A la suite de notre article « D'Irak, Boubaker Al-Hakim reconnait l'assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi (vidéo) », publié le 18 décembre dernier, Hannibal Genseric (pseudonyme) a posté un commentaire qui nous a mis la puce à l’oreille. Voici ce qu’il a écrit : « On appelle cela une opération sous faux drapeau. La déclaration de ce terroriste n'engage que ceux qui y croient. Les vrais coupables sont les commanditaires : Ennahdha et Marzouki. L'organisateur est Abdelkrim Lâabidi: planificateur des assassinats nahdhaouis de Belaïd et de Brahmi. Abdelkrim LAABIDA, qui était le chef du groupe de sécurité des avions de l’aéroport de Tunis Carthage, peut être considéré comme l’élément le plus dangereux de la Police Parallèle d’Ennahdha. En effet, on retrouve son nom dans la plupart des affaires de terrorisme et d’assassinat en Tunisie durant ces trois dernières années. La protection que lui garantissaient aussi bien Marzouki qu'Ennahdha, ainsi que la main mise de celle-ci sur l’appareil judiciaire tunisien lui ont permis d’échapper, jusqu’à maintenant, à la justice ».
Ces accusations graves viennent d’être réitérés par Issam Dardouri, fonctionnaire au ministère de l’Intérieur et président de l’Organisation tunisienne de la sécurité et du citoyen. Le 22 décembre 2014, sur sa page facebook, il a écrit que « le cadre sécuritaire auquel le comité de défense de Mohamed Brahmi a fait allusion comme étant l’homme qui a fourni un soutien logistique au terroriste Boubaker Al-Hakim, est l’ancien patron de la brigade d’escorte et de protection des avions, qui s’appelle Abdelkrim Laabidi, que nous avons dénoncé maintes fois depuis 2012 ».
Issam Dardouri a ajouté qu’il s’agit de « la même personne qui a surveillé Chokri Belaïd avant son assassinat et qui a aussi formé un groupe sécuritaire d’éléments qui n’appartiennent même pas au corps de la police, qui est le spécialiste numéro 1 dans le trafic de devises et le bras droit de l’ancien directeur des services spéciaux, Mehrez Zouari… ».
Déjà début avril 2013, Tunisie-Numérique avait publié un article sur ce personnage troublant. Selon nos confrères, « Abdelkarim laâbidi connu sous le sobriquet d’ « El Haj » a fait couler beaucoup d’encre depuis que son nom ait été mêlé au fameux groupe de « sécurité parallèle » qui aurait été instauré au sein de l’équipe d’escorte des avions. Ce groupe serait d’après certaines déclarations en train de s’entrainer de façon intensive dans le dessein de perpétrer certains faits d’armes. Ce groupe a même été cité dans la liste des possibles exécuteurs de feu Chokri Bélaïd ».
Toujours selon Tunisie-Numérique du 1er avril 2013, « Ce commissaire de police a eu le privilège de recevoir une visite inopinée du nouveau ministre de l’intérieur, au cours des derniers jours. Et, simple coïncidence de calendrier, ou sur demande expresse du ministre, il aurait demandé à être muté de son poste à l’aéroport. Demande à laquelle le ministre s’est empressé de répondre par l’affirmative. De ce fait, Abdelkarim laâbidi, est depuis samedi 30mars, affecté à la direction centrale de la police des frontières. Il paraitrait, d’un autre côté, que le ministre a subi beaucoup de pressions pour le maintenir à son poste, ce qui amène à se poser la question de savoir, qu’est ce que pourrait bien rendre comme service vital, un commissaire de police à un poste pareil ? Et au profit de qui ? Car l’histoire du groupe de police parallèle reste vraiment assez tirée par les cheveux, bien que fort probable. Quelle serait donc l’autre mission dont s’acquittait El Haj Laâbidi, par l’intermédiaire de ses agents affectés sur tous les vols en partance et à l’arrivée à Tunis ? »
Le nouveau président de la République, Béji Caïd Essebsi, a toujours promis qu’une fois élu, il laisserai la police et la justice faire toute la lumière sur les assassinats politiques de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi. L’heure de vérité et du jugement est donc proche.
Lilia Ben Rejeb
L’article de Tunisie-Numérique publié le 1er avril 2013 :