Certains nouveaux acteurs de la scène politique et médiatique tunisienne le savaient, mais personne n’a voulu en parler. Sans doute parce que cette rencontre est lourde de sens et de conséquences. C’est le journaliste Nicolas Beau qui l’a révélé mais sans plus de détails, dans son article « Comment sauver notre pré carré tunisien ? ».
Cette rencontre secrète a eu lieu le 28 juin dernier, lors de la visite éclair en France de Béji Caïd Essebsi , pour avoir une entrevue avec Jean Marc Ayraut, tout juste nommé premier ministre. Le jour même, Béji a aussi rencontré Nicolas Sarkozy, dans un appartement privé du 17 arrondissement. Les deux artisans de cette rencontre ultra secrète seraient l’affairiste franco-tunisien François Bennaceur, l’ancien courtier des Trabelsi en France, et Slaheddine Caïd Essebsi, affairiste multimilliardaires installé dans le meilleur quartier de Paris. Les détails que Nicolas Beau s’abstient de révéler, c’est qu’au centre de la discussion, le futur business de Vincent Bolloré en Tunisie, notamment l’extension du port de Gabès.
Malgré la différence d’âge entre Béji Caïd Essebsi et Nicolas Sarkozy, les deux hommes sont fait pour s’entendre. Ils sont tous les deux avocats d’affaire ! Ils sont tous les deux de droite. Ils rêvent tous les deux de reconquérir le pouvoir. Ils entretiennent tous les deux des relations « fraternelles » avec le Qatar et l’Arabie Saoudite. Ils se revendiquent tous les deux de deux géants dont ils ne sont même pas la caricature : le général de Gaulle et le combattant suprême Habib Bourguiba. Ils ont tous les deux joué un rôle majeur dans la destruction et la recolonisation de la Libye. Sarkozy en mobilisant l’opinion internationale grâce au lobby sioniste de Bernard Henri Lévy, et Béji grâce aux frontières terrestres et maritimes tunisiennes qu’il a ouvert à l’ancienne puissance coloniale pour qu’elle achemine armes et mercenaires vers la Libye.
Les deux hommes ont un faible financier pour le wahhabisme philanthropique qui a le vent en pourpre depuis le « printemps arabe ». Béji Caïd Essebsi avait déjà des liens très solides avec certains émirs en relation d’affaires avec le cabinet de son frère Slaheddine dont il est l’associé. Nicolas Sarkozy a, dès 2007, considéré le wahhabisme comme une expression de l’islam authentique, porteuse d’un message « démocratique » et « humaniste ». C’était lors de sa visite officielle en Arabie Saoudite.
Au cœur de cette rencontre ultra secrète entre Béji et Sarkozy, outre le business, la façon dont il faudrait contenir en Tunisie le wahhabisme hard du Qatar par le wahhabisme soft d’Arabie Saoudite. En somme, la peste ou le choléra, plus exactement le cancer ou le Sida. Les Américains sont « neutres » ; pour eux, qu’importe l’orientation idéologique de la Tunisie « démocratique ». L’essentiel, c’est que l’islamisme se maintienne au pouvoir.
http://www.tunisie-secret.com
Lilia Ben Rejeb
Cette rencontre secrète a eu lieu le 28 juin dernier, lors de la visite éclair en France de Béji Caïd Essebsi , pour avoir une entrevue avec Jean Marc Ayraut, tout juste nommé premier ministre. Le jour même, Béji a aussi rencontré Nicolas Sarkozy, dans un appartement privé du 17 arrondissement. Les deux artisans de cette rencontre ultra secrète seraient l’affairiste franco-tunisien François Bennaceur, l’ancien courtier des Trabelsi en France, et Slaheddine Caïd Essebsi, affairiste multimilliardaires installé dans le meilleur quartier de Paris. Les détails que Nicolas Beau s’abstient de révéler, c’est qu’au centre de la discussion, le futur business de Vincent Bolloré en Tunisie, notamment l’extension du port de Gabès.
Malgré la différence d’âge entre Béji Caïd Essebsi et Nicolas Sarkozy, les deux hommes sont fait pour s’entendre. Ils sont tous les deux avocats d’affaire ! Ils sont tous les deux de droite. Ils rêvent tous les deux de reconquérir le pouvoir. Ils entretiennent tous les deux des relations « fraternelles » avec le Qatar et l’Arabie Saoudite. Ils se revendiquent tous les deux de deux géants dont ils ne sont même pas la caricature : le général de Gaulle et le combattant suprême Habib Bourguiba. Ils ont tous les deux joué un rôle majeur dans la destruction et la recolonisation de la Libye. Sarkozy en mobilisant l’opinion internationale grâce au lobby sioniste de Bernard Henri Lévy, et Béji grâce aux frontières terrestres et maritimes tunisiennes qu’il a ouvert à l’ancienne puissance coloniale pour qu’elle achemine armes et mercenaires vers la Libye.
Les deux hommes ont un faible financier pour le wahhabisme philanthropique qui a le vent en pourpre depuis le « printemps arabe ». Béji Caïd Essebsi avait déjà des liens très solides avec certains émirs en relation d’affaires avec le cabinet de son frère Slaheddine dont il est l’associé. Nicolas Sarkozy a, dès 2007, considéré le wahhabisme comme une expression de l’islam authentique, porteuse d’un message « démocratique » et « humaniste ». C’était lors de sa visite officielle en Arabie Saoudite.
Au cœur de cette rencontre ultra secrète entre Béji et Sarkozy, outre le business, la façon dont il faudrait contenir en Tunisie le wahhabisme hard du Qatar par le wahhabisme soft d’Arabie Saoudite. En somme, la peste ou le choléra, plus exactement le cancer ou le Sida. Les Américains sont « neutres » ; pour eux, qu’importe l’orientation idéologique de la Tunisie « démocratique ». L’essentiel, c’est que l’islamisme se maintienne au pouvoir.
http://www.tunisie-secret.com
Lilia Ben Rejeb