Les secrets de la visite de l'émir de Qatraël à Gaza


19 Novembre 2012

Qatar-Israël : la visite de Rafik Bouchlakha à Gaza s'inscrit dans la stratégie israélo-américaine dont l'émir du Qatar est l'agent exécutant. Une stratégie commune pour sécuriser Gaza en attendant la grande offensive contre le Hezbollah et l'Iran. C'est en Palestine que le "printemps arabe" trouvera donc son épilogue. Sauf impondérable, le Grand Moyen Orient imaginé par Bernard Lewis est dans sa dernière phase de réalisation.


Tous les médias ont relaté la visite « surprise » de cheikh Hamad Al-Thani à Gaza, sans préciser que ce coup diplomatique et médiatique a été minutieusement préparé avec Benyamin Netanyahu et Barack Obama. Comme d’habitude, en apparence et en direction de l’opinion arabe, les relations entre le Qatar et Israël sont antagoniques. Mais dans les faits, leurs intérêts sont totalement compatibles et leurs relations sont "fraternelles", comme le prouve la vidéo ci-dessous. Explication de cette énorme opération de communication qui annonce un énorme conflit militaire.

Le Qatar à la recherche d'une popularité perdue

C’était l’événement du jour, le 23 octobre dernier, et même l’événement de la semaine : l’émir du Qatar s’est rendu à Gaza, bravant ainsi courageusement le blocus imposé par l’Etat d’Israël depuis 1997, en réaction à la victoire du Hamas aux législatives de janvier 2006. Dans son éloge à l‘émir sauveur, Ismaïl Haniyeh a triomphalement déclaré : « Aujourd’hui, nous abattons le mur du blocus grâce à cette visite historique ». Il est vrai que le chef du Hamas peut se frotter les mains. L’émir bienfaiteur n’est pas arrivé les valises vides. Il a porté l’aide qatarie de 250 millions de dollars à 400 millions de dollars.

Les médias n’ont cependant pas dit que cette visite « surprise » est en préparation à Washington depuis trois mois. Le sous-traitant de l’opération américaine « printemps arabe », à savoir le Qatar, a fait des pieds et des mains pour que cette visite se réalise. Le but du stratagème, permettre au Qatar de redorer son blason auprès d’une opinion publique arabe qui porte à l’égard de cet émirat une haine inextinguible. Que ce soit à Tunis, à Alger, à Tripoli, à Rabat, au Caire ou à Damas, les populations arabes –passée l’euphorie révolutionnaire- se réveillent avec une certitude : le Qatar a joué un rôle moteur dans la déstabilisation de leurs Etats et dans la promotion des mouvements islamistes. On l’a vu au Caire comme à Tunis, les correspondants d’Al-Jazeera ne sont plus les bienvenus. Partout où ils se présentent, les foules les chassent avec des slogans humiliants. « De plus en plus décrié pour son implication tout azimuts, le Qatar trouve donc dans cette visite matière à redorer son blason », pouvait-on lire dans le journal Rue 89, dans son édition du 23 octobre.

La croisade contre l'Iran passe par Damas   

Pourquoi cette visite arrange-t-elle donc Israël ? Parce que, dans l’offensive militaire qui se prépare contre l’Iran, le renforcement du bloc sunnite (Arabie Saoudite, Egypte, Turquie…) contre le bloc chiite (Iran, Syrie, Hezbollah…) est un préalable. D’où la nécessité impérieuse de briser le régime syrien. « Aujourd’hui, nous abattons le mur du blocus...», déclarait le chef des Frères musulmans à Gaza, Ismaïl Haniyeh. Sans doute, mais un mur peut en cacher un autre. Ce que le Qatar, avec ses alliés musulmans et occidentaux, cherche à détruire, c’est la muraille de Damas. C’est donc là que les intérêts stratégiques de Doha et Tel-Aviv sont parfaitement convergents. Et c’est pour cette raison que Benyamin Netanyahu a autorisé et même encouragé cheikh Hamad Al-Thani de se rendre à Gaza, exemple de la cité martyre dans la conscience arabe.

Mahmoud Abbas, le chef légitime de l’Autorité palestinienne l’a bien compris. Il n’a d’ailleurs pas été consulté par les Qataris, ni par les responsables du Hamas, dans la préparation de cette visite « historique ». C’est seulement deux jours avant le déplacement de cheikh Hamad Al-Thani à Gaza que l’Autorité palestinienne a été convié à cet événement. Mahmoud Abbas a évidemment refusé, et de hauts responsables du Fatah ont vivement condamné cette ingérence dans les affaires palestiniennes.

Il convient de rappeler que c’est depuis 1999 que le Qatar ne finance plus l’Autorité palestinienne. Plus exactement depuis que l’émir du Qatar a effectué sa première visite « humanitaire » à Gaza (1999), que le Caire avait d’ailleurs considéré à l’époque comme une provocation. Toute leur aide est exclusivement réservée au Hamas depuis cette date. La victoire même de Hamas aux élections de janvier 1996, n’a été possible que grâce au soutien financier de cette branche palestinienne des Frères musulmans, par le Qatar. Mais parallèlement, cet émirat finance la construction de nouvelles colonies israéliennes dans les territoires occupés (voir la vidéo ci-dessous).

En attendant de saborder le Fatah et de placer le Hamas à la tête de l’Autorité palestinienne, le futur président de cette Autorité séjourne à Doha, dans le luxueux hôtel Four Seasons, aux frais de la princesse et du prince. Khaled Mechaal a en effet quitté Damas, sa terre d’exil et de résistance, il y a déjà quelques mois. C’était déjà un signe…d’Allah !

Emir sauveur ou émir tueur ?

Plusieurs sites d’information arabesaffirment que c’est le Qatar qui aurait piégé certains dirigeants du Hamas pour faciliter à l’armée israélienne de les neutraliser. L’on parle de cadeaux, montres et stylos de luxe, téléphones en or, voitures, piégés de GPS minuscules adaptés aux satellites espions israéliens, que l’émir du Qatar a offert à certains dirigeants du Hamas lors de sa visite à Gaza, qu'Al-Jazeera a présenté comme « historique » puisqu'elle a "brisé le blocus imposé par Israël" ! 

Nous n’avons aucun élément pour confirmer ces informations, mais rien ne nous étonne du principal allié d’Israël dans la région, à savoir l’émirat de Qatraël, comme l'appellent les Tunisiens. Techniquement, l’opération n’est pas complexe. Il suffit d’intégrer aux objets offerts une puce électronique qui servirait de récepteur aux missiles israéliens. Politiquement, l’opération serait logique puisque le Qatar cherche à marginaliser l’autorité légitime palestinienne pour lui substituer le Hamas…mais pas avant d’expurger ce mouvement des éléments pro-syriens et pro-iraniens.
 
Ce n’est pas du tout un hasard si les premières cibles des raids israéliens ont été des commandants de la brigade Ezzedine al-Qassam, proches du Hezbollah et du régime syrien. Conseil aux palestiniens et aux arabes en général, méfiez-vous des cadeaux empoisonnés de cheikh Hamad. 
http://www.tunisie-secret.com