Sarkozy chez ses maîtres Qataris pour leur enseigner l’art des finances


12 Décembre 2014

Le 6 décembre dernier, Nicolas Sarkozy a donné à Doha une conférence rémunérée, sans doute pour pouvoir payer son loyer et ses factures de gaz et d’électricité ! Le pauvre homme n’arrive pas à joindre les deux bouts et c’est la raison pour laquelle il s’est rabaissé à ce « métier » quitte à déshonorer la France.


Je vous adore mon généreux et vénérable émir. Qu'Allah vous bénisse et que votre illustre successeur perpétue votre sainte tradition.
Les uns indignés, les autres compréhensifs, tous les médias français ont commenté le déplacement de Nicolas Sarkozy au Qatar pour y prodiguer sa science en matière de finances et d’investissements. A la suite de cette révélation dans Paris Match, tout le monde a l’air surpris, comme s’il s’agissait de la première conférence de l’ancien président français chez ses frères du Qatar. Il y a deux ans, en décembre 2012, lors du Doha Goals Forum, Nicolas Sarkozy s’est rendu dans cet émirat voyou pour philosopher sur le «sport comme moyen d'action et de réflexion pour nos sociétés».

Depuis qu’il a été délogé de l’Elysée, Nicolas Sarkozy, titulaire d’une maîtrise en droit, s’est trouvé une activité "académique" juteuse et peu coûteuse en neurones : celle de conférencier international. Il est vrai que le cancre George W.Bush, ou son caniche britannique Tony Blair, se livrent à la même activité très lucrative depuis des années. Mais, outre le fait que ces deux criminels de guerre en Irak ont définitivement quitté la scène politique dans leurs pays, ce qui n’est pas le cas de Sarkozy qui a été élu à la tête de l’UMP le 29 novembre dernier et qui compte même se représenter aux prochaines élections présidentielles, jamais en France un ancien chef d’Etat ou un ancien premier ministre ne s’est rabaissé à un tel niveau pour s’empiffrer d’argent. Ni François Mitterrand, ni Jacques Chirac, ni Raymond Barre, ni Michel Rocard, ni Laurent Fabius, ni même Alain Juppé, que Sarkozy aurait interpellé un jour, « Tu t’es fait payer combien pour ta conférence ? »

Dans leur livre « Ça reste entre nous, hein? », édité chez Flammarion en novembre 2014, Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel, deux journalistes du Parisien, ont estimé les revenus de « conférencier » de Nicolas Sarkozy à quelque 2 millions d'euros depuis son éviction de l’Elysée. « Très bien rémunérées, ces conférences lui rapportent chacune plusieurs dizaines de milliers d'euros -le chiffre de 100000 dollars est régulièrement évoqué dans la presse », rapporte Paris Match qui a révélé l’affaire. Dès 2012, l'ex-chef de l'Etat s'était rendu à New York pour une conférence dans le prestigieux hôtel Waldorf-Astoria, organisée par la banque d'investissement brésilienne BTG Pactual. En octobre 2014, il était à Séoul pour un discours hautement académique devant le World Knowledge Forum. Selon Le Figaro du 11 décembre dernier, le coût d'une précédente prestation de Nicolas Sarkozy, délivrée à l'occasion du Forum Forbes à Brazzaville au Congo, en juillet 2014, serait de 100 000 euros.

On peut s’imaginer le montant de sa dernière prestation chez les Qataris, dont la générosité est sans limites, pas seulement avec les présidents recyclés en « conférenciers », mais aussi avec tout ce que le monde compte comme associations intégristes, partis islamistes et même organisations terroristes ! Il parait que c’est à l’invitation de la Qatar National Bank que Nicolas Sarkozy a livré sa science en matière de finances et d’investissement, et qu’il a été logé au Four Seasons, le prestigieux hôtel, où se croisent toutes les composantes de l’Internationale islamo-terroriste, des Talibans d’Afghanistan et de Tchétchénie au FIS algérien, en passant par le Hamas palestinien et les Frères musulmans égyptiens.

A-t-il besoin de jouer au « conférencier » pour se faire autant d’argent ? Selon René Dosière, député de l'Aisne et auteur du livre « L'argent de l'Etat » publié aux éditions du Seuil, entre la rémunération mensuelle, le logement de fonction, la voiture avec chauffeurs, les collaborateurs etc... le coût des avantages attribués à un ancien président s’élèverait à 1,5 millions d’euros par an (Nouvel Obs Le Plus du 9 mai 2012). « Mais comment accepter que celui qui s’est accordé une augmentation de 140% de sa rémunération, continue de gagner beaucoup d’argent comme président retraité, sans aucun doute environ 20.000 euros par mois prélevés sur les recettes de l’État ? », se demandait le chroniqueur politique Thierry de Cabarrus, dans Le Nouvel Obs du 10 mai 2012.

Représentant du seul parti d’opposition à dénoncer l’entrisme financier, politique, religieux, sportif, médiatique et associatif du Qatar en France, l’ex-chevènementiste Florian Philippot s’est indigné qu’à peine « revenu, Sarkozy court chez ses maîtres au Qatar, de surcroît et comme d'habitude, pour une conférence chèrement rémunérée… Cette soumission permanente commence à poser un sérieux problème dans la vie politique française». Pour Florian Philippot, de telles conférences rémunérées, «dans la situation de crise actuelle», sont «indécentes», et «cela est indécent notamment de la part d'un ancien chef de l'Etat qui doit encore porter la dignité française car il n'est pas digne de faire des ménages au Qatar pour 100 000 à 150 000 euros.» (Le Figaro du 11 décembre 2014).

Il aurait été parfaitement légitime de la part d’un Dominique Strauss-Kahn, docteur en économie et l’un des meilleurs économistes du monde, d’aller faire des conférences sur la finance et les investissements, d’autant plus qu’il a été ruiné pour une histoire montée de toutes pièces. Mais qu’un président déjà Bling Bling, bénéficiant de revenus très confortables, s’adonne à un tel business, qui plus est avec l’oligarchie islamo-mafieuse du Qatar avec laquelle il a détruit la Libye, il y a de quoi indigner les Français qui se font une idée supérieure de leur pays et de sa vocation dans le monde.

Puisque Monsieur Sarkozy gagne si bien sa vie à la sueur de son front, il pourrait peut-être penser maintenant à rembourser sa dette auprès des généreux donateurs de l’UMP, pour les 11 millions d'euros qu’ils ont versés après l'opération Sarkothon et à la suite de l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.

Karim Zmerli