Port Punique de Carthage : crime environnemental et atteinte à patrimoine mondial


13 Mai 2014

Situé à Carthage, à proximité du musée océanographique, et mis en valeur grâce aux fouilles archéologiques de l’UNESCO à la fin des années soixante, ce port punique a été envahi, depuis trois ans, par les petits bateaux de plaisance appartenant aux riverains bourgeois et des barques de pêche d’individus venant d’ailleurs. Ce n’est plus un site protégé mais saccagé par des Tunisiens qui ont perçu la « révolution du jasmin » comme une appropriation de tout ce qui appartient au domaine de l’Etat, des trottoirs transformés en extension de boutiques, jusqu’aux plages intégrées à des propriétés privées.


Vue aérienne du port punique de Carthage menacé de disparition.
Le Port Punique de Carthage n’est plus ce qu’il était autrefois. Mal entretenu, mal conservé, mal protégé, le site archéologique pourtant classé patrimoine mondial connait un état de dégradation qui choque tous ceux qui ont ont connu cet endroit unique. Il ne s’agit pas seulement d’une nonchalance administrative propre aux sociétés sous-développées, mais de la politique volontaire d’une troïka  dont l’idéologie dominatrice islamiste est allergique aux vestiges archéologiques qui rappellent le passé phénicien, romain et chrétiens de la Tunisie.

Fleuron de notre patrimoine culturel et civilisationnel, le Port Punique de Carthage risque d’être détruit à terme si des mesures urgentes de sauvegarde ne sont pas entreprises. A ce titre, une pétition (voir lien si-dessous) pour sauver le site a été lancée sur le net depuis le 9 mai 2014 et récolte jusqu’à présent 367 signatures. L’actuel ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine devrait agir au plus vite et restituer à ce site sa propreté et sa beauté d’avant janvier 2011.

Les signataires revendiquent la sauvegarde du Port Punique, envahi par des bateaux de plaisance et de pêche, alors que «ceci est totalement interdit sur un site archéologique classé au Patrimoine Mondial», rappelle Al Massar, qui est le seul parti tunisien à s’inquiéter de l’avenir de ce port punique et qui a envoyé une délégation effectuer une visite le 13 avril 2014.

Dans son compte-rendu, la délégation a annoncé avoir été «abasourdie» par l’état de dégradation dans laquelle se trouve le site et a constaté «une détérioration évidente sur le double plan esthétique et environnemental et une défiguration inqualifiable de ses berges et de ses environs».

L’appel urgent adressé aux autorités pour sauver le site revendique l’interdiction immédiate de l’ancrage des bateaux de plaisance dans le port punique et l’élimination de toutes les installations anarchiques et intrusives telles que les passerelles délabrées installées sur les berges.

Nous invitons les responsables d’Al Massar et la société civile en général de se mobiliser pour sauver beaucoup d’autres sites archéologiques, qui ne sont pas moins menacés que le port punique de Carthage, notamment celui de Kerkouane dans le Cap Bon. L'UNESCO devrait aussi rappeler aux autorités tunisiennes leur responsabilté de préserver des sites classés au patrimoine mondial de l'humanité.

Lilia Ben Rejeb

Pétition à signer:

http://www.petitions24.net/signatures/sauvegarde_du_port_punique_de_carthage/start/0