Les députés Tunisiens qui ont quelque chose à cacher


8 Février 2016

La Constitution tunisienne de Monsieur Noah Feldman oblige les députés et les ministres de déclarer publiquement leurs biens immobiliers et mobiliers. Pourtant, les députés chargés de l’appliquer refusent de le faire enfreignant ainsi aux lois fondamentales du pays.


Photo de l'Assemblée Constituante qui a reconduit le vieux bail colonialiste en Tunisie !
Cette chakchouka ou ratatouille constitutionnelle inspirée par l’israélo-américain Noah Feldman, expirée par Iyadh Ben Achour, validée par les membres de l’Assemblée Constituante et promulguée le 17 janvier 2014, oblige dans son article 11 « toute personne investie des fonctions de Président de la République, de Chef du Gouvernement, de membre du Gouvernement, de membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple, de membres des Instances constitutionnelles indépendantes, ou de toutes Haute fonction, de déclarer ses biens, conformément aux dispositions de la loi ».

Pourtant, cette loi constitutionnelle est ignorée par la plupart des ministres et la quasi-majorité des députés, théoriquement chargés de veiller à son application. Sur 217 députés de l’ARP, 5 seulement ont bien voulu déclarer leurs biens, dont le très respectable Ali Ben Salem, député de Nidaa Tounes à Bizerte, et Moncef Sellami, député Nidaa Tounes (Sfax 2), qui a non seulement déclaré ses revenus mais qui verserait tout son salaire de parlementaire à des associations humanitaires et sociales. Ce chef d'entreprise richissime peut se le permettre, mais il a au moins le mérite de le faire, contrairement aux 148 parlementaires qui sont tous des entrepreneurs ou des affairistes !

Autre député de Nidaa Tounes (Monastir), qui mérite d'être cité, Mohamed Saïdane. Nous ne savons pas s'il a déclaré ses biens, mais nous avons été informé qu'il a versé tous ses salaires de député à des associations éducatives et sportives dans le gouvernorat de Monastir. Il a le droit à tous les égards.          


Parmi les députés qui ont quelque chose à cacher, on citera de Nidaa Tounes Wafa Makhlouf (Ben Arous), Mohamed Troudi (Ben Arous), Hayet Kebir (Bizerte), Brahim Nacef (Bizerte), Ibtihej Ben Helal (Bizerte), Khaled Chouket (France 1), Kamel Dhaouadi (France 2), Najia Ben Abdelhafidh (France 2), Hassouna Nasfi (Gabès), Sofiane Toubel (Gafsa), Asma Bou Hana (Gafsa), Mohamed Ben Souf (Italie), Belgacem Dkhili (Jendouba), Salma Elloumi (Nabeul 1), Bochra Belhaj Hamida (Tunis 2), Sameh Dammak (Sfax 1), Lamia Mellayeh (Amérique), Mustapha Ben Ahmed (Tunis 2) …

Parmi les voleurs d’Ennahdha, Sahbi Atig (Ariana), Jamila Debbech (Ariana), Sami Fetnassi (Beja), Noureddine Bhiri (Ben Arous), Houcine Jaziri (France 1), Neji Jmal (France 2), Walid Bannani (Kasserine), Safia Khalfi (Kasserine), Mohamed Ali Bedoui (Kébili), Abdellatif Mekki (Le Kef), Hedi Ben Braham (Mahdia), Leila Oueslati (Mahdia), Ameur Laarayedh (Médenine), Basma Jebali (Médenine), Meherzia Laabidi (Nabeul 2), Lajmi Lourimi (Sousse), Ali Laarayedh (Tunis 1), Yamina Zoghlami (Tunis 1), Nadhir Ben Ammou (Tunis 1), Abdelfattah Mourou (Tunis 2), Aroua Ben Abbas (Tunis 2)…

Parmi les tricheurs de l’UPL, Ali Belakhoua (Bizerte), Mohamed Amine Kahloul (Gabès), Dorra Yaacoubi (Jendouba), Tarek Fetiti (Kairouan), Mahmoud Kahri (Kasserine), Faouzia Ben Fodha (La Manouba), Kamel Harraghi (Le Kef), Tahar Fdhil (Medenine), Abdelkader Ben Dhifallah (Nabeul 2), Noureddine Mrabti (Siliana), Abderraouf Chebbi (Tozeur), Mohsen Hssan (Tunis 1), Ridha Zghondi (Zaghouan)…

Parmi les défenseurs de la veuve et de l’orphelin au sein du Front Populaire, on citera Zied Lakhdhar (Ben Arous), Ammar Amroussia (Gafsa), Mongi Rahoui (Jendouba), Tarek Barrak  (Kairouan), Aymen Aloui (Kasserine), Nizar Amami (La Manouba), Mourad Hamaidi  (Le Kef), Haykel Belkacem (Mahdia), Abdelmoumen Belanes (Monastir), Fathi Chamkhi (Nabeul 2), Chafik Ayadi (Sfax 1)…

Parmi les Messieurs propres d’Afek Tounes, on citera Ahmed Seddik (Tunis 1), Karim Helali (Ariana), Mohamed Ghannem (France 1), Yassine Brahim (Mahdia), Ali Bennour (Monastir), Noomane Fehri (Nabeul 1), Mohamed Anouar Adhar (Sfax 2), Hafedh Zouari (Sousse), Riadh Mouakhar (Tunis 2)…

Et au sein des autres formations microscopiques, Sabri Dekhil (Gabès), Salem Labiadh (Medenine), Mohamed El Hamdi (Sidi Bouzid), Iyad Dahmani (Siliana), Mehdi Ben Gharbia (Bizerte), Mabrouk Hrizi (Kasserine), Ibrahim Ben Said (Kébili), Imed Daimi (Médenine), Ghazi Chaouachi (Ben Arous), Noomane El Euch (Sfax 1), Samia Abbou (Tunis 1), Faycel Tebbini (Jendouba)…

On précisera que les députés de l’ARP, comme auparavant les « élus » de la Constituante, perçoivent un salaire mensuel de 2300 dinars, et qu’ils viennent de se faire accorder une prime supplémentaire de 900 dinars, une « revendication révolutionnaire » qui remonte à 2013 et qui a été voté le 27 novembre 2015. Selon Ali Bennour (Afek Tounes), dans une interview accordée à Tunis Hebdo (10 août 2016), « le parlementaire tunisien devrait toucher un salaire minimum de 7000 dinars pour pouvoir exercer son métier en toute transparence et en toute dignité » ! Et la dignité des Tunisiens qui n'ont plus quoi manger, où s'abriter et où travailler, ce député y a t-il pensé ?  

Pour nous, tous députés ou ministre n’ayant pas déclaré ses biens est un voleur réel ou potentiel. Le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, qui est le garant de la Constitution et de sa bonne application, doit pouvoir rappeler à l’ordre tous les députés cachottiers ou tricheurs. On attend donc du « vieux lion » un bon coup de rugissement…d’autant plus que les brebis recommencent à bêler !!!

Nebil Ben Yahed

A lire dans nos archives :

http://www.tunisie-secret.com/Explosif-Noah-Feldman-est-le-pere-spirituel-de-la-constitution-tunisienne_a781.html