Un jour avant l'ouverture de son congrès aujourd'hui à Tunis (du 20 au 22 mai), le président de la section tunisienne des Frères musulmans, Ennahda, s’est exprimé dans son journal préféré Le Monde, qui est payé pour restaurer son image et qui lui a décerné il y a quatre ans un doctorat de philosophie de la Sorbonne alors qu’il n’y a jamais mis les pieds !
Présentation subliminale de ce quotidien à l’influence devenue infinitésimale : « Rached Ghannouchi, 74 ans, révèle au Monde la teneur de la révision doctrinale en cours. Le mouvement, dont le groupe parlementaire est le plus important à l’Assemblée tunisienne, se définit désormais comme un parti politique « civil ». M. Ghannouchi affirme que, depuis la Révolution de 2011 et l’adoption de la Constitution de 2014, l’islam politique a perdu sa « justification » en Tunisie ».
Première question envoyée par écrit au cabinet de Ghannouchi : Ennahda se réunit du 20 au 22 mai en congrès à un moment charnière de son histoire. On annonce une reformulation de sa doctrine. Quelle sera-t-elle ?
Réponse de celui à qui Isabelle Mandraud a décerné le doctorat de philosophie : « L’un des points à l’ordre du jour de ce congrès sera de discuter du rapport entre la dimension politique et la dimension religieuse du parti. Nous affirmons qu’Ennahda est un parti politique, démocratique et civil, et qui a un référentiel de valeurs civilisationnelles musulmanes et modernes. Ce référentiel est celui qui se trouve dans la Constitution de 2014 qui reflète cette compréhension mixte, duelle, de la modernité et de l’identité. Nous allons dans le sens d’un parti qui se spécialise sur les seules activités politiques ».
Nous n’irons pas plus loin dans cet entretien réalisé à distance pour consacrer à long terme la mainmise des islamistes sur la défunte République de Bourgfuiba. Nous allons plutôt décrypter le sens ainsi que le but de ce revirement terminologique dans la continuité stratégique.
Rached Ghannouchi sait pertinemment qu’après avoir porté les islamistes au pouvoir partout où était passé le « printemps arabe », les Américains et leurs alliés occidentaux ont décidé de modifier leur plan stratégique (Grand Moyen-Orient) en renonçant à cette alliance honteuse et dangereuse. Ils ne l’ont pas fait de gaité de cœur mais y ont été contraint après le retournement de situation en Egypte grâce au président Abdel Fattah Al-Sissi, grâce aussi à la résistance héroïque du peuple syrien face à l’invasion islamo-fasciste, et grâce à la ténacité de la Russie dont Vladimir Poutine a engagé la diplomatie autant que les forces militaires pour défendre les fameuses « valeurs » de l’Occident contre la barbarie et le terrorisme islamiste.
Tout cela, Rached Ghannouchi ne l’ignore pas puisqu’il est conseillé par ses anciens employeurs anglais. Redoutant le sort de ses Frères égyptiens, craignant pour sa secte terroriste devenue premier parti politique du pays, bien installé dans son fauteuil de calife sans l’avis duquel Béji Caïd Essebsi ne peut pas « mettre un fil dans une aiguille », comme le dit si bien le proverbe tunisien, ayant mis la main sur le secteur de l’économie, sur l’armée et sur l’éducation nationale, il peut désormais simuler un repli tactique en annonçant la veille de son congrès que « l’islam politique a perdu sa justification ».
Si le premier quotidien philo-islamiste de France (Le Monde) veut persuader ses lecteurs que la ramification des Frères musulmans en Tunisie a vraiment changé, les Tunisiens, quant à eux, n’y croient pas un seul mot.
Lilia Ben Rejeb
Pour lire l’intégralité de cette interview payante (!) :
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/05/19/rached-ghannouchi-il-n-y-a-plus-de-justification-a-l-islam-politique-en-tunisie_4921904_3210.html#qqsYsioKovYqmw4S.99
Présentation subliminale de ce quotidien à l’influence devenue infinitésimale : « Rached Ghannouchi, 74 ans, révèle au Monde la teneur de la révision doctrinale en cours. Le mouvement, dont le groupe parlementaire est le plus important à l’Assemblée tunisienne, se définit désormais comme un parti politique « civil ». M. Ghannouchi affirme que, depuis la Révolution de 2011 et l’adoption de la Constitution de 2014, l’islam politique a perdu sa « justification » en Tunisie ».
Première question envoyée par écrit au cabinet de Ghannouchi : Ennahda se réunit du 20 au 22 mai en congrès à un moment charnière de son histoire. On annonce une reformulation de sa doctrine. Quelle sera-t-elle ?
Réponse de celui à qui Isabelle Mandraud a décerné le doctorat de philosophie : « L’un des points à l’ordre du jour de ce congrès sera de discuter du rapport entre la dimension politique et la dimension religieuse du parti. Nous affirmons qu’Ennahda est un parti politique, démocratique et civil, et qui a un référentiel de valeurs civilisationnelles musulmanes et modernes. Ce référentiel est celui qui se trouve dans la Constitution de 2014 qui reflète cette compréhension mixte, duelle, de la modernité et de l’identité. Nous allons dans le sens d’un parti qui se spécialise sur les seules activités politiques ».
Nous n’irons pas plus loin dans cet entretien réalisé à distance pour consacrer à long terme la mainmise des islamistes sur la défunte République de Bourgfuiba. Nous allons plutôt décrypter le sens ainsi que le but de ce revirement terminologique dans la continuité stratégique.
Rached Ghannouchi sait pertinemment qu’après avoir porté les islamistes au pouvoir partout où était passé le « printemps arabe », les Américains et leurs alliés occidentaux ont décidé de modifier leur plan stratégique (Grand Moyen-Orient) en renonçant à cette alliance honteuse et dangereuse. Ils ne l’ont pas fait de gaité de cœur mais y ont été contraint après le retournement de situation en Egypte grâce au président Abdel Fattah Al-Sissi, grâce aussi à la résistance héroïque du peuple syrien face à l’invasion islamo-fasciste, et grâce à la ténacité de la Russie dont Vladimir Poutine a engagé la diplomatie autant que les forces militaires pour défendre les fameuses « valeurs » de l’Occident contre la barbarie et le terrorisme islamiste.
Tout cela, Rached Ghannouchi ne l’ignore pas puisqu’il est conseillé par ses anciens employeurs anglais. Redoutant le sort de ses Frères égyptiens, craignant pour sa secte terroriste devenue premier parti politique du pays, bien installé dans son fauteuil de calife sans l’avis duquel Béji Caïd Essebsi ne peut pas « mettre un fil dans une aiguille », comme le dit si bien le proverbe tunisien, ayant mis la main sur le secteur de l’économie, sur l’armée et sur l’éducation nationale, il peut désormais simuler un repli tactique en annonçant la veille de son congrès que « l’islam politique a perdu sa justification ».
Si le premier quotidien philo-islamiste de France (Le Monde) veut persuader ses lecteurs que la ramification des Frères musulmans en Tunisie a vraiment changé, les Tunisiens, quant à eux, n’y croient pas un seul mot.
Lilia Ben Rejeb
Pour lire l’intégralité de cette interview payante (!) :
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/05/19/rached-ghannouchi-il-n-y-a-plus-de-justification-a-l-islam-politique-en-tunisie_4921904_3210.html#qqsYsioKovYqmw4S.99