Barack Hussein Obama interviewé par Jeffrey Goldberg, du magazine américain "The Atlantic".
Après les propos explosifs qui ont été tenus sur la chaîne CBS News, le 11 février 2016, par l’actuel directeur de la CIA John Brennan(1), au sujet des armes chimiques qui n‘ont pas été utilisées par l’Etat syrien mais par Al-Nosra et Daech, ainsi qu’au sujet des services de renseignement français que M.Brenna accuse d’avoir manqué sinon de professionnalisme, du moins de vigilance quant à la prévision des attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre 2015, voici venu le tour de M.Barack Hussein Obama de régler ces vieux comptes avec ses frères Saoudiens, son esclave Turc et ses mercenaires Britanniques et Français.
Ce que les médias français ne disent pas
La longue entrevue que le président américain vient d’accorder à Jeffrey Goldberg du très sérieux magazine The Atlantic (2) est un document historique à plus d’un égard. Enveloppé dans ce que le journaliste de The Atlantic appelle pompeusement la «Doctrine Obama», il s’agit des confessions et compromissions d’un président qui n’en a plus pour longtemps à la Maison Blanche. C’est en réalité un long exposé réalisé par Jeffrey Goldberg et mis en ligne sur le site de The Atlantic en attendant la sortie de sa prochaine édition papier.
Comme d’habitude, les médias français ont « fidèlement » rapporté ce que Barack Hussein Obama a laissé entendre au sujet de David Cameron et de Nicolas Sarkozy, mais pas un mot sur ce qu’il a dit sur l’Arabie Saoudite ou sur le grand criminel turc Erdogan.
Pour Obama, l’Arabie Saoudite propage l’extrémisme
Comme nous ne ne sommes pas un média français, nous allons donc commencer par ce que celui-ci a sciemment occulté. Au sujet de l’Arabie Saoudite, Obama a déclaré selon Jeffrey Goldberg, qu’elle « propage l’extrémisme qui a généré le terrorisme ». On peut comprendre la censure d’une telle accusation par les médias français qui bénéficient des subventions de l’Etat et qui ne peuvent pas se permettre de contrarier l’Elysée qui vient de décorer, le 4 mars dernier, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, également ministre de l'Intérieur, de la Légion d'honneur(3) !
Barack Hussein Obama a expliqué comment l’Indonésie, « d’Etat musulman et tolérant, est devenu un pays extrémiste, à cause du financement par l’Arabie Saoudite des mouvements fanatiques et des écoles wahhabites ». Il a raconté Jeffrey Goldberg que, lorsqu’il avait fait part de son « intention d’intervenir militairement en Syrie, beaucoup en étaient ravis », notamment l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Washington, Adel al-Joubeir, devenu depuis ministre des Affaires étrangères, et que « Ryad et d’autres capitales du Golfe ont même manifesté leur disposition à fiancer une telle guerre ».
Obama « fier » de n’avoir pas engagé d’action militaire contre la Syrie
Obama a confié à Jeffrey Goldberg comment John McCain et Lindsey Graham, les deux faucons républicains du Sénat, qui étaient venus le voir à la Maison Blanche, étaient « irrités par sa volte-face » au sujet de a Syrie. Sans doute comme M.Laurent Fabius et le « philosophe » BHL.
En somme, le président des Etats-Unis a insinué que contrairement à George W.Bush qui s’est fait avoir en Irak, lui ne s’est pas fait manipuler en Syrie. Il ne regrette rien et se dit même « fier » d'avoir renoncé à frapper le régime de Bachar Al-Assad. « Appuyer sur le bouton 'pause' à ce moment-là, je savais que cela me coûterait, sur le plan politique. Et le fait que j'ai pu m'extraire des pressions du moment et penser par moi-même à ce qui était dans l'intérêt des Etats-Unis, non seulement par rapport à la Syrie mais aussi par rapport à notre démocratie, a été la décision la plus difficile que j'ai jamais prise, et je crois qu'au bout du compte, c'était la bonne décision », a expliqué le Barack Obama.
Si ses détracteurs, notamment en France, au Qatar, en Turquie et en Arabie, l'accusent d'avoir raté en 2003 l’occasion qui aurait pu mettre un terme au conflit syrien, lui estime au contraire qu’il a bien fait de ne pas y aller. Il a par ailleurs expliqué que les conflits et le chaos au Moyen-Orient ne cesseront pas tant que l'Arabie Saoudite et l'Iran ne trouveront pas un moyen de vivre en bon voisinage.
Le grand méchant Turc
Barack Hussein Obama passe ensuite au cas turc. Il dit qu’au début de son premier mandat présidentiel, il avait vu en Erdogan "le dirigeant musulman modéré susceptible de combler le faussé entre l’Occident et l’Orient", et que les événements par la suite, particulièrement en Syrie lui ont prouvé le contraire. Selon Obama, Erdogan est une « occasion ratée » et son régime est de type « autoritariste ».
Dans la même interview, Barack Obama impute à ses alliés européens une part de responsabilité dans la situation actuelle de la Libye. « Lorsque j'y repense et me demande ce qui a mal tourné, il y a matière à critiques, car j'avais davantage confiance en les Européens, étant donné leur proximité, pour s'investir davantage dans la période d'après insurrection ».
David Cameron « distrait », Nicolas Sarkozy « fanfaronnard »
Les pays européens en question sont évidemment la France et le Royaume-Uni. Pour Obama, David Cameron a été « très vite distrait par d'autres choses" après 2011. Quant à Nicolas Sarkozy, il en prend pour son grade. « Alors que les défenses libyennes étaient détruites par nous et que les équipements (de la coalition) étaient installés », explique t-il, « Sarkozy voulait continuer à bombarder la zone d'exclusion aérienne ». « Une fanfaronnade bienvenue » pour Obama, qui relève néanmoins que l'obstination des Français a permis « de réduire les coûts et les risques » pour les Etats-Unis. Nicolas Sarkozy « voulait claironner ses succès dans la campagne aérienne alors que nous avions détruit toutes les défenses anti-aériennes », a insisté Obama.
Conscient que la Libye est depuis devenue un refuge de Daech et que le « désordre » y règne, Barack Obama semble faire son mea culpa. Le « désordre » n'est que « l'expression diplomatique » qu’il utilise pour qualifier la situation chaotique actuelle de la Libye. En privé, rapporte son intervieweur Jeffrey Goldberg, Obama préfère employer l'expression « spectacle de merde », qui est dû selon lui « moins à l'incompétence américaine qu'à la passivité des alliés des Etats-Unis et au pouvoir sous-estimé du tribalisme ».
Tunisie-Secret est bien placé pour dire que tout ce que Barack Hussein Obama a déclaré dans cette interview fleuve est parfaitement exact. Mais cela ne l’exonère pas de ses propres turpitudes et erreurs. Encore moins son ex Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, la version féminine du criminel de guerre John McCain, qui aspire à la présidence américaine.
Nebil Ben Yahmed
(1)- http://www.tunisie-secret.com/Armes-chimiques-en-Syrie-la-CIA-met-hors-jeu-la-propagande-des-medias-francais-et_a1519.html
(2)- http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2016/04/the-obama-doctrine/471525/
(3)- https://www.causette.fr/le-mag/lire-article/article-1442/la-va-ritable-histoire-de-la-la-gion-da-honneur-du-prince-ha-ritier-saoudien.html
Ce que les médias français ne disent pas
La longue entrevue que le président américain vient d’accorder à Jeffrey Goldberg du très sérieux magazine The Atlantic (2) est un document historique à plus d’un égard. Enveloppé dans ce que le journaliste de The Atlantic appelle pompeusement la «Doctrine Obama», il s’agit des confessions et compromissions d’un président qui n’en a plus pour longtemps à la Maison Blanche. C’est en réalité un long exposé réalisé par Jeffrey Goldberg et mis en ligne sur le site de The Atlantic en attendant la sortie de sa prochaine édition papier.
Comme d’habitude, les médias français ont « fidèlement » rapporté ce que Barack Hussein Obama a laissé entendre au sujet de David Cameron et de Nicolas Sarkozy, mais pas un mot sur ce qu’il a dit sur l’Arabie Saoudite ou sur le grand criminel turc Erdogan.
Pour Obama, l’Arabie Saoudite propage l’extrémisme
Comme nous ne ne sommes pas un média français, nous allons donc commencer par ce que celui-ci a sciemment occulté. Au sujet de l’Arabie Saoudite, Obama a déclaré selon Jeffrey Goldberg, qu’elle « propage l’extrémisme qui a généré le terrorisme ». On peut comprendre la censure d’une telle accusation par les médias français qui bénéficient des subventions de l’Etat et qui ne peuvent pas se permettre de contrarier l’Elysée qui vient de décorer, le 4 mars dernier, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, également ministre de l'Intérieur, de la Légion d'honneur(3) !
Barack Hussein Obama a expliqué comment l’Indonésie, « d’Etat musulman et tolérant, est devenu un pays extrémiste, à cause du financement par l’Arabie Saoudite des mouvements fanatiques et des écoles wahhabites ». Il a raconté Jeffrey Goldberg que, lorsqu’il avait fait part de son « intention d’intervenir militairement en Syrie, beaucoup en étaient ravis », notamment l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Washington, Adel al-Joubeir, devenu depuis ministre des Affaires étrangères, et que « Ryad et d’autres capitales du Golfe ont même manifesté leur disposition à fiancer une telle guerre ».
Obama « fier » de n’avoir pas engagé d’action militaire contre la Syrie
Obama a confié à Jeffrey Goldberg comment John McCain et Lindsey Graham, les deux faucons républicains du Sénat, qui étaient venus le voir à la Maison Blanche, étaient « irrités par sa volte-face » au sujet de a Syrie. Sans doute comme M.Laurent Fabius et le « philosophe » BHL.
En somme, le président des Etats-Unis a insinué que contrairement à George W.Bush qui s’est fait avoir en Irak, lui ne s’est pas fait manipuler en Syrie. Il ne regrette rien et se dit même « fier » d'avoir renoncé à frapper le régime de Bachar Al-Assad. « Appuyer sur le bouton 'pause' à ce moment-là, je savais que cela me coûterait, sur le plan politique. Et le fait que j'ai pu m'extraire des pressions du moment et penser par moi-même à ce qui était dans l'intérêt des Etats-Unis, non seulement par rapport à la Syrie mais aussi par rapport à notre démocratie, a été la décision la plus difficile que j'ai jamais prise, et je crois qu'au bout du compte, c'était la bonne décision », a expliqué le Barack Obama.
Si ses détracteurs, notamment en France, au Qatar, en Turquie et en Arabie, l'accusent d'avoir raté en 2003 l’occasion qui aurait pu mettre un terme au conflit syrien, lui estime au contraire qu’il a bien fait de ne pas y aller. Il a par ailleurs expliqué que les conflits et le chaos au Moyen-Orient ne cesseront pas tant que l'Arabie Saoudite et l'Iran ne trouveront pas un moyen de vivre en bon voisinage.
Le grand méchant Turc
Barack Hussein Obama passe ensuite au cas turc. Il dit qu’au début de son premier mandat présidentiel, il avait vu en Erdogan "le dirigeant musulman modéré susceptible de combler le faussé entre l’Occident et l’Orient", et que les événements par la suite, particulièrement en Syrie lui ont prouvé le contraire. Selon Obama, Erdogan est une « occasion ratée » et son régime est de type « autoritariste ».
Dans la même interview, Barack Obama impute à ses alliés européens une part de responsabilité dans la situation actuelle de la Libye. « Lorsque j'y repense et me demande ce qui a mal tourné, il y a matière à critiques, car j'avais davantage confiance en les Européens, étant donné leur proximité, pour s'investir davantage dans la période d'après insurrection ».
David Cameron « distrait », Nicolas Sarkozy « fanfaronnard »
Les pays européens en question sont évidemment la France et le Royaume-Uni. Pour Obama, David Cameron a été « très vite distrait par d'autres choses" après 2011. Quant à Nicolas Sarkozy, il en prend pour son grade. « Alors que les défenses libyennes étaient détruites par nous et que les équipements (de la coalition) étaient installés », explique t-il, « Sarkozy voulait continuer à bombarder la zone d'exclusion aérienne ». « Une fanfaronnade bienvenue » pour Obama, qui relève néanmoins que l'obstination des Français a permis « de réduire les coûts et les risques » pour les Etats-Unis. Nicolas Sarkozy « voulait claironner ses succès dans la campagne aérienne alors que nous avions détruit toutes les défenses anti-aériennes », a insisté Obama.
Conscient que la Libye est depuis devenue un refuge de Daech et que le « désordre » y règne, Barack Obama semble faire son mea culpa. Le « désordre » n'est que « l'expression diplomatique » qu’il utilise pour qualifier la situation chaotique actuelle de la Libye. En privé, rapporte son intervieweur Jeffrey Goldberg, Obama préfère employer l'expression « spectacle de merde », qui est dû selon lui « moins à l'incompétence américaine qu'à la passivité des alliés des Etats-Unis et au pouvoir sous-estimé du tribalisme ».
Tunisie-Secret est bien placé pour dire que tout ce que Barack Hussein Obama a déclaré dans cette interview fleuve est parfaitement exact. Mais cela ne l’exonère pas de ses propres turpitudes et erreurs. Encore moins son ex Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, la version féminine du criminel de guerre John McCain, qui aspire à la présidence américaine.
Nebil Ben Yahmed
(1)- http://www.tunisie-secret.com/Armes-chimiques-en-Syrie-la-CIA-met-hors-jeu-la-propagande-des-medias-francais-et_a1519.html
(2)- http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2016/04/the-obama-doctrine/471525/
(3)- https://www.causette.fr/le-mag/lire-article/article-1442/la-va-ritable-histoire-de-la-la-gion-da-honneur-du-prince-ha-ritier-saoudien.html
Edition papier du magazine "The Atlantic" à paraître.