hautement qualifiés et patriotes. Après la « révolution » dite du jasmin, il est devenu le directeur de cabinet de Jalloul Ayed, ex banquier devenu ministre des Finances dans le gouvernement de Béji Caïd Essebsi.
Jamel Belhaj a d’abord expliqué la « vraie mission » de la CDC, en revoyant à la baisse sa vocation. Pour lui, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) « doit assurer trois missions principales à savoir, le soutien de l’investissement dans les régions intérieures du pays et de l’infrastructure, le soutien des PME et la modernisation du marché financier ». Sous l‘insistance de Tarek Mrad qui lui rappelait qu’au départ (2011), la CDC devait justement s’occuper principalement des PME et non pas de City Car et Best Lease. Il lui a rappelé la déclaration de Jalloul Ayed, qui avait annoncé à l’époque la création d’un « Fonds générationnel » pour aider les jeunes entrepreneurs à créer leurs propres entreprises, puisqu’ils ne peuvent pas facilement accéder à des crédits bancaires.
Jamel Belhaj a eu l’honnêteté, ou la maladresse, d’avouer que l’argent qui devait alimenter ce « Fonds générationnel » est allé combler le déficit budgétaire ! Selon nos informations, ce fonds n’a d’ailleurs jamais vu le jour. Il a aussi insinué que la CDC n’est pas une banque philanthropique pour les futures petites et moyennes entreprises.
Au sujet des 15 à 20 millions d’euros investis dans le fonds nouvellement crée « Swicorp Syaha Limited », Jamel Belhaj a répondu que c’est pour la remise à niveau du secteur touristique et, plus intéressant encore, que c’est un choix qui a été fait sur la base d’une étude qui a été réalisée par la Banque mondiale !
Dernière perle dans cette interview, la disparition des 1,6 milliard de dollars obtenus de la vente de Tunisie Télécom, entreprise prospère, dont le directeur général à l’époque de Ben Ali était Montassar Ouali. Jamel Belhaj a déclaré qu’il ne reste plus un centime, sans préciser où est parti tout cet argent. Sans doute pour colmater les troues dans le budget de l’Etat, ou comme placement sans risque sur un fonds sans transparence !
Toutes ces affaires douteuses doivent être tirées au clair, et c’est à la Banque centrale et à la Cour des Comptes de dire aux Tunisiens, qu’Elyès Fakhfakh s’apprête à étrangler et à appauvrir avec sa loi des finances 2014, dictée par la Banque mondiale, de leur dire où est parti leur argent ?
Nebil Ben Yahmed
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