Le Congrès mondial des Frères nazislamistes en Tunisie et la Realpolitik américaine


17 Janvier 2014

La Tunisie abrite aujourd’hui chez elle la plus forte concentration de terroristes de toute l’histoire. Belle promotion touristique pour le pays du jasmin ! Jolie carte postale qui se substitue à celle de la révolution du jasmin. Ce congrès des Frères musulmans logés à l'hotel Al-Mouradi de Gammarth aux frais de l'Etat, a démarré le 16 janvier à El-Menzah et il se terminera le 18, sous le silence complice de l’Occident et le mutisme lâche des « politichiens » tunisiens.


Pourquoi ce congrès des agents de la barbarie humaine ne se déroule t-il pas pas à la Mecque, à Ankara, capitale de l’islamisme « modéré », ou à Doha, la tente des Frères musulmans et la plaque tournante des islamo-terroristes ? Ce qui est somme toute logique, puisque l’Arabie Saoudite est la patrie du wahhabisme primitif et le Qatar, le principal bailleur de fonds et donneur d’ordres à l’Internationale Islamiste. Ont-ils peur pour leur propre crédit, à moins qu’ils n’aient pas eu l’aval de leur protecteur Yankee. Il y a peut-être une hypothèse plus vraisemblable, le choix d’un terrain « neutre » à cause de la rivalité exacerbée entre les deux marionnettes américaines.

Ce qui est extraordinaire avec les Américains, eux qui prétendent faire de la Tunisie un laboratoire démocratique, c’est qu’ils laissent faire aujourd’hui ce qu’ils vont condamner demain pour motiver leur intervention au nom de la sécurisation de leur territoire à partir du foyer d’incendie là où il est localisé.
Qui peut dire qu’ils sont partis de l’Irak alors qu’ils y sont toujours ? De l’Afghanistan, ils ne partiront jamais. Ni de la Libye qu’ils ont plongée, avec la complicité active de Sarkozy, dans un état de chaos inextricable.

Le choix de la Tunisie n’a rien de fortuit. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie de globalisation du monde musulman au moyen de la religion, atout majeur de l’intégration des populations dans le même espace sous la bannière, soit des wahhabites, soit des Frères musulmans. Elle est la dernière carte pour redonner un second souffle au processus d’islamisation, ou plutôt « d’intégrisation », battu à plate couture en Syrie qui résiste et en Egypte qui se réveille.
Dans ce contexte, la Tunisie est par conséquent une pièce maîtresse vitale pour la revitalisation du projet (GMO) afin de ne pas compromettre les visées géostratégiques et géo-énergétiques de l’Oncle Sam et maintenir leur pouvoir d’influence naissant dans cette zone névralgique entre l’Algérie et la Libye, constituant une double fenêtre sur l’Europe et l’Afrique.

Quand on veut décrédibiliser un pays, on le diabolise pour mieux l’achever. Si les Américains voulaient réellement profiter de l’occasion pour éradiquer le terrorisme djihadiste, c’est maintenant ou jamais. En effet, la plupart de ces congressistes et leurs organisations figurent probablement sur la liste noire américaine du terrorisme qui comportait dans le passé le nom de Nelson Mandela en personne ( !), alors qu’il est inimaginable qu’un des maîtres à penser du terrorisme djihadiste ne puissent pas y être répertorié.

Cette chose ghannouchienne et son organisation, à savoir Ennahdha, ne peuvent pas être classés terroristes au Canada et en Egypte et ne l’être pour le Département d’Etat. Il est impensable que tous ces amis déclarés d’Al-Qaïda, qui ne vont certainement pas manquer de lui rendre un hommage solennel et d’écouter religieusement le communiqué audio de l’un de leurs chefs suprêmes, Zawahiri,avec Qaradaoui, puissent être auréolés par les Américains comme étant de paisibles congressistes soucieux de la sécurité dans le monde et de la synthèse magique de la démocratie et de l’islamisme.

Ils ont beau être porteurs de vrais faux passeports diplomatiques délivrés par la Tunisie, le Soudan et le Qatar, spécialistes en la matière, ce n’est pas cela qui devrait empêcher une action de police internationale ou une opération commando comme seuls les Américains peuvent mener.

Tout le monde fait comme si ce Congrès était un simple rassemblement entre d’innocents islamistes « modérés » et amis de l’Humanité. Ainsi, ni les E.U. ni l’Occident, ni même l’Algérie, première cible des islamo-terroristes, n’expriment leurs regrets ou inquiétudes diplomatiques selon la formule d’usage quant à la tenue aux portes de l’Europe d’un Congrès mondial de la terreur aux objectifs aussi innocents que ceux de la N.A.S.D.P. de Nuremberg en 1927, qui avait marqué la naissance officielle de la terreur nazie. Il est à craindre que celui-ci constitue l’entrée définitive dans l’ère du Grand Effroi prophétique.

L’histoire n’a ni la mémoire courte ni ne se lit dans le marc de café. Elle se répète et les clignotants actuels ne sont que le prélude des années sombres auxquelles l’humanité doit se préparer. Ce sont les signes présents qui annoncent aussi l’avenir, et l’histoire passée ne peut que nous éclairer sur la parade à apporter contre les velléités hégémoniques de l’islamisme auquel les djihadistes présents en Tunisie veulent donner corps.

Nous sommes dans le « Choc des civilisations », mais certains de nos amis occidentaux ont vite oublié que la Tunisie était dans la trajectoire de la Civilisation humaine et dans la modernité, avant de tomber dans l’escarcelle islamiste…en attendant de sombrer dans le chaos obscurantiste, qui finira tôt ou tard par affecter l'Europe.

Salem Ben Ammar