Mon général, dites-nous toute la vérité, sinon fermez votre gueule


8 Octobre 2013

Tunisie : De sa prison, Ali Seriati vient d’affirmer que les snipers sont venus de l’étranger. Même s’il s’agit d’un secret de polichinelle, cette déclaration confirme notre thèse, à savoir que la « révolution du jasmin » n’était ni spontanée, ni pacifique, qu’il s’agissait d’un grand complot contre la Tunisie. K.R, qui préfère garder l’anonymat, nous a adressé cette lettre écrite en arabe, en réplique à l’interview que le général Ali Seriati vient d’accorder au journal Attounissia. La voici traduite par nos soins.


Je suis un fidèle lecteur de Tunisie-Secret, dont j’apprécie beaucoup le courage et l’objectivité. Je vous prie de bien vouloir publier ma lettre au général Ali Seriati, par rapport à sa dernière interview qui a été publié dans Attounissia, le 7 octobre dernier.
  
Mon général, j’avais et j’ai toujours un grand respect pour vous. Je suis de la Maison, et même si je n’ai pas eu votre grade, je sais exactement ce qui s’est passé en décembre 2010 et en janvier 2011. Enfin, il ne s’agit pas de grade mais de patriotisme et de vérité.

J’ai lu votre dernière interview et je vous avoue qu’elle m’a énervé. Franchement, il est temps de dire aux tunisiens toute la vérité, sinon vous fermez votre gueule à jamais, comme le général Rachid Ammar qui, après avoir confié la sécurité de la Tunisie aux Saints et annoncé la somalisation de notre pays, a choisi la désertion et le refuge à Sayada.

Vous parlez « des tiers » qui sont sortis de djebel Chaambi, où ils se cachaient depuis 2008, et de « personnes civiles » qui ont semé la peur et la panique dès le début des événements. Vous dites que ce sont ces individus qui ont semé la zizanie entre les citoyens et les forces de l’ordre à Tala et Kasserine. Vous dites que leurs armes sont de calibre 7,62, le même calibre des individus qui ont tué nos compagnons soldats à Chaambi il y a quelques mois.

Ce qui me fais de la peine et m’énerve c’est que vous êtes moins courageux qu’Abdessalem Jerad, qui a affirmé dernièrement que Ben Ali n’a jamais donné d’ordre pour tirer sur les manifestants. Pourquoi vous ne dites pas clairement que les snipers qui ont tué nos compatriotes à Tala et Kasserine sont des terroristes qui appartiennent à Al-Qaïda Maghreb et qu’ils ont agi sous les ordres d’un Etat du Golfe arabe ? Pourquoi vous ne dites pas clairement que d’autres snipers qui ont bougé à Tunis et ailleurs étaient des mercenaires qui agissaient pour le compte d’un pays occidental ?

Ce qui m’a énervé le plus c’est que vous parlez encore de révolution, alors que vous êtes très bien placé pour savoir que notre pays n’a pas connu de révolution mais un complot fabriqué par deux pays occidentaux et un émirat du Golfe, dans lequel les islamistes ont joué un rôle très important sur le terrain, ainsi que d’autres opposants dont Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi et Hamma Hammami. Vous savez très bien mon général que le 14 janvier a été un coup d’Etat en bonne et due forme.

Ce qui m’a énervé aussi c’est que vous ne dites pas que vous avez été piégé par les Services d’un pays occidental ami qui vous ont convaincu d’obliger par tous les moyens le président Zine el-Abidine Ben Ali de quitter, d’abord le palais de Carthage, ensuite la Tunisie. Vous ne dites pas que le général Rachid Ammar vous a laissé faire jusqu’à la fin, avant de suggérer à Ridha Grira de vous arrêter. Dans cette affaire, il y a eu plusieurs traîtres : le général Rachid Ammar, vous-même, Ridha Grira et un homme d’affaire puissant par l’argent et par ses relations avec une grande puissance occidentale. Vous, mon général, et Ridha Grira, vous êtes les moins coupables, non pas parce que vous avez fait éviter un soi-disant bain de sang imaginaire, mais parce que vous étiez manipulés sans même vous en rendre compte. C’est pour cette raison que vous êtes tous les deux en prison, et pour longtemps, et que le général Rachid Ammar et K.E sont en liberté malgré les crimes qu’ils ont commis et dont ils sont responsables.

K.R, Officier de l’Armée Nationale, mis à le retraite.