Moncef Marzouki baisse son salaire pour échapper à la colère populaire


18 Avril 2014

Observant la faillite économique et financière de la Tunisie, faillite à laquelle il a contribué avec les islamo-mafieux qui l’ont porté à la présidence, contraint de faire une concession démagogique face au peuple qui crie misère, le Tartour national décide de ramener son salaire à sa juste valeur : celle d’un président intérimaire et folklorique.


Le président intérimaire qui doit sa nomination au chef local des Frères musulmans. Deux mercenaires du Qatar qui ont ruiné la Tunisie.
C’est lors de la cérémonie du 58ème anniversaire des forces de sécurité intérieures le 18 avril 2014, que Moncef Marzouki a annoncé la réduction de son exorbitant salaire de deux tiers. Il vient ainsi de se rendre compte que « Nous faisons face à une crise financière et économique. L'Etat doit être un modèle (...) et c'est pourquoi j'ai décidé de baisser le salaire légal du président de la République au tiers ».

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, ce président usurpateur touchait 30 000 dinars par mois (13 500 euros), outre les différentes autres primes qu’il perçoit notamment pour s’habiller et, surtout, la caisse noire de la Présidence de la République, qui n’a jamais été supprimée et dont dispose Moncef Marzouki et les mafieux qui l’entourent. Ses collaborateurs, Adnan Mansar, Imed Daïmi, ou Aziz Krichen qui n’en finit pas de démissionner, perçoivent un salaire de près de 5000 dinars par mois, outre d’autres avantages en nature ainsi que l'habitat gratuit.
 
Rien qu’en termes de salaire, sur la base officielle de 30 000 dinars par mois, le président usurpateur a donc empoché un total de 870 000 dinars, de décembre 2011 à avril 2014. Il convient cependant de rappeler que ce salaire a été fixé avant son arrivée à Carthage, c’est-à-dire par son prédécesseur Fouad Mebazaa, qui touche aujourd’hui la pension de retraite très confortable de 11 620 dinars. Cet apparatchik depuis l'aube de l'indépendance ne manque donc pas de cigares et de whisky ! Pour une « révolution » qui s’est faite contre la pauvreté et la corruption, on ne peut pas mieux faire !

Le président usurpateur a également affirmé avoir « donné des instructions pour davantage de réductions dans les dépenses de la présidence de la République ». Il est vrai que depuis la « révolution » de la dignité, le budget de la Présidence a quasiment quadruplé, pour couvrir les réceptions quotidiennes et les emplois fictifs d’une myriade de vrais et de faux collaborateurs, dont les déchets recyclables du CPR et d’Ennahda.

En considérant qu'elles seront traduites en acte, les mesures tardives que vient de prendre se président usurpateur, sous la pression de Rached Ghannouchi qui craint un mouvement de foule, ne sont que de la poudre aux yeux. Primo parce qu’il dispose encore d’une caisse noire dont nul ne connait le montant, puisqu’elle échappe à tout contrôle fiscale. Secundo parce que ce n’est guère se « sacrifice » qui permettra à l’Etat de redresser ses finances pour faire face à la banqueroute financière et économique de la Tunisie. C’est donc une mesure symbolique et démagogique dont le but est d’apaiser la colère des Tunisiens auxquels Mehdi Jomaa demande de se serrer la ceinture et de s’apprêter à de « grands sacrifices » pour les années qui viennent.

Dans cette logique, d’autres mesures pas moins symboliques devraient être prises. En tout premier lieu, et comme l’a courageusement écrit Sami Remadi, l’annulation pure et simple des salaires perçus par les 217 membres de l’Assemblée constituante. On rappelle que l'ANC a couté jusqu'à présent 182 millions de dinars, et non pas 142 comme certains le prétendent. Non seulement ces salaires doivent être stoppés, mais ces « élus du peuple » doivent rembourser la totalité des sommes perçues depuis le 23 octobre 2012, date légale de leur fin de mandat. A titre indicatif, si on calcule ses indemnités conformément à "l'Arrêté de l'ANC du 21 juillet 2012, portant attribution des indemnités au vice-président de l'ANC représentant les circonscriptions électorales à l'étranger", lequel arrêté est publié dans le JORT n°61 du 3 août 2012 (page 1773), Meherzia Laâbidi, par exemple, touche 7.528 dinars par mois net d'impôts, dont une partie payée en devises.

Au sujet des autres « élus » de l’ANC, leurs rémunérations mensuelles diffèrent et sont réparties en deux catégories: ceux représentant les circonscriptions électorales sur le territoire de la République et ceux représentant les circonscriptions électorales à l'étranger. Ainsi, la rémunération de ces derniers, calculée sur la base de l'Arrêté de l'ANC du 21 juillet 2012, publié dans le JORT n°61 du 3 août 2012 (page 1774), s'élève à 6.793 dinars par mois, dont sa majeure partie soit « l'indemnité spécifique est convertie en devises étrangères suivant la réglementation en vigueur ».

Autre mesure à prendre conformément à la politique de rigueur annoncée par Mehdi Jomaa, l'annulation de toutes les pensions de retraites versées à l’ensemble des ministres et secrétaires d’Etat qui se sont relayés depuis le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, y compris celui-ci. Parmi eux, certains ont exercé moins de trois mois, et pourtant, on leur a accordé une pension à vie comme s’ils avaient exercé 30 ans ! Hamadi Jebali et Ali Larayedh, pour ne citer que ces deux individus qui aiment l’argent plus qu’Allah, touchent chacun une pension de retraite de 3140 dinars par mois. Les millions de dinars qui ont été versés en compensation aux "victimes" de l'ancien régime, c'est-à-dire les criminels islamistes et les activistes gauchistes, doivent étre également restitués. De même que les milliers de vauriens qu'Ennahda et l'UGTT ont intégré à la fonction publique doivent êtres mis à la porte. 

Pour revenir au président usurpateur, qui vient de réaliser, après trois ans, que 30 000 dinars (13 500 euros) de salaire mensuel c’est chèrement payé pour les grands services qu’il rend à la nation, on rappelle la campagne de populisme et de propagande qui a suivi sa désignation à Carthage par Rached Ghannouchi et l’émir du Qatar. A titre d’exemple ce qu’écrivait Alter Info, le 26 décembre 2011 : « Ayant endossé, depuis peu, le prestigieux costume qui a changé le cours de son destin, Moncef Marzouki, l’homme du renouveau tunisien, a refusé le salaire de 20.000 dollars, par mois, qui lui était alloué, pour le ramener à la modique somme de 2.000 dollars. Sa probité intellectuelle, teintée d’un certain ascétisme, l’ancien dissident, aux commandes de la république tunisienne, pour un an, au moins, a indiqué que "Le reste doit être distribué aux pauvres" ».

C’était évidemment de l’intox et notre "ascèse" n’a jamais donné aux pauvres un centime de son salaire. A l’inverse de l’ancien président de l’Uruguay, José Mujica, qui se contentait de 900 euros par mois et versait 85% de son salaire (9400 euros) à des œuvres caritatives. Le président du Brésil, Lula da Silva avait un salaire de 12 000 euros, dont une partie était directement versée à une association d’aide au logement. C’est la différence entre des présidents élus au suffrage universel et qui ont été de véritables militants des droits de l’homme, et un président nommé par Rached Ghannouchi, qui a été un vulgaire imposteur des droits de l’homme.

Nebil Ben Yahmed