Rached Ghannouchi voulait accorder l’exil à Youssef Qaradaoui


15 Juillet 2013

Après avoir essuyé le refus de tous les pays arabes de l’accueillir, Qaradaoui a failli s’installer en Tunisie à la demande de Rached Ghannouchi. Indésirable au Qatar après la destitution de ses protecteurs Hamad Ben Khalifa et Hamad Ben Jassim, le Mufti de l’OTAN se cherchait une nouvelle terre d’asile. C’est Noureddine Bhiri et Ali Larayedh qui ont convaincu Ghannouchi que l’accueil de Qaradaoui en Tunisie serait un « suicide » pour Ennahda.


A moins un, Youssef Qaradaoui serait aujourd’hui réfugié en Tunisie. Rached Ghannouchi n’a pas supporté l’humiliation, par les nouvelles autorités du Qatar, de son maître et frère en secte, Youssef Qaradaoui. Il avait pourtant tout essayé pour lui éviter cette humiliation : deux déplacements à Doha pour supplier cheikh Tamim d’épargner Qaradaoui, tentative d’attendrir le cœur de Mozza pour qu’elle influence à son tour son fils, désormais émir du Qatar, proposition de remplacer la nationalité qatarie dont il bénéficiait par un statut de réfugié politique…Rien n’y fit. Le pauvre Ghannouchi qui ne comprend rien à la politique, encore moins à la géopolitique, n’a pas réalisé que la décision de foutre dehors Qaradaoui ne venait pas de Doha mais de Washington, qui n’a plus besoin de ses services.
 
Ayant échoué avec le Qatar, il a essayé avec le principal et très discret soutien aux Frères musulmans depuis le début du printemps atlantiste, à savoir Recep Tayyip Erdogan. Ce « lâche » -l’expression est de Rached Ghannouchi- n’a pas voulu accueillir Youssef Qaradaoui en Turquie. Comme il est « courageux » et « fidèle », Ghannouchi a décidé alors d’accorder l’asile tunisien à son frère et maître Qaradaoui.
 
Alerté par cette décision, Ali Larayedh et Noureddine Bhiri ont tout fait pour convaincre leur guide spirituel que la situation a changé et que l’arrivée de Qaradaoui à Tunis déclencherait « des émeutes qui peuvent nous faire tomber », « c’est un suicide collectif » aurait lâché Ali Larayedh. En effet, cela aurait été une faute majeure, compte tenu de la « popularité » de Qaradaoui auprès des Tunisiens, qui l’adoraient jusqu’en avril 2011.
 
C’est à ce moment là que Noureddine Bhiri a eu une idée lumineuse : intervenir auprès des Anglais pour accueillir le Mufti errant. En 48h, l’ambassadeur de la Grande Bretagne en Tunisie a informé, non pas le ministre des Affaires étrangères tunisiennes, mais le secrétariat de Ghannouchi que Londres accorde l’asile à Youssef Qaradaoui. Plutôt que de s’y rendre illico, le Mufti de l’OTAN a voulu faire une dernière tentative en Egypte pour sauver le pouvoir de Mohamed Morsi. Il s’y trouvait déjà depuis trois semaines.
 
Recherché par la sécurité égyptienne, il a essayé de quitter dans la nuit du 13 juillet Le Caire, grâce à des complicités locales. C’est à l’aéroport du Caire qu’il a été arrêté et conduit, soit en prison, soit en résidence surveillé, nous ne le savons pas encore. Il prenait un vol pour Londres, étant indésirable à Doha depuis déjà un mois. Selon une source bien informée au Caire, il sera remis à la Justice pour incitation à la haine, incitation au crime de musulmans chiites, de chrétiens, et appel au djihad en Syrie, en Irak et en Égypte, visant également les chiites et les chrétiens.
 
Certaines voix en Egypte s’élèvent déjà pour lui souhaiter, non guère un procès équitable, mais un supplice identique à celui de Khadafi. Et si Allah exauçait leur prière ! Tunisie-Secret.com
 
Lilia Ben Rejeb