Les ghannouchistes et les marzoukistes auraient dû garder Kamel Jendoubi à la tête de l’ISIE. Lui, au moins, savait faire en matière de fraude électorale. Il leur aurait assuré des élections parfaitement « démocratiques » et « transparentes », comme celles d’octobre 2011 ! Avec trente mille dinars par mois, Kamel Jendoubi avait bien accompli sa mission.
Chahrazade Ben Mbarek, une islamiste épouse d’un marzoukiste
Même s’il est nettement plus diplômé, plus qualifié et plus honnête que son prédécesseur à la tête de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Chafik Sarsar n’a pas échappé à l’influence d’Ennahdha et du CPR. En tout cas, il n’a pas fait preuve d’une grande vigilance dans le choix des chefs de bureaux de vote, que ce soit en Tunisie ou à l’étranger. Alors qu’ils sont censés être indépendants, à 90%, ces derniers sont des militants dans les partis politiques. Plus de la moitié sont membres d’Ennahdha et de sa vitrine « laïque », le CPR. Les autres appartiennent à Ettakatol, à Al-Joumhouri et à Nidaa Tounes.
C’est précisément un membre influent de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, qui vient de faire cet appel inquiétant sur sa page facebook : « Attention, les anciens membres des ligues de protection de la révolution " LPR " ont été tous incorporés dans l'ISIE et l'IRIE, comme chefs de bureaux et contrôleurs... ». Cela est parfaitement exact. Pour ne prendre que cet exemple, à Besançon, la chef du bureau de vote s’appelle Chahrazade Ben Mbarek (ci-dessous photo), qui n’est rien d’autre que l’épouse de l’islamiste recyclé dans le CPR, Khaled Ben Mbarek, qui a été embauché par le Tartour national comme conseiller.
Dès le premier jour des élections législatives à l’étranger, le 24 octobre, plusieurs témoins et observateurs ont relevé un certains nombre d’irrégularités, de défaillances et de problèmes troublants. Que ce soit en France, en Italie, en Allemagne, en Belgique, en Espagne, au Canada ou en Australie, plusieurs électeurs ont dû rebrousser chemin parce qu’ils n’étaient pas inscrits, alors qu’ils ont déjà voté en octobre 2011.
Des élections entachées de magouilles
Trois cents observateurs du réseau national d’observation électorale Mourakiboun ont été déployés en France, en Italie, en Allemagne et d’autres pays. D’après leur rapport préliminaire, plusieurs dépassements ont été enregistrés en France et en Allemagne dont :
- Des électeurs inscrits dans plusieurs bureaux de vote différents, ou dans un bureau autre que celui de leur inscription, en France.
- Des différences significatives entre le nombre d’inscrits sur les listes publiées par l’ISIE sur son site internet et le nombre d’inscrits réels sur les listes d’électeurs utilisés dans les bureaux de vote.
-Des électeurs munis de leurs reçus d’inscription affirmant être inscrits n’ont pas trouvé leurs noms dans les registres.
- L’ajout d’inscription manuelle d’électeurs au registre électoral. A Montpellier, 6 numéros de CIN sans mention de nom ont été ajoutés, à 17h30, juste avant la fermeture de bureau.
-Des électeurs fortement intimidés par des personnes partisanes. Ces derniers ont, par ailleurs, accompagné des électeurs jusqu’aux bureaux de vote.
- Regroupement de militants de certains partis ou listes candidates, tentant d’influencer les électeurs
- Pressions exercées sur deux présidentes de bureau (Munich, et Bonn), les poussant à envisager de renoncer à leur rôle.
- Accompagnement d’électeurs analphabètes dans l’isoloir (Bordeaux, Botzaris, Lubeck), consignes de votes et ingérences de certains délégués de listes à l’intérieur même des bureaux de vote.
- Tamponnage anticipé de plusieurs bulletins de vote (Aubervilliers, Pantin, Boulogne, Francfort).
- Transport collectif d’électeurs jusqu’aux bureaux de vote (en Allemagne Bonn).
Selon nos confrères de Business News, « Au consulat de Paris, on dénonce des « magouilles » et le « bordel ». Des gens ne retrouvent pas leurs noms sur les listes, alors qu’ils s’étaient inscrits, d’autres qui ont constaté que leurs noms ont été transformés, plusieurs n’ont pu voter. Toujours en France, des électeurs témoignent que les bureaux de vote où ils étaient assignés au préalable ont été changés à la dernière minute. Un étudiant déclare qu’il s’est enregistré en ligne pour voter en France, mais qu’on lui a signifié qu’il est inscrit en Tunisie, il affirme que d’autres se sont retrouvés dans le même cas que lui. Certains Tunisiens à Paris considèrent qu’il s’agit là de manœuvres pour dissuader les gens de voter, alors qu’il y a parmi eux des personnes qui ont pris des congés pour aller aux urnes ».
Taïeb Baccouche met en garde
Ces multiples infractions et entraves ont été dénoncées par l’Union pour la Tunisie (UPT). Dans un communiqué publié le 24 octobre, l’UPT a appelé les responsables de l’ISIE à réagir immédiatement, en indiquant que « Des informations alarmantes nous parviennent de quasiment l'ensemble des centres et bureaux de vote sur la circonscription France Nord (comme ailleurs), sur les graves dysfonctionnements dans le déroulement des opérations de vote ». L’UPT a relevé les disfonctionnements suivants : « Des personnes qui se sont réinscrites volontairement en 2014 et qui ne sont plus sur les listes électorales pour des raisons inexpliquées ; des personnes inscrites volontairement en 2011 découvrent qu'elles ne le sont plus à ce jour; plusieurs adresses de bureaux de vote ont été modifiées à la dernière minute (voire même supprimées à l'instar du bureau de Brest) ». L’UPT conclue son communiqué par cette mise en garde : « La multiplicité des dysfonctionnements qui touchent différents aspects des missions confiées par le peuple à l’ISIE risquent d’entacher la sérénité et la sincérité du scrutin. Il y va de l’avenir de l’expression démocratique chèrement acquise ».
De son côté, le secrétaire général de Nida Tounes, M. Taïeb Baccouche, intervenant lors d'un meeting organisé par son parti dans la délégation de Zriba, le mardi 21 octobre 2014, a indiqué que son parti détenait des informations sur l'appartenance de plusieurs membres des Instances régionales pour les élections (IRIEs) et des bureaux de vote, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, à des partis politiques, par allusion à Ennahdha. Taïeb Baccouche a par ailleurs affirmé que « la plateforme informatique qui sera utilisée pour la collecte des voix n’est pas infaillible et qu’elle pourrait être piratée, ce qui porterait atteinte à l'intégrité et à la transparence des élections», et que son parti a informé le Quartette, parrainant le Dialogue national, « de toutes ces appréhensions, qui ont d’ailleurs été transmises à Chafik Sarsar », le président de l’ISIE.
A l’aune de toutes ces données, on peut d’ores et déjà annoncer que la section des Frères musulmans en Tunisie, Ennahdha, sera en tête dans quasiment toutes les capitales européennes ainsi qu’à l’intérieur du pays.
Lilia Ben Rejeb
Chahrazade Ben Mbarek, une islamiste épouse d’un marzoukiste
Même s’il est nettement plus diplômé, plus qualifié et plus honnête que son prédécesseur à la tête de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Chafik Sarsar n’a pas échappé à l’influence d’Ennahdha et du CPR. En tout cas, il n’a pas fait preuve d’une grande vigilance dans le choix des chefs de bureaux de vote, que ce soit en Tunisie ou à l’étranger. Alors qu’ils sont censés être indépendants, à 90%, ces derniers sont des militants dans les partis politiques. Plus de la moitié sont membres d’Ennahdha et de sa vitrine « laïque », le CPR. Les autres appartiennent à Ettakatol, à Al-Joumhouri et à Nidaa Tounes.
C’est précisément un membre influent de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, qui vient de faire cet appel inquiétant sur sa page facebook : « Attention, les anciens membres des ligues de protection de la révolution " LPR " ont été tous incorporés dans l'ISIE et l'IRIE, comme chefs de bureaux et contrôleurs... ». Cela est parfaitement exact. Pour ne prendre que cet exemple, à Besançon, la chef du bureau de vote s’appelle Chahrazade Ben Mbarek (ci-dessous photo), qui n’est rien d’autre que l’épouse de l’islamiste recyclé dans le CPR, Khaled Ben Mbarek, qui a été embauché par le Tartour national comme conseiller.
Dès le premier jour des élections législatives à l’étranger, le 24 octobre, plusieurs témoins et observateurs ont relevé un certains nombre d’irrégularités, de défaillances et de problèmes troublants. Que ce soit en France, en Italie, en Allemagne, en Belgique, en Espagne, au Canada ou en Australie, plusieurs électeurs ont dû rebrousser chemin parce qu’ils n’étaient pas inscrits, alors qu’ils ont déjà voté en octobre 2011.
Des élections entachées de magouilles
Trois cents observateurs du réseau national d’observation électorale Mourakiboun ont été déployés en France, en Italie, en Allemagne et d’autres pays. D’après leur rapport préliminaire, plusieurs dépassements ont été enregistrés en France et en Allemagne dont :
- Des électeurs inscrits dans plusieurs bureaux de vote différents, ou dans un bureau autre que celui de leur inscription, en France.
- Des différences significatives entre le nombre d’inscrits sur les listes publiées par l’ISIE sur son site internet et le nombre d’inscrits réels sur les listes d’électeurs utilisés dans les bureaux de vote.
-Des électeurs munis de leurs reçus d’inscription affirmant être inscrits n’ont pas trouvé leurs noms dans les registres.
- L’ajout d’inscription manuelle d’électeurs au registre électoral. A Montpellier, 6 numéros de CIN sans mention de nom ont été ajoutés, à 17h30, juste avant la fermeture de bureau.
-Des électeurs fortement intimidés par des personnes partisanes. Ces derniers ont, par ailleurs, accompagné des électeurs jusqu’aux bureaux de vote.
- Regroupement de militants de certains partis ou listes candidates, tentant d’influencer les électeurs
- Pressions exercées sur deux présidentes de bureau (Munich, et Bonn), les poussant à envisager de renoncer à leur rôle.
- Accompagnement d’électeurs analphabètes dans l’isoloir (Bordeaux, Botzaris, Lubeck), consignes de votes et ingérences de certains délégués de listes à l’intérieur même des bureaux de vote.
- Tamponnage anticipé de plusieurs bulletins de vote (Aubervilliers, Pantin, Boulogne, Francfort).
- Transport collectif d’électeurs jusqu’aux bureaux de vote (en Allemagne Bonn).
Selon nos confrères de Business News, « Au consulat de Paris, on dénonce des « magouilles » et le « bordel ». Des gens ne retrouvent pas leurs noms sur les listes, alors qu’ils s’étaient inscrits, d’autres qui ont constaté que leurs noms ont été transformés, plusieurs n’ont pu voter. Toujours en France, des électeurs témoignent que les bureaux de vote où ils étaient assignés au préalable ont été changés à la dernière minute. Un étudiant déclare qu’il s’est enregistré en ligne pour voter en France, mais qu’on lui a signifié qu’il est inscrit en Tunisie, il affirme que d’autres se sont retrouvés dans le même cas que lui. Certains Tunisiens à Paris considèrent qu’il s’agit là de manœuvres pour dissuader les gens de voter, alors qu’il y a parmi eux des personnes qui ont pris des congés pour aller aux urnes ».
Taïeb Baccouche met en garde
Ces multiples infractions et entraves ont été dénoncées par l’Union pour la Tunisie (UPT). Dans un communiqué publié le 24 octobre, l’UPT a appelé les responsables de l’ISIE à réagir immédiatement, en indiquant que « Des informations alarmantes nous parviennent de quasiment l'ensemble des centres et bureaux de vote sur la circonscription France Nord (comme ailleurs), sur les graves dysfonctionnements dans le déroulement des opérations de vote ». L’UPT a relevé les disfonctionnements suivants : « Des personnes qui se sont réinscrites volontairement en 2014 et qui ne sont plus sur les listes électorales pour des raisons inexpliquées ; des personnes inscrites volontairement en 2011 découvrent qu'elles ne le sont plus à ce jour; plusieurs adresses de bureaux de vote ont été modifiées à la dernière minute (voire même supprimées à l'instar du bureau de Brest) ». L’UPT conclue son communiqué par cette mise en garde : « La multiplicité des dysfonctionnements qui touchent différents aspects des missions confiées par le peuple à l’ISIE risquent d’entacher la sérénité et la sincérité du scrutin. Il y va de l’avenir de l’expression démocratique chèrement acquise ».
De son côté, le secrétaire général de Nida Tounes, M. Taïeb Baccouche, intervenant lors d'un meeting organisé par son parti dans la délégation de Zriba, le mardi 21 octobre 2014, a indiqué que son parti détenait des informations sur l'appartenance de plusieurs membres des Instances régionales pour les élections (IRIEs) et des bureaux de vote, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, à des partis politiques, par allusion à Ennahdha. Taïeb Baccouche a par ailleurs affirmé que « la plateforme informatique qui sera utilisée pour la collecte des voix n’est pas infaillible et qu’elle pourrait être piratée, ce qui porterait atteinte à l'intégrité et à la transparence des élections», et que son parti a informé le Quartette, parrainant le Dialogue national, « de toutes ces appréhensions, qui ont d’ailleurs été transmises à Chafik Sarsar », le président de l’ISIE.
A l’aune de toutes ces données, on peut d’ores et déjà annoncer que la section des Frères musulmans en Tunisie, Ennahdha, sera en tête dans quasiment toutes les capitales européennes ainsi qu’à l’intérieur du pays.
Lilia Ben Rejeb
Chahrazade Ben Mbarek, l'épouse de l'islamiste recyclé dans le CPR, Khaled Ben Mbarek.
Le bureau de vote de Besançon, le 24 octobre 2014. Photo exclusive de Tunisie-Secret.