Adel Fékih, du business au sein de son entreprise CREOVA à l'ambassade de Tunisie en France, où il n'a pas laissé de traces !
Adel Fékih faisait office d’ambassadeur de Tunisie en France, succédant en juillet 2012 à Raouf Najar, quinze mois après le départ de celui-ci. Arrivé de son entreprise privée CREOVA en « révolutionnaire » de la 25ème heure pour « restaurer la confiance, montrer que l’ambassade était d’abord au service des Tunisiens et de l’État tunisien, non d’un régime », comme il l’avait confié à son scribe Samy Ghorbal (1), la première action « diplomatique » d’envergure d’Adel Fékih aurait été la destruction du fichier mailing constitué depuis Hédi Mabrouk et informatisé depuis Moncer Rouissi.
Raison qui serait invoquée par cet apprenti-ambassadeur, selon un témoin de l’ambassade : « ce fichier ne sert plus à rien, tous ces gens là étaient les amis et les serviteurs de Ben Ali » ! La constitution de ce fichier précieux remonte à l’époque où Hédi Mabrouk était en poste à Paris. Il a été par la suite successivement enrichi par Mustapha Zaanouni (1986-1987), Brahim Turki (1987-1988), Abdelhamid Escheikh (1989-1996), Mongi Bousnina (1996-2001), Faïza Kefi (2001-2003), Moncer Rouissi (2003-2005), et Mohamed Raouf Najar (2005-2011). C'est avec Moncer Rouissi que ce mailing a été informatisé.
Ce fichier, on peut le dire aujourd’hui contenait tous les noms et adresses des amis français de la Tunisie (intellectuels, politiques, députés, artistes, journalistes, chefs d’entreprises…), ainsi que des noms et adresses des Tunisiens ou des franco-tunisiens que l’ambassade invitait aux réceptions de la fête de l’indépendance, le 20 mars, et sporadiquement, du 7 novembre 1987. L'actuel ambassadeur, Mohamed-Ali Chihi a spécialement recruté une informaticienne tunisienne pour reconstituer le mailing détruit.
Le fiasco de cet apprenti-ambassadeur ne se serait pas arrêté à la destruction de ce fichier informatique. Quasiment tous les documents qui étaient archivés au sous-sol de l’ambassade auraiet été détruits. Des archives inestimables qui remontent à 1956, lorsque Hassen Belkhodja était en poste, et qui s’est progressivement enrichi avec Mohamed Masmoudi (1957 ensuite en 1965), Habib Bourguiba Jr. (1958), Sadok Mokaddem (1962), Béji Caïd Essebsi (1970), Abdesselem Ben Ayed (1973), Hédi Mabrouk (de 1974 à 1986), ainsi qu’avec les ambassadeurs de l’ère Ben Ali que nous avons déjà cités.
Il est vrai que cette dévastation a commencé bien avant l’arrivée d’Adel Fékih à l’ambassade. En effet, dès janvier 2011, il a été entrepris par les agents de sécurité et de renseignement en poste à l’époque, mais il se serait poursuivi après la prise de fonction d’Adel Fékih en juillet 2012. Ces agents de sécurité ont-ils voulu détruire ces archives plutôt que de les laisser tomber entre les mains des mercenaires et des criminels qui avaient déjà attaqués le siège des Tunisiens de France (RTF), au 36 rue de Botzaris dans le 19ème arrondissement de Paris, pour revendre ses archives à des journalistes français, à des avocats véreux, à l'association Sherpa ou à l'ONG Transparency ? Ou avaient-ils prémédité leur action pour d’autres raisons ?
Originaire de Téboulba, beau frère de l’humoriste Lotfi Abdelli, et fils d’un diplomate qui a fait sa carrière sous la présidence de Ben Ali ( !), Adel Fekih a fait ses études supérieures à l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris, après quoi il est allé faire ses premiers pas au sein du Bureau de remise à niveau au ministère de l’Industrie en Tunisie sous l’ère Ben Ali ( !) Après le 14 janvier 2011, plutôt que de rallier Ahmed Néjib Chebbi, comme son copain Samy Ghorbal, ou le microscopique parti de son gendre Rifâat Dali, qui est lui-même le gendre de Mohamed Mzali, il a choisi le clan de Mustapha Ben Jaafar, compte tenu des relations amicales qu’il avait avec ses fils, Sofiène et Fadhel.
A la suite des élections d’octobre 2011, à la demande de Mustapha Ben Jaafar et l’assentiment de Rached Ghannouchi, Adel Fékih, qui n’avait aucune expérience diplomatique et dont l’expérience « politique » se résume à quelques mois d’activisme parisien au sein d’Ettakatol, est nommé ambassadeur de Tunisie en France en remplacement de l’avocat, ministre et diplomate Raouf Najar. Le 1er septembre 2014, malgré toutes ses manœuvres dilettantes et son allégeance à Béji Caïd Essebsi, il a été remplacé par le diplomate de carrière Mohamed Ali Chihi.
Et depuis, occupant pourtant un poste de vice-président au sein du nouveau groupe d’affaires d’Airbus pour l’Afrique et le Moyen Orient récemment créé sous la présidence d’Habib Fekih, Adel Fékih ne désespère pas de revenir à l’ambassade de Tunisie en France, même s’il est en concurrence avec son ex parrain, Mustapha Ben Jaafar.
Trois mois avant son départ de l’ambassade, et pour s’y maintenir, Adel Fékih a mené une opération de communication pour arranger son image. Dans son interview accordée à Samy Ghorbal, il avait déclaré, « J’aimerais que l’on dépasse ces polémiques et que l’on me juge sur mon action et mes résultats », en ajoutant : « En France, la culture est le meilleur moyen pour dialoguer et pour dépasser les clichés éculés comme le soleil, la plage ou le jasmin. Surtout après la révolution. Nous allons créer – l’an prochain normalement – un Institut de Tunisie ouvert au mécénat privé. À la fois fondation et espace, il constituera une vitrine de la création culturelle tunisienne » (voire note 1).
On ne demandera pas à Adel Fékih ce que sont devenus le fichier informatique de notre ambassade à Paris ainsi que les archives du sous-sol, mais l’adresse de cet « Institut de Tunisie » à Paris ???
Lilia Ben Rejeb
(1)- http://www.jeuneafrique.com/49094/politique/adel-fekih-en-tunisie-il-faut-d-passer-les-pol-miques/
Raison qui serait invoquée par cet apprenti-ambassadeur, selon un témoin de l’ambassade : « ce fichier ne sert plus à rien, tous ces gens là étaient les amis et les serviteurs de Ben Ali » ! La constitution de ce fichier précieux remonte à l’époque où Hédi Mabrouk était en poste à Paris. Il a été par la suite successivement enrichi par Mustapha Zaanouni (1986-1987), Brahim Turki (1987-1988), Abdelhamid Escheikh (1989-1996), Mongi Bousnina (1996-2001), Faïza Kefi (2001-2003), Moncer Rouissi (2003-2005), et Mohamed Raouf Najar (2005-2011). C'est avec Moncer Rouissi que ce mailing a été informatisé.
Ce fichier, on peut le dire aujourd’hui contenait tous les noms et adresses des amis français de la Tunisie (intellectuels, politiques, députés, artistes, journalistes, chefs d’entreprises…), ainsi que des noms et adresses des Tunisiens ou des franco-tunisiens que l’ambassade invitait aux réceptions de la fête de l’indépendance, le 20 mars, et sporadiquement, du 7 novembre 1987. L'actuel ambassadeur, Mohamed-Ali Chihi a spécialement recruté une informaticienne tunisienne pour reconstituer le mailing détruit.
Le fiasco de cet apprenti-ambassadeur ne se serait pas arrêté à la destruction de ce fichier informatique. Quasiment tous les documents qui étaient archivés au sous-sol de l’ambassade auraiet été détruits. Des archives inestimables qui remontent à 1956, lorsque Hassen Belkhodja était en poste, et qui s’est progressivement enrichi avec Mohamed Masmoudi (1957 ensuite en 1965), Habib Bourguiba Jr. (1958), Sadok Mokaddem (1962), Béji Caïd Essebsi (1970), Abdesselem Ben Ayed (1973), Hédi Mabrouk (de 1974 à 1986), ainsi qu’avec les ambassadeurs de l’ère Ben Ali que nous avons déjà cités.
Il est vrai que cette dévastation a commencé bien avant l’arrivée d’Adel Fékih à l’ambassade. En effet, dès janvier 2011, il a été entrepris par les agents de sécurité et de renseignement en poste à l’époque, mais il se serait poursuivi après la prise de fonction d’Adel Fékih en juillet 2012. Ces agents de sécurité ont-ils voulu détruire ces archives plutôt que de les laisser tomber entre les mains des mercenaires et des criminels qui avaient déjà attaqués le siège des Tunisiens de France (RTF), au 36 rue de Botzaris dans le 19ème arrondissement de Paris, pour revendre ses archives à des journalistes français, à des avocats véreux, à l'association Sherpa ou à l'ONG Transparency ? Ou avaient-ils prémédité leur action pour d’autres raisons ?
Originaire de Téboulba, beau frère de l’humoriste Lotfi Abdelli, et fils d’un diplomate qui a fait sa carrière sous la présidence de Ben Ali ( !), Adel Fekih a fait ses études supérieures à l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris, après quoi il est allé faire ses premiers pas au sein du Bureau de remise à niveau au ministère de l’Industrie en Tunisie sous l’ère Ben Ali ( !) Après le 14 janvier 2011, plutôt que de rallier Ahmed Néjib Chebbi, comme son copain Samy Ghorbal, ou le microscopique parti de son gendre Rifâat Dali, qui est lui-même le gendre de Mohamed Mzali, il a choisi le clan de Mustapha Ben Jaafar, compte tenu des relations amicales qu’il avait avec ses fils, Sofiène et Fadhel.
A la suite des élections d’octobre 2011, à la demande de Mustapha Ben Jaafar et l’assentiment de Rached Ghannouchi, Adel Fékih, qui n’avait aucune expérience diplomatique et dont l’expérience « politique » se résume à quelques mois d’activisme parisien au sein d’Ettakatol, est nommé ambassadeur de Tunisie en France en remplacement de l’avocat, ministre et diplomate Raouf Najar. Le 1er septembre 2014, malgré toutes ses manœuvres dilettantes et son allégeance à Béji Caïd Essebsi, il a été remplacé par le diplomate de carrière Mohamed Ali Chihi.
Et depuis, occupant pourtant un poste de vice-président au sein du nouveau groupe d’affaires d’Airbus pour l’Afrique et le Moyen Orient récemment créé sous la présidence d’Habib Fekih, Adel Fékih ne désespère pas de revenir à l’ambassade de Tunisie en France, même s’il est en concurrence avec son ex parrain, Mustapha Ben Jaafar.
Trois mois avant son départ de l’ambassade, et pour s’y maintenir, Adel Fékih a mené une opération de communication pour arranger son image. Dans son interview accordée à Samy Ghorbal, il avait déclaré, « J’aimerais que l’on dépasse ces polémiques et que l’on me juge sur mon action et mes résultats », en ajoutant : « En France, la culture est le meilleur moyen pour dialoguer et pour dépasser les clichés éculés comme le soleil, la plage ou le jasmin. Surtout après la révolution. Nous allons créer – l’an prochain normalement – un Institut de Tunisie ouvert au mécénat privé. À la fois fondation et espace, il constituera une vitrine de la création culturelle tunisienne » (voire note 1).
On ne demandera pas à Adel Fékih ce que sont devenus le fichier informatique de notre ambassade à Paris ainsi que les archives du sous-sol, mais l’adresse de cet « Institut de Tunisie » à Paris ???
Lilia Ben Rejeb
(1)- http://www.jeuneafrique.com/49094/politique/adel-fekih-en-tunisie-il-faut-d-passer-les-pol-miques/