Rached Ghannouchi et son caniche "laïc", Moncef Marzouki.
Depuis déjà une année, le mouvement Ennahdha était divisé entre trois tendances. Les pragmatiques, qui pensent qu’à la présidence de la République, leur larbin avait beaucoup nui à leur l’image d’islamistes modérés et de parti responsable qu’ils veulent entretenir à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Les extrémistes, qui estiment que Moncef Marzouki, étant leur frère en secte, est le seul candidat fidèle à leur programme, pouvant par ailleurs leur éviter d’éventuelles poursuites judiciaires pour corruption, atteinte à la sécurité du pays et haute trahison. Et les cyniques, qui pensent que Moncef Marzouki a déjà servi, que son image est complètement discréditée, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, et qu’il doit par conséquent être jeté comme un kleenex.
Après deux jours de palabre, le Majlis al-Choura semble avoir tranché la question. C’est du moins ce que laisse entendre la communication clairement obscure du président de ce Majlis al-Choura, Fethi Ayadi, qui a déclaré que « Le mouvement Ennahdha appelle ses enfants et ses électeurs à choisir la personnalité qui convient le mieux et qui, inchallah, va conduire ce processus démocratique et réaliser ainsi les objectifs de la révolution ».
Autrement dit, nous ne donnons publiquement aucune consigne de vote à nos électeurs, qui vont pouvoir se déterminer et choisir selon leur conscience et leur conviction, le meilleur candidat en mesure de poursuivre le processus démocratique et de préserver les « objectifs de la révolution ». C’est le message qu’Ennahdha a voulu faire passer. Mais à qui et dans quels objectifs ?
Les décodeurs de la logomachie islamiste savent que le discours d’Ennahdha est une équation à plusieurs inconnus, que dans toute déclaration, il y a toujours un sens visible et un autre caché. Le sens visible ici est la « neutralité » d’Ennahdha dans la course à la présidence de la République, et la liberté totale accordée à ses électeurs de choisir le candidat adéquat. Le sens caché se résume en une phrase : ne faites rien, attendez les directives du guide suprême qui vous parviendront par nos canaux occultes en temps opportun.
D’ailleurs, la veille de la déclaration de Fethi Ayadi, le président du Majlis al-Choura, le nahdhaoui Abdellatif Makki a formellement démenti l'information selon laquelle son mouvement a pris la décision de ne pas soutenir la candidature de Moncef Marzouki. Cet ancien ministre islamiste de la troïka réagissait sur Shems FM à un article publié dans le site d'Al Arabiya.net affirmant qu’Ennahdha ne soutiendra pas la candidature de Marzouki. Il est allé un peu trop en besogne en déclarant que la réunion du Majlis al-Choura « aboutira au soutien d'un candidat au premier ou au deuxième tour » !
C’est qu’Ennahdha a besoin elle-même d’une part d’attendre les sondages, pas ceux de Sygma mais de certaines institutions américaines, et d’autre part d’observer comment vont se comporter ses différents jokers : Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Ahmed Néjib Chebbi, Mohamed Frikha, Abderrazek Kilani, Hammouda Ben Slama, Larbi Nasra, Abderraouf Ayadi. C’est une fois certaine du candidat susceptible de récolter le maximum de voix, qu’Ennahdha fera part à ses militants et électeurs de ses consignes de vote.
Pour le moment, tout porte à croire que le candidat d’Ennahdha est Ahmed Néjib Chebbi, qui a trois atouts majeurs : sa fidélité inconditionnelle aux Etats-Unis d’Amérique, son amitié indéfectible pour Rached Ghannouchi, et sa « virginité » politique relative puisqu’il n’a pas été associé à la troïka dont les Tunisiens conservent un souvenir cauchemardesque. De ce dernier atout, Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaafar ne peuvent évidemment pas s’en prévaloir.
Petite indication au passage, Yassine Brahim, qui ne fait rien sans consulter « Sidi Cheikh », Rached Ghannouchi, vient de déclarer à l’hebdomadaire Le Maghreb, qu’Ahmed Néjib Chebbi est « le meilleur candidat aux présidentielles » !
Reste une autre hypothèse qui n’est pas du tout à exclure : un retournement de situation en faveur du mercenaire No 1 du Qatar en Tunisie, Moncef Marzouki. Si par miracle ce dernier progresserait dans les sondages, Ennahdha le soutiendrait de toutes ses forces. Il faut avoir en mémoire la mascarade électorale d’octobre 2011, lors desquelles le CPR, sans la consigne secrète de Rached Ghannouchi, n’aurait jamais pu obtenir son score d’alors. En effet, à l’époque, persuadé par certaine institutions de sondage américaines d’avoir atteint son quotas au sein de l’ANC, Ennahdha avait donné comme consigne de voter pour le CPR. Bien conseillé, Rached Ghannouchi avait pris cette décision à moins une semaine du scrutin, pour qu’une écrasante victoire de son mouvement n’effraye pas l’opinion publique tunisienne et les chancelleries occidentales, d’autant plus qu’on avait encore besoin du mythe du « printemps arabe » pour déstabiliser certains pays arabes. C’est avec le même stratagème que Moncef Marzouki, malgré ses 7000 voix dans le gouvernorat de Nabeul, a été désigné par Rached Ghannouchi président de la République.
Dans les élections présidentielles en cours, une chose reste certaine aux yeux de Rached Ghannouchi, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Ahmed Néjib Chebbi, Yassine Brahim et d’autres candidats comiques : tout doit être fait pour battre Béji Caïd Essebsi, le président de Nidaa Tounes. Tout doit être fait pour l’empêcher de gagner dès le premier tour.
Nebil Ben Yahmed
Après deux jours de palabre, le Majlis al-Choura semble avoir tranché la question. C’est du moins ce que laisse entendre la communication clairement obscure du président de ce Majlis al-Choura, Fethi Ayadi, qui a déclaré que « Le mouvement Ennahdha appelle ses enfants et ses électeurs à choisir la personnalité qui convient le mieux et qui, inchallah, va conduire ce processus démocratique et réaliser ainsi les objectifs de la révolution ».
Autrement dit, nous ne donnons publiquement aucune consigne de vote à nos électeurs, qui vont pouvoir se déterminer et choisir selon leur conscience et leur conviction, le meilleur candidat en mesure de poursuivre le processus démocratique et de préserver les « objectifs de la révolution ». C’est le message qu’Ennahdha a voulu faire passer. Mais à qui et dans quels objectifs ?
Les décodeurs de la logomachie islamiste savent que le discours d’Ennahdha est une équation à plusieurs inconnus, que dans toute déclaration, il y a toujours un sens visible et un autre caché. Le sens visible ici est la « neutralité » d’Ennahdha dans la course à la présidence de la République, et la liberté totale accordée à ses électeurs de choisir le candidat adéquat. Le sens caché se résume en une phrase : ne faites rien, attendez les directives du guide suprême qui vous parviendront par nos canaux occultes en temps opportun.
D’ailleurs, la veille de la déclaration de Fethi Ayadi, le président du Majlis al-Choura, le nahdhaoui Abdellatif Makki a formellement démenti l'information selon laquelle son mouvement a pris la décision de ne pas soutenir la candidature de Moncef Marzouki. Cet ancien ministre islamiste de la troïka réagissait sur Shems FM à un article publié dans le site d'Al Arabiya.net affirmant qu’Ennahdha ne soutiendra pas la candidature de Marzouki. Il est allé un peu trop en besogne en déclarant que la réunion du Majlis al-Choura « aboutira au soutien d'un candidat au premier ou au deuxième tour » !
C’est qu’Ennahdha a besoin elle-même d’une part d’attendre les sondages, pas ceux de Sygma mais de certaines institutions américaines, et d’autre part d’observer comment vont se comporter ses différents jokers : Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Ahmed Néjib Chebbi, Mohamed Frikha, Abderrazek Kilani, Hammouda Ben Slama, Larbi Nasra, Abderraouf Ayadi. C’est une fois certaine du candidat susceptible de récolter le maximum de voix, qu’Ennahdha fera part à ses militants et électeurs de ses consignes de vote.
Pour le moment, tout porte à croire que le candidat d’Ennahdha est Ahmed Néjib Chebbi, qui a trois atouts majeurs : sa fidélité inconditionnelle aux Etats-Unis d’Amérique, son amitié indéfectible pour Rached Ghannouchi, et sa « virginité » politique relative puisqu’il n’a pas été associé à la troïka dont les Tunisiens conservent un souvenir cauchemardesque. De ce dernier atout, Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaafar ne peuvent évidemment pas s’en prévaloir.
Petite indication au passage, Yassine Brahim, qui ne fait rien sans consulter « Sidi Cheikh », Rached Ghannouchi, vient de déclarer à l’hebdomadaire Le Maghreb, qu’Ahmed Néjib Chebbi est « le meilleur candidat aux présidentielles » !
Reste une autre hypothèse qui n’est pas du tout à exclure : un retournement de situation en faveur du mercenaire No 1 du Qatar en Tunisie, Moncef Marzouki. Si par miracle ce dernier progresserait dans les sondages, Ennahdha le soutiendrait de toutes ses forces. Il faut avoir en mémoire la mascarade électorale d’octobre 2011, lors desquelles le CPR, sans la consigne secrète de Rached Ghannouchi, n’aurait jamais pu obtenir son score d’alors. En effet, à l’époque, persuadé par certaine institutions de sondage américaines d’avoir atteint son quotas au sein de l’ANC, Ennahdha avait donné comme consigne de voter pour le CPR. Bien conseillé, Rached Ghannouchi avait pris cette décision à moins une semaine du scrutin, pour qu’une écrasante victoire de son mouvement n’effraye pas l’opinion publique tunisienne et les chancelleries occidentales, d’autant plus qu’on avait encore besoin du mythe du « printemps arabe » pour déstabiliser certains pays arabes. C’est avec le même stratagème que Moncef Marzouki, malgré ses 7000 voix dans le gouvernorat de Nabeul, a été désigné par Rached Ghannouchi président de la République.
Dans les élections présidentielles en cours, une chose reste certaine aux yeux de Rached Ghannouchi, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Ahmed Néjib Chebbi, Yassine Brahim et d’autres candidats comiques : tout doit être fait pour battre Béji Caïd Essebsi, le président de Nidaa Tounes. Tout doit être fait pour l’empêcher de gagner dès le premier tour.
Nebil Ben Yahmed