C’est Walid Maalam, le ministre des Affaires étrangères syrien, qui l’a déclaré dans une interview accordée au journal britannique The Independent. Selon le ministre syrien, cheikh Hamad a offert cette somme pour favoriser la victoire d’Ennahda aux élections du 23 octobre 2011. On y découvre par ailleurs comment l’émir du Qatar exerce son chantage grâce à la chaîne de propagande Al-Jazeera.
Dans cette interview, Walid Maalam a révélé que, "Lorsque j’ai rencontré l’émir du Qatar à Doha en novembre 2011, au moment où la ligue arabe avait lancé son initiative, au sujet de la mission des observateurs, et on est parvenu à un accord là-dessus, il m’a informé qu’au cas où on y consent, il incitera la chaîne al-Jazeera à changer sa méthode, demandera au cheikh Youssef Qaradaoui d’appuyer la Syrie et la réconciliation, et consacrera quelques milliards de dollars à sa reconstruction".
Le chef de la diplomatie syrienne a fustigé la position de l’émir du Qatar envers son pays, en soulignant "l’émir lui-même ne tarissait pas d’éloges sur Bachar al-Assad il y a deux ans ; il le considérait comme un ami cher, et ils ont instauré des relations familiales et passaient des vacances en familles à Damas, et parfois à Doha. La question importante est qu’est-ce qui s’est passé ?"
Maalam a révélé par ailleurs que "l’émir de Qatar à donné un ordre pour octroyer 150 millions de dollars à Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, pour aider son parti lors des élections. De toutes les façons, c’est leur problème", a-t-il indiqué. Et d'ajouter : "J’ai posé la question à l’émir : vous aviez des relations extrêmement étroites avec le leader libyen, Mouammar Kadhafi, et vous étiez le seul leader reçu à son palais, lorsqu’il vous a invité lors du sommet arabe, pourquoi avez-vous envoyé vos avions pour attaquer la Libye, et vous avez fait partie de la mission de l’OTAN ? Il a répondu tout simplement : parce que nous ne voulons pas perdre notre élan en Tunisie et en Egypte, et Kadhafi était responsable de la division du Soudan".
On rappellera au passage que c’est le Qatar, et non pas la Libye, qui a joué un rôle prépondérant dans la division du Soudan. Kadhafi avait au contraire tout fait pour saborder la partition du Soudan qu’il considérait à l’époque comme un projet «israélo-américain ». Hamad Al-Thani applique aujourd’hui le même agenda en Syrie.
Encore 100 millions de dollars pour Ghannouchi
Tunisie secret a été le premier site d'information a révéler, dès juin 2012, que Baghdadi Mahmoudi a été livré au gouvernement intégriste libyen contre argent. Une semaine après notre article, Le Point l’a confirmé en avançant le montant de la transaction : 100 millions de dollars. Mais Le point n’a pas dit ce que nous avons écrit et que nous réitérons, à savoir que c'est Rached Ghannouchi en personne qui a décidé de livrer ce pauvre homme à ses tortionnaires, et que Moncef Marzouki ne s’y est pas opposé, contrairement à ses ffirmations.
L'argent a été empoché par Ennahda, non pas pour financer la prochaine campagne électorale « pour cela, ils ont l'argent du Qatar », ni pour indemniser les victimes de la « révolution », ni même pour créer des emplois à Sidi Bouzid, mais pour préparer les prochains attentats qui vont définitivement plonger la Tunisie dans le chaos.
La propagande islamiste parle d'1 million de barils de pétrole promis à la Tunisie en échange de l'extradition de Baghdadi. Comme quoi c'est par raison d'Etat que cet ancien premier ministre a été livré à ses tortionnaires et que c'est dans l'intérêt économique de la Tunisie. C'est faux. Comme le révèle Le Point, il ne s'agit pas de pétrole mais d'argent. D'argent sale. Et puisqu'on parle d'argent, où sont partis les 40 milliards que le Trésor public tunisien et les ONG américaines ont confié à Kamel Jendoubi, le chef d'orchestre de l'ISIE ?
Lilia Ben Rejeb