Le combattant suprême, en compagnie de son fils Habib Bourguiba Junior.
Mohamed Kerrou : Ainsi, vous-même, vous partagez cette conception qui consiste à considérer les islamistes comme des terroristes et à les éliminer de la scène politique ?
Habib Bourguiba Junior : Oui, sans aucun doute. A partir du moment où ils utilisent des moyens illégaux et qu’ils prônent des idées qui mènent vers la régression de la société et la destruction des liens sociaux et humains, je suis totalement contre leur projet politique et leurs pratiques. C’est pour moi, toutes choses égales par ailleurs, l’attaque barbare qui, à l’image de Gengis Khan, ont assiégé et pillé le Bagdad civilisé. Le comportement des islamistes radicaux, ceux qui sèment la terreur un peu partout dans le monde, est un comportement barbare et démentiel. Ils prétendent qu’il nous faut revenir quatorze siècles en arrière pour réaliser la société parfaite et ils utilisent la violence pour parvenir à cette fin utopique et insensée. C’est de la pure démagogie entretenue par l’état d’ignorance du peuple. Il y a eu, en Tunisie, à un certain moment, un laisser-faire pour contrer la montée de la gauche. Mais, je considère que c’était une erreur. Le danger est trop grand pour qu’ils soient acceptés, par calcul politique étroit. Moi, j’ai toujours été contre. Le seul remède est de combattre les islamistes qui présentent un danger pour l’Etat et pour la société.
Mohamed Kerrou : Qu’en est-il des islamistes politiques modérés et qui sont contre la violence ?
Habib Bourguiba Junior : Où est-ce que vous les voyez ? Non, ils n’existent pas ! Soit, ils sont faibles et ils font semblant d’être modérés, en attendant d’être fort pour passer à l’assaut, soit, ils se sentent forts et ils sont nécessairement violents ; ou alors on les qualifie improprement d’islamistes ! Tous les mouvements islamistes constituent une négation de la vie ensemble, de la démocratie en particulier et de la vie humaine tout court. Moi, je suis pour et avec ceux qui les combattent. Ma position, comme celle de mon père, est de les combattre et de les juger. J’y crois comme je crois à la République qui est un choix irréversible. La religion est une affaire personnelle qui concerne l’homme dans son rapport à l’invisible. Elle n’a pas à se mêler des choix d’un pays. Elle n’est ni une politique, ni une économie. C’est d’ailleurs, selon cet ordre de choses que j’ai été amené à rédiger un papier contre un projet d’investissement bancaire, prétendu islamique. Je voyais le danger qu’il y avait derrière un tel projet : entretenir l’hypocrisie et la supercherie !
Tiré de « Habib Bourguiba Jr. Notre histoire », entretiens avec Mohamed Kerrou, Cérès éditions, Tunis, 2013.
Précisions de Tunisie-Secret :
Au sujet du « laisser-faire pour contrer la gauche », Habib Bourguiba Junior fait allusion à Mohamed Sayah et à sa milice. Cette politique machiavélique s’est poursuivie avec Mohamed Mzali, au nom de l’arabité et de l’authenticité.
Au sujet de « Moi, je suis pour et avec ceux qui les combattent. Ma position, comme celle de mon père, est de les combattre et de les juger », Habib Bourguiba Junior met à nu les hypocrites et les opportunistes actuels, ceux qui parlent au nom du bourguibisme et tissent des alliances avec les islamistes.
Au sujet de « Moi, je suis pour et avec ceux qui les combattent », Habib Bourguiba Junior donne a posteriori raison à Ben Ali, qui a fait ce choix de les combattre après avoir compris, au bout de deux ans, que les islamistes sont d’incurables comploteurs, antinationalistes et terroristes.
Au sujet de « j’ai été amené à rédiger un papier contre un projet d’investissement bancaire, prétendu islamique », Habib Bourguiba Junior fait allusion aux gamineries utilitaristes de l’islamiste light, Sakhr el-Matéri, avec sa banque Zitouna. Une islamisation en catimini que Ben Ali a laissé faire.
Habib Bourguiba Junior : Oui, sans aucun doute. A partir du moment où ils utilisent des moyens illégaux et qu’ils prônent des idées qui mènent vers la régression de la société et la destruction des liens sociaux et humains, je suis totalement contre leur projet politique et leurs pratiques. C’est pour moi, toutes choses égales par ailleurs, l’attaque barbare qui, à l’image de Gengis Khan, ont assiégé et pillé le Bagdad civilisé. Le comportement des islamistes radicaux, ceux qui sèment la terreur un peu partout dans le monde, est un comportement barbare et démentiel. Ils prétendent qu’il nous faut revenir quatorze siècles en arrière pour réaliser la société parfaite et ils utilisent la violence pour parvenir à cette fin utopique et insensée. C’est de la pure démagogie entretenue par l’état d’ignorance du peuple. Il y a eu, en Tunisie, à un certain moment, un laisser-faire pour contrer la montée de la gauche. Mais, je considère que c’était une erreur. Le danger est trop grand pour qu’ils soient acceptés, par calcul politique étroit. Moi, j’ai toujours été contre. Le seul remède est de combattre les islamistes qui présentent un danger pour l’Etat et pour la société.
Mohamed Kerrou : Qu’en est-il des islamistes politiques modérés et qui sont contre la violence ?
Habib Bourguiba Junior : Où est-ce que vous les voyez ? Non, ils n’existent pas ! Soit, ils sont faibles et ils font semblant d’être modérés, en attendant d’être fort pour passer à l’assaut, soit, ils se sentent forts et ils sont nécessairement violents ; ou alors on les qualifie improprement d’islamistes ! Tous les mouvements islamistes constituent une négation de la vie ensemble, de la démocratie en particulier et de la vie humaine tout court. Moi, je suis pour et avec ceux qui les combattent. Ma position, comme celle de mon père, est de les combattre et de les juger. J’y crois comme je crois à la République qui est un choix irréversible. La religion est une affaire personnelle qui concerne l’homme dans son rapport à l’invisible. Elle n’a pas à se mêler des choix d’un pays. Elle n’est ni une politique, ni une économie. C’est d’ailleurs, selon cet ordre de choses que j’ai été amené à rédiger un papier contre un projet d’investissement bancaire, prétendu islamique. Je voyais le danger qu’il y avait derrière un tel projet : entretenir l’hypocrisie et la supercherie !
Tiré de « Habib Bourguiba Jr. Notre histoire », entretiens avec Mohamed Kerrou, Cérès éditions, Tunis, 2013.
Précisions de Tunisie-Secret :
Au sujet du « laisser-faire pour contrer la gauche », Habib Bourguiba Junior fait allusion à Mohamed Sayah et à sa milice. Cette politique machiavélique s’est poursuivie avec Mohamed Mzali, au nom de l’arabité et de l’authenticité.
Au sujet de « Moi, je suis pour et avec ceux qui les combattent. Ma position, comme celle de mon père, est de les combattre et de les juger », Habib Bourguiba Junior met à nu les hypocrites et les opportunistes actuels, ceux qui parlent au nom du bourguibisme et tissent des alliances avec les islamistes.
Au sujet de « Moi, je suis pour et avec ceux qui les combattent », Habib Bourguiba Junior donne a posteriori raison à Ben Ali, qui a fait ce choix de les combattre après avoir compris, au bout de deux ans, que les islamistes sont d’incurables comploteurs, antinationalistes et terroristes.
Au sujet de « j’ai été amené à rédiger un papier contre un projet d’investissement bancaire, prétendu islamique », Habib Bourguiba Junior fait allusion aux gamineries utilitaristes de l’islamiste light, Sakhr el-Matéri, avec sa banque Zitouna. Une islamisation en catimini que Ben Ali a laissé faire.