Le grand Bey de Tunis et le grand Morchid des Frères musulmans, se partageant chacun le trône de Tunisie.
La ramification des Frères musulmans en Tunisie -les seuls à être au pouvoir dans le monde arabe, si l’on excepte le Qatar et la Turquie qui n’est pas un pays arabe- a tout fait pour impressionner le « peuple », bluffer ce qui reste de la classe politique et de l’élite intellectuelle, et convaincre ses invités étrangers qu’ils ont vraiment changé.
Rached Ghannouchi jure qu’il a évolué
Le toilettage a commencé dans le quotidien spécialisé en la matière, à savoir Le Monde : une interview annoncée à la une et occupant quasiment toute la page 4 avec un grand portrait de Rached Ghannouchi, une interview réalisée (à distance) par Frédéric Bobin. Comme nous l’avons déjà écrit dans notre précédent article, conseillé par ses ex-employeurs britanniques, le chef des Frères musulmans tunisiens fait tout pour séduire le monde occidental en lui faisant croire, ainsi qu’aux Tunisiens, que son modèle, c’est l’expérience turque qui, soi-dit en passant est loin d'être le bon modèle que certains naïfs croient. De l’annonce d’une distinction entre l’activité politique et l’activité religieuse à la tolérance de l’homosexualité, tout y passe. On notera au passage qu’il a parlé d’une distinction entre l’activité politique et l’activité religieuse et non point d’une séparation entre le Religieux et le Politique !!! Pour nous, il ne s'agit là que d'un changement tactique (séculariste) dans la continuité stratégique (intégriste).
Pour impressionner, il ne faut pas négliger le nombre, ou la populace. Les Frères musulmans locaux ont pu mobiliser 15000 personnes, leurs propres adhérents ainsi que tous les criminels qu’ils ont fait libérer depuis 2011 et qu’ils n’ont pas eu le temps d’expédier en Syrie ! Il ne faut pas négliger non plus les détails symboliques : le choix du stade de Radès, qui a été édifié par l’ancien régime et là où Ben Ali tenait ses grands meetings avec ses hordes Rcédistes, dont plusieurs avaient rejoints Ennahda dès 2011 et dont certaines figures emblématiques étaient d’ailleurs au congrès d’Ennahda (voir photo ci-dessous).
Béji Caïd Essebsi parjure qu’il a changé
Reste la grande surprise qui a subjuguée les Frères musulmans locaux et traumatisée toutes celles et tous ceux qui ont voté pour Nidaa Tounès, le « parti de l’alternative aux islamistes », à savoir la présence de BCE et, surtout son discours enflammé (voir la vidéo).
Dès le début de sa Khoutba (homélie), celui qui fait office de président de la République a déclaré : « Cheikh Rached Ghannouchi, merci pour l’invitation… Je veux être franc avec vous en vous avouant que j’ai beaucoup hésité avant de venir car, en tant que président, je suis à égale distance de tous les partis politiques. Sachant que nous avons 204 partis légalisés, je ne pense pas pouvoir me rendre à tous leurs congrès. Mais en dépit de tout cela, je suis venu ici aujourd’hui par la volonté d’Allah et par égard aux efforts qu’Ennahda a accompli dans la concorde et la réconciliation nationale… ». En d’autres termes, je suis venu à votre congrès, mes chers frères musulmans, et « j’emmerde » tous les « cocus » de Nidaa Tounès qui m’ont porté à la présidence de la République.
Le plus grave dans cette histoire, c’est le discours de Béji Caïd Essebsi. Pas un seul mot sur le fondateur de la République, Habib Bourguiba, pas une seule allusion à tous les cadres du Destour-PSD-RCD qui ont construit ce pays durant plus de cinquante ans et détruit en moins de cinq ans, pas une seule remarque sur la nécessité urgente de traduire dans les faits la fameuse réconciliation nationale et non pas seulement dans les promesses, comme il le fait depuis son arrivée à Carthage.
En revanche, les références aux versets coraniques et aux valeurs de l’islam n’ont pas manquées. A croire que l’ancien ministre de Bourguiba est devenu l’Ayatollah de la république islamique tunisienne. L’islam est certes notre religion et ses valeurs sont aussi les nôtres, mais que vient donc faire le Coran dans un discours présidentiel, au moment même où Rached Ghannouchi annonce précisément que son parti va désormais distinguer entre l’activité politique et l’activité religieuse. Quel paradoxe ! Un Frère musulman qui se laïcise et un destourien qui s’islamise.
Les Occidentaux n’ont pas répondu à l’appel d’Allah et de…
Le congrès des Frères musulmans locaux a été un bon succès, une remarquable opération de marketing politique et de propagande. Seul hic, l’absence de la presse occidentale et des invités politiques occidentaux. La très fortunée Ennahda n’a pourtant pas lésiné sur les moyens : selon nos sources, 103 journalistes arabes et occidentaux invités, plus de 186 personnalités politiques et intellectuelles conviées, avec pour tenter tout ce beau monde la gratuité du billet d’avion en premier classe et trois jours dans les meilleurs hôtels d’Hammamet.
Pour la presse occidentale, il n’y avait que des journalistes dont la plupart adorent nos femmes (et nos jeunes), ainsi que nos plages. Pour les intellectuels et politiciens, il n’y avait quasiment personne. Ils ont dû comprendre, depuis des mois déjà, que le vent américain ne souffle plus en direction de « l’islam politique » ! Par contre, la présence des plus hauts dirigeants de l’Internationale Intégriste ont répondu à l’appel d’Allah… et de son calife, Rached Ghannouchi. Tout le gratin des islamo-terroristes et des criminels recherchés par les autorités égyptiennes et mis à l’index par la Jordanie, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite ont fait le voyage pour se rendre dans le seul pays arabe où leurs frères en secte tiennent les rênes du pouvoir : la Tunisie.
Seul choix resté aux cocus de Nidaa
Il ne reste plus aux « cocus » de Nidaa et aux orphelins de Béji Caïd Essebsi qu’à se retirer de cette coquilles vides qu'est devenu le Nidaa pour rejoindre le grand rassemblement politique des destouriens qui n’a toujours pas vu le jour en raison des egos hypertrophiés et de la passion du leadership. Kamel Morjane, Hamed Karoui, Hédi Baccouche, Mondher Zenaïdi, Abderrahim Zouari, Mohamed Jegham, Mustapha Kamel Nebli, Ghazi Ben Tounès, Sadok Chaabane, Ridha Grira, Mohamed Ghariani et même Mohsen Marzouk, doivent tous se réunir et s’unir pour constituer une véritable force politique capable de battre Ennahda qui, telle la mue de la vipère, se métamorphose mais ne change pas. Une force politique dont le leadership serait collégial, en attendant que le meilleur, le plus charismatique et surtout le plus patriotique en prenne la direction et consacre en le réinstaurant le projet Bourguibien nationaliste et libérateur.
Nebil Ben Yahmed
Lien vidéo du discours de Béji Caïd Essebsi : https://www.youtube.com/watch?v=MIZz93LbqKY
Rached Ghannouchi jure qu’il a évolué
Le toilettage a commencé dans le quotidien spécialisé en la matière, à savoir Le Monde : une interview annoncée à la une et occupant quasiment toute la page 4 avec un grand portrait de Rached Ghannouchi, une interview réalisée (à distance) par Frédéric Bobin. Comme nous l’avons déjà écrit dans notre précédent article, conseillé par ses ex-employeurs britanniques, le chef des Frères musulmans tunisiens fait tout pour séduire le monde occidental en lui faisant croire, ainsi qu’aux Tunisiens, que son modèle, c’est l’expérience turque qui, soi-dit en passant est loin d'être le bon modèle que certains naïfs croient. De l’annonce d’une distinction entre l’activité politique et l’activité religieuse à la tolérance de l’homosexualité, tout y passe. On notera au passage qu’il a parlé d’une distinction entre l’activité politique et l’activité religieuse et non point d’une séparation entre le Religieux et le Politique !!! Pour nous, il ne s'agit là que d'un changement tactique (séculariste) dans la continuité stratégique (intégriste).
Pour impressionner, il ne faut pas négliger le nombre, ou la populace. Les Frères musulmans locaux ont pu mobiliser 15000 personnes, leurs propres adhérents ainsi que tous les criminels qu’ils ont fait libérer depuis 2011 et qu’ils n’ont pas eu le temps d’expédier en Syrie ! Il ne faut pas négliger non plus les détails symboliques : le choix du stade de Radès, qui a été édifié par l’ancien régime et là où Ben Ali tenait ses grands meetings avec ses hordes Rcédistes, dont plusieurs avaient rejoints Ennahda dès 2011 et dont certaines figures emblématiques étaient d’ailleurs au congrès d’Ennahda (voir photo ci-dessous).
Béji Caïd Essebsi parjure qu’il a changé
Reste la grande surprise qui a subjuguée les Frères musulmans locaux et traumatisée toutes celles et tous ceux qui ont voté pour Nidaa Tounès, le « parti de l’alternative aux islamistes », à savoir la présence de BCE et, surtout son discours enflammé (voir la vidéo).
Dès le début de sa Khoutba (homélie), celui qui fait office de président de la République a déclaré : « Cheikh Rached Ghannouchi, merci pour l’invitation… Je veux être franc avec vous en vous avouant que j’ai beaucoup hésité avant de venir car, en tant que président, je suis à égale distance de tous les partis politiques. Sachant que nous avons 204 partis légalisés, je ne pense pas pouvoir me rendre à tous leurs congrès. Mais en dépit de tout cela, je suis venu ici aujourd’hui par la volonté d’Allah et par égard aux efforts qu’Ennahda a accompli dans la concorde et la réconciliation nationale… ». En d’autres termes, je suis venu à votre congrès, mes chers frères musulmans, et « j’emmerde » tous les « cocus » de Nidaa Tounès qui m’ont porté à la présidence de la République.
Le plus grave dans cette histoire, c’est le discours de Béji Caïd Essebsi. Pas un seul mot sur le fondateur de la République, Habib Bourguiba, pas une seule allusion à tous les cadres du Destour-PSD-RCD qui ont construit ce pays durant plus de cinquante ans et détruit en moins de cinq ans, pas une seule remarque sur la nécessité urgente de traduire dans les faits la fameuse réconciliation nationale et non pas seulement dans les promesses, comme il le fait depuis son arrivée à Carthage.
En revanche, les références aux versets coraniques et aux valeurs de l’islam n’ont pas manquées. A croire que l’ancien ministre de Bourguiba est devenu l’Ayatollah de la république islamique tunisienne. L’islam est certes notre religion et ses valeurs sont aussi les nôtres, mais que vient donc faire le Coran dans un discours présidentiel, au moment même où Rached Ghannouchi annonce précisément que son parti va désormais distinguer entre l’activité politique et l’activité religieuse. Quel paradoxe ! Un Frère musulman qui se laïcise et un destourien qui s’islamise.
Les Occidentaux n’ont pas répondu à l’appel d’Allah et de…
Le congrès des Frères musulmans locaux a été un bon succès, une remarquable opération de marketing politique et de propagande. Seul hic, l’absence de la presse occidentale et des invités politiques occidentaux. La très fortunée Ennahda n’a pourtant pas lésiné sur les moyens : selon nos sources, 103 journalistes arabes et occidentaux invités, plus de 186 personnalités politiques et intellectuelles conviées, avec pour tenter tout ce beau monde la gratuité du billet d’avion en premier classe et trois jours dans les meilleurs hôtels d’Hammamet.
Pour la presse occidentale, il n’y avait que des journalistes dont la plupart adorent nos femmes (et nos jeunes), ainsi que nos plages. Pour les intellectuels et politiciens, il n’y avait quasiment personne. Ils ont dû comprendre, depuis des mois déjà, que le vent américain ne souffle plus en direction de « l’islam politique » ! Par contre, la présence des plus hauts dirigeants de l’Internationale Intégriste ont répondu à l’appel d’Allah… et de son calife, Rached Ghannouchi. Tout le gratin des islamo-terroristes et des criminels recherchés par les autorités égyptiennes et mis à l’index par la Jordanie, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite ont fait le voyage pour se rendre dans le seul pays arabe où leurs frères en secte tiennent les rênes du pouvoir : la Tunisie.
Seul choix resté aux cocus de Nidaa
Il ne reste plus aux « cocus » de Nidaa et aux orphelins de Béji Caïd Essebsi qu’à se retirer de cette coquilles vides qu'est devenu le Nidaa pour rejoindre le grand rassemblement politique des destouriens qui n’a toujours pas vu le jour en raison des egos hypertrophiés et de la passion du leadership. Kamel Morjane, Hamed Karoui, Hédi Baccouche, Mondher Zenaïdi, Abderrahim Zouari, Mohamed Jegham, Mustapha Kamel Nebli, Ghazi Ben Tounès, Sadok Chaabane, Ridha Grira, Mohamed Ghariani et même Mohsen Marzouk, doivent tous se réunir et s’unir pour constituer une véritable force politique capable de battre Ennahda qui, telle la mue de la vipère, se métamorphose mais ne change pas. Une force politique dont le leadership serait collégial, en attendant que le meilleur, le plus charismatique et surtout le plus patriotique en prenne la direction et consacre en le réinstaurant le projet Bourguibien nationaliste et libérateur.
Nebil Ben Yahmed
Lien vidéo du discours de Béji Caïd Essebsi : https://www.youtube.com/watch?v=MIZz93LbqKY
De gauche à droite, Hafedh Caïd Essebsi, Ali Larayedh, Manar Skandrani et Abderraouf Khammassi. Il ne manquait à la photo que le grand filou Chafik Jarraya !
Le gratin de l'Internationale Intégriste, avec la présence surprenante et regrettable de notre ami Mohamed Ayachi Ajroudi (troisième rangée à droite). Question mystérieuse : à qui téléphone t-il ?
Le gratin de ce qui reste de l'élite politique destourienne, avec la présence très regrettable de M.Abderrahim Zouari (à l'extrême-gauche de la photo).
Naturellement présents, de gauche à droite, Iyadh Dahmani, Issam Chebbi, Mehdi Ben Gharbia.